C'est un premier livre pour l'auteure et c'est très réussi.
J'ai beaucoup aimé ce roman moderne et qui ne manque pas de humour, de fantaisie et d'amour.
C'est un hommage à la femme libre et ses choix sur sa vie et son corps.
Des rencontres, des souvenirs, ... Éleonore repense à son chemin, ses rapports avec sa famille, ses amis et ses rencontres masculines.
Et si ce bébé, elle le faisait toute seule?

Merci #netgalley et #librinova

Sophie Mortamet se penche ici sur un thème dont on parle très peu en littérature : la PMA pour toutes. Outre les débats que cela engendre, la maternité est, ou plutôt devrait être un sujet personnel, et le choix de la non-maternité tout autant.

En dehors du stéréotype du couple parfait que l’on nous a inculqué, à tort ou à raison, à travers l’image de la pauvre princesse attendant que le prince charmant monté sur son cheval blanc vienne la délivrer, la femme d’aujourd’hui se voit confrontée à l’exemple même des générations précédentes mais aussi et surtout au jugement des autres. C’est le cas d’Éléonore d’Angers, avocate, qui, à l’aube de la quarantaine et au lendemain de son divorce, se voit contrainte de plaider sa propre cause auprès de ses proches : elle veut un bébé, quitte à le faire toute seule. Si « dans ces années un peu folles où les papas n’étaient plus à la mode [faire] un bébé toute seule » n’était pas une mince affaire, comme le chantait si bien Jean-Jacques Goldman en 1984, il faut croire que, malgré les années qui passent, cela ne s’est pas arrangé. J’irais même jusqu’à dire que notre société à peu ou prou évolué tant tout le monde semble avoir son mot à dire comme si chacun détenait la vérité suprême.

Ce que j’ai aimé dans ce roman que j’ai lu d’une seule traite, c’est la manière dont l’autrice a amené le sujet sur la table. On découvre la protagoniste en Angleterre, lors d’une première réunion d’information qui s’adresse à des femmes de tous horizons, réunies par un seul et même projet : avoir recours à l’insémination artificielle avec donneur de sperme. Et c’est le personnage d’Éléonore qui nous embarque dans ses réminiscences, qui nous raconte son passé, ce qui l’a poussée à faire ce choix, nous faisant baguenauder entre présent et passé.

Malgré le thème, qui n’est pas à prendre à la légère, l’autrice a su trouver le parfait équilibre entre componction et frivolité. Le style est délié et jubilant, les personnages à croquer. Et dans ce roman qui se range aisément dans ce qu’aujourd’hui l’on qualifie à tire-larigot de 𝒇𝒆𝒆𝒍-𝒈𝒐𝒐𝒅, Sophie Mortamet interroge, à travers ce personnage au caractère bien trempé, le rapport de la femme aux hommes et la conception même du couple et, par là même, ce qu’est la famille, telle que celle-ci est perçue depuis la nuit des temps.

Bref, une fois de plus, je me dois de clamer haut et fort : nos auteurs auto-édités ont du talent !

Une fiction que j'ai apprécié par sa capacité à l'immersion. J'ai ressenti ce que les personnages ressentent, j'ai vécu ce qu'ils vivent. Cette question de l'enfantement en tant que célibataire m'a touché et me parle. Les retours dans le passé sont inévitables pour ce type de récit et les informations qui nous sont donnés apportent un bon rythme de lecture. Le bémol reste ce même point, je me suis perdue quelque fois car on passe du présent au passé lointain puis à un passé plus récent. Ceci dit, ce fut une très bonne lecture que je recommande.

Le commentaire de Nathalie :
Dans Seule ou à deux, Sophie Mortamet raconte l’histoire d’Éléonore d’Angers, une avocate de 38 ans récemment divorcée. Malgré cette rupture, elle aspire toujours à devenir mère et décide d’avoir un enfant seule grâce à la procréation médicalement assistée (PMA). Son choix, loin d’être évident, l’oblige à affronter les jugements de son entourage et à remettre en question les normes sociales.
Le roman alterne entre passé et présent pour mieux comprendre le cheminement d’Éléonore. On la découvre notamment lors d’une réunion en Angleterre sur l’insémination artificielle, où elle rencontre d’autres femmes partageant la même volonté de devenir mères sans être en couple. Parallèlement, on explore son quotidien d’avocate, son parcours, ses relations amoureuses et ses réflexions sur la maternité.
On la suit aussi dans sa première vie d’avocate à Londres, de femme mariée et de jeune femme vivant pleinement sa vie de femme « libre ».
Sa sœur, sa colocataire, sa meilleure amie ainsi que ses anciens partenaires nous offrent différents points de vue sur son choix, certains la soutenant, d’autres exprimant leurs doutes. À travers eux, le roman met en lumière les attentes de la société envers les femmes et les obstacles qu’elles doivent surmonter lorsqu’elles sortent des schémas classiques.
L’idéal du couple parfait dissimule la pression des traditions et le regard critique de la société auquel la femme moderne doit faire face. C’est le cas d’Éléonore d’Angers, avocate quadragénaire récemment divorcée, qui choisit d’avoir un enfant seul malgré les critiques. Comme le chantait Jean-Jacques Goldman en 1984, faire un bébé tout seul reste un défi, peu importe l’époque. La société évolue, mais les mentalités ont de la misère à avancer vers le mieux surtout pour les femmes.
La plume à la fois fluide et accessible de l’autrice aborde ce sujet sérieux sans lourdeur. Un récit moderne et engageant qui nous invite à réfléchir sur la liberté de choix ainsi que sur la définition du couple et de la famille.