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La lettre bleue
par Emmanuel Robert-Espalieu
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Date de parution 25 sept. 2024 | Archivage Aucune
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Résumé
Une veuve de guerre, ça ne danse pas. C'est à peine si elle peut sourire, encore moins à un homme, ou alors ce sourire mélancolique teinté de peine résolue. Il n'y a qu'un pas entre la veuve blanche et la veuve joyeuse. Un seul pas de danse et la réputation est faite. Surtout dans un petit bourg où tout le monde sait tout sur tout le monde…
« D’une plume élégante, Emmanuel Robert-Espalieu a écrit le grand roman de la Perte. Un beau livre tout en délicatesse qui porte un message d’espoir. »
Éric Fouassier, écrivain
Emmanuel Robert-Espalieu est dramaturge et romancier. Ses deux précédents ouvrages, Fleur de sang (Michel Lafon, 2021) et Monsieur de Paris (Michel Lafon, 2023), ont conquis la presse et les lecteurs (sélection Prix des Lecteurs Pocket 2024). Avec La lettre bleue, l’auteur revient aux thèmes qu’il affectionne dans son théâtre : les émotions qui nous relient les uns aux autres, avec toujours un attachement à l’histoire.
Marie a décidé de se rendre au bal ce soir. Elle mettra sa jolie robe pour redevenir la femme qu'elle était avant que les tranchées ne dévorent son amour, espérant ainsi le retrouver le temps d'une...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782213729039 |
PRIX | 14,99 € (EUR) |
PAGES | 264 |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre

Très vite, Marie apprend le décès de son mari sur le front en 1916. Même veuve, elle irait bien au bal du 14 juillet… Les villageois sont outrés de penser au bal alors que les hommes sont sur le front. On suit les femmes et les enfants restés au village dans le Morvan. Bien aimé la fin, joli portrait de femme, qui à l'époque n'a aucun droit au bonheur. Elle doit rester veuve même si elle est très jeune, ou à la rigueur se remarier avec celui qu'on voudrait lui imposer. Bien écrit et attachant. Roman à découvrir.

Nous sommes en juin 1916, dans la commune d'Onlay, dans le Morvan. Marie s'est marié avec Valentin, l'instituteur, juste avant la guerre; elle a reçu, presque deux ans auparavant, une lettre bleue lui annonçant la mort de son amour mais sans que son corps lui soit rendu. En ce 14 juillet 1916, elle décide contre l'avis de son beau-père, de ses amies de se rendre au bal. Elle paiera très cher cette décision mais elle retrouvera aussi le chemin de la vie.
Ce qui m'a attirée vers ce livre, c'est la sublime couverture, que ce soit la typographie du titre, la photo du couple qui est la reproduction d'une carte postale de 1914-18 et surtout cette magnifique couleur bleue qui nimbe les personnages. En fait, la couleur bleue, c'est celle du courrier officiel qui annonçait la mort d'un soldat à sa famille; le bleu de la douceur, de l'apaisement devenait ainsi synonyme de douleur, de désolation, de mort.
Ce roman poignant et émouvant nous fait partager la douleur d'une jeune veuve, son espoir insensé que Valentin soit toujours vivant, son combat quotidien pour "rajouter de la vie aux jours" selon le titre magnifique du dernier récit d'Annie-Dauphine Julliand. Se rendre au bal face à la réprobation de tous, c'est vouloir aller vers la vie, se débarrasser quelques minutes de la culpabilité d'être vivante; c'est un geste courageux de liberté, de vie, de combat.
Tout le roman est écrit du point de vue de Marie et c'est ce qui lui donne une telle force émotionnelle. Son mari est avec elle, en permanence; la nuit dans ses rêves et ses cauchemars, le jour elle voit son visage à la place de ceux des hommes qu'elle croise. Elle se bat contre le désespoir pour lui.
Nous souffrons avec elle; nous somme révoltés avec elle par le rejet qu'elle subit après le bal de la part de cette petite communauté étriquée, curé en tête, envieuse, jalouse du moindre moment de légèreté, d'oubli.
La plume sensible, délicate, empathique de l'auteur nous fait partager, le temps d'un roman, ce que fut la douleur et la vie des épouses et familles ayant perdu un des leurs dans cette boucherie que fut la 1ère guerre mondiale. Un très beau roman.

Deuxième jour de l’année, deuxième coup de cœur !...
Dans ce roman, Emmanuel Robert-Espalieu brosse avec poésie et délicatesse le sort des veuves, durant la Première Guerre mondiale, à travers le personnage de Marie.
Postière, Marie trie les lettres reçues du front, guettant avec appréhension les enveloppes bleu ciel annonçant la disparition d’un fils, d’un frère, d’un époux. C’est qu’elle est bien placée pour savoir tout le désespoir qu’apporte une seule de ces enveloppes. Mais quelle idée aussi que cette couleur douce, que l’on associerait plutôt à un événement d’espérance, comme un ciel de printemps dans lequel virevoltent les hirondelles, dans une danse célébrant l’astre roi. Serait-ce pour adoucir la peine ? C’est que le gouvernement s’y connaît, lui en euphémismes, que ce soit dans cette formule toute faite qui consacre ces héros « morts pour la France » ou bien dans les nouvelles venues de là-bas, si souvent travesties ou censurées.
Les jours se suivent et se ressemblent depuis que cette enveloppe, qu’elle garde pieusement contre son cœur, lui déchirant la chair de ses mots dénués d’humanité, a confirmé ce qu’elle savait déjà depuis que les lettres de Valentin ont cessé de lui parvenir. Vêtue de sa robe noire, son uniforme désormais, Marie se bat elle aussi pour survivre, comme toutes celles et tous ceux qui ne peuvent pas partir pour la guerre. Dès les premiers rayons de soleil qui percent les nuages, tandis que les corps de jeunes soldats, là-bas, à l’Est, sont percés par les balles et les obus, Marie se rend à la poste, séparant le courrier à distribuer et recevant les colis qui seront expédiés dans les tranchées, puis s’en va travailler dans les champs pour gagner quelques pièces d’argent et, avant que le soleil ne se couche, rentre s’occuper des terres et des animaux et prendre soin de son beau-père, malade. À chacun son combat !...
Ce soir-là, elle se laisse consoler par les notes de musique qui lui parviennent, portées par le vent, et se souvient de cet autre soir où, enveloppée dans les bras de Valentin, elle a dansé pour fêter leur amour. Elle qui, depuis l’annonce, répète les gestes du quotidien comme un automate, rêve, ne serait-ce qu’un seul instant, de retrouver son amoureux. Malgré l’avis de son beau-père, Marie revêt sa jolie robe à fleurs et se rend au bal et, le temps d’une danse, dans les bras d’un soldat estropié renvoyé dans son foyer, Marie revit, tournoyant dans les bras de son Valentin au rythme des souvenirs qui lui broient le cœur.
Le lendemain, après avoir revêtu à nouveau sa robe noire, Marie est confrontée aux regards des villageois, même ses amies chuchotent à son passage, lui tournant le dos. Une veuve de guerre, ça ne danse pas !...
Bref, je ne peux que vous conseiller ce magnifique roman, court et pourtant si intense, porté par une plume d’une telle sensibilité et poésie !...

C'est une véritable écriture littéraire et poétique que nous offre l'auteur de ce roman. J'ai aimé rencontrer le personnage de Marie à travers son histoire d'amour avec son mari Valentin, mort à la guerre mais aussi à travers toutes les cartes qu'elle trie à la poste. Sa mort, elle l'a apprise dans une lettre bleue. Elle vit au milieu de ses difficiles souvenirs, du mieux qu'elle peut. Dans le coin, tout le monde se connaît et tout le monde a son avis sur ce qu'il arrive, et quand elle décide d'aller au bal alors qu'elle est veuve... Ce roman est surprenant, par la forme qu'il prend, alternant l'histoire de Marie, les lettres de Valentin, d'autres lettres. Il montre l'impact de la mort d'un proche qui est différente pour tous, d'autant plus à cette époque de la 1ère guerre mondiale, là où le rôle de la femme commence tout juste à évoluer.

J'avoue je ne fais pas vraiment attention à quelle période je lis mes livres, mais là c'était vraiment le bon moment à quelques jours du 11 novembre
Ce roman toute en finesse et à l'écriture soutenue raconte les événements survenus suite à la réception de la lettre bleue, celle que tant de femmes n'aurait pas voulu recevoir entre 1914 et 1918
Celle qui transforma leur vie...
L'auteur s'attarde lui sur la vie de Marie qui peine à oublier (mais comment le peut-on ?) son mari.
Marie veut revivre le frôlement des mains de Valentin au milieu des champs au printemps, Marie veut valser, encore ...
mais cela ne se fait pas !
Alors l'auteur nous raconte ses pensées, ses souvenirs avec une poésie folle
À travers la vie de ceux, qui bien loin du front, font face @emmanuelrobertespalieu, revient sur toute une époque, un entre parenthèse de ce siècle où les conventions n'étaient pas tendres avec les veuves
La construction du roman entre passé court et introspection est parfaitement marquée et donne énormément d'émotion à cette lecture.
Les extraits d'un chant ponctuant certains chapitres une force !
Il était temps de regarder un peu en arrière, sur cette guerre, pas assez mis en exergue dans la littérature contemporaine
L'auteur l'a fait avec une plume sensible et presque féminine pour raconter la peine de cette femme et de beaucoup d'autres
Bravo pour ce moment suspendu et ce rappel à nos souvenirs
Un roman que je vous invite grandement à découvrir !

Un livre au combien poignant et émouvant !
Une veuve qui essai de reprendre le cours d'une vie un peu près normal, après avoir reçu cette lettre bleue qui lui annoncer le décès de son mari...
En 1916 un bal est organisé dans son village, elle décide d'y aller mais ceci est mal vue, une veuve ne vas pas au bal ! elle vas être rejetée, jugée...
Difficile de retrouver une vie lambda après avoir perdue son mari mort au combat...
La magnifique couverture, le résumer et l'époque à laquelle est ce récit m'a beaucoup plus, je vivais les ressentis de cette veuve qui doit porter le deuil...
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