Les Dix Mille Mulets

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Date de parution 2 juin 2021 | Archivage 20 sept. 2021
ELIDIA, Éditions du Rocher

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Résumé

Sicile, 1949. Le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d’obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l’Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l’île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l’argent qu’il ne possède pas.

Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu’il tient là l’occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l’autre personnage central du roman qui, marqué par l’assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l’ombre, intriguent pour mettre la main sur l’Italie. L’aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l’histoire générale d’une Italie qui s’efforce de renaître et ne s’est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale.

"Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d’énergie que d’imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.


Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l’université La Sapienza à Rome. Il est l’auteur d’essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l’auteur d’un deuxième roman "Ero straniero" (2019). 

Sicile, 1949. Le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d’obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l’Italie. Il devra trouver les...


Note de l'éditeur

Une fresque captivante et mordante de la Sicile dans les décombres de l’après-guerre, à la fois roman d’aventures et réflexion historique.

Une fresque captivante et mordante de la Sicile dans les décombres de l’après-guerre, à la fois roman d’aventures et réflexion historique.


Actions promotionnelles

• Un souffle épique qui rappelle les grandes fresques des romans russes ou sud-américains.

• Un roman foisonnant, aux personnages multiples, saisis sur le vif au sein d’une intrigue passionnante et dépeints avec une grande maîtrise.

• Un plaisir de lecture toujours renouvelé, une écriture à la fois simple et dense, jouant sur plusieurs registres, de l’émotion à l’ironie, presque cinématographique.

• Plusieurs romans s’entrecroisent dans ce récit fleuve, qui éclairent l’intrigue principale.

• Le roman italien a reçu le prix Corrado Alvaro 2018.

• En négociation pour une adaptation cinématographique par Netflix

• Un souffle épique qui rappelle les grandes fresques des romans russes ou sud-américains.

• Un roman foisonnant, aux personnages multiples, saisis sur le vif au sein d’une intrigue passionnante et...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782268105512
PRIX 22,00 € (EUR)

Disponible sur NetGalley

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Chroniques partagées sur la page du titre

Une fresque monumentale et inoubliable d'une Sicile meurtrie par les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Une tapisserie sombre mais aussi assez comique d'une société bien obligée d'aller de l'avant malgré les nombreuses embûches présentes ça et la sur son chemin. Un roman envoûtant et magique peuplé d'une pléiade de personnages hauts en couleur. J'ai adoré ce monde sicilien bigarré et mystérieux, sa résilience et son humour. Un très beau roman italien, un très beau voyage romanesque assuré!

Mais beaucoup à Netgalley et aux Éditions du Rocher pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce roman magnifique avant sa date de publication

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Lire ce livre m’a pris tellement de temps que j’ai eu le temps de commencer cette note de lecture dans ma tête. Et je voulais dire qu’il s’agit d’un roman-monde. Un monde aux dimensions de la Sicile, certes, mais un monde. Mais l’auteur le dit mieux que moi dans la dernière partie du livre : « <i>Mais dans cette histoire il y a beaucoup de romans, de toute façon plus de trois. Disons plutôt trente.</i> » (p. 626, “Transcription”, Partie 4). Et avec sa galerie de portraits, ses histoires principales et secondaires, c’est bien cela. Et il y a du roman historique bien sûr, mais aussi de l’amour, de la politique, de l’économie. Quoi qu’on veuille, on peut le trouver dans ce livre.
Mais c’est surtout un livre dans le livre. Parce que l’on commence avec une histoire de mulets, quelques années après la seconde guerre mondiale, une histoire de réparation entre l’Italie et la Grèce. Et c’est amusant. Un livre d’histoire économique comme c’était la mode il y a quelques années ([Le Marchand de café] par exemple), mais plus récent et peut-être plus logistique. Cette organisation d’achat de 10 000 mulets avec des bouts de ficelle et des difficultés pratiques incessantes, cela m’a rappelé des distributions alimentaires dans des coins un peu compliqués d’Afrique, ou une distribution de poussins au Sri Lanka après le tsunami, et je me suis régalée avec ce livre qui me rappelait ces souvenirs qui ne sont amusants qu’avec le recul, pas quand on est englué dans l’immédiateté des problèmes…
Cela dure cent ou deux cents pages, puis les choses se corsent. Parce qu’après tout, on est en Sicile, même si jusqu’à présent le côté typique n’était qu’effleuré, comme un léger parfum dans le fond.
Mais c’est la Sicile, donc, et le livre change petit à petit de personnage principal et de sujet. Les mulets ne sont plus qu’un prétexte pour se plonger dans les méandres de cette société où l’individu n’est rien devant la famille et le clan, où le mot « respectable » n’a pas le sens qu’on lui connaît habituellement.

Je ne veux pas trop dévoiler de ce livre, mais on a le droit à une belle démonstration des liens entre mafia, fascistes, séparatistes, royalistes, et j’en oublie. Le livre, de léger qu’il était, devient alors lourd, pesant. Non par la faute de l’auteur, non du fait de son style, mais parce que le sujet devient lourd, parce qu’il n’est plus possible d’éviter l’éléphant au milieu de la pièce.
C’est un livre qu’’il faut avoir le temps de lire, il faut avoir le temps de s’y plonger, ce n’est probablement pas non plus un livre pour tous les lecteurs, il faut accepter certaines longueurs, un livre où il ne se passe finalement pas grand-chose, mais où l’on apprend beaucoup.
C’est finalement aussi un roman d’apprentissage, car le personnage principal Peppino, prend de plein fouet la réalité de sa propre société. Il pensait que tant qu’il savait désamorcer les situations comme son père sait le faire, qu’il savait éviter d’être au mauvais endroit au mauvais moment, il pouvait faire comme si tout cela n’existait pas, c’est ce que l’on voit dans la première partie du livre, une sorte de mafia légère, pas trop embêtante tant qu’on ne l’embête pas. Mais Peppino s’aperçoit finalement qu’on peut les embêter de nombreuses façons et sans vraiment s’en rendre compte, et là les ennuis commencent. Le roman prend alors même des airs de tragédie grecque : « <i>Le conflit qui naît de cet arrachement à sa famille n’est que le début d’une série d’obstacles et d’une masse de difficultés qui auraient découragé n’importe quel aventurier de l’Antiquité. Mais il semble que chaque empêchement rende plus ingénieux et plus courageux, ou plus irresponsable, notre Maiorana, qui avec l’aide de quelques amis arrive à lancer l’entreprise.</i> » (p. 619, “Transcription”, Partie 4).
Avec ses deux personnages principaux, Peppino et Saitta, on voit donc la mafia économique et la mafia politique, deux façons de s’assurer le pouvoir et la domination. Ce roman ne résoudra rien, il ne dénonce probablement rien non plus qui n’est déjà su (mais c’est un sujet que je connais peu, voire pas du tout), mais il dit les choses. Et sous couvert de parler d’un temps qui n’est plus, il n’est pas difficile d’imaginer que ce temps est encore.
Un livre qui demande de la persévérance et un peu de courage, mais si l’on peut lui donner cela, c’est un roman qui mérite que l’on s’y arrête et qu’on le lise pour le roman-monde qu’il est, un monde aux dimensions de la Sicile, qui un bien un monde à elle toute seule, n’est-ce pas ?

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Dix mille mulets c’est le nombre que la Sicile doit fournir à la Grèce après guerre pour compensation , c’est une plongée dans la Sicile des années 40 , une immense fresque de plus de 600 pages qui est passionnant , foisonnant.
C’est une histoire qui parle du rôle terrible de la Mafia , de l’église , du fascisme qui veulent garder leurs privilèges , de vendettas qui n’en finissent plus mais aussi d’hommes , des familles qui veulent changer les choses , gagner un peu d’argent pour garder leur dignité .
Il y a longtemps que je n’avais plus lu un livre d’une telle intensité , l’auteur a un talent de conteur que l’on reconnaît dès les premières pages . J’ai d’ailleurs entendu que Netflix était en pourparlers pour racheter les droits .
Roman choral qui fait vibrer dans les petites rues des villages , des campagnes ou des villes que l’on parcourt avec l’auteur avec cette impression que les lecteurs connaissent bien , le sentiment d’y être . Les personnages attachants de Peppino et de Saitta , la veuve du nain et tant d’autres sont toujours avec moi .
Merci aux éditions du Rocher pour ce partage via NetGalley.

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#LesDixMilleMulets #NetGalleyFrance
merci avant tout à NetGalley et aux Editions du Rocher pour m'avoir permis de lire ce livre.
Avant tout il faut savoir que Salvatore Maira est sicilien, cela on s'en doutait, mais aussi réalisateur, voilà qui explique la présentation des chapitres comme des scénettes. On pourrait vraiment imaginer ce livre devenir un film. Le style est fluide, avec toujours une pointe d'humour. La partie historique tout à fait vraie sert d'accroche pour l'histoire, puis s'enchaineront les histoires dans l'histoire, plus rocambolesques les unes que les autres. Peppino est comme pris dans un tourbillon sans fin, quand un problème se résout, un autre apparait. L' énorme contrat des 10000 mulets tentera de nombreuses personnes, pas très recommandables, la mafia, les fascistes, les syndicalistes, les politiciens, les ecclésiastiques, etc , il sera difficile au héro bien naïf, de savoir qui est réellement honnête dans l'histoire. Belle histoire qui présente la Sicile sous ses nombreux visages.

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# Sicile # Après guerre # Historique # Fresque
# Clan # Vendetta # Mafia # Eglise # Politique # Enjeux économiques
# Tragi-comédie # # Suspens # Peppino # 10.000 mulets # Saitta
# Feuilletons # Cinéma # Multi Plan

Ce roman m'a fait penser au petit monde de Don Camillo par l'humour qui s'en dégage au fil des 670 pages, par les aspects historiques: vendettas, sens de l'honneur, mafias, clans, enjeux politiques, religieux, économiques abordés dans les multiples feuilletons qui sont comme insérés dans le roman formant ainsi une seule et gigantesque fresque, véritable film de toute une époque, celle de l'après-guerre en Sicile, 1949.

Au fur et à mesure que les feuilletons se déroulent, histoires dans l'histoire, l'atmosphère devient plus lourde, plus pesante, plus réelle. Entre "Candide" Peppino et "Perspicace vengeur" Saitta, le récit revisité s'emballe.

Quatre parties qui forment un tout permettent de faire un break dans cette fresque gigantesque qui demande une attention soutenue et dont la tension monte crescendo.

Ce qui semblait au départ une 'simple' comédie, comment trouver et transporter 10.000 mulets en groupes de 150 de la Sicile à la Grèce sans pertes ni fracas prend un aspect tragique au fur et à mesure que d'autres acteurs venant la corser -- apparaissent,---- . autour du port de Messine et ils sont nombreux !.
Histoire, histoires locales, amours, fascisme, vengeance, imbroglios, suspens, émaillent le périple du "petit" Peppino qui deviendra un homme...

On sent derrière l'auteur un amoureux du cinéma et de son pays, du caractère "très fermé", "très local" de celui-ci. qu'il met magnifiquement en valeur avec une lumière actuelle sur cet aspect historique et politique de la Sicile d'après-guerre que l'on connaît moins et avec un engagement tout personnel.

# Les dix mille mulets: un roman d'hommes et de bêtes sort le 2 juin 2021 aux éditions du Rocher
que je remercie de cette épopée livresque via # NetGalley

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Ce livre qui nous plonge dans la Sicile des années 40 m’a fait voyager dans le temps et l’espace. A travers le récit ses personnages hauts en couleur, en me plongeant dans cette époque, j’ai pris un aller simple pour la Sicile et j’avoue avoir eu bien du mal à revenir.
C,est un roman fleuve, dense, foisonnant et palpitant, qui oscille entre fantaisie, hum pour et gravité. Un roman comme je les aime, très cinématographique que je verrais bien transposé à l’écran tant il s’y prête.
Alors si comme moi vous voulez voyager, vous immerger dans la Sicile et ses secrets, suivre avec émotion le parcours de Peppino, foncez, vous ne serez pas déçu!

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Profitez de l'été et de quelques pauses farniente pour vous immerger dans cette grande fresque sicilienne post mussolinienne….
J'ai trouvé ce roman-fleuve d'une densité folle, il y a derrière ce texte un incroyable travail d'écriture et de recherches historiques…
Avec sa typicité, c'est un livre qui demande évidemment d'avoir le temps, on ne lit pas comme cela un texte de 672 pages.

Je suis très attachée à la littérature italienne, si j'ai fait le tour des grands classiques pendant mes études (Italo Svevo, Pirandello,… des noms qui sont aussi chers à notre auteur Salvatore Maira), je prends toujours autant de plaisir à remettre les pieds en Italie (même si c'est mentalement).

Salvatore Maira est scénariste, spécialiste de Pirandello, auteur d'essais sur le théâtre baroque et sur la relation entre le cinéma et la littérature… et ça se voit dans son récit ! J'ai admiré son travail d'écriture !

Il sait nous rendre ses personnages si vivants : j'ai parfois eu l'impression d'être au théâtre de boulevard car cette histoire rocambolesque déborde aussi de vie et d'émotions (mais ça c'est l'Italie aussi !) et les plans sont indéniablement très cinématographiques. Mais il y a aussi de la dramaturgie (il ne faut pas oublier le fond de cette histoire, le drame des siciliens : les mouvements fascistes, la mafia…).
Il y a une espèce de joute qui se joue entre les dialogues, les coupures et descriptions, les digressions qui permettent de mieux appréhender les personnages, leur psychologie (c'est particulièrement vrai pour ses personnages centraux que sont Peppino et le commissaire Saitta) mais aussi l'intrigue générale, l'Histoire (avec un grand H).
Alors bien sûr, il faut suivre. Ça demande une certaine exigence et de l'attention pour ne pas perdre le fil.
Mais finalement l'un dans l'autre, tout s'emboite et se met en place. Et cette histoire de mulets n'est plus un fantasme, une histoire loufoque, non elle est écrite dans le marbre, terrible aussi !

Je dois également féliciter Jean-Luc Nardone et Jacqueline Malherbe-Galy pour cet incroyable travail de traduction. Merci d'avoir préservé la musicalité et la puissance évocatrice de ce roman.

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Quelle lecture dense et souvent ardue mais tellement intéressante !

Une commande de 10.000 mulets est passée à Peppino Maionara pour dédommagement de guerre à la Grèce mais ce n’est pas le seul sujet abordé. En fait nous plongeons dans la situation de la Sicile au sortir de la guerre quand elle tente de se reconstruire alors que les puissants voudraient remettre les fascistes au pouvoir, où la Mafia se porte à merveille et que la corruption est élevée au rang d’Art !

Parfois l’auteur part dans une direction qui ne coule pas de source du texte précédent et j’ai souvent dû revenir en arrière pour être certaine de ne pas avoir sauté de pages ! Je reconnais ne pas avoir tout compris tant les personnages sont nombreux et les situations complexes.

Je n’imaginais pas que la Sicile des riches croyait toujours autant dans le pouvoir des fascistes mais je n’ai pas été surprise par la misère ambiante qui ne différait pas de celle de toute l’Europe !

Même si tout ce qui a été abordé m'a intéressée j'ai préféré tout ce qui concernait la famille Maionara, les digressions y étant moins nombreuses.

Une lecture marquante dans les faits issus de la réalité et je vous conseille d’être très concentré pour y plonger sous peine de démotivation !

#LesDixMilleMulets #NetGalleyFrance

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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions du Rocher et Netgalley pour ce partenariat.
Je tiens à prévenir tout de suite : ce roman est un pavé. Il m'a fallu beaucoup de temps pour le lire parce que Les dix mille mulets n'est pas que l'histoire de Peppino Maiorana, il est l'histoire de la Sicile toute entière, la Sicile de l'après-guerre, qui peine à se relever de tout ce qu'elle a enduré, ou plutôt, la Sicile de l'après-fascisme. Il est dur de lire tout ce qui s'est déroulé pendant ces années-là. Je ne pensais pas que la Sicile (et l'Italie) avait autant souffert, avait autant subi - et qu'il restait encore, à l'aube des années 50, des personnes qui souhaitent avant tout protéger les anciens fascistes, voire même les porter à nouveau au pouvoir.
Les destins individuels se croisent et s'entrecroisent, comme autant de romans individuels qui nous montrent tout ce que l'amour, le désir, la violence, le désir de vengeance peuvent provoquer. Tous manifestent l'envie de s'en sortir, voire de changer de vie, et sont prêts à tout pour cela. Il est impossible d'imaginer, vu de France, l'extrême pauvreté que connaissent les siciliens - comme ils ne peuvent non plus imaginer, croire, que l'on peut vivre ailleurs, autrement.
Le poids de la religion est immense dans la vie quotidienne, elle jette l’opprobre sur les travailleurs, et j'ai ainsi l'impression de parler comme un militant, un de ceux qui veut que les choses s'améliorent, qui finit assassiner, son meurtre impuni. J'ai eu l'impression que rien ne pouvait changer réellement dans ces nombreux parcours de vie - mails il est tout de même des exceptions, rares, je le reconnais, des êtres qui parviennent à survivre, à s'en sortir, à tourner la page, aussi.
Il ne faut pas oublier, non plus, la Grêce, qui n'en finit pas de penser ses plaies elle aussi.
Les Dix mille mulets est un roman à découvrir pour ceux qui veulent en savoir plus sur la Seconde guerre mondiale.

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C’est un livre marquant, d’abord grâce à l’univers narratif : la Sicile de l’après-guerre. Ensuite grâce à son intrigue forte : Scaccia a remporté un appel d’offres pour dix mille mulets à envoyer en Grèce, comme dédommagement de guerre. Il confie l’opération à Peppino qui y voit une occasion de s’enrichir. Ses frères ne sont pas d’accord, tant pis, il agira seul. Don Liborio, un vieux paysan du village de Peppino refuse de s’associer avec lui. Don Liborio, sous ses allures de paysan est dangereux.
À cette intrigue de départ, s’en ajoutent d’autres dont beaucoup sont passionnantes, mais qui sont plus ou moins liées avec l’intrigue principale.
La lecture n’est pas toujours facile, je me suis souvent perdue parmi les personnages et il y a également quelques longueurs. Mais c’est un livre dont je vais me souvenir.

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Cette fresque sicilienne sous la période post musolini est un voyage passionnant et dépaysant dans un Italie dès fois à la limite de la caricature, une lecture idéale pour un été dépaysant. On suis Peppino Maionara, a qui une commande de 10.000 mulets est passée pour dédommagement de guerre à la Grèce. Avec cette situation de départ, le lecteur est très vite plongé dans la situation de la Sicile au sortir de la guerre quand elle tente de se reconstruire alors que les puissants voudraient remettre les fascistes au pouvoir, où la Mafia se porte à merveille. Les aventures s’enchaînent sous forme de théâtre de boulevard à l’accent sicilien et les passerelles et intrigues de cette mafia entre monde de riches et des pauvres affaiblis est très bien reflétée..

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En voilà un roman dense qui, bien qu’en débutant sous des auspices romanesques classiques, ira en se complexifiant au fil de l’ajout de nouveaux personnages, et donc de nouvelles intrigues, s’entremêlant subtilement, et même supplantant parfois l’intrigue principale. Et cette intrigue, qui paraît elle-même limpide de prime abord, le sera beaucoup moins qu’elle ne le semble : Peppino Miaorana élève et vend des bœufs avec ses frères en Sicile. Il est celui qui a de la chance, qui réussit tout ce qu’il entreprend malgré les obstacles – ce qui nous sera décrit par plusieurs retours en arrière dans l’histoire de la famille -, et il est donc celui qui gère davantage l’entreprise familiale, bien que l’avis de ses frères dans les transactions choisies, pas toujours totalement légales d’ailleurs, soient fondamentales. Jusqu’à ce qu’en 1949, alors que l’Italie se remet difficilement de la guerre, un appel d’offres est lancé par la Grèce afin de solder la dette italienne pour lui fournir dix-mille mulets. Pour une fois contre l’avis de ses frères, et connaissant certains obstacles, comme celui des mafieux de l’île qui sont aussi en lice pour remporter le marché, Peppino se lance quand même dans l’aventure, persuadé que sa baraka agira, comme à son habitude. Une fois le marché emporté, l’aventure des dix-mille mulets ne fait que commencer, pleine de rebondissements, plus ou moins dramatiques, plus ou moins exceptionnels…

Une fois que les différents fils de l’intrigue, et les multiples personnages essaimant le roman, sont bien cernés, la lecture est un grand plaisir, en ce que, bien sûr, nous est racontée l’histoire tour à tour réaliste, épique, rocambolesque, ou encore tragique, de Peppino, mais aussi dans la même veine, l’histoire de ses compagnons de fortune, ou d’infortune, que nous rencontrons au fil de son aventure, Giulio Saitta, commissaire de police, en tête. Tous ces personnages, remarquablement dépeints au fil des passages les mettant en scène, qui vont se rencontrer et évoluer dans la ville provisoire, tout aussi remarquable, créée dans le port de Messine pour répondre au marché grec – parce qu’il en faut, du temps et de la main d’œuvre, pour obtenir tant de mulets -, vont être de plus partie prenante de l’histoire de la Sicile d’après guerre, précisément décrite à travers les multiples récits fictifs des personnages de Salvatore Maira. Histoire et fiction se mêlent ainsi parfaitement pour mieux raconter l’île prise au piège des fascistes qui s’y sont installés pour mieux fomenter un coup d’état et reprendre le pouvoir perdu, en même temps que la guerre, par le Duce, aidés en cela par la mafia en place depuis de nombreuses années.

Roman complexe mais néanmoins passionnant, que j’ai particulièrement apprécié, Les dix-mille mulets est en somme une belle découverte, riche et multiple, tant en termes de narration que d’intrigue, ou encore de thématiques. Je remercie les éditions du Rocher et NetGalley de me l’avoir permise.

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