Bretagne, août 2018. Jeanne, 39 ans, retrouve sa famille qui s'apprête à fêter les 80 ans de son père; elle est accompagnée de son fils Milo, 7ans; elle est séparée de Marc, son mari : le couple n'a pas résisté à la mort de leur petite fille, 5 jours après sa naissance, en octobre 2016.
Ce roman est poignant d'autant plus quand on sait que l'auteure a perdu elle-même sa petite fille dans les mêmes conditions en 2011; les pages à propos de ce drame sont empreintes d'émotion, de douleur, d'amour, de tendresse pour cette petite fille qui fait partie de la famille même si elle a disparu trop tôt et qui n'est pas oubliée.
Mais l'émotion émane également des liens familiaux très forts même s'ils ne sont pas exempts parfois d'incompréhension, de non-dits, d'amertume et de l'amitié solide entre copines de classe qui perdure jusqu'à l'âge adulte. Le message de l'auteure est qu'un drame aussi terrible ne peut être traversé que grâce à la chaleur et l'amour de ceux qui vous aiment.
Le thème du couple est un élément essentiel de ce roman : celui qui a connu l'infidélité mais que le pardon a rendu plus solide malgré la peur toujours présente d'être quitté (e), celui, homosexuel, qui a dû se battre pour adopter, celui qui se sépare car l'incompréhension, la colère ont fini par le miner.
Les personnages sont attachants, avec leurs failles, leurs interrogations, leurs doutes, leurs peines, leurs bonheurs qui les rendent si humains, si proches de nous.
Un personnage, omniprésent, a aussi un rôle majeur : la mer. Elle est celle qui apaise, qui ressource, la compagne de toujours vers laquelle on revient, comme un retour vers l'enfance mais c'est aussi celle qui donne la mort lorsqu'on la défie. La mer est une métaphore de la vie, vue comme une succession de vagues douces ou houleuses qui finissent toujours par nous ramener à la surface.
Une belle lecture émouvante, un bel hommage à l'amitié, l'amour et la famille. Une lecture apaisante et lumineuse.

Les vagues, ne serait ce pas plutôt les tempêtes ? En bonne bretonne l’auteure minimise les secousses et les rend tolérables !! Non, Jeanne n’a pas été renversée par la mort de sa petite fille, juste secouée ! Doux euphémisme car en effet elle s’est relevée, lentement, petit à petit, a supporté d’autres épreuves pour ressortir grandie, apaisée et déterminée§
Sa famille, deux frères et ses parents l’ont soutenue, en silence et la grande fête organisée pour les 80 ans de Joseph, le père est l’occasion de décerner à cette famille plutôt taiseuse la médaille de la solidarité, du soutien muet mais permanent malgré les vagues qu’ils ont eu à affronter eux aussi.
Ce livre, choisi dans la liste de Netgalley, n’est absolument pas ma tasse de thé habituellement, je me suis trouvée plutôt inconfortable dans les souvenirs anciens des parents et des enfants, ces petites vaguelettes qui laissent des traces parfois indélébiles dans l’esprit de certains… et pas d’autres.
Des drames, des moments plus roses, une vie , quoi !!
et comme souvent dans les derniers ouvrages.. une playlist !
Merci à l’auteure et à netgalley.

Il y a des romans qui ne crient pas, qui ne cherchent pas à éblouir à tout prix. Ils avancent en douceur, portés par les remous du quotidien, et c’est là toute leur force.

Mathilde Gall nous emmène au cœur d’une famille cabossée, tissée de silences, de secrets, de regards qui disent plus que les mots. Une famille comme tant d’autres, avec ses failles, ses révélations, ses tentatives de réconciliation. Rien de grandiloquent ici, juste la vie qui passe, parfois en grondant, parfois en apaisant.

Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la manière dont le récit navigue entre les différentes temporalités, entre les souvenirs qui pèsent et le présent qui tente de réparer. Le passé affleure sans cesse, comme une vague qui revient, jamais tout à fait la même. Et chaque membre de cette famille semble porter une part de vérité que l’autre ignore.

La plume de Mathilde Gall est sobre, pudique, profondément humaine. Elle capte les nuances de l’intime, les tensions invisibles, les gestes qui disent l’amour mieux qu’un long discours. Et elle nous rappelle que les liens du sang ne sont jamais simples, mais qu’ils peuvent, parfois, être un refuge.

Un roman sensible, sincère, qui parle de ce qui nous construit, de ce qui nous abîme, et de ce qui, envers et contre tout, nous rattache les uns aux autres.

À lire si vous aimez les histoires de famille où chaque silence a un poids, et chaque vague, une mémoire.