Petit pays

roman

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Date de parution 24 août 2016 | Archivage 24 sept. 2016

Résumé

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son...


Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9782246857341
PRIX 7,49 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Petit Pays c'est tout d'abord l'évocation d'une enfance au Burundi douce, joyeuse, sucrée comme les mangues chipées puis revendues aux voisins à qui elles ont été volées. C'est son enfance que Gaby nous raconte auprès de sa bande de copains fils d'expatriés comme lui. Il est métis, son père, entrepreneur est français et sa mère est rwandaise.
Mais très vite, les saveurs sucrées deviennent amères.
Un coup d'état éclate au Burundi, les président est assassiné et annonce le début d'un conflit ethnique. Ce sont d'abord les affrontements au Rwanda que vit Gaby. Ils lui arrachent sa mère forcée d'y retourner précipitamment pour porter secours à sa tante et ses cousins. Les Hutus massacrent les Tutsis.
Gaby se demande comment deux peuples qui ont la même langue, le même pays et le même dieu peuvent s'entre-tuer alors que la seule chose qui semble les distinguer, est la forme de leur nez.
Puis les massacrent s'insèrent au Burundi et s'approchent peu à peu du quartier de Gaby. La guerre annihile les joies l'enfance et la bande de copains laisse place à un gang.

Avec une étonnante poésie, Gaël Faye nous rappelle l'horreur des génocides qu'ont connu le Rwanda et le Burundi il y a à peine une vingtaine d'années.Le récit poignant, L'extrême douceur, celle de l'enfance, dont est ponctué ce récit poignant, vient contrebalancer la haine qui se répand aux alentours.

A l'issue de cette lecture touchante, je ne peux que vous conseiller d'écouter le magnifique morceau éponyme de Gaël Faye qui avant d'être romancier est aussi un talentueux auteur compositeur.

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Cette rentrée littéraire m’apporte une nouvelle fois une bonne surprise. Ce premier roman écrit par Gaël Faye est largement inspiré de sa jeunesse au Burundi.

Dans ce récit, il nous évoque avec nostalgie ses souvenirs d’enfance, ses copains, la séparation de ses parents et les conflits qui ont touché le Burundi ainsi que le Rwanda dont sa mère est originaire.

A travers sa plume, on est séduit par ce petit pays et l’auteur nous le dépeint avec beaucoup de poésie.

Puis, c’est la fin de l’insouciance avec le génocide rwandais et les conflits politiques des années 90.

J’ai beaucoup aimé la vision de l’auteur de ces événements. On est touché par les horreurs de la guerre qu’il nous racontent et qui le force à grandir un peu trop vite.

Une jolie découverte sur un pays que je connaissais très peu. Cela permet de ne pas oublier les bouleversements qui ont frappés durement l’Afrique et qui sont encore d’actualité aujourd’hui.

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Aucune

Avant même d'aller découvrir l'avis d'autres lecteurs sur "Petit pays", j'ai envie de déverser mon émotion sur l'écran. Certaines histoires ne passent pas, ou peu, par le philtre de l'analyse critique, elles vont droit au cœur. Gaël Faye, dans ce livre où fiction et autobiographie sont intimement mêlées, nous ramène au Burundi en 1993. Il renoue avec son passé, avec le "vert paradis" de son enfance avant que son innocence ne soit fracassée par l'irruption de la violence dans l'impasse où il vit à Bujumbura.

Le début du livre a la douceur du souvenir, la nostalgie joyeuse. Gaby, le narrateur, a dix ans. Lui et sa petite soeur Ana sont préoccupés par les relations conflictuelles entre leur père, français, et leur mère, rwandaise de l'etnie Tutsi. Ses soucis restent en arrière-plan, de même que tous les problèmes des adultes. Son quotidien, ce sont surtout les copains de l'impasse, les jumeaux, Armand et surtout Gino, le presque frère, depuis qu'ils ont mélangé leur sang. Ils ont établi leur quartier général dans l'épave d'un Combi Volkswagen, s'amusent dans la rivière Muha, volent au nez et à la barbe des habitants du quartier les mangues les plus juteuses des jardins. L'heure n'est pas encore au questionnement. A dix ans, peu importe qu'on soit blanc ou noir, hutu ou tutsi, riche ou pauvre. Chaque journée apporte son lot de petits bonheurs : une fête d'anniversaire, une bière au cabaret à écouter les conversations des adultes, un séjour au Rwanda chez Tante Eusébie et le plaisir de revoir les cousins, des lettres d'une correspondante française, un après midi piscine, véritable quintessence du bonheur de l'enfance. Ce "petit pays", délimité par les frontières du quartier, régi par des lois qui prévalent uniquement chez les enfants, va être détruit par l'embrasement du grand pays, Le Burundi. Le chaos s'installe après les élections de 1993, en même temps que le génocide Tutsi au Rwanda. Hutu et Tutsi s'affrontent aussi au Burundi.

Son père s'efforcera longtemps de les tenir, écartés, lui et Ana, de la folie de hommes. Sa mère, elle, reviendra du Rwanda, brisée. L'esprit hanté par les fantômes de ses proches, morts dans des conditions atroces, elle passera du mutisme à un flot de paroles insoutenables pour des oreilles d'enfant. Le temps de l'innocence se termine, la situation oblige Gaby à prendre partie. Il a onze ans et vient de découvrir les livres et l'ivresse de la lecture grâce à sa voisine Mme Economopoulos. Ses "copains" le ramènent à la réalité, ne lui permettant pas cette échappatoire dans la beauté des mots. Il a onze ans et avant de partir pour la France, il va commettre une action qui scellera la fin de son enfance.

Un très beau livre, porté par une langue qui sait se faire joyeuse, poétique ou tragique. Un hymne à l'innocence perdue, aux "petits pays" que la violence des hommes tue.

Aucune
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Gaël Faye a choisi la voix d'un petit garçon, un narrateur d'une dizaine d'années, pour raconter le Burundi, en particulier celui de ces premières années d'enfance, de cette innocence qu'il aimerait tant conserver, de ce paradis à jamais perdu.
« Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j'ai compris que je l'étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore. »

Le Burundi d'avant, l'insouciance des enfants, la bande de garçons jouant dans l'impasse où ils résident, un monde de privilèges, de fêtes, de mangues et de crocodiles, de la carte postale du lac Tanganyika, mais où l'on entrevoit déjà des rapports compliqués entre colons et Africains, expatriés, réfugiés et natifs. Avec la France aussi, à travers la correspondance, parfois maladroite, avec une école française.

Celui de la guerre ensuite, lointaine d'abord, au Rwanda, de l'autre côté de la frontière, et qui peu à peu étend ses tentacules jusqu'à leur impasse et leur famille. Les coups d'états , les massacres, les exactions. Un enfant qui tente d'y échapper, dans les livres en particulier, mais qui finira par être rattrapé lui aussi par la violence. Quand la peur naît.

Et le Burundi d'après. L'évacuation en France, la banlieue parisienne... et enfin le retour au pays.

Un drame en trois temps, qui s'articule autour de la quête identitaire du petit Gabriel, qui se choisit d'ailleurs le nom de Gaby. Tout commence pour lui par la séparation de ses parents, puis la prise de conscience de cette identité trouble, tutsi, métis, français, pas vraiment d'ici, pas vraiment d'ailleurs, avant les ravages de la guerre.

Gaël Faye, en quelques pages, réussit à faire renaître ce "Petit pays" qu'est le Burundi et que les lecteurs n'oublieront pas. Et si le sujet est dramatique, l'écriture, grâce au regard de l'enfant, reste poétique et lumineuse.
Et un artiste à suivre, dans la musique comme l'écriture!

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Gabriel, dit Gaby, 10 ans en 1992, vit au Burundi. C'est un métis, né d'un père français et d'une mère rwandaise tutsie. Ce roman raconte son histoire pendant 3 ans de 1992 à 1995, trois années charnière dans sa vie.

Sa mère a dû quitter le Rwanda avec sa famille pour fuir les persécutions contre les tutsis dans les années 60, elle se considère comme une réfugiée au Burundi. Les enfants n'ont cependant pas été élevés dans le culte du Rwanda, leur père ayant toujours voulu les protéger en ne leur parlant pas de la situation politique. Gaby et sa sœur ne savent rien des rivalités entre Hutus et Tutsis et ne savent pas qu'ils sont en partie Tutsis.

La première partie du livre égrène les souvenirs d'une enfance heureuse dans une impasse d'un quartier résidentiel de la capitale du Burundi, Bujumbura. Une enfance marquée par les jeux avec avec sa bande de copains avec les vols des mangues dans les jardins des voisins, les cigarettes fumées en cachette...
La première blessure arrive avec la séparation de ses parents, quand sa mère part, Gabriel reste vivre avec son père entrepreneur et sa petite sœur Ana, 7 ans.

Mais la vie de Gaby bascule en 1993 avec un coup d’État au Burundi annoncé à la radio par la diffusion de musique classique et quelques mois plus tard avec le génocide au Rwanda. Il découvre alors les tensions entre Hutus et Tutsis, il va comprendre qu'il est français mais aussi rwandais et tutsi.

Cependant Gaby a envie de rester dans l'innocence de l'enfance, il reste neutre contrairement à ses copains qui s'engagent dans des gangs pour protéger leur quartier. Ses copains s'éloignent de lui, il trouve alors refuge dans les livres que lui prête une voisine grecque. "Il m'arrivait parfois de traverser la rue, très rapidement, pour emprunter un nouveau livre à Mme Economopoulos. Puis je revenais aussitôt m'enfoncer dans le bunker de mon imaginaire. Dans mon lit, au fond de mes histoires, je cherchais d'autres réels plus supportables et les livres, mes amis, repeignaient mes journées de lumière."

Mais l'horreur va le rattraper lorsque sa mère revient du Rwanda où elle était partie à la recherche de sa famille, il va apprendre ce qui est arrivé à ses cousins, cousines, oncles et tantes...

Ce roman d'inspiration autobiographique porte sur l'identité, l'exil et la perte de l'innocence. Il est très bien écrit, empreint de nostalgie pour l'enfance, plein de poésie et de pudeur.
Certains passages sont bouleversants, voire insoutenables mais il ne faut pas résumer ce roman à l'horreur du génocide.

Gaël Faye, dont c'est le premier roman, a merveilleusement bien réussi son passage de la chanson au roman et se révèle être un écrivain de talent.

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« Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j’ai compris que je l’étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore. »
Gabriel, la trentaine, né d’une mère rwandaise et d’un père français, a passé toute enfance au Burundi qu’il a dû quitter lorsque la guerre civile y a éclaté en 1993, alors qu’il était âgé de 11 ans. « Petit pays », roman de Gaël Faye fortement autobiographique, raconte ce temps préservé entouré de ses parents et de sa jeune sœur Ana. Dans la longue impasse où se tenait leur maison vivaient aussi les copains. Ils avaient les jeux et les occupations de leur âge, comme décrocher des mangues à l’aide de hautes perches pour les vendre ensuite. Même si ses parents étaient en train de se séparer, l’existence de Gaby était sereine. Son père veillait à les tenir éloignés, lui et sa sœur, de toute préoccupation politique, et les mots hutus et tutsis demeuraient pour eux une histoire de nez pas très claire (cf la scène inaugurale du roman, très drôle).
Puis ce fut le coup d’état et la guerre civile s’est déclarée dans le pays, touchant peu Gabriel, jusqu’à une bagarre dans la cour de récréation où les injures de « Sales Hutus » et « sales Tutsis » fusent :
« Cet après-midi-là, pour la première fois de ma vie, je suis entré dans la réalité profonde de ce pays. J’ai découvert l’antagonisme hutu et tutsi, infranchissable ligne de démarcation qui obligeait chacun à être d’un camp ou d’un autre. […] La guerre, sans qu’on lui demande, se charge toujours de nous trouver un ennemi. Moi qui souhaitais rester neutre, je n’ai pas pu. J’étais né avec cette histoire. Elle coulait en moi. Je lui appartenais. »
Gaby connaît la peur, se réfugie dans les livres (1) avant d’être contraint d’agir, pendant que sa mère part au Rwanda à la recherche de sa famille …
Evocation vivante et tendre d’une époque et d’un lieu révolus, où l’innocence (au sens propre du terme) d’un gamin lui permettait de seulement deviner sans s’en inquiéter les tensions sous-jacentes, « Petit pays » bascule, dans sa seconde partie, dans le temps du tragique. La plume de Gaël Faye excelle à nous plonger dans l’Afrique qu’il a connue et emportée avec lui. Un premier roman vibrant qui atteint son lecteur comme jamais.

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