La Jeune fille et la mort
par Negar Haeri
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Date de parution 26 sept. 2025 | Archivage 15 nov. 2025
Éditions du Seuil | Cadre rouge
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Résumé
« Aucune intrigue dans ce récit. Shaïna est morte.
Elle a 13 ans quand elle est violée. 14 ans quand elle est passée à tabac, 15 ans quand elle est poignardée et brûlée. À deux ans d’intervalle, et sans se connaître, ses petits copains ont infligé à Shaïna parmi les pires violences qu’une femme peut subir dans une vie.
Détruire Shaïna : à quoi tient ce projet qu’ils ont partagé et mis en œuvre ? À la mauvaise réputation que ses premiers agresseurs ont construite de toutes pièces, et à la propagation de laquelle la justice, pourtant saisie à temps par Shaïna, n’a pas su mettre un terme. En tout cas de son vivant.
Je n’ai pas connu Shaïna. C’est en qualité d’avocate de sa famille que j’ai fait sa rencontre. À travers ses dossiers judiciaires, témoignage des dernières années de sa vie. Mais je peux vous assurer qu’elle n’était pas ce à quoi ses détracteurs ont voulu la réduire. Qu’elle était bien plus belle, plus grande, plus libre que tous ceux qui, confondant les rôles, l’ont jugée elle plutôt que ses agresseurs.
Que ce livre réhabilite sa parole. Qu’il adoucisse ses peines et lui offre un tombeau, à l’abri de la violence du monde. »
N. H.
Negar Haeri est avocate pénaliste et ancienne secrétaire de la Conférence des avocats du barreau de Paris. Le récit qu’elle nous livre est la continuation de l’exercice des droits de la défense de Shaïna Hansye, assassinée à Creil en octobre 2019
« Aucune intrigue dans ce récit. Shaïna est morte.
Elle a 13 ans quand elle est violée. 14 ans quand elle est passée à tabac, 15 ans quand elle est poignardée et brûlée. À deux ans d’intervalle, et...
Formats disponibles
| FORMAT | Grand Format |
| ISBN | 9782021568790 |
| PRIX | 19,50 € (EUR) |
| PAGES | 192 |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
Pauline M, Bibliothécaire
Dans ce récit bouleversant, l’avocate de la famille prête sa voix à celle qu’on a fait taire : une jeune fille de quinze ans, victime d’un féminicide. À travers ses mots précis, empreints d’une émotion contenue mais brûlante, c’est toute l’imperfection du système judiciaire et la faillite des hommes face à la violence faite aux femmes qui se révèlent.
Ce livre est à la fois un plaidoyer et un hommage. L’autrice ne raconte pas seulement un dossier ; elle livre un combat. Derrière chaque ligne, on devine la fatigue des audiences, la colère face aux silences institutionnels, la dignité des proches, et surtout, la présence invisible de cette enfant dont la vie n’aurait jamais dû s’arrêter.
L’écriture, à la fois sobre et vibrante, parvient à transformer la froideur du droit en émotion pure. Les termes juridiques deviennent les instruments d’une humanité blessée, et le langage de la loi se mue en poème de résistance. On ressent dans chaque page l’engagement d’une femme qui refuse que l’injustice soit une fatalité.
En racontant les failles de la justice et des hommes, l’avocate révèle aussi leur part de lumière : celle de ceux qui, malgré tout, se lèvent pour dire non, pour porter la mémoire et réclamer réparation. C’est un livre nécessaire, parce qu’il ne détourne pas le regard, parce qu’il transforme la douleur en courage, et parce qu’il rappelle que la parole, quand elle vient du cœur, peut devenir une forme de justice.
On referme ce témoignage bouleversé, plus lucide, mais surtout plus humain. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un crime, c’est celle d’un combat pour la dignité, pour la vérité, et pour que plus jamais une jeune fille ne soit réduite au silence.
Lison C, Rédacteur
« Aucune intrigue dans ce récit. Shaïna est morte.
Elle a 13 ans quand elle est violée. 14 ans, quand elle est passée à tabac, 15 ans, quand elle est poignardée et brûlée. À deux ans d’intervalle et sans se connaître, ses petits copains ont infligé à Shaïna parmi les pires violences qu’une femme peut subir dans une vie. »
Ainsi commence le récit de Negar Haeri, avocate pénaliste qui a défendu la famille de Shaïna Hansye, assassinée à Creil en octobre 2019 par son petit ami de l’époque. La magistrate qui n’a pas connu Shaïna de son vivant s’est plongée dans les dossiers judiciaires qui ont éraillé sa courte vie. La jeune fille et la mort, titre emprunté par une mélomane à l’oeuvre de Schubert est un drame en 3 actes, qui auraient pu être évités. Très vite, l’avocate s’interroge : y a t-il eu un lien de cause à effet entre le viol, les violences et la mort, subis sur un intervalle de 3 années? La jeune fille aurait-elle pu échapper à la mort si l’une des deux affaires précédentes avait été traitée différemment par la Justice ? Il aura fallu 5 procès pour que les protagonistes de ces trois crimes soient condamnés. Abandonnée par l’institution judiciaire, Shaïna était pourtant une adolescente comme une autre. Et c’est en cela que ce témoignage est glaçant.
On va de surprise en surprise dans ce récit: le manque de crédit accordé à la parole des femmes, l’indifférence, pire le dénigrement qu’opposent les forces de l’ordre et autres experts à la victime. Cette affaire est un rendez-vous manqué avec la justice: de l’enquêtrice à la médecin légiste, de l’expert psychiatre au juge d’instruction, les protagonistes (pourtant le plus souvent féminins), se basent sur des préjugés, de fausses convictions et n’ont aucune compassion pour la victime, une enfant de 13-14 ans. Je me souviens parfaitement du récit d’Alice Géraud, Sambre, consacré au violeur en série Dino Scala, qui a « oeuvré » pendant trente ans avant d’être confondu par la justice. Chacune des affaires évoquées (une cinquantaine) avaient ce point commun : le dénigrement de la justice pour les victimes, ayant permis l’impunité du violeur durant toutes ces années. Après mon écoute, je me suis dit naïvement (et je n’étais pas la seule): ça c’était avant. Avant le retour d’expérience apporté par cette enquête longue de trente ans… Surprise, dégoût, colère de voir qu’en 2017 et 2018, personne n’a accordé de crédit aux propos de Shaïna.
L’autrice dénonce les manquements de la justice dans ces dossiers : placé sous contrôle judiciaire pour le viol de Shaïna, son petit copain alors mineur n’aura eu aucun suivi psychologique, le laissant développer une rancune et une haine vis à vis de sa victime et nourrir une rage grandissante jusqu’à commanditer son passage à tabac. Cela prouve bien le besoin d’une prise en charge des agresseurs, comme l’ont démontré plusieurs psychiatres et psychologues dans l’essai Ces hommes parmi-nous . Mais on a laissé l’accusé avec l’idée qu’il était innocent et que la faute reposait sur les épaules de Shaïna. Faute qu’il a lui-même inventé en lui créant de toutes pièces une mauvaise réputation. Celle-ci va la poursuivre le restant de sa vie jusque dans l’enquête puisqu’elle sera utilisée contre Shaïna par la justice elle-même. Cette mauvaise réputation non endiguée par une justice défaillance qui n’a pas su rétablir la vérité face au premier petit ami ayant violé et agressé, sera à l’origine du féminicide.
Entre les mains de la justice, rien ne sera épargné à la victime. Excès de zèle, amateurisme, indifférence de professionnels qui manquent cruellement de notions psychologiques et ignorent le phénoméne de sidération traumatique : alors qu’elle n’est âgée que de treize ans, Shaïna a eu le courage de porter plainte après un viol en réunion, mais sa plainte est remise en cause par l’enquêtrice et la médecin légiste alors que les preuves sont irréfutables. Au cauchemar de l’agression succède la violence du procès: à plusieurs reprises l’autrice laisse entendre que Shaïna a été jugée à la place de son agresseur, et jugée comme une adulte et non comme l’adolescente qu’elle était. Autrement dit, face à la justice il vaut mieux être agresseur que victime, c’est un fait que dénonce l’avocate, évoquant des éléments du dossier purement surréalistes et révoltants. Bien évidemment, il faut tout mettre en oeuvre pour éclairer la vérité, pour être certain de condamner à juste titre le prétendu agresseur, mais faut-il à ce point s’acharner sur la victime ? On ne ressort pas indemne d’une agression mais encore moins des investigations et du procès qui s’ensuivent.
C’est une affaire qui à l’époque a enflammé la presse et les réseaux sociaux. Pourquoi y revenir dans ce cas? Certainement parce qu’un fait divers est vite oublié, noyé dans la masse des affaires médiatisées mais qu’une mulltitude de faits divers du même type révéle un fait de société, dans ce cas présent, la défaillance de la justice. On ressent parfois un certain sentiment de honte de la part de l’autrice de représenter une Justice qu’elle a du mal à cautionner, en tous cas pour le traitement de ce genre de dossiers. Ce livre profondément humain a pour but de rétablir une vérité, celle de la parole de Shaïna que personne n’a voulu entendre et écouter. Ce livre est un hommage de l’avocate à la victime décédée : « Que ce livre réhabilite sa parole. Qu’il adoucisse ses peines et lui offre un tombeau, à l’abri de la violence du monde. » A lire, pour toutes les victimes notamment celles qui restent dans l’ombre et pour garder l’espoir que les mentalités changent. Merci aux Editions du Seuil via Netgalley pour cette lecture très instructive.