Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions #BuchetChastel de m’avoir permis de lire #LeDiableDansLAssiette. ● 𝙻𝚎 𝚍é𝚋𝚞𝚝 : Le narrateur, Heinrich Uffen, raconte sa détention après la guerre et les interrogatoires menés par un « jeunot de l’U.S. Army », Trapp : « la corde ou la perpétuité », lui promettait-il, « de fin 45 au début de l’été 46 ». Uffen affirme que le soldat devait « exécuter » et non penser, et met en exergue son courage tandis que Trapp le traitait de lâche. S’il a quitté Berlin le 30 avril 1945, c’était pour effectuer une « mission suicide » et non pour fuir. Il n’a désobéi que le 1er mai, en prenant un faux nom – mais les Américains l’ont retrouvé quand même. Puis ils ont préféré la dénazification à la pendaison. De toute façon, plus personne n’était nazi après la défaite. Mais lui n’avait pas la mémoire courte. Certes, il a voté pour les nazis en 1931, désespéré par le chômage et la crise économique. « C’est tellement facile, après, de jouer les saints. » Tous ces souvenirs ont fait irruption tout à coup, alors que nous sommes en 2019 et qu’il est âgé de 108 ans – avec les apparences d’un octogénaire. « Ma vie s’est terminée entre la fin de la guerre et 1947, à ma libération. » ● L’ensemble du roman est construit autour d’un narrateur non fiable, comme le précédent ouvrage de l’auteur, Bonneville ; nous nous apercevons progressivement que l’âge et l’état mental du narrateur ne permettent pas un récit tout à fait cohérent, mais sa relative incohérence est intéressante en elle-même. ● Le Diable dans l’assiette se situe entre le roman Les Bienveillantes (2006) de Jonathan Littell, puisqu’on revit la Seconde Guerre mondiale du côté des nazis, et le film La Chute (2004) d’Oliver Hirschbiegel, puisqu’on entre dans l’intimité d’Hitler, Uffen ayant été son cuisinier dans les années 1943 à 1945. ● Le Führer est présenté par le narrateur comme un homme charmant, plein d’humour, chaleureux et humain : évidemment cela ne peut que choquer. Il semble que jamais le narrateur ne prend conscience des actes effroyables qu’Hitler a ordonnés ; il lui reste fidèle, des décennies après sa mort dans le bunker berlinois. ● Le roman est bien fait, excellemment documenté, et ne manque pas d’intérêt ; malgré tout une fois qu’on en a compris le fonctionnement on peut le trouver un peu long et aucune tension narrative ne se met réellement en place.

🪖Chronique littéraire

Dans ce roman poignant, le narrateur se révèle être un Allemand ayant pris part à la Seconde Guerre mondiale. D’abord envoyé sur le front russe en tant que soldat, il devient, après une blessure et une série de circonstances inattendues, le cuisinier d’Adolf Hitler lui-même.

Heinrich, désormais centenaire, est victime d’un AVC qui déclenche chez lui des hallucinations le replongeant dans les méandres de son passé. À travers ses souvenirs troublés, se dessine une époque où certains Allemands vouaient une admiration fervente à leur Führer, vu comme le symbole de la puissance et de la grandeur nationale.

Le roman nous confronte également à l’aveuglement volontaire de ceux qui refusèrent de voir les horreurs des camps de la mort. Mais il met tout autant en lumière les souffrances des civils allemands, bombardés sans relâche, dépossédés de tout, et parfois injustement haïs par le reste du monde. Des hommes et des femmes qui n’avaient ni choisi ni soutenu le régime nazi, mais en ont payé le prix.

💭 Ce récit nous invite à une réflexion profonde sur les zones grises de l’Histoire et sur les échos que certains conflits passés trouvent encore dans le monde actuel.

📚 Une histoire saisissante, qui questionne, remue, et laisse une empreinte durable dans la mémoire du lecteur.

#Lediabledanslassiette #NetGalleyFrance