Ennemies publiques

Publié chez Sonatine le 7 mai 2025, Ennemies publiques signe l’entrée fracassante d’Hannah Deitch dans le monde du thriller. Ce premier roman, aussi nerveux qu’intelligent, met en scène un duo féminin en cavale, pris dans les engrenages d’un récit médiatique qui les dépasse. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce livre ne ressemble à aucun autre.

Une cavale…mais pas que

Si tout commence comme un thriller classique : Evie Gordon, jeune préceptrice, découvre en se rendant chez une de ses élèves, les parents de celle-ci, morts assassinés, ainsi qu’une jeune femme enfermée et attachée dans un placard. Elle choisit de la libérer. Mauvais choix ? Peut-être. Car rapidement, les deux femmes deviennent les cibles d’une traque policière et médiatique effrénée.
Mais là où Deitch frappe fort, c’est dans sa manière de déconstruire les apparences. Chaque chapitre dévoile une nouvelle couche de mystère, non seulement autour du crime initial, mais aussi autour de l’identité des deux protagonistes. Leur relation, faite de soupçons, de silences et de sursauts de complicité, devient le cœur battant du roman.

Un style tendu et acéré

La plume d’Hannah Deitch va droit au but, avec des phrases affûtées, un sens du rythme implacable, et une maîtrise presque cinématographique du montage narratif. On tourne les pages comme on regarde une série addictive, avec ce mélange d’excitation et d’appréhension.
Mais ce n’est pas qu’un page-turner. Deitch injecte dans son roman une ironie mordante, une critique des mécanismes de la notoriété instantanée et du jugement public. La société y est aussi brutale (voir violente) que les flics à leurs trousses.

Un duo à part

Le vrai tour de force du roman, c’est le tandem féminin qu’il met en scène. Evie, d’abord ingénue, révèle des fissures profondes. Sa compagne de fuite, opaque et fascinante, brouille sans cesse les lignes entre victime et manipulatrice. À elles deux, elles portent un récit où la tension psychologique l’emporte souvent sur l’action brute.

Avec Ennemies publiques, Hannah Deitch impose une voix singulière, acérée, profondément actuelle. Une lecture aussi prenante qu’inconfortable, et c’est tout ce qu’on aime dans un bon thriller.

De plus je trouve la couverture totalement réussie

Merci à NetGalley et aux éditions Sonatine pour cette lecture.
#Ennemiespubliques #NetGalleyFrance

Evie Gordon a fait des brillantes études grâce à sa vive intelligence. Mais la voilà à 29 ans réduite à donner des cours en vue de la passation du SAT (test indispensable à l’entrée dans les universités les plus prestigieuses) à des gosses de riches. C’est en se rendant chez une de ses élèves qu’elle découvre les cadavres des parents, ainsi qu’une mystérieuse jeune femme enfermée et attachée dans un placard. Evie, accusé e des meurtres, s’enfuit,avec la jeune femme qu’elle a libérée, à travers les Etats-Unis pour une odyssée sanglante et hors la loi…

Les personnages d’Evie et sa comparse sont bien campés. Leur relation évolue au fur et à mesure de leurs pérégrinations. La presse et les réseaux sociaux donnent immédiatement d’Evie l’image d’une tueuse en série, déclarée coupable avant tout procès. Les deux premières parties donnent la parole à Evie. La troisième et dernière partie verra la jeune femme dont on ignorera l’identité assez longuement prendre la parole ; là, notre vision de l’histoire sera profondément modifiée.

L’intrigue est bien menée et rend la lecture fluide. Le suspense est présent et habilement distillé. Pour résumer, je dirais que c’est non seulement un thriller efficace, mais aussi une histoire d’amour entre des personnages qui ont du mal à trouver leur place…

Je remercie vivement les éditions Sonatine et NetGalley pour leur confiance.