8 jeunes boxeuses, mineures, participent au tournoi des Filles d'Amérique. Chaque combat nous dresse le portrait en filigrane de chaque participante, ses motivations, ses envies, son caractère. Tout en étant dans l'action, se peaufinent des battantes, qui s'observent et se défient.
Un roman original, dynamique, qui fait la part belle à la force du féminin.

Plongez dans l’arène électrique de Combats de filles, un roman puissant où huit adolescentes boxeuses se disputent le titre de Meilleure Boxeuse de moins de 18 ans à Reno, Nevada. Rita Bullwinkel dresse des portraits saisissants de jeunes filles en quête d’affirmation, confrontées à leurs adversaires mais aussi à leurs propres peurs, espoirs et blessures. Avec une écriture vive et immersive, l’autrice nous fait ressentir l’intensité des combats, l’urgence de la jeunesse, et la force de celles qui refusent de se laisser abattre. Entre rage, désir et abandon, ce roman, finaliste du prix Pulitzer et sélectionné au Man Booker Prize, est une invitation à découvrir la puissance et la vulnérabilité de ces combattantes hors du commun

Elles sont huit jeunes filles de moins de dix-huit ans, qui viennent des quatre coins des Etats-Unis : Artémis Victor, la benjamine d’une famille de boxeuses, Andi Taylor, Rachel Doricko, Kate Heffer, … Elles sont venues seules ou accompagnées, ont parfois traversé tout le pays pour participer au douzième tournoi des filles d’Amérique.
Pendant les deux jours que durera le tournoi, elles vont boxer, bien sûr, mais aussi vivre des émotions intenses, et peut-être jouer, déjà, un peu de leur avenir.

Ce premier roman nous fait entrer au milieu du ring, au plus près des corps malmenés. Il nous embarque dans les pensées les plus secrètes des boxeuses, au cœur de leurs espoirs, de leurs peurs, dissèque leurs états d’âme. Et par moments, un peu comme un avion prend de la hauteur, on quitte le ring pour se projeter dans l’avenir de ces jeunes filles : qu’est-ce qui les attend pour leur vie future ? Le gymnase sinistre, la coupe en plastique fendue au milieu, les entraîneurs peu concernés laissent craindre le pire. Ce tournoi à Reno, c’est un microcosme, un petit monde à lui tout seul. Rita Bullwinkel adopte un style d’une précision chirurgicale, telle une entomologiste (ou un dieu omnipotent ?) qui observerait huit insectes qui se débattent. Ce premier roman serait déjà très réussi sans la fin. Le dernier chapitre m’a enchantée. Il clôt superbement le livre, qui prend alors tout son sens.

Différentes filles, différentes vies, mais un point commun : le ring.
Un très beau roman sur la boxe féminine et l'impacte plus ou moins fort qu'a ce sport sur nos jeunes protagonistes.

J'ai adoré le style et la narration de l'autrice : c'est innovant, percutant, entraînant. J'ai eu l'impression d'être au sommet de ce gymnase pendant tous les combats, en train d'observer comme un dieu omniscient ce qu'il se passait sur le ring, ce qui a amené ces jeunes filles ici et ce qu'il adviendra d'elle dans le futur. Le point de vue ne cesse d'alterner entre la macro et le micro. Il y a un art du détail dans l'écriture qui n'est pas déplaisant.

Malheureusement, une fois passés les 4 premiers combats, je n'avais plus grand intérêt à la lecture. J'ai trouvé que l'intensité se perdait un peu, la tension et les muscles se relâchent. Toutefois la conclusion est très belle et en fait un beau roman sur la défaite, l'acceptation avec un sens du phrasé intelligent.

Huit boxeuses s'affrontent lors du tournoi de l'année, chacune est là pour différentes raisons. Le livre est construit par des chapitres racontant chaque combat. Cela sert de prétexte pour raconter les filles qui s'affrontent entre passé, présent, futur. C'est original est bien pensée. Le lecteur est avec elles sur le ring et on ressent bien la puissance des émotions.
On rencontre les boxeuses à travers un instantané de vie, qui est la boxe et elles se racontent à travers le combat.
Une belle découverte, un premier roman fort.

Je vais évoquer ce premier titre de l'autrice américaine Rita Bullwinkel, son premier roman traduit pour la première fois en français, qui évoque un sujet que je n'aurais pas cru (aimé) lire un jour, le monde de la boxe. Si ce sport ne me suscite pas particulièrement des choses très positives, j'avoue que je n'ai pas le goût de la violence du sport même en tant que spectatrice, j'ai en revanche fait confiance aux Éditions La Croisée et dans leur choix du titre pour m'amener dans une autre réalité que celle de la violence pure.

Toute la narration de ce titre tourne autour d'une compétition de boxe, qui compte huit participantes, du premier match jusqu'à l'ultime rencontre, à l'issue de laquelle la boxeuse ayant remporté tous ces matchs remportera le titre. Il s'agit du Tournoi des filles d'Amérique, l'une des rares compétitions réservées aux femmes, plus précisément aux jeunes filles de moins de dix-huit ans, qui a lieu à Reno, dans l'État du Nevada. Nous avons dès le début la feuille de match qui va nous donner à voir les différents matchs et les compétitrices qui viennent de tout horizon boxer pour une raison ou une autre, en tout cas pour la victoire, on pourrait le penser : eh bien pas forcément. Et c'est exactement sur ce point-là que réside la force de ce roman, l'exploration de l'intériorité et des motivations de chacune de ces jeunes filles, qui se battent férocement avant même d'être devenues des femmes.

Ce sont toutes des filles un peu paumées, issues de la classe moyenne à basse, qui ont trouvé dans la pratique de la boxe un objectif, un défi contre la vie, contre elles-mêmes, contre leur entourage. Un moyen d'exister. Un moyen de vibrer. Dans un monde presque exclusivement masculiniste et patriarcal, où finalement les femmes sont considérées comme elles le sont en dehors du ring. Mais c'est intéressant, car on sort du rôle communément attribué à la femme, les paillettes et le glamour, pour entrer dans celui de la castagne où les ecchymoses, les dents cassées et les yeux en bouillie sont le prix à payer de ces affrontements une contre une.

Lors de chaque combat, la focalisation est omnisciente, nous suivons tantôt le flux de conscience de l'une, tantôt de l'autre. Mais ce qui montre que ce roman a une dimension plus généraliste sur la pratique de la boxe de chacune, c'est que le narrateur anticipe et révèle les détails de leur vie future réciproque. Ce combat, c'est déterminer la grande gagnante, la plus forte et volontaire, la plus douée, mais il n'y en a qu'une qui décroche la coupe. Les autres, c'est la remise en question comme passage obligé, l'envie de continuer, de vérifier qu'elles boxent pour les bonnes raisons. Si elles ont envie de retourner au charbon. De vérifier contre quoi elles se battent finalement, de valider ou invalider leur engagement. Ce ring-là, c'est le moment des révélations à elles-mêmes plus qu'à l'adversaire, où chacune est engoncée dans son propre monde intérieur, une lutte intérieure, et ne sait de son adversaire que ce qu'elle veut bien montrer. Les filles se battent, se cognent, mais jamais elles ne se parlent.

Une histoire de filles, qui tentent de sortir du carcan des idées que leur entourage se fait d'elles, la boxe, l'un des sports à mon sens le plus spectaculaire à voir : démolir à coups de poings l'image de "gentille petite fille" qui précède leur existence, quand bien même le match se solde par un échec, s'affirmer dans ce sport d'attaque, dont les garçons ont perdu l'apanage, sortir du rôle, ou plutôt de l'infériorité, qu'on leur a assigné bien avant leur naissance. Ce sont, perdantes ou vainqueurs, toutes des battantes qui empruntent un sport dominé et maîtrisé par le sexe opposé – comme si les mains des filles étaient dépourvues de cette volonté et cette hargne supposément masculines – qui s'imposent sur ce ring à Reno, comme chez elle, pour prouver autre chose d'elles, pour tracer à force de coups une destinée. Parce que c'est la seule façon qu'elles ont trouvée, et au-delà de la boxe comme passion, c'est d'abord un moyen.

Et c'est bien pour cela que ces matchs, des matchs contre elles-mêmes et le reste du monde, ne sont pas roboratifs car ils ne se réduisent à une succession de techniques d'attaques et de défenses, de coups donnés et de coups reçus, de sang qui coule, d'œdèmes et d'yeux pochés. "Il y a des filles de quatorze, quinze, dix-sept ans qui se battent pour les mondes qu'elles se sont construits, et dans ces mondes leurs corps sont capables de projeter leur peur, leur puissance et leur légende." Un moment de liberté ultime où elles peuvent enfin n'être qu'elles-mêmes et savoir. Et si cette écriture pleine de punch sait tellement relater le sentiment de ces sportives-là, c'est aussi parce que Rita Bullwinkel, l'autrice, fut une sportive accomplie et acharnée en tant que joueuse de water-polo.

Elles sont jeunes, sportives et ne rêvent que d'une chose : gagner le championnat national de boxe pour les jeunes américaines, organisé chaque année.

Et même si ce championnat est quelque peu miteux, cela représente pour elles un objectif à accomplir sur le chemin de la vie.

Vous allez suivre les différents combats et faire connaissance avec chacune d'entre elles : leur passé, leurs rêves et leur futur.

J'ai adoré me plonger dans cette compétition de boxe féminine pour adolescentes qui permet de dépeindre les espoirs d'une jeunesse classique de l'Amérique que l'on pourrait qualifier de "profonde".

Tout y est un peu poussiéreux et il y a du Carol Oates dans les descriptions de cette Amérique poisseuse.

L'écriture est rythmée, presque saccadée, à la vitesse des coups qui s'enchaînent sur le ring.

Il m'a manqué une touche de poésie pour apprécier pleinement ce livre que j'ai trouvé très axé sport (et c'est bien normal). J'aurais aimé plus d'envolées lyriques et d'images de tranche de vie de chacune de ces jeunes filles.

Cela reste un très bon moment de lecture que je recommande à des lecteurs peut être plus passionnés de compétition sportive que moi.

Merci à NetGalley et aux éditions La Croisée de m’avoir permis de lire le 1er roman traduit de l’autrice américaine Rita Bullwinkel., sélection du Man Booker Prize et finaliste du prix Pulitzer.
J’ai beaucoup aimé, un sujet très original. Elles sont 8 adolescentes qui viennent de différents états des Etats-Unis participer au tournoi des Filles d’Amérique à Reno, au lieu des casinos. Les combats consistent en 8 rounds de 2 minutes. Le roman n’aborde pas les techniques de boxe, pas la peine de connaitre ce sport. A chaque combat, nous sommes dans la tête des boxeuses : chacune va se focaliser sur des détails de sa vie passée. Ainsi une des premières à entrer en compétition, Andi, se remémore comment elle a laissé un petit garçon au maillot avec des camions rouges se noyer alors qu’elle surveillait le bassin d’une piscine. Les jeux qu’elles pratiquaient enfants sont développés : contraste entre le présent : boxer et l’enfance qu’elles n’ont pas encore quittée. Un trait physique de chacune est développé : bonnet de trappeur porté, une tache bleue sous l’œil. Ecriture vive qui colle au sujet. C’est assez bref mais l’autrice revient sur certaines concurrentes éliminées. On apprend aussi ce qu’elles deviendront plus tard et somme toute que ce combat restera une parenthèse dans leur vie et qu’il sera vite oublié.
A ne pas rater c’est un livre attachant qui dresse des portraits très émouvants de jeunes femmes ordinaires en devenir. Un beau portrait des motivations des sportives qui se lancent dans les compétitions.