Sa préférée

Lu par Lola Naymark
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Date de parution 18 janv. 2023 | Archivage 31 mars 2023
Audiolib, Littérature

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Résumé

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence.

Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, puis à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde.

Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse.

Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s’invite.

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Un jour, pour une...


Formats disponibles

FORMAT Livre audio, Intégral
ISBN 9791035412623
PRIX 20,45 € (EUR)
DURÉE 4 Heures, 37 Minutes

Disponible sur NetGalley

Application NetGalley Bibliothèque (AUDIO)

Chroniques partagées sur la page du titre

Une narration construite avec originalité, un roman bouleversant, douloureux, et pourtant nimbé de lumière : celle du lac Léman, celle de la force de vie qui émane de certains personnages, Ce roman fait réfléchir sur les conséquences multiples et parfois insoupçonnées de la violence. Et sur le silence, qu’en tant que voisin, ami, médecin, enseignant, etc., on peut poser, tel un couvercle, sur un enfant maltraité. Se pourrait-il que ce soit nous, ce complice silencieux ? Qu’avons-nous vu que nous n’avons pas signalé ?
Une belle lecture.

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Sa préférée. La préférée du père. Jeanne, la narratrice, évoque son enfance auprès de ce père violent, qui bat sa femme et ses filles, contrôle leurs moindres faits et gestes. Dès qu’elle l’a pu, Jeanne a quitté les montagnes valaisannes pour s’éloigner. Elle s’est autorisé le plaisir de nager, le seul qu’elle s’accorde. Petit à petit, elle construit sa vie, noue des amitiés, sans oser s’engager vraiment. Le passé a un prix, et Jeanne ne parvient pas à s’en libérer…
Sa préférée est un texte fort sur les violences familiales et leurs répercussions sur la vie d’adulte des enfants. Il dénonce les lâchetés ordinaires, celles qui permettent aux voisins, à la famille, au médecin du village, de refuser de voir.
Lola Neymark met remarquablement ce récit en voix. Sa diction posée, calme, donne du relief au texte. C’est une belle découverte.

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Valais, Suisse 🇨🇭

Jeanne grandit avec un père très violent et alcoolique, que le moindre détail peut faire sortir de ses gonds. Tout est prétexte à insulter et frapper sa femme et ses filles.
Les habitants du petit village ne sont pas dupes, y compris le médecin… mais personne ne dit rien. S’ils n’en parlent pas c’est un peu comme si ça n’existait pas vraiment… Mais Jeanne, la plus jeune des deux filles est maline et a du caractère. Ayant appris à anticiper les prémices d’une crise de son père, elle fuit quand elle le peut ou tente parfois de se rebeller. C’est sur ce schéma qu’elle s’est construite… Et c’est avec ces cicatrices que, plus tard, elle choisit ses relations amoureuses.
Son passé ne cesse de se rappeler à elle et ce jusqu’à la dernière page…

Quelle triste histoire… Quel triste constat que les conséquences d’une enfance violentée sur la construction d’un être humain.
Jeanne perd complètement pied, se noie dans son mal-être et sa culpabilité et le lecteur assiste à sa descente aux enfers de manière totalement impuissante en espérant fort qu’elle réussisse à s’en sortir.
Dur, dur…

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« Sa préférée » de Sarah Jollien-Fardel, lauréate du prix Fnac, était également sélectionnée pour le prix Goncourt et j’avais très hâte de découvrir la version audio de ce roman.
Dès les premières minutes d’écoute, la voix de la lectrice Lola Naymark nous transmet la force de caractère exceptionnelle de l’héroïne, la narratrice, Jeanne. Elle grandit dans la violence familiale imposée par son père, subie par sa mère et sa sœur. Nous sommes dans les années 70 dans le Valais en Suisse où a également grandi l’autrice Sarah Jollien-Fardel. La petite Jeanne à qui on s’attache très vite, sera-t-elle assez forte pour résister à ce père maltraitant ? Y aura-t-il quelqu’un pour venir au secours des femmes maltraitées de cette famille ? Jeanne s’en sortira-t-elle? Nous sommes suspendus à la voix de Lola Naymark, tendus à l’extrême en espérant que l’héroïne que sa voix incarne avec justesse, pourra se reconstruire.
Un premier roman court et percutant dont je vous recommande la version audio.
Merci à NetGalley et Audiolib pour m'avoir permis l'écoute de ce livre audio !

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⛰️ SA PRÉFÉRÉE de Sarah Jollien-Fardel lu par Lola Naymark ⛰️

⌛Temps de lecture : 4h37

⚠️ [TW : violences intrafamiliales - viol] ⚠️

L'autrice : Née en 1971, Sarah Jollien-Fardel est une journaliste et romancière suisse. Elle reçoit en 2022 le Prix du roman Fnac et le Goncourt des détenus avec son roman"Sa préférée".

Mon résumé : Dans ce village suisse, tout le monde sait mais se tait. Même le médecin de famille garde le silence. Jeanne, la narratrice, sa sœur Emma et sa mère subissent la violence du père. Seule Jeanne résiste et lui tient tête.

Elle finit par quitter son village pour intégrer l'Ecole Normale puis à Lausanne. Elle découvre son homosexualité, comme une délivrance face au passé et à la violence des hommes et les drames.

Mon avis :

J'ai eu la chance de lire ce livre-audio en exclusivité grâce à un service-presse avant sa sortie aujourd'hui !

C'est un beau premier roman, sensible qui aborde des thèmes ardus tels que les violences intrafamiliales, le harcèlement et le viol. Mieux vaut être prévenu avant d'écouter l'histoire de Jeanne, pleine de résilience mais aussi de fêlures.

On suit trois générations de femmes face à la violence d'un père et d'un mari. Le roman est court, et pourtant riche. Certains passages sont pénibles à lire mais je ne regrette pas ma lecture qui m'a beaucoup touché.

La violence traverse le roman : d'abord à travers le père mais aussi à travers Jeanne qui cède une fois à la violence contre l'une de ses compagnes. C'est un passage très fort qui montre les séquelles émotionnelles, psychiques et comportementales d'une enfance vécue dans la violence.

Ce roman mérite ses distinctions : Prix du roman Fnac et le Prix Goncourt des détenus. 💪🏼

Je vais suivre l'actualité de cette autrice dont le style m'a beaucoup touché.

Citations :

(1) "Ça pouvait être rien. Et ça démarrait. Les cris, la peur, la vulgarité des mots, un verre contre un mur, une claque sur le visage de ma soeur ou de ma mère. Je courais sous la table, je fixais le mouvement des pieds dans cette danse familiale trop connue."

(2) "Faut l'imaginer ça tous les jours la trouille, tous les jours. En rentrant de l'école, se demander s'il sera là, ce sera bourré, énervé. Avoir le souffle bloqué au moindre bruit ou, pire encore au son de sa voix, à sa manière de poser ou de jeter ses chaussures, être en apnée à table ou dans la salle de bain, en faisant les devoirs ou en lisant. Mon corps est un rempart, (...) mon corps est un radar..."

(3) "Je ne suis pas n'importe qui. Je suis la fille de ce monstre, je suis la femme qui trompe, je suis la femme qui a frappé, je suis la femme sèche de l'Intérieur, je suis la femme aux entrailles pourri, je suis la fille qui n'a sauvé ni sa mère ni sa sœur, je suis la fille d'un meurtrier, je suis la fille vide qui regarde son père mourir, je suis la femme qui n'écoute pas sa compagne dire: «Fais la paix.» je suis la femme sans rémission."

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Une nouvelle expérience pour moi que cette lecture, je devais dire d'ailleurs écoute. C'est le premier roman que je découvrais en roman audio (ma seule expérience avait été Mythos qui se prêtait très bien à ce format) et à ma grande surprise j'ai aimé.
D'abord le roman n'est pas très long, ce qui veut dire pas trop d'heures d'écoute, et puis je l'ai écouté en faisant mes marches rapides. Un ami commun m'avait donné l'idée d'écouter des livres en courant, bon je ne cours plus (vous verrez quand vous aurez mon âge avancé) mais j'ai retenu l'idée et le rythme du livre s'accordait bien avec celui de la marche. J'ai en plus aimé la voix de la lectrice, bien dosée au niveau des effets et d'une tonalité qui correspondait bien à la gravité du livre.

Car, contrairement à la citation que j'ai postée, qui reprenait ce mot désormais célèbre, primesautier, ce livre est dur. Portrait d'une femme Jeanne, qui n'a jamais pu se construire , son enfance ne lui ayant par permis de bâtir des fondations solides. Elle a grandi dans un petit village du Valais, chichement. Mais le drame n'était pas dans cette pauvreté, mais dans le personnage du père. Violent physiquement, injurieux, humiliant, il régnait en maitre sur sa famille et contraignait sa femme et ses deux filles à vivre dans la peur. Et tout le monde savait, mais personne n'a rien fait, même pas le médecin dans lequel Jeanne avait placé tous ses espoirs.

Jeanne saura s'évader de cette prison, elle fera sa vie à Lausanne, mais n'oubliera jamais. Elle restera celle qui sursaute au monde bruit, celle qui aura du mal à redresser les épaules, celle dont la respiration ne deviendra plus ample qu'après de longues heures de baignade dans le lac, qu'elle vénère.

Elle ne pardonnera jamais, et cette rancœur, cette colère empoisonneront son existence de femme, comme la violence avait empoisonné celle de l'enfant.

Un roman comme un cri, qui m'a mis souvent les larmes aux yeux, La détresse de cette femme résistera aux belles rencontres qu'elle fera et continue à résonner dans ma tête longtemps après le dernier mot.

Merci à NetGalley et aux éditions Audiolib pour la découverte de ce livre et de ce mode de lecture.

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Sarah Jollien-Fardel est l'une des grandes découvertes de cette rentrée. Bravo! Quelle écriture percutante: poids des mots et ressentis profonds. L'histoire d'une fuite, d'une reconstruction, des cicatrices qui ne se referment pas. L'histoire des victimes et du bourreau au sein du foyer familial. Un roman fort. Incroyable. Roman lu/écouté d'une traite, emportée par la force et la puissance de l'histoire et du texte. Bouleversant. Ce Prix du roman FNAC 2022, un coup de coeur pour moi. Une fois de plus la lecture audio de la narratrice est parfaite et nous permet une plongée au plus profond de cette famille.

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Avant tout, merci à NetGalley et Audiolib pour l'envoi de ce titre.
Quelle claque ! Je suis restée en apnée durant toute la durée de la lecture.
Jeanne grandit dans le Valais, entre un père violent, une sœur trop jolie et une mère trop gentille. Confrontée à la violence paternelle dès son plus jeune âge, elle fera tout pour échapper dès que possible à cet environnement toxique. Mais son histoire, son passé, sa famille, lui collent au corps comme de la mélasse, poisseux et gluant.
Les mots de Sarah Jollien-Fardel sonnent vraiment juste, ils tapent là où ça fait mal, ils s'enchainent comme des uppercuts pour décrire le cheminement de pensées de Jeanne. Jusqu'au jour où...
Une mention spéciale pour la lecture de Lola Neymark qui a su comprendre la force et la retenue du récit, et qui les a restituées avec brio !

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On se passerait bien d'être la "préférée" quand les faveurs sont violences et viols. C'est presque une chance de ne l'être pas. Mais voilà, ce n'est pas une chance non plus, parce que cette colère du père, toute la famille la partage. La mère semble faible, désabusée pour sauver ses filles ; garde-t-elle la tête hors de l'eau pour rester digne ? Elle a ses secrets. Il paraît, en plus, que le silence des uns et des autres était d'époque. La fille va se construire (enfin va tenter !) contre cette enfance, sa sexualité, ses vies de couple. Elle a la rage, surtout quand elle lui ressemble : la toxicité du père rejaillie, fonde son mal-être. Ça donne une autre vie échouée parce "mauvaise terre, mauvaise graine" ; mauvaise graine qui donnerait un mauvais fruit pourri ? Si le sujet est largement écumé, ici le style ciselé, colérique, en fait un livre personnel qui évite les pleurnicheries. D'où, peut-être, tous ces prix littéraires obtenus, ce roman ayant eu de nombreuses... préférences.
Quand la voix incarne le personnage : la narratrice a été très bien choisie, elle a la voix qu'il fallait.

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Ce premier roman est bouleversant, percutant même avec une plume incisive, tranchante et émouvante.
Le thème est difficile, Jeanne, suissesse qui nous raconte son enfance sous la terreur, les humiliations et les coups ; puis la construction de sa vie d'adulte, faire confiance, comprendre sa mère qui reste auprès de cet homme violent, comprendre sa soeur et sa propre enfance identique et tellement différente.

L'autrice dresse un décor noir et miséreux d'une famille détruite, et de ses enfants au bord de l'abîme que personne n'écoute, n'aide.
Comment se construire avec ce père toujours présent dans sa vie? Sans avoir été aidé ? Peut-on parler de résilience lorsqu'on s'enferme dans ses terreurs et qu'on reste dans une haine de son père et de ce qu'il a fait à notre famille entière ?

J'ai écouté avec beaucoup d'émotion Lola Naymark narrer ce roman. C'est une excellente narratrice qui sait poser sa voix à l'endroit où il faut avec l'intention qu'il faut.

Merci à Netgalley et Audiolib pour ce roman.

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Déjà lauréat du Prix du roman Fnac et du Prix Goncourt des détenus, voici désormais ce roman en lice pour le prix Audiolib 2023. Un premier roman efficace, émouvant, dur.

Jeanne est désormais adulte. Une adulte sur la défensive, qui a du mal à faire confiance, qui a du mal à croire qu'elle a droit à être heureuse. Elle nous raconte ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a subi. Et qui ne peut que la marquer encore aujourd'hui.

Elle a vécu près d'un père violent. Elle assistait impuissante à ses coups de colère contre sa mère, à ses cris, à ses coups, à ses reproches incessants, ces remarques blessantes, insultantes, rabaissantes.

Dès qu'elle a pu, elle s'est éloignée de la vallée où elle a grandit. Pour faire ses études. Et trouver les prétextes pour ne pas revenir. Pour elle, la vallée n'avait rien de bucolique. Mais, alors que sa sœur vient de se suicider, Jeanne, désormais institutrice, a ses cicatrices qui se rouvrent. Les souvenirs remontent, les mots de sa sœur raisonnent. Elle voit ce qu'elle n'avait pas envie de voir alors. Une violence encore plus insidieuse. Sa sœur. La préférée...

Un dégoût, une colère envers ce père. Une incapacité à pardonner.

Jeanne est arrivée à une étape de sa vie où elle arrivait à se construire une vie, un foyer, un cercle d'amis, et même à être amoureuse. Mais tout se fissure. Les bases étaient encore trop fragiles.

Le lecteur écoute la puissance de ce récit perturbant, émouvant qui vibre au son de la voix de Lola Naymark qui a su parfaitement équilibrer et transmettre les émotions de Jeanne. La gorge se serre, la colère gronde, l'empathie croit, les larmes sont prêtes à couler. Et un cri du cœur est monté en moi : oui je comprends Jeanne. Le pardon est souvent difficile voire impossible à donner. Surtout quand on est la victime.

Un roman vibrant, glaçant, déchirante. Un premier roman remarquable !

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Jeanne a vécu dans la violence de son père dans sa jeunesse. Comme sa mère et sa soeur, Emma. Elles ont supporté les accès de colère, de coups pour tout ou rien. Elles ne se sont pas rebellées. De nos jours, Jeanne vit avec Marine mais la douleur des souvenirs est toujours présente.
Un roman très percutant sur les violences conjugales et familiales, Jeanne parle de son traumatisme, sa vie actuelle difficile, sa famille détruite par son père. Ses relations affectives ne sont pas simples, elle peine à construire sa vie. Un roman marquant mais on se demande pourquoi cette violence ? Est-ce que Sarah Jollien-Fardel laisse volontairement cette question sans réponse pour représenter toutes ces femmes battues sans réelle raison ou pour toutes sortes de motif ? Est-ce qu'on peut tout pardonner ?
J'ai aimé la lecture de Lola Neymark, elle s'implique dans son rôle de Jeanne au passé douloureux et au présent compliqué mais il m'a manqué un petit quelque chose qui me rapproche plus de cette Jeanne torturée.
Un récit très touchant, il y a de la violence, certes mais l'amour, la tendresse derrière qui restent vainqueurs.

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#sapreferée
@sarahjolienfardel
@netgalleyfrance

La narratrice Jeanne grandit dans une vallée Valaisanne, où tout le monde se connaît, ou chacun sait que son père bat sa femme, ses enfants. Mais tout le monde se tait. Une vallée de taiseux, qui ne remue pas la fange, ferme les yeux malgré les rumeurs. Ferme les portes derrière les secrets

Ce roman est d'une violence crue, un cri de désespoir, l'obscénite, l'abject
Comment se construire quand régulièrement on reçoit les coups, on subit le venin des paroles?

"Ce monstre a le pouvoir terroriste de moduler l'air et l'ambiance "

Toujours sur le qui-vive, en vigilance, Jeanne n'a comme solution que fuir ailleurs, continuer des études, loin de cette famille dysonctionnelle, loin des coups, des mots.

"Derrière les mots la haine, la misère, la honte et la peur"

Comment se reconstruire sur un terreau meuble, un marécage sans racine, sans amour, sans savoir en donner, n'être que colère et blessée, meurtrie, traumatisée.

A Lausanne, le lac Leman est son île, sa rédemption, son exil, sa paix, hypnotique et fascinant.
Mais la vie s'acharne et son équilibre précaire s'écroule lorsque la mort mène la danse

Jeanne est marquée à vie, insoumise au père, et tellement fracassée, que son cri n'est que douleur, sa vie n'est qu'horreur et la culpabilité la foudroie pour avoir tourné le dos à sa sœur, sa mère. Pour les avoir laissées au monstre

Un livre d'une détresse immense dont on ne se relève pas, un livre percutant de douleur, un livre qui fait mal, les cicatrices à vif pour la vie. Jeanne ne connaît pas les codes, elle aime mal, elle quitte mal.

"Mon passé que je m'acharne à répudier me saute à la gorge"

Ce livre n'est qu'un tunnel sombre, ou Jeanne s'enfonce chaque jour un peu plus, elle, la fille de son père. Sa détresse nous broie, sa colère bouillonne en nous. Petite fille mal-aimée que l'on aimerait aider, soutenir, qui se bat avec hargne mais les degats sont irréversibles, se relever impossible.

L'auteure nous assène d'une écriture juste, acérée chirurgicale, percutante.
Un roman poignant, une claque, un hurlement.
Un roman bouleversant, terrifiant, le coeur brisé, la larme à l'œil.
Un livre qui secoue nos émotions laissant les meurtrissures se gangrener.

"La mort fige tout, la mort c'est l'effroi ".

La lectrice Lola Neymark est Jeanne, on ressent ses émotions, sa douleur et c'est d'autant plus troublant et fort, le coeur cabossé on suit la tragédie d'une vie lorsque l'on est mal né, que l'on vit sans rémission.
Terrifiant.

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Jeanne, la narratrice de ce roman, a eu une enfance compliquée. Son père est un homme violent, qui les a terrorisées, sa mère, sa soeur et elle pendant de longues années. Jeanne, parce qu'elle travaillait bien à l'école, parce qu'elle aimait lire, a réussit à s'en sortir. Pourtant, en grandissant, elle est brisée par cette histoire familiale.
J'ai bien aimé ce livre, mais étant donné les avis très élogieux, je m'attendais peut être à plus. Je n'ai pas ressenti énormément d'empathie pour ce personnage principal. Cependant j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre, avec une lectrice très agréable à écouter.

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« Sa préférée » ? Viens, Jeanne, viens… Tu ne me connais pas, mais moi je te connais. La plupart de tes paroles, je les sens résonner en moi, j’aurais pu les prononcer. « Moi, je vivais sur mes gardes, je n’étais jamais tranquille, j’avais la trouille collée au corps en permanence. Je voyais la faiblesse de ma mère, la stupidité et la cruauté de mon père. » La violence physique, la violence verbale, la peur omniprésente, la difficulté à respirer… et la dissimulation, se faire passer pour une autre, cacher ce qui nous oppresse, je connais aussi. Cette colère qui t’anime, qui te permet de ne pas couler, qui te tient debout, je vis avec depuis 48 ans. « Je n’avais pas trente ans, j’étais en guerre. Depuis toujours. Pour toujours. » Comment exprimer plus profondément les émotions que tu as décrites si parfaitement ? « Moi, je suis née morte. » Il n’y a pas grand-chose à ajouter à cela. C’est dit en peu de mots, mais tout est dit. « Les mots étaient importants. Je devais les écouter tous. Et leur intonation aussi. » Je t’écoute Jeanne, et j’ai tout compris, même les choses que tu ne dis pas, persuadée que tu es d’être pourrie de l’intérieur. « Je ne suis pas bonne. Ça prend pas. Mauvaise terre, mauvaise graine. »

Nos racines sont identiques, nos évolutions différentes, même si la vie s’arrêtait au retour du père. Si « Derrière les mots, la haine, la misère, la honte. Et la peur. », il y aurait pu y avoir aussi une forme de guérison dans les bras de quelqu’un qui pouvait t’accepter avec tes forces et tes faiblesses. Je comprends que tu n’aies pas pu pardonner, ni à ton bourreau, ni à celle qui a gardé le silence et laissé faire, même si au fond tu l’aimais elle, maladroitement peut-être, mais tu l’aimais. « – je reniais ma famille et par ricochet ma mère. Je haïssais viscéralement son rôle de victime, je lui en voulais de ne pas avoir fui pour nous protéger. À huit ans, je l’avais questionné en criant après ma fameuse dérouillée “Pourquoi on part pas de cette maison ?” » Moi aussi j’ai posé cette question… tant de fois. Je me suis heurtée à un mur. Pourquoi rester dans cet enfer ? « L’amour pour ma mère patauge, atone, quelque part au fond de moi. » Tu as fui… moi aussi…

Tu as prêté ta voix à Lola Naymark. Elle aussi a tout saisi. Elle est entrée sous ta peau comme on enfile un costume, a pénétré ton cœur, est allée creuser au fond de ton âme pour déterrer les blessures exprimées, et celles tues. N’aie crainte, elle a été une formidable porte-parole. Sa voix a su exprimer toutes tes émotions, tes pleurs, tes terreurs, ton audace lorsque tu as appelle ton père « Cher ami » et que ça te vaut une dérouillée mémorable, tes coups de gueule, les moments où tu te laisses aller, ceux où tu te dégoûtes de toi-même, tes doutes et cette rage qui ne te quitte pas un seul instant. Son rôle était difficile : elle devait être toi dans tes peines, toi dans tes rages, et toi aussi quand tu rapportais les injures ou les actes de ton père. Dire ses insultes. Trouver le bon ton, celui qui tétanise, et crois-moi, elle y est parfaitement parvenue. Sa voix est à la fois celle du soulagement lorsque tu es partie et celle de la femme en guerre. Elle est mélodieuse, si expressive qu’elle te laisse sonnée, une inflexion qui traduit tes émotions sans tomber dans le misérabilisme. Elle est toi aussi quand tu vas bien, quand tu te laisses aller, quand tu sonnes un armistice temporaire avec toi-même, quand la tendresse arrive dans ta vie par une porte que tu n’espérais pas. Un cadeau. Une forme de réconciliation avec la vie. Elle devait incarner un peu Charlotte, qui entre nous soi dit m’a bien énervée avec ses petits problèmes de fille à papa, et Marine avec sa patience et son empathie légendaires, puis Paul celui qui essaie d’entrer dans ta vie sur la pointe des pieds.Il faut dire que les hommes, tu as eu ta dose ! Entre le père complètement frappé et le médecin qui ne veut pas voir ni entendre, comment penser que « ce sexe » puisse un jour être fiable ? Lola Naymark a dit ton mépris, toi qui voulais simplement être aimée. Comme toi, elle a détricoté « ton passé jusqu’à le rendre supportable. » Elle est devenue toi. C’est tellement troublant d’entendre sa souffrance à travers la bouche d’une autre…

« Faut l’imaginer, ça, tous les jours, la trouille, tous les jours. (…) Mon corps est un rempart. (…) Mon corps est un radar. (…) Mon cœur fait mal et je renie ses douleurs, brûlures d’estomac, ulcère à vingt ans, dos en pagaille. Mon corps n’existe pas, mon corps ne connaît ni la consolation ni la jouissance. Mon corps ne m’appartient pas. Mon cœur a été évidé. » Lola Naymark dit ton corps programmé, ton esprit cannibalisé par cette enfance omniprésente dont tu ne parviens pas à te débarrasser, ce père toujours là même lorsque tu es partie. Elle dit aussi la fatigue de la lutte perpétuelle, la colère qui ronge, la rancune qui enfle, l’espoir de paix intérieure qui s’enfuit. Les intermèdes musicaux permettent de reprendre un peu son souffle, mais contribuent à accentuer cette idée qu’il n’y a pas d’échappatoire possible… que quand les racines sont pourries, elles sont pourries ! Tout ce qui pousse là-dessus est altéré. « La haine et la colère restaient comme figées. Je suis devenue rance. Je détestais celle que je devenais. Incapable de pardon, incapable d’avancer ou de me défaire des frusques puantes de mon enfance. Plus je me détestais, plus je me cloîtrais. »

Jeanne, on ne se défait jamais de son enfance, on apprend à vivre avec.

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Ce roman est une claque comme celle qu’assène le père dès les premiers chapitres à sa fille, comme ces mots que lâchent Jeanne quand elle parle de et à son père cet homme violent, comme la découverte de ce qu'il est capable de faire sur sa femme, Claire et ses filles dont Emma, l'ainée, violée.
La voix de la comédienne est incroyablement juste et puissante, comme ce roman. Bravo à lola Naymark !
Jeanne donc : raconte cette famille, ce père abusif, cette mère soumise, sa soeur suicidée et elle, ses choix, sa vie, ses amours, ses sentiments bouleversés par ce qu'elle a vécu et subi.
Son héritage. La violence pour héritage et quoi d'autres, le docteur Fauchère, ce village du Valais en Suisse, ce canton si beau par rapport à ce qui se passe dans la maison, dans l'intime et la vie domestique fragilisée, une vie de pauvresses, une vie à se cacher.
Elle est sans concessions Jeanne, elle est forte et fragile, prête à tout sacrifier pour se venger, faire payer et pourtant subsiste toujours cette fragilité, cette soumission face à la figure paternelle. Violence psychologique et physique. Pourtant, Jeanne cherche à se reconstruire dans les bras de Charlotte, puis de Marine et de Paul. Trouver des repères : un bateau ? Un ancrage ?
Quand Jeanne découvre qui est "Sa préférée", j'en suis restée coi. Quand Jeanne découvre le secret de sa mère. j’en aurais pleurer avec elle.
Un livre beau malgré le propos sans concession,
Longtemps cette voix et ces mots me hanteront.
Un livre incontournable !

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Les dégâts de la violence paternelle sur la vie de la narratrice. Le texte est fort et la lectrice rend parfaitement intelligible les difficultés de l'héroïne.

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Genre : Roman sociétal
Avis : DIFFICILE
Quand l’enfance ne peut s’effacer…
J’aime les premiers romans, ils sont emplis pour moi de l’idée de découverte, d’interrogations sur la qualité d’écriture de l’auteur, sur son imaginaire, sa façon de provoquer des émotions. Je peux le dire, c’est réussi, d’autres lecteurs ont voté avant moi.
Années 70. Jeanne a appris à éviter les coups la plupart du temps mais cela n’est pas toujours possible quand on a un père pervers et que la mère ne peut que se taire et essayer de dévier les emportements sauvages. Elle n’a qu’une solution : étudier. Elle est intelligente, sa sœur ne l’est pas assez. Elle va tout faire pour réussir, pour sortir physiquement de la zone de danger. Qui devra-t-elle laisser derrière elle ? Pourra-t-elle oublier ?
Comment décrire l’atmosphère oppressante, jamais légère même dans les quelques bons moments, que distille ce roman ? Il n’y a pas des coups tous les jours, et Jeanne va vivre pour elle-même mais malgré cela, l’écriture est si précise, détaillée que rien ne peut s’oublier même un instant. C’est si subtilement fait que la fin sera un coup de tonnerre.
La narratrice, c’est Jeanne ! Alors toutes les actions passent par le filtre d’une enfant qui cherchera à devenir une adulte responsable et aimante. Elle quittera son village et partira sur Lausanne, découvrira Paris et se régalera des silences et de la solitude mais…
Le long supplice des femmes sous emprise nous est dévoilé petit à petit, par des touches d’une violence rageuse qui viennent avec les souvenirs de Jeanne. Le martyre des enfants, témoins et victimes, leur devenir est décrit de façon pudique tout comme la lâcheté de ceux qui savent. Il est terrible de voir que la peur et la rage parfois ne s’effacent jamais. Il est terrible de voir ce que « être la préférée » peur entraîner.
Conseiller cette lecture, c’est ouvrir la porte aux lecteurs de bonne volonté, ceux qui se serviront des émotions pour regarder sans détourner les yeux, pour affronter ce qui se devine, pour sauver ceux qui doivent l’être. C’est partager une douleur lancinante à travers une fiction basée sur tant de faits divers. Ce n’est pas une lecture facile et si vous choisissez comme moi, de l’écouter avec la voix chaude et passionnée de Lola Naymark, vous en serez d’autant plus bousculé.
Je remercie NetGalleyFrance et Audiolib pour le SP de #Sapréférée

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Sarah Jollien-Fardel utilise la première personne pour s’intéresser aux traces laissées par l’enfance sur une vie. Elle nous montre que les traumatismes de cette période sont des boulets que les victimes trainent toute leur existence.

De bons parents et un bel environnement donnent la voie à suivre et peuvent devenir un tremplin vers une vie réussie. A l’inverse, les enfants sous le joug de mauvais parents partent avec un handicap qu’ils vont devoir surmonter. Une seule pièce est défaillante ou manquante à la base et c’est tout le développement des futurs adultes qui s’effondre. Dès lors, ils sont donc en reconstruction perpétuelle et en combat avec leur passé.

Dans « Sa préférée », on vit tous les évènements de la narratrice, avec empathie. On subit ses souffrances, on recueille ses joies et on éprouve ses ressentiments et la violence ancrée en elle. Comme elle est émotionnellement esquintée, elle nous partage toute la difficulté qu’elle rencontre à recoller les morceaux et à se recréer une nouvelle vie, libérée de ses démons. Une question se pose alors : Est-ce réellement possible de renaître ?

Alors oui, le sujet est éculé. Il est vrai que beaucoup d’autrices et d’auteurs l’ont déjà développé et j’en ai lu un certain nombre. Mais je pense que si la littérature peut ouvrir les portes des foyers pour en dénoncer les drames familiaux et qu’en plus c’est fait avec talent, tous ces textes sont nécessaires. Grâce aux émotions qu’ils véhiculent, ils permettent à la parole de se libérer et empêcheront, je l’espère, ces actes de se reproduire !

J’ai plongé sans retenue dans l’esprit fragile de Jeanne, porté par la lecture très juste de Lola Naymark. La sensibilité de l’autrice m’a transporté et j’ai ressenti par sa plume toute la colère qui coule dans les veines de l’héroïne. Un grand choc d’émotions que je vous recommande !

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Un 1er roman qui se lit si rapidement, en dépit du sujet si sensible de la violence au sein d’un foyer. La narratrice revient sur ses années d’enfance, parle de ce père terrifiant, pour nous parler de son présent, de sa (re)construction avec les autres, ses relations amoureuses. Un récit coup de poing qui ne laisse pas indemne.

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Je viens vous parler en ce mercredi de mon tout premier audiolib #sapréférée de @sarahjollienfardel et je remercie #netgalleyfrance de me l’avoir permis.
Je dois dire que j’ai vraiment adoré cette modalité de lecture qui m’a tenu occupée pendant mes 3 heures de voiture quotidiennes.
Ce livre est poignant, violant, choquant et il laisse un signe indélébile, car l’auteure raconte sans aucun filtre la cruauté de la violence conjugale et familiale qui laisse sur les victimes des séquelles définitives et bien souvent même irréversibles. Elle dénonce aussi la culpabilité de ceux qui savent, mais qui préfèrent se taire.
J’ai été touchée aussi par le fait que les conséquences durent pour toujours, effaçant même les occasions de bonheur qui se présentent sur le chemin.
Je reste, en revanche, déçue par la fin .

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Jeanne grandit dans le Valais, dans un village de montagne avec ses parents et sa soeur Emma. Son père est violent avec sa mère et viole Emma Jeanne est épargnée. Elle est sa préférée. Une place insupportable. Emma se suicide à l'adolescence et Jeanne quitte alors le Valais pour étudier puis travailler à Lausanne. Elle rencontre et vit des histoires d'amour avec deux femmes avant de rencontrer un homme. Mais rien ne peut apaiser la violence et la colère ni réparer les blessures laissées par cette enfance. Même pas la mort de son père.
Un très beau roman sur l'importance des racines et les marques indélébiles d'une enfance fracassée.

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Une plume acerbe et forte qui porte un récit court qui nous plonge dans la tête d’une jeune femme en lutte avec son enfance malheureuse et qui tente de réussir à survivre malgré les épreuves qui se succèdent.
Un premier roman intense, touchant et qui prend aux tripes !

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Jeanne, la narratrice a grandi dans le canton du Valais, dans un petit village montagnard, en compagnie d'un père impulsif et violent qui martyrise quotidiennement sa femme et ses deux filles. Malgré ce père qui semait la terreur, Jeanne réussi à fuir son milieu et à se construire une nouvelle vie.

Jeanne rencontre l'amour, poursuit ses études, découvre la vie en dehors de la montagne, mais toujours cette enfance meurtrie la rattrape et elle doit se construire avec, alors qu'elle essaie désespérément de la tenir éloignée.

Des trois femmes, elle sera la seule à se sortir de cette enchevêtrement de violence en ces temps où le silence était roi et où #Metoo n'existait pas. La seule à goûter à la vie "normale", mais jusqu'à quel point peut-on laisser le passé derrière soi ? Certaines plaies restent indéniablement ouvertes, marquées à vie des traumatismes. La honte, culpabilité, la tristesse et la colère ne s'oublient pas.
Sarah Tollion-Fardal nous le fait comprendre tout au long du récit de Jeanne : une dispute au sein du couple et la voilà à son tour dans le rôle du père violent. Le décès d'un proche et la voilà à nouveau confrontée à son passé, la plongeant dans un mal-être qui ne peut qu'avoir des conséquences sur son quotidien. L'amour pour sa mère et le sentiment d'impuissance à ne pas savoir l'aider. Autant de petites choses qui rongent Jeanne, alors même que son enfance est loin derrière elle.

Le récit est tout de même traversé par quelques beaux moments, de tendresses et de rencontres, qui permettent au lecteur d'apercevoir l'espoir à travers la femme meurtrie.

Sarah Jollien-Fardel, a une plume directe et juste qui nous prend par la main pour nous accompagner sur le quotidien de la narratrice, entre espoir et désespoir.

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Dans un village suisse au cœur du Valais, Jeanne, sa grande-soeur et sa mère vivent auprès d'un père et mari alcoolique d'une extrême violence. Dès la première scène, le ton est donné et l'horreur saisit aussitôt. Les coups, les insultes et la cruauté ne nous sont pas épargnés et l'on prend une claque à la lecture de ce roman.

Les gens autour savent très bien ce qu'il se passe - les coups laissant des traces - mais ne parlent pas. Même ce gentil médecin en qui la petite Jeanne a confiance se tait.

La narratrice revient sur cette enfance misérable et meurtrie, loin de toute innocence. Les souvenirs sont précis, dépeints avec des mots simples qui ciblent le cœur. Dès les premières pages, j'ai eu envie de prendre Jeanne dans mes bras et de la consoler. Impossible de ne pas ressentir de l'empathie.

Comment vivre sa vie d'adulte après une telle enfance ? Comment faire confiance et aimer ?

Bien sûr, Jeanne est en colère contre son père, une haine pure bien justifiée. Elle l'est aussi un peu contre sa mère, qui a laissé faire et n'est jamais partie, «Pour aller où ?». La peur, la honte et plus tard la culpabilité d'abandonner sa mère à cet homme abusif collent à la peau de Jeanne, qui malgré sa nouvelle vie, entourée de gens aimants, ne peut se défaire de ce passé poisseux.

Je lis beaucoup de romans sur les pères toxiques en ce moment. Celui-ci, et le percutant «Vers la violence» de Blandine Rinkel, restent mes préférés. Ils apportent tous les deux une réflexion a posteriori bienvenue et intéressante.

Un texte éprouvant, très juste, que Lola Naymark incarne parfaitement et qui a plus que mérité le prix Fnac.

Coup de coeur total ❤

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Jeanne la narratrice relate des épisodes de sa vie d’enfant et d’adulte marquée par un père maltraitant. Jeanne grandit dans le Valais suisse, une région montagneuse et rustique où les langues se délient peu et ou les affaires de famille restent secrètes. Claire, la mère de Jeanne est battue par son mari, elle subit sa colère pour un rien mais se résigne à cette violence. En règle générale, Jeanne parvient à esquiver et anticipe les accès colériques de son père avec beaucoup de caractère et une forte envie de s’en sortir. Lorsque sa soeur Emma se suicide car elle a subi bien plus qu’elle les affronts d’un père abusif, le rupture entre Jeanne et ce qu’il reste de sa famille est inéluctable. Elle s’installe à Lausanne, devient institutrice et s’autorise une vie amoureuse. Mais il n’est pas si facile d’oublier les traumatismes d’une enfance ravagée par la violence, il est même quasiment impossible de s’extraire du carcan de la maltraitance pour correspondre à une norme sociale élitiste.

Ce roman traite du combat mené par une enfant, puis une adulte contre un père qui souffre de toutes les tares possibles et imaginables : maltraitant, violent physiquement et verbalement, alcoolique, abusif (non pas envers l’héroïne Jeanne mais envers sa grande soeur Emma, qui était « la préférée » du père)… Le monstre caché sous le lit des classiques peurs d’enfants prend aux yeux de Jeanne le visage de son propre père. Le manque d’amour et d’éducation est flagrant. Si elle s’en sort dans la vie c’est grâce à sa mère et à l’intérêt que celle-ci porte aux livres. C’est par les mots que Jeanne parvient à surmonter ses traumatismes, c’est en se réfugiant dans les livres qu’elle entrevoit un autre monde, celui pour lequel il faudra se battre avec ardeur pour échapper à sa condition. Au fur et à mesure de ses expériences dans la vie, Jeanne se découvre, s’apprend, s’étonne de ce qu’elle peut ressentir, elle qui a tant été bridée, brimée, rudoyée, blessée. Mais après toutes ses années de maltraitance, de « conditionnement » à subir, Jeanne qui devrait avoir le droit de vivre, garde en elle des traces ineffaçables de son passé. En dépit de ses efforts et de son parcours abouti dans l’échelle sociale, une part d’elle-même sera toujours imprégnée de l’héritage primitif du père. Elle se surprend à des excès de violence qu’exacerbent certaines situations de conflit. Comment se construire dans ces conditions ? Dans ce sens, Sa préférée relate une sorte de parcours initiatique, on peut le comparer à un récit d’apprentissage, celui d’une jeune femme coupée d’une vie sereine par la violence parentale, le dénigrement et des brimades inoubliables et impardonnables. Il est question du pardon dans ce livre, ou plutôt de l’impossibilité de pardonner tant les blessures sont béantes et sans cesse réssucitées. A mille lieues de la moderne résilience, ce livre est une autopsie de la souffrance psychologique instaurée par la violence.

L’écoute de ce roman est d’une grande intensité. La voix assurée de Lola Naymark vibre de toutes les émotions ressenties par Jeanne. Avec simplicité, celle-ci évoque ses souvenirs, fait le constat de ce qu’a été son enfance, et l’on comprend petit à petit le pourquoi du comment. Comment elle en est venue à détester les hommes (sauf un), à ne pas leur faire confiance. Avec ce qu’il me reste d’âme d’enfance, j’ai parfaitement compris ses sentiments, sa haine et la difficulté qu’elle peut avoir à pardonner. Dès les premièrs chapitres, le récit apparaît poignant et douloureux, horrifique parfois. Certains passages sont emprunts de poésie par rapport à la nature, (notamment au lac Léman qui lui apporte beaucoup de sérénité), car celle-ci l’éveille à la vie. J’ai par dessus tout aimé l’écriture de Sarah Jollien-Fardel, cette façon de trouver avec précision le terme adéquat pour appuyer là où ça fait mal, elle a véritablement le souci du vocabulaire utilisé pour exprimer une idée ou un sentiment spécifique. Le réalisme est tel que l’on pourrait croire que ce récit a été vécu. J’ai pensé au cours de mon écoute à l’autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule de Edouard Louis qui m’avait beaucoup marquée et qui traite des mêmes problèmes, dans le même milieu défavorisé.

Je ne regrette absolument pas d’avoir tenté la lecture de ce roman en livre audio car l’écoute parfaite était très agréable, j’ai juste le regret (et c’est le seul inconvénient à mon avis du livre audio) de n’avoir pas pu m’attarder sur certaines passages si bien écrits, de ceux que l’on aime relire pour les savourer pleinement. Lancé dans l’écoute, sans avoir de crayon et de papier à disposition (car c’est là aussi l’intérêt du livre audio c’est de pouvoir faire autre chose en même temps), les mots filent trop vite pour les noter ou les retenir. J’ai tant aimé ce livre que j’ai trouvé cela dommage, mais qu’à cela ne tienne, je vais me procurer cet excellent roman en version papier pour le relire.

Je suis ravie d’avoir découvert cette autrice et je suivrai dorénavant avec attention ses publications. Je remercie les Editions Audiolib via Netgalley pour ce partenariat.

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Un récit très fort, dont on ne ressort pas indemne.

Je tiens tout de suite à vous prévenir, ce roman parle des violences infantiles et conjugales et honnêtement, l'auteure n'y va pas de main morte. On ressent à travers ses mots son envie de nous faire passer un message. C'est fort, cru mais surtout très violent, une scène en particulier m'aura profondément marqué.

Dire que j'ai beaucoup aimé serait assez contraire, mais cette lecture m'aura fait ressentir de nombreux sentiments, et c'est ce que je retiens.

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Une lecture comme l'effet d'une claque.
Des flashs-backs sur une vie cabossée. La place que l'on ne trouve pas ou peu et que l'on recherche toute sa vie.
La violence d'un père et l'indifférence de l'entourage. Cette écoute m'a vraiment marqué. Cette voix ferme posée sur les mots de Sarah Jollien-Fardel m'ont rendu fébrile, en attente de la suite, de la chute de possibilités de sortie, de la fin.
On en ressort secoué.
Très bon rendu du texte

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C'est une histoire de famille. De violence.
Une histoire de coups. Ceux que le père donne à tout va. Ceux que le lecteur reçoit.
Une histoire d'actes innommables, abjects.
Le pire que l'on puisse infliger à un enfant.

C'est une histoire de silences.
Par peur. Par habitude.
Par lâcheté.
Une histoire de cris. D'appels à l'aide.

C'est une histoire de douleur, de culpabilité, de honte, de colère, de rancoeur.
Une histoire de reconstruction.
De blessures qui ne cicatrisent pas. D'espoirs, de tentatives vaines et d'échecs.

Une histoire aves des mots percutants. Ils atteignent votre coeur, vous brisent l'âme.
Une écriture tranchante. Ca claque, ça fait mal.
La voix de Lola Naymark qui se pose sur la noirceur des mots. Elle enveloppe tout d'un voile de douceur.

C'est une histoire dont j'ai du mal à parler.
Elle secoue méchamment. Elle émeut, elle ébranle. J'écoute et je tremble d'effroi.
J'ai serré les dents. J'avais une boule dans la gorge.
Moi je n'ai pas senti les coups. Je n'ai pas versé de larmes. Je ne me suis pas attachée à Jeanne.
Mais au final, cette histoire m'a anéantie.

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