La sacrifiée du Vercors

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Date de parution 4 mars 2021 | Archivage 25 janv. 2022

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Résumé

Le roman noir sur l’épuration

Une robe bleu roi roulée sous des branchages. Plus loin, une jeune femme sauvagement tondue gît sous un arbre.

Dans cette forêt des contreforts du Vercors, Marie Valette a été violée et assassinée. Elle avait 24 ans.

Ce 10 septembre 1944, Georges Duroy, commissaire de police près le délégué général à l’épuration, et Judith Ashton, jeune photographe de guerre américaine, se trouvent sur la scène de crime.

En cette journée caniculaire, tous deux s’interrogent. Qui a pu s’en prendre si violemment à la fille d’une famille de résistants ?

Jeunes héros sortis de l’ombre, coupable idéal et villageois endeuillés s’affrontent dans les cendres encore fumantes de la Libération. Car au sortir de quatre années de guerre, ce sont les silences et les règlements de comptes qui résonnent sur les flancs arides des montagnes.

Avec force et intensité, François Médéline interroge la complexité des hommes et de leurs combats.

Le roman noir sur l’épuration

Une robe bleu roi roulée sous des branchages. Plus loin, une jeune femme sauvagement tondue gît sous un arbre.

Dans cette forêt des contreforts du Vercors, Marie...


Formats disponibles

FORMAT Poche
ISBN 9782264077981
PRIX 12,90 € (EUR)

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Chroniques partagées sur la page du titre

Un roman noir sur une période sombre

Car oui, la Libération, ça n’a pas été aussi idyllique qu’on l’a dit. Il n’y a que depuis peu qu’on a cessé de passer sous silence ses côtés sombres. Après, il n’est pas question de juger les comportements des personnes vivant à cette époque. Sans avoir vécu une période, on n’a pas le droit de dire que c’est bien ou pas bien ou qu’on aurait fait ceci ou cela.
J’ai donc lu ce livre comme un témoignage d’une époque, dans des lieux qu’en plus je connais pour les avoir visités, avec toute la tristesse qu’ils véhiculent encore de nos jours (notamment Vassieux-en-Vercors). L’auteur sait parfaitement rendre l’ambiance, avec la chaleur écrasante, les rancœurs, la violence qui ne demande qu’à exploser, les non-dits, les procès d’intention ou de faciès…
La vérité éclatera, oui. À chacun de voir si ensuite la justice sera rendue de manière satisfaisante ou pas.
Un roman qui laisse un arrière-goût amer, poisseux, mais à lire pour ne pas se voiler la face sur les aspects les moins reluisants de la Libération, qui font eux aussi partie de l’Histoire.

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Septembre 1944. Duroy, commissaire de police près le délégué général à l’épuration chargé du transfert d’une femme prisonnière, roule, au volant de sa 402, vers Saint-Julien-en-Vercors, dans la Drôme.

La région est encore marquée par certains drames, comme l’opération Aktion Bettina qui a eu lieu quelques mois auparavant, durant laquelle la Wehrmacht a mobilisé 10 000 hommes, tué 639 combattants et 210 civils.

Duroy va se retrouver sur une scène de crime: Marie Valatte, 24 ans, institutrice, fille d’un résistant, est retrouvée dans la forêt. Elle portait une robe bleu roi, un peu ensanglantée. Elle a été tondue et violée.

Accompagnée de Judith, une jeune journaliste américaine, Duroy va enquêter pour trouver le coupable…

François Médéline a écrit un roman noir sur une période historique sombre qui laisse de nombreuses zones d’ombres. Avec lui, on s’interrogera sur ce qu’est un héros, on doutera de ces hommes F.F.I vus comme irréprochables, on doutera aussi de ce commissaire qui se veut droit mais qui ne semble pas exempt de reproches. Ses personnages sont tout en nuances et l’on sent bien que l’époque est trouble, qu’il est difficile de savoir à qui se fier.

Ce livre fait d’action m’a plu. Pas d’atermoiements, pas de larmes face à la mort, l’époque est dure, les stigmates des combats et des pertes humaines sont encore présentes. Une enquête bien menée à lire et faire découvrir aux amateurs de romans noirs…

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Ce nouveau roman de François Médeline est un morceau d’Histoire qui nous transporte en cet fin d’été 1944 dans le Vercors .
Depuis la fuite des allemands vers l’Est et de leur affidés français , laissant derrière eux un paysage de ruines , des morts et des familles décimées , la région est gouvernée par les maquisards du FFI qui représente le gouvernement local . Mais avec le retour de De Gaulle sur le territoire français les choses sont en train de changer . Des commissaires de la République sont nommés pour reprendre les choses en main de manière officielle auprès des résistants de tout poil et de tout bord politique mais surtout pour instaurer l’autorité du Général sur le pays en grande partie libéré . Ils représentent le Gouvernement provisoire de la République et donc doivent veiller que la justice soit rendu sans épuration sauvage et incontrôlée .
C’est précisément le rôle du commissaire Georges Duroy qui arrive dans le Vercors ce lundi 10 septembre 1944 . Il est venu récupérer une prisonnière des mains des FFI locaux mais sa mission ne va pas se passer tout à fait comme prévue .
En effet le corps d’une jeune femme aux cheveux tondus est découverte à proximité .Qui l’a tué ? Pour les jeunes membres du FFI , Petit Louis et sa bande cela ne fait aucun doute : il s’agit d’un italien , un ancien détenu , Simeone Fusilla , le coupable . Marie Valette , institutrice à Grenoble était la promise de Petit Louis et il réclame vengeance …et sa sentence est la peine de mort .
Duroy sait donc que le temps presse s’il ne veut pas retrouver l’italien pendu au bout d’une corde de chanvre , car pour lui , il ne peut y avoir de justice expéditive même pour des jeunes héros de la Résistance . Peut être pourra t -il compter sur une alliée inattendue : une journaliste américaine du magazine Life , Judith Ashton , qui quadrille le coin depuis quelques mois , armé de son appareil-photo et qui connait le coin comme sa poche comme les différents protagonistes de cette tragédie annoncée .

Un roman qui tient particulièrement à cœur l’écrivain lyonnais - je n’en dis pas plus , vous comprendrez en lisant les notes à la fin du livre - . Un récit où toute l’action se déroule sur une journée comme un micro-événement dans cette guerre qui prend le chemin de la victoire pour les Alliés . Une journée qui passe au ralenti , où chaque geste , chaque impression , chaque détail semble figé à jamais pour chacun des protagonistes ayant partagé ces quelques heures dramatiques . Des heures qui préfigurent une nouvelle ère pour la France où les chefs d’hier laissent place aux représentants du Général de Gaulle , le rassembleur d’hier et d’aujourd’hui . Un évènement encore plus symbolique dans ce maquis du Vercors où les résistants ont payé un cher tribu comme les habitants de la région . Mais il peut y avoir des salauds chez les héros : la preuve avec ce récit sans états d’âmes . Une histoire d’hommes ,de fierté et d’orgueil où une femme , une étrangère , sauve l’honneur de la justice et de son représentant . Un huit-clos dramatique comme une petite trace dans l’Histoire de cette fin de guerre qui a vu la vengeance sous toutes ses formes entrer en action . Une soif qu’il fallait assouvir après toutes ses années de privation et d’humiliation , quel que soit le prix à payer et quoique les coupables soient pour certains ,innocents .

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# Rentrée 2021 # Petits formats # Noir # Histoire # Epuration # Vercors

Noir noir noir tel est l'écran de mon avis - noir - noir et blanc comme la photo de cette superbe couverture.
Comme le sentiment un peu gris cendre que m'a laissé ce roman,

Plume plume plume - Plume est là, un peu compliquée d'accès, elle virevolte et volte sur une seule journée dans la vie de tout un village, de toute une époque, d'une victime révélée et de combien d'autres cachées.
Elle survole la scène, les acteurs, sèche et lointaine, telle que l'a voulue l'auteur et m'a tenue à distance.

Froid froid froid, volontairement glacial, ce roman noir sur l'épuration où traîtres et héros se mêlent dans les cendres de la Libération.

Une superbe couverture, un récit prenant pour qui se laissera prendre. Une belle écriture un peu complexe.

"La sacrifiée du Vercors" de François Médéline
sort le 4 mars 2021 chez 10/18 que je remercie
ainsi que NetGalley pour ce partage

# Rentrée 2021 # Petits formats # Noir # Histoire # Epuration # Vercors

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Lundi 10 septembre 1944, le commissaire Georges Duroy arrive dans un village du Vercors pour récupérer une prisonnière détenue par les FFI.
Mais en arrivant, il apprend que l'on vient de trouver le corps sans vie de Marie Valette, institutrice à Grenoble.
Duroy n'a que peu de temps pour élucider le meurtre, la population pense que le coupable est un italien et veut faire justice elle-même.
Heureusement Duroy rencontre Judith Ashton, journaliste américaine, qui connait très bien la région et qui va l'aider à résoudre l'enquête et peut-être disculper l'italien...
Récit dramatique très court qui tient en haleine mais qui ne donne pas le temps de s'attacher aux personnages.

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1944, par un jour brûlant de septembre, un commissaire de police et une jeune journaliste américaine se retrouvent à enquêter sur les meurtre et viol d'une jeune fille.

La situation politique et la canicule combinées donnent une atmosphère explosive, les tensions sont à leur comble , les haines sont exacerbées...
Les faits sont ramassés, se déroulant sur une seule et même journée.

L'écriture de François Médeline, sèche et abrupte, à l'image de ce Vercors dans lequel se situe le roman, dessert parfaitement l'intrigue.
Cette rugosité du style ne facilite pas la lecture mais donne une texture et une belle épaisseur aux personnages.

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Un roman qui débute avec la découverte du corps d'une jeune institutrice assassinée et tondue... L'enquête menée ensuite par l'inspecteur Duroy et une jeune photographe américaine permet de bien saisir l'atmosphère très particulière, pesante, de l'épuration.
L'écriture de François Médéline est assez âpre, directe, sans fioritures. Elle convient ainsi parfaitement pour rendre compte de cette période où reconnaissance, violence et suspicion se mêlent.
J'aime beaucoup aimé ce texte mêlant roman policier et roman historique!

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Rdv non loin de chez moi, à une paire d'heures à peine. Un endroit indissolublement marqué par l'Histoire, un beau coin de montagne doté d'un parc naturel régional ou il fait bon se promener, encore plus quand un virus a la fâcheuse tendance à nous cloitrer chez nous. Et voila que François Médéline nous ramène soixante-quinze ans plus tôt, à la fin de la seconde guerre mondiale, dans des villages encore en état de choc, ou personne n'a eu le temps de faire le deuil de ses morts, ou les projets d'avenirs ne sont encore que des projections irréelles, les ruines encore fumantes sous les impacts des obus, les soldats, les résistants, les civils, encore mentalement en pleine guerre, la paix peine à renaître.

Certains n'ont visiblement pas vu suffisamment de corps violentés en cette fin de guerre, la violence s'est visiblement creusée une place dans le quotidien de chacun, qu'elle n'est pas près de quitter. Le cadavre d'une institutrice de 24 ans est retrouvé, violé, égorgée, rasé. Plus la moindre trace d'allemand dans le coin, il faut bien trouver quels drames ont bien pu se nouer derrière tous ces combats. Et si les Allemands sont partis, c'est donc qu'il va falloir enquêter sur ces Français qui ont déjà bien eu leur lot de souffrance. Ce très court roman policier se place dans un contexte particulier puisqu'il ne s'agit plus de traquer le voisin germain envahisseur, mais un assassin qui pourrait être bien un des leurs. Et il y a ces italiens, tout aussi dignes d'être soupçonnés puisqu'ils sont étrangers, qui deviennent bien vite suspects. En ce temps-là, on ne règle pas encore ses comptes devant les instances juridiques de son pays, qu'elles soient à Nuremberg ou à Lyon. On peut craindre le pire.

Le temps de s'imprégner de la temporalité, une fin de guerre, un pays chamboulé et totalement mis à sac, des personnages - un commissaire de police Georges Duroy, une photographe américaine Judith Ashton, des soldats de la FFI, les habitants - en gros une periode troubles, c'est une enquête, certes rapide, mais très prenante qui nous attend. D'autant qu'elle touche une famille de résistants, qui a déjà dû concéder leur fils ainé à la guerre. La situation est sensible, et si Duroy arrive dans le Vercors pour une tout autre affaire, c'est sur une corde raide qu'il va devoir marcher pour enquêter sans trop piétiner les susceptibilités très affutées et irritabilités très vives des gens du coin, d'autant qu'il n'est pas sur son territoire. Outre le conflit entre autorités civiles et militaires, qui perdure le long du roman et qui démontre d'une France qui a du mal à reprendre cours, c'est aussi la défiance envers ces étrangers, pour le coup, ces "macaronis" transalpins, qui forcément endossent la culpabilité éventuelle. Parce que la dernière chose dont on ait envie et besoin, c'est d'une guerre fratricide.

Duroy et Ashton campe un bon duo d'enquêteurs, qui m'ont fait penser à celui des Petits Meurtres d'Agatha Christie pour celles et ceux qui connaissent en l'occurrence, Alice Avril et Swan Laurence, jeunesse et maturité, témérité et sagesse, extravagance et introversion, dont on aurait volontiers prolongé les aventures un peu plus loin encore. Mais l'auteur en a décidé autrement. Il explique en toute dernière partie, que si le dénouement est fictif, l'intrigue ne l'est pas et certaines figures encore moins. Georges Duroy, Judith Ashton, Bornan ou Roger Bazin, Choranche, Marie Valette, la victime elle-même. Je vous laisse découvrir par vous-même le lien que François Médéline, l'auteur lui-même, entretient avec l'un d'entre eux.

Même si l'enquête n'a rien de complexe, on s'emballe facilement pour cette quête de la vérité, d'autant qu'elle touche une jeune femme, institutrice, de bonne famille, et sans scandale. Et que l'on réalise précisément avec la venue de Duroy qui secoue ce petit entre-soi à quel point la guerre a pu avoir des retentissements invisibles, sur chacun d'entre eux, et dévastateurs, en créant et amplifiant une haine de l'étranger quasiment incontrôlable, si elle est tout du moins explicable. C'est une colère qui continue de brûler, inextinguible, d'ailleurs rien que le mot "épuration", même si dans le principe renvoie à la punition des collaborateurs les plus assidus, revêt tout de même de drôles de relents. Et il y a une bonne touche de mystère, quant au devenir du meurtrier - je me permets de vous révéler qu'il sera effectivement découvert, à vous la charge, si la curiosité vous en dit, d'en découvrir son identité et son motif - l'auteur brode sur une incertitude qui laisse, ma foi, à cet épisode comme un dernier gout de mystère.

La sacrifiée du Vercors renvoie à une fin de guerre pas glorieuse pour la France, entre lynchages et racisme, même si elle a eu l'honneur de compter un bon nombre de résistants qui se sont sacrifiés au nom de la liberté nationale. Marie Valette a été sacrifiée comme tant d'autres femmes ont eu le crane rasée par un ultime mouvement de haine, de vengeance et de lâcheté, il s'entend, évidemment qu'en ce qui concerne les Français, aucun d'entre eux n'a eu la mauvaise idée de frétiller avec une femme allemande, c'est évident. Quoi qu'il en soit, c'est un roman, historique et policier, très efficace, sans aucune longueur, que j'ai lu quasiment d'une traite, merci les Éditions 10/18.

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La Sacrifiée du Vercors, publié en mars 2021 par les éditions 10/18, est bien plus qu'un simple roman policier. C'est une fenêtre ouverte sur une des périodes les plus sombres de notre histoire: il a pour décor le maquis du Vercors qui, dès 1939, mit ses nombreuses infrastructures touristiques pour accueillir des réfugiés ainsi que des établissements scolaires privés, tels que le collège Turenne. Considéré comme une forteresse naturelle au vu de sa configuration géographique, il fut également une importante base pour la Résistance française. Roman noir, donc, fidèle aux écrits engagés de l'auteur qui nous pousse à réfléchir sur ce que les hommes sont capables de faire quand ils sont soumis à des conditions exceptionnelles telle que la guerre puis l'Occupation.

Le style de François Médéline est sobre et abrupt, à l'image des tragiques et sanglants événements relatés. L'auteur déblaie le terrain à la machette, parfois au scalpel, afin de mettre en exergue l'horreur et l'incompréhension face à la barbarie des hommes: "Il coupe le contact, sort et claque la portière. Judith examine les FFI par la vitre ouverte. Ils sont cinq. A un kilomètre, elle les reconnaîtrait: la dégaine et les tenues. Elle les remettrait même à l'odeur. Ce sont les hommes de la traque, le groupe du barrage sud de Saint-Julien." (Page 139)..."La petite église rectangulaire et son toit en zinc sont debout, et Le Café du Progrès aussi. Les Allemands se sont surtout concentrés sur Vassieux et La Chapelle. Après le combat, les légions de l'Est et les supplétifs français y ont tout incendié. A Vassieux, des volontaires du Diois sont depuis venus évacuer le charnier à ciel ouvert. Ca puait la viande morte. Ils ont même trouvé un bébé et sa mère dans une cave. Les salauds les avaient cramés au lance-flammes." (Page 18)

Septembre 1944. Le Vercors, qui a essuyé les terribles représailles de la Wehrmacht deux mois plus tôt, réduisant à néant des villages et leurs habitants, tuant 639 combattants, est le théâtre d'un meurtre sanglant. Marie Valette, violée puis assassinée après avoir été tondue, est retrouvée morte sous un arbre non loin du village de Saint-Julien en Vercors. La police est sur les dents. Georges Duroy, commissaire de police auprès du délégué général à l'épuration, est envoyé en mission afin de transférer la baronne Ehrlich, espionne au service des ennemis, avant que qui que ce soit ne s'avise de la rapatrier en Allemagne ou de la faire taire définitivement.

Arrivé sur la scène du crime, il croise par hasard la route d'une jeune photographe américaine, Judith Ashton, jeune femme déterminée et courageuse. Après avoir examiné le corps et son environnement immédiat, quelque chose le chiffonne. Les détails ne collent pas avec l'identité de la morte. Judith et Georges s'interrogent. Qui a pu ainsi violenter et tuer la fille d'une famille de résistants notoires? Vengeance de la milice? Une sombre affaire de moeurs? Un crime crapuleux? L'acte désespéré d'un amoureux éconduit qui a voulu maquiller son forfait en règlement de compte?

Dans l'atmosphère étouffante de cet été 44 dont les cruels rayons du soleil soulignent les détails sordides, un jeune réfugié italien semble le coupable tout trouvé. Jeunes héros soudainement sortis de l'ombre, villageois endeuillés, miliciens en quête d'absolution, policier et chefs résistants s'affrontent en un ballet orchestré par les rancœurs et les règlements de compte sur les ruines encore fumantes du maquis du Vercors. Silences accusateurs et vengeances personnelles s'inscrivent dans l'Histoire de la Libération et de la fin de la guerre.

La sacrifiée du Vercors est le roman âpre sur l'épuration. Des mises en scène sobres, dans un style souvent télégraphique, quelques mots suffisant à faire ressentir l'atmosphère pesante, sombre parfois, violente aussi, de cette histoire dans l'Histoire. Les scènes sont d'un réalisme confondant, parfois même dérangeant, notamment l'exécution de Simeone Fucilla par les FFI: les villageois, profondément bouleversés par l'incendie de leurs maisons et la mort de nombreux civils au cours de l'opération Aktion Bettina, deux mois plus tôt, sont devenus des bêtes sauvages, prêts à massacrer un innocent pour se venger. Leur bestiale cruauté suinte des mots par tous leurs pores.

L'action se déroule au ralenti, accentuant l'atmosphère lourde qui pèse sur le maquis et englue les gens dans les soubresauts de la Libération du Vercors avec ses inévitables bavures et débordements: "Le véhicule sort bientôt du village. La 402 avale le faux plat. C'est une bonne voiture, trois rapports et aérodynamique à l'américaine. Duroy accélère. L'obstacle n'est pas dans son champ de vision. Il est après, dans la descente. Duroy jette son mégot dans le vent et il n'entend pas ces tonnes qui martèlent la route. C'est pourtant à moins de cent mètres." (Page 19).

Comme le dit lui-même François Médéline, ce roman est aussi un hommage aux femmes tondues sur les places publiques, jetées en pâture à la vindicte populaire. Il pose la question cruciale en temps de guerre: à quel moment devient-on un héros? Quels actes justifient cette appellation? Car on oublie souvent que les hommes et les femmes qui se sont comportés de manière héroïque pendant la seconde guerre n'étaient en réalité qu'une poignée; et que souvent ils étaient très jeunes. Remettre les choses en perspective, peut-être pas, mais poser les bonnes questions, certainement. Un roman choc qui ne vous laissera pas indifférent...

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Un roman presque policier écrit avec un style assez incisif , phrases courtes et dialogues, ce qui lui donne un rythme soutenu et une bonne fluidité de lecture.
Et ce roman donne également un bon éclairage sur cette période assez trouble de la fin de la guerre.
Un contexte historique intéressant et une bonne intrigue ; que demander de plus pour un roman ?

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Vercors, 1944

Le commissaire à l'épuration Duroy, vient chercher la soi-disant baronne Ehrlich, détenue par les militaires, sous le commandement de l'officier de cavalerie Choranche, pour la ramener à Lyon où l'attend son procès.

Sauf qu'en route, il tombe sur une scène de crime que des FFI sont en train de "contaminer" : une jeune femme a été tondue, violée puis assassinée ! Jeune femme du village partie institutrice à Grenoble et de passage chez ses parents après le décès de son jeune frère, un maquisard.

Vengeance politique, épuration sauvage, crime d'un passant.

Judith Ashton, juive new-yorkaise, photographe pour Life depuis la guerre d'Espagne, est de passage dans la région, en route pour rejoindre l'armée américaine qui part à la rencontre de la soviétique. Ses photographies, rares et marquantes sont des témoignages implacables.

Dans la montagne, un médecin italien communiste et sa famille qui ont fui le fascisme de Mussolini, sont devenus charbonniers.

Tous les éléments sont réunis pour que le coupable évident soit l'un des italiens, repris de justice, et les FFI assoiffés de vengeance partent pour une chasse à l'homme...

Avec une écriture sèche, ciselée, quasi cinématographique, François Médéline saisit l'ensemble des enjeux parties en présence, les adoucit par le bon sens d'un pêcheur de truites, décrit les revirements de bord et retournements de veste qui suivent le départ de l'armée allemande, l'honneur de l'Armée et le sordide de certains comportements.

Un roman cru sur cette période trouble.

Un style et un ton qui tranche totalement avec 'Tuer Jupiter' lu l'année dernière.

Un auteur qui sait se renouveler.

Un auteur à suivre !

Merci à NetGalley et aux Editions 10/18 de m'avoir offert ce roman

#LasacrifiéeduVercors #NetGalleyFrance

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La sacrifiée du Vercors est un roman qui nous montre une société divisée à la fin de la guerre. Après avoir été divisée pendant la guerre, la fracture est toujours ouverte mais les camps ont changé.
Si ce n’est que je m’attendais à en savoir plus sur Marie Valette, la victime, cette sœur d’un résistant mort à dix-sept ans. Les familles étaient divisées ou servait-elle d’intermédiaire à Grenoble ( j’aurai espéré).
Le dix septembre 1944 est une journée comme il y en beaucoup eu dans de nombreux villages et villes. François Médéline à travers cette histoire nous offre une vision de ce que la guerre, le patriotisme, la collaboration et la délation ont crées. Un climat de haine, de vengeance, un besoin d’exorciser des années de peur et de souffrance. Cette volonté de trouver des coupables : des italiens, des femmes, même cet inspecteur car l’on peut se demander ce qu’il faisait pendant la guerre. La suspicion règne et les esprits sont vite échauffés. Mais après tant d’année de violence même les héros peuvent avoir des défauts.
J’ai aimé les extraits de poésie, François Médéline nous livre quelques belles réflexions sur cette époque. Par contre, je m’attendais à un roman plus basé sur l’histoire du Vercors et de ces hommes.L’épilogue m’a permis d’entrevoir à quel point certains s’en sont mieux sortis que d’autres.
Merci aux éditions 10 /18
#La sacrifiée du Vercors#NetGalleyFrance

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Ambiance trouble et malsaine, dans laquelle cette oeuvre romanesque prend tout son sens, thriller historique émouvant, prenant, qui remet (si cela est encore nécessaire) en mémoire les heures graves et terribles de l'année 1944.

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La sacrifiée du Vercors est un livre ou le titre en dit long sur l'intrigue. On se retrouve dans ces sites magnifiques du Vercors où une bonne partie de notre histoire a eu lieu pendant la dernière guerre. François Méléline a su nous plonger au coeur de son roman, comme si nous en faisions partis !
A lire si l'on aime les policiers ainsi que l'histoire, beau mariage de ces deux catégories.
Merci aux Editions 10/18 de m'avoir permis de lire ce livre. J'ai beaucoup aimé le Vercors, j'avais l'impression de m'y promener en compagnie des protagonistes du roman. Bravo à François Médéline pour son talent !

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