L'Invitation

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Date de parution 3 mai 2018 | Archivage 15 juin 2018
Belfond | Littérature étrangère

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Résumé

Lutte des classes, ambition politique, désirs refoulés et violence sourde… Une œuvre originale et parfaitement construite qui allie roman noir à la tension implacable et comédie sociale mordante, quelque part entre le Monsieur Ripley de Patricia Highsmith et Le Dîner de Herman Koch, le tout porté par un humour grinçant tout britannique.

Ben Fitzmaurice est devenu le meilleur ami de Martin Gilmour le jour où, dans la cour de leur très chic école, Ben, héritier d’une prestigieuse dynastie, a pris la défense de Martin, petit boursier, fils unique d’une mère célibataire sans le sou. Depuis, Ben s’est fait un nom en politique, Martin est devenu critique d’art ; Ben a épousé la très parfaite Serena, Martin vit avec la très discrète Lucy. Et Ben est toujours le meilleur ami de Martin.

Ce soir, Ben fête ses quarante ans. Tout le gratin est présent. Martin aussi. Naturellement…

Le lendemain, Serena est dans le coma ; Lucy est internée. Ben est à l’hôpital ; Martin, lui, répond aux questions des policiers : que s’est-il passé durant cette soirée ? Pourquoi un tel déchaînement de violence ? Et si cette amitié en apparence parfaite cachait en réalité des sentiments bien plus troubles ?


Elizabeth Day a grandi en Irlande du Nord. Passionnée depuis son plus jeune âge par l’écriture en général et le journalisme en particulier (à l’âge de douze ans, elle signe des chroniques dans le journal local), elle contribue régulièrement aux journaux les plus prestigieux, notamment The Telegraph, The Times, The Guardian, The Observer, Vogue, Elle ou encore The Evening Standard. L’Invitation est son quatrième roman, le deuxième à paraître en France après Paradise City (Terranova, 2015). Elizabeth Day vit à Londres.

Lutte des classes, ambition politique, désirs refoulés et violence sourde… Une œuvre originale et parfaitement construite qui allie roman noir à la tension implacable et comédie sociale mordante...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782714476135
PRIX 21,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Un livre poisseux, collant, conçu comme un huis-clos.
Nous entendons principalement la voix de Martin, que ce soit dans le présent, précis et minuté, le passé proche (la réception pour les quarante ans de Ben) le passé recomposé et le futur, pour l’épilogue. Les retours en arrière, chronologiques, sont toujours narrés du point de vue de Martin, avec une froide analyse, mélange de distance et d’incapacité à éprouver de l’empathie. Martin analyse ce que ressentent les autres, démonte les mécanismes qui les mènent à opter pour telle ou telle posture. Est-ce à dire qu’il a raison ? Pas nécessairement.
La seconde voix que nous entendons est celle de Lucy, sa femme depuis treize ans, par le biais d’un journal qu’elle tient à la demande de Keith, son thérapeute, pendant son hospitalisation – ou comment dire, écrire, ce que l’on a gardé pour soi pendant des années.
Roman policier ? Oui, un peu, parce que l’interrogatoire de police est au chœur de ce roman, exercice inédit puisque Martin ne dit rien d’important, et les policiers non plus, comme un dialogue mondain soigneusement codifié.
Drame ? Martine exprime peu de sentiments, si tant est qu’il sait vraiment les identifier, peut-être parce qu’il n’en a pas reçu de la part de Sylvia, sa mère. Celle-ci fait preuve de pragmatisme avant toute chose, et entretient des rapports étranges avec son fils qui, n’ayant rien reçu, ne peut lui rendre grand chose. Aussi, selon les codes de la société et du roman, a-t-il voulu se recomposer une famille – du moins, c’est ce qu’il affirme, même s’il peine à s’intégrer véritablement. Peiner n’est peut-être pas le bon terme, Martin croit sincèrement aux illusions dont il se berce.
L’action est contemporaine, elle aurait pourtant pu se passer dans les années cinquante, soixante, soixante-dix tant certains faits ne changent pas – les amitiés nouées pendant la scolarité (on appelle cela « réseau » de nos jours), la capacité qu’a une famille bien connue, dotée d’un ample confort financier, pour museler (juste ce qu’il faut) la presse, les secrets honteux, les difficultés de couple.
Le couple. Nous en avons deux, Ben et Serena, Martin et Lucy. Simple sur le papier, la réalité est tout autre. Ben et Serena ont quatre enfants, deux filles, puis deux garçons, et c’est la naissance de ce quatrième enfant qui « coince » pour Lucy. Certes, cela ne la regarde ni ne la concerne, mais alors que Martin a précisé au début du roman qu’il ne voulait pas d’enfants, on comprend que ce n’est pas si simple pour Lucy, encore moins pour son entourage qui ne rate pas une occasion de dire à quel point elle ferait une bonne mère. On découvre aussi qu’elle a fait une fausse couche, qu’elle ne l’a pas bien vécu en dépit de la gentillesse dont elle a été entourée (par le personnel soignant, pas par Martin) et que cette absence d’enfant n’est pas un sujet clos pour Lucy.
L’invitation est un roman qui, bien qu’utilisant des thèmes connus, ne met pas le lecteur à l’aise tant il sait jouer avec les codes du genre. A faire suivre d’une lecture plus légère.

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"En définitive, nous sommes les deux ventricules d'un même cœur empoisonné."

Pourquoi Martin Gilmour, à l'issue de la fête des 40 ans de son ami, le très aristocratique et charismatique Ben Fitzpatrick, est-il entendu dans un commissariat de police ? Qui est à l’hôpital ?
Alternant retours en arrière, entrevue au commissariat et cahier intime de Lucy, la si discrète épouse de Martin, nous remontons ainsi jusqu'à la naissance de cette amitié improbable entre le boursier pauvre et introverti et le garçon plein d'assurance, voire de morgue, Ben.
Amitié trouble, entachée de manipulations et de secrets, entre deux hommes issus de milieux définitivement inconciliables. Un récit où les rebondissements s’enchaînent jusqu'à la dernière minute. Un roman vénéneux et captivant servi par une écriture qui scrute les tréfonds de l'âme et brosse des portraits acérés et nuancés de ses personnages.
Petit conseil : ne pas lire la 4ème de couverture qui en dit beaucoup trop.

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Moi qui adore les romancières britanniques, je suis ravie d'avoir fait la connaissance d'Elizabeth Day et j'espère bien que ses autres livres seront traduits en français. L'invitation est un roman féroce, captivant et addictif. Terriblement britannique dans le sens où la lave couve sous le flegme des apparences. Mais également par les thèmes abordés, les différences de classe sociale, la cruauté des collèges anglais, l'hypocrisie des relations d'amitié... L'auteure fait monter la sauce avec talent et subtilité, tout est dans la psychologie des personnages et le lecteur n'a plus qu'à ramasser les petits cailloux semés au fil des pages tout en se disant que ça va forcément mal finir... Je me suis régalée !

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Que s’est-il passé le 5 mai 2015 ?
Ce soir-là, Ben Fitzmaurice fête ses 40 ans en grande pompe avec sa sublime femme dans leur non moins somptueuse demeure de la campagne anglaise. Et avec, bien sûr, leurs 300 invités de prestige, le gratin de la sphère politico-culturo-médiatique britannique. Parmi eux, jurant un peu dans le décor, il y a Martin et sa femme Lucy. Martin et Ben sont les meilleurs amis du monde depuis le lycée. Ou, plus exactement, Martin voue un véritable culte à Ben depuis que celui-ci a pris sa défense, un jour parmi tant d’autres où Martin était – une fois de plus – la tête de turc de ses camarades. Ils ne sont pourtant pas issus du même milieu social : tandis que Martin, boursier, vient de la petite classe moyenne, élevé par une mère veuve, aigrie et pauvre, Ben est né les fesses dans le beurre dans une famille aristocratique richissime. L’un est mal dans sa peau, taiseux et inadapté socialement, l’autre est bourré d’assurance et de charisme. Il y a des amitiés plus évidentes…
Et donc, que s’est-il passé ce soir-là, qui soit suffisamment grave pour que Martin soit convoqué au commissariat trois semaines plus tard ? On l’apprendra par Martin lui-même, entre les chapitres où il relate son interrogatoire et ceux où il remonte le temps, de son enfance à la fameuse soirée du 5 mai. S’y intercale la version de Lucy, qui, par le biais de séances de psychothérapie, livre sa propre lecture, bien plus lucide, des événements et des comportements de Martin et Ben.

Ce n’est pas parce qu’il commence dans un commissariat que ce livre doit être rangé parmi les romans policiers. Il y a bien un coupable, un innocent et une victime, et cette vérité (ou ce mensonge) est la clé de cette « invitation ». Mais ce qui domine, c’est la critique acerbe de la classe sociale privilégiée, dépeinte comme cynique, vaine et prête à tout pour atteindre l’échelon supérieur du pouvoir politique et/ou financier. Amitié, pouvoir, amour, richesse, sont les enjeux ou les obsessions qui font courir les personnages. Loyauté, manipulation, hypocrisie ou secrets bien gardés sont leurs moyens d’action.
Si les personnages de Martin (amer, narcissique, un brin sociopathe) et de Ben (arrogant et opportuniste) ne provoquent pas la sympathie, celui de Lucy force presque l’admiration par tant d’abnégation et de loyauté. Les différences de ressenti dans leurs récits respectifs sont d’ailleurs piquantes et donnent le ton d’une intrigue efficace, dont la trame repose sur des non-dits et des faux-semblants. Bien écrit, bien construit, ce roman très british décrit finement la complexité des sentiments, surtout de ceux qu’on se cache à soi-même ou qu’on croit réciproques. Les illusions tombent, les lendemains déchantent. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid…

En partenariat avec les éditions Belfond via Netgalley.

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Je rattrape mon retard dans mes lectures en service de presse, avec un nouveau roman reçu gracieusement en version numérique (Kindle) par l’intermédiaire de la plateforme NetGalley.fr. Fait rare pour moi depuis plusieurs années, il s’agit d’une traduction en français, sortie au mois de mars de cette année, d’un livre publié à l’origine en langue anglaise en 2017. L’invitation (The Party en VO) est un roman de la journaliste et écrivaine britannique Elizabeth Day, que j’ai découverte à cette occasion.

Le résumé m’avait tout de suite donné envie de lire ce roman, quand je l’avais découvert dans le catalogue de NetGalley :

" Martin Gilmour ne s’est jamais vraiment senti à sa place. Mais en réussissant à décrocher une bourse pour la prestigieuse Burtonbury school, ce fils unique d’une mère célibataire sans le sou s’est vu ouvrir un monde auquel il n’aurait même jamais oser rêver : celui de l’aristocratie britannique. Un monde clos, exclusif, sur lequel règne le très charismatique, populaire et séduisant Ben Fitzpatrick.

Contre toute attente, entre l’héritier d’une dynastie et le working class héros va se nouer une forte amitié. Amitié qui va perdurer, quand Ben sera pressenti pour une haute fonction politique et que Martin se sera fait un nom en tant que critique d’art. Quand le premier épousera la très parfaite Serena et que Martin se mettra en ménage avec la très discrète Lucy.

Ce soir, dans la somptueuse demeure familiale, Ben fête ses quarante ans. Tout le gratin est présent. Martin aussi.

Le lendemain, Lucy est internée, Serena est à l’hôpital, Ben est à son chevet. Et Martin répond aux questions de policiers bien déterminés à comprendre : que s’est-il passé durant cette party ? Comment cette amitié a-t-elle subitement volé en éclats ? Pourquoi un tel déchaînement de violence ? Le vers était-il dans le fruit dès le départ ? "

Nous entrons dans un récit que je suis tenté de situer entre le thriller classique et le drame sociologique. Tout tourne en effet autour de la relation entre Martin, issu d’un milieu modeste, et Ben, héritier d’une famille riche et puissante en Grande-Bretagne. Quand Martin rencontre Ben à l’école, il va tout faire pour se rapprocher de lui et devenir son meilleur ami. Leur relation va alors s’étendre sur vingt ans.

" Comment Ben et moi sommes-nous devenus amis ? J’aimerais beaucoup vous raconter que c’était la rencontre naturelle de deux âmes soeurs, l’épanouissement organique de deux esprits jumeaux. Mais, en vérité, j’ai fait ce qu’il fallait pour le conquérir, comme s’il s’agissait d’une campagne militaire. Je me fixais des objectifs précis, et chaque petite victoire représentait une étape supplémentaire vers mon triomphe final. "

Le roman suit plusieurs lignes narratives. D’un côté, nous assistons à l’interrogatoire de Martin par la police, suite à un événement dont on ignore la nature au début du roman mais qui s’est déroulé lors d’une grande soirée organisée par Ben pour son quarantième anniversaire. C’est à travers cet interrogatoire que Martin raconte aux policiers, et au lecteur par ce truchement, la soirée en question. Nous pouvons également découvrir les pensées de Lucy, l’épouse de Martin, internée dans un centre psychiatrique après la fameuse soirée anniversaire. Enfin, Martin se remémore ses années d’adolescent et de jeune adulte aux côtés de Martin, à l’école puis à l’université.

J’ai trouvé ce récit palpitant et très bien construit. On sent la patte d’un auteur qui sait écrire des thrillers, avec une structure narrative qui permet de ménager le suspense tout en captivant le lecteur avec des révélations cadencées.

" J’avais sous-estimé le pouvoir de séduction des Fitzmaurice. Être près de gens comme eux – riches, privilégiés, beaux, égoïstes – n’est pas bon pour l’âme. Ils ne s’intéressent qu’à eux tout en n’ayant que le mot « générosité » à la bouche. Ils se fichent des autres. Non par méchanceté, mais simplement par manque d’imagination. Ils ne savent pas comment nous vivons. Mais les plus impressionnables parmi nous – les inadaptés, les solitaires, les aigris et les vulnérables – se font emporter par leurs courants d’or, comme des nageurs trop faibles pour résister à la marée. Nous voudrions être leur place et, en même temps, nous les détestons. "

Au-delà du thriller, c’est aussi un portrait virulent de la société britannique, avec le fossé entre les puissants et les autres. Aucun des personnages n’est vraiment sympathique : Martin est tourmenté, manipulateur, inquiétant, presque psychopathe ; Ben est charmeur mais semble vide au-delà de son apparence ; Serena est froide et sans coeur ; Lucy est pâlotte, sans trait distinctif. Difficile de s’attacher véritablement à eux, mais je l’ai ai pourtant suivi avec beaucoup d’intérêt, ce qui est la marque d’un récit très bien écrit.

J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman, d’autant que la traduction en français de Maxime Berrée ne m’a pas gêné plus que cela. Je vous le conseille si vous voulez lire un thriller captivant et intelligent.

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L’amitié qui lie deux êtres peut se construire sur des malentendus. Ben et Martin se sont rencontrés sur les bancs de l’école ou plus exactement dans le dortoir d’un pensionnat aussi sinistre que peuvent l’être ce type d’établissement. Et ce soir là, Ben est intervenu pour extraire Martin des griffes d’une bande de chenapans abêtis par la sensation de puissance que confère le fait d’être en groupe. Seulement voilà, le roman commence dans la salle d’interrogatoire d’un poste de police. On imagine donc bien que quelque chose a mal tourné?


Selon les critères très en vogue de construction en puzzle, destiné à mettre au travail le lecteur qui doit reconstituer au fur et à mesure de ce que veut bien révéler l’auteur, nous serons invités à faire des allers et retours dans le temps et à examiner les points de vue de différents personnages.

L’artifice fonctionne bien si les personnages sont suffisamment charismatiques pour mériter un attachement et donc un intérêt pour leur sort. C’est le cas ici, même si quelque fois l’un ou l’autre des protagonistes aurait bien mérité quelques « bottages de fesse », tant la naïveté ou l’arrogance qui les caractérisent sont irritantes.

Le risque aussi de ce montage narratif est d’emporter le lecteur dans une recherche avide de résolution du puzzle, en masquant une écriture médiocre. Ce n’est pas le cas avec l’écriture d’Elisabeth Day, qui manie suspens, noirceur et humour avec une grande adresse.

C’est donc une agréable lecture , dont je remercie les éditions Belfond et Netgalley.


#L'invitation #NetGalleyFrance

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A votre avis, qu'est-ce qui peut faire basculer en une soirée une amitié vieille de presque 30 ans ? Comment deux amis qui ne se sont pas quittés depuis l'adolescence peuvent du jour au lendemain se retrouver les pires ennemis ? Que cachait donc cette fameuse invitation ?
Des questions, le lecteur s'en pose tout le long de ce roman. Il est invité à être le spectateur de cette soirée qui vire au cauchemar, il en suit le déroulement heure par heure jusqu'au drame. Le récit de cette soirée est entrecoupé des déclarations de Martin lors de son interrogatoire le lendemain et de celles de sa femme, Lucy, internée et présentée à un psychiatre. Mais pour comprendre ce qui s'est joué hier, il faut savoir ce qui s'est construit petit à petit depuis plus de 20 ans.
L'invitation fait monter le suspense en plaçant le lecteur en position de témoin numéro 1 de cette amitié aux contours troubles.
L'intrigue de ce roman est bien menée et c'est surtout la seconde moitié du livre qui m'a hameçonnée. A travers les yeux de Martin et de Lucy je me suis détectée à reconstituer le puzzle jusqu'au final.
Et en définitive, j'ai été plus que ravie de répondre à cette Invitation d'Elizabeth Day et des Editions Belfond.

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En recevant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement entre la fête que Ben Fitzpatrick, éminent membre de la gentry britannique organise pour ses 40 ans et celle concoctée pour le mariage de Harry et Meghan. Elizabeth Day révèle tout au long de l'histoire le déroulement de cette soirée, qui va faire voler en éclats une amitié de plus de vingt ans.
Mai 2015, Martin Gilmour et son épouse Lucy arrivent dans un petit hôtel miteux près du prieuré de Tipworth, où va se dérouler la party de Ben. Ils tentent de comprendre pour quelle raison ils n'ont pas été logés au prieuré, alors que Martin est supposé être le meilleur ami de celui-ci. Le surnom de Martin est d'ailleurs PO (petite ombre) car il est dans le sillage du rejeton Fitzpatrick depuis le collège. Ben et son épouse Séréna ont fait restaurer à grand frais ce prieuré, chassant au passage les moines qui y résidaient. Peu importe les moyens quand on a la richesse. Les invités sont triés sur le volet, il se murmure même que le Premier Ministre va faire une apparition et une armée de serveurs s'emploient à ce que les verres ne soient jamais vides. Tout est luxueux, pas forcément de bon goût, mais coûteux. Petit détail plébéien : des mini-hamburger sur l'emballage desquels figure le prénom du héros du jour. Pour rappel, après le mariage retransmis dans le monde entier de Harry et Meghan, s'est tenue au manoir de Frogmore, une party à laquelle n'ont assisté que 200 invités. Au menu, burgers et barbe à papa. Comme c'est charmant quand les riches s'amusent à faire simple ...

Cette soirée va déraper et tout l'art de l'auteure est de retarder le moment de nous dévoiler de quelle manière. Ce "dérapage" trouve son origine dans le passé des protagonistes, passé qui apparaît par bribes, sous la forme d'interrogatoire au commissariat, de journal intime ou de retours en arrière. Ben Fitzpatrick est au coeur du récit et pourtant nous ne pénètrerons jamais dans ses pensées. Il est la planète principale autour de laquelle gravitent des satellites.

Le premier d'entre eux est Martin Gilmour, orphelin de père, élevé par une mère distante, qui intégrera un établissement privé grâce à ses bons résultats et non en raison d'un don substantiel de sa famille à l'institution. Très rapidement, il comprend que sa survie dépend de sa capacité d'adaptation.Il va y jouer le garçon de bonne famille, même si personne n'est véritablement dupe. Sans que nous sachions vraiment pourquoi, le très populaire Ben Fitzpatrick va le prendre sous son aile. Martin éprouve pour lui bien plus que de l'amitié et s'imagine, avec une certaine naïveté, que cela ne se voit pas.Ce personnage incarne cette envie furieuse qui anime certains de sortir du rang, de leur classe sociale estimant qu'ils valent mieux que des fils à papa, nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Il n'est pas particulièrement sympathique, pathétique parfois dans sa stratégie pour faire partie d'une coterie qui ne sera jamais le sienne.

Le deuxième satellite est Lucy. Elle gravite dans les premiers temps de son mariage autour de Martin et fatalement aussi autour de Ben, qui n'est jamais bien loin. Nous la voyons ouvrir les yeux au fils des pages sur la place qu'elle occupe dans le coeur de son mari et sur la place que leur couple occupe dans l'existence des Fitzpatrick. Issue de la bourgeoisie, elle n'éprouve pas la même fascination que Martin pour les vieilles familles aristocratiques, leur entregent et leur argent facile. Le lecteur éprouve davantage d'affection pour ce personnage, qui mérite bien mieux que les attentions fort rares d'un mari distant.

Elizabeth Day décrit aussi les autres satellites, ceux qui profitent de la lumière de Ben Fitzpatrick et ceux qui s'y brûlent. Au tout début du roman se trouvent trois définitions du mot "party" : fête, parti politique ou groupe partagent les mêmes valeurs ou intérêts. Ce livre orchestre avec maestria les trois. Lors de la party d'anniversaire, le Premier Ministre s'invite et Martin et Lucy apprennent à leurs dépens qu'ils n'appartiendront jamais au club très privé des riches héritiers.

Roman âpre, souvent grinçant,"L'invitation" dénonce avec force et subtilité l'inanité dans toutes nos sociétés de la belle devise " les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits".

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C'est l'histoire d'une amitié et de grandes désillusions. Vous mélangez amour, jalousie, mensonges et vous obtenez un roman plutôt bien ficelé, qui vous monopolise pendant 2 bonnes heures avant de vous délivrer sa vérité. si vous aimez le suspense et la psychologie, ce livre est pour vous !

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Ce qui aurait dû être une agréable fête d’anniversaire, s’est rapidement transformée en descente aux enfers pour Martin et sa jeune épouse Lucy.
Dès le départ, quelque chose n’avait pas fonctionné, pourquoi des amis de longues dates, à qui la maison a toujours été ouverte, ont-ils été obligé de loger dans un modeste hôtel voisin alors que bien des chambres restaient disponibles dans la luxueuse maison de Ben et Serena?

Pourtant entre les deux hommes, il s’agissait d’une amitié durable et solide, c’est du moins ce que pensait Martin aveugle à la domination et à l’ambiguïté qui s’était installé peu à peu. Bien sûr, il y avait eu ce surnom de PO, petite ombre, qui lui collait à la peau pour lui rappeler ces années d’enfance et d’adolescence où Ben lui assurait une sorte de protection aussi indispensable que malsaine.

Lors de cette fête organisée dans un magnifique presbytère, demeure de Ben, les masques tombent comme si l’heure de régler les comptes avait sonné.
Une atmosphère lourde s’installe peu à peu, les épouses n’étant pas en reste par leurs réflexions acerbes pour accroître la tension ambiante.

Ce roman oscille entre polar et thriller psychologique, parfaitement maîtrisé, l’écriture est addictive.
Habilement construite, l'histoire se tricote à l’envers et débute le jour d'après, alors que Martin est interrogé par la police tandis que Serena, la jeune épouse de Ben est plongée dans le coma.
L’auteur réussit parfaitement à mettre à jour l’ambivalence entre les deux garçons, leur passé dans lequel ni l’un ni l’autre n’est parfait.

Les caractères des protagonistes sont minutieusement disséqués par la plume alerte et précise d’Elizabeth Day.
J’ai particulièrement aimé Lucy, épouse obéissante et apparemment soumise de Martin, qui est la seule finalement à avoir le courage d’exprimer la rancœur qu’au fond tout le monde ressent.

Je remercie NetGalley et les Editions Belfond qui m’ont permis cette passionnante découverte.

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Depuis sa plus tendre enfance, Martin Gilmour ne s'est jamais senti à sa place. Tout change, cependant, lorsqu'il fait la connaissance de Ben Fitzpatrick, un jeune homme particulièrement populaire de l'aristocratie. Il deviendra alors l'ombre de son ami jusqu'au jour, où tout bascule et où Martin se rend compte que toute sa vie est basée sur un mensonge. Un roman social brillant et subtil. Une petite merveille!

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J'ai bien accroché au déroulement de l'histoire qui raconte comment deux types que tout opposait sont devenus inséparables. Mais on devine aussi les désirs refoulés et les sentiments moins nobles, comme l'envie, la jalousie, la frustration, l'amertume, la haine. On est loin de l'union sacrée d'où la soirée explosive. Au final, le narrateur ne se sépare jamais de son flegme, le climat est détestable et on scrute chaque figurant sans la moindre compassion. J'aurais voulu un dénouement plus percutant, mais bon...

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