Il y a des livres qui se lisent, et il y a ceux qui se vivent. *Mon burn-out en blouse blanche* de Magalie Milo appartient à cette seconde catégorie. À travers ce récit poignant, l’auteure, médecin urgentiste, lève le voile sur une réalité trop souvent tue : l’épuisement de ceux qui passent leur vie à soigner les autres. Avec une honnêteté brutale et une sensibilité rare, elle nous entraîne dans les coulisses d’un système médical à bout de souffle, où l’humain, paradoxalement, semble parfois oublié.

Magalie Milo ne se contente pas de décrire les symptômes du burn-out – cette fatigue qui s’installe insidieusement, ce sentiment d’être un fantôme dans sa propre vie, cette culpabilité de ne plus pouvoir donner. Elle nous fait ressentir chaque étape de sa descente aux enfers, puis de sa lente remontée vers la lumière. Son écriture, à la fois clinique et profondément personnelle, alterne entre récits de gardes éreintantes, de décisions déchirantes et de moments de grâce qui rappellent pourquoi elle a choisi ce métier. On rit, on pleure, on s’indigne avec elle, et surtout, on comprend.

Ce qui rend cet essai si touchant, c’est sa vulnérabilité. Magalie Milo n’hésite pas à montrer ses failles, ses doutes, ses colères, mais aussi les petites victoires qui jalonnent son parcours vers la guérison. Elle parle de la honte de craquer, de la difficulté à demander de l’aide dans un milieu où la résistance est une vertu, et de l’importance de se reconstruire, pas à pas. Son témoignage est un cri d’alarme, mais aussi un message d’espoir : oui, on peut s’effondrer, et oui, on peut se relever, à condition d’oser briser la solitude.

*Mon burn-out en blouse blanche* est bien plus qu’un essai sur le burn-out médical. C’est une réflexion sur notre société, sur nos attentes démesurées envers nous-mêmes et envers les autres, et sur la nécessité de prendre soin de ceux qui nous soignent. Un livre nécessaire, qui devrait être lu par tous – soignants, patients, managers, ou simplement humains.