Généralement les romans deviennent films. Ici, le film est devenu roman. Une mise en scène en noir et blanc de Robert Hossein de 1955, les salauds vont en enfer. Je ne suis pas une grande cinéphile mais ce nom me disait bien quelque chose. Alors à travers les mots de Frédéric Dard, je me suis fais mon cinéma. Je remercie @netgalleyfrance et les @fleuve_editions pour cette immersion dans le passé.

Deux hommes, Franck et Hal, sont enfermés dans la même cellule. L’un d’eux est un flic infiltré.

C’est un roman d’un autre temps. Le langage, le monde carcéral…tout a bien changé. Mais l’auteur nous immerge dans cette aventure passée sans difficulté.
Les deux prisonniers se suspectent mutuellement d’être un mouchard. Il leur faudra un temps d’adaptation pour s’apprivoiser, s’amadouer. Leurs déboires les unissent et un lien se crée entre les deux hommes sans qu’ils arrivent pour autant à partager leur confiance. Ils restent méfiants l’un de l’autre. À juste titre : l’infiltré côtoie un malfrat et ce dernier un imposteur. Le lecteur ne découvrira leur véritable rôle qu’à la fin, car leur comportement ne permet pas de les discerner.

J’ai regardé le film pour comparer et celui-ci est très différent. La version écrite garde l’idée générale mais le déroulé et même le final diffèrent. Alors que vous ayez vu ou non la version cinématographique, je vous conseille cette lecture qui nous plonge au temps des grandes évasions et d’une époque moins conformiste.

Le livre débute avec l’annonce faite à un policier de sa mission périlleuse d’infiltration dans une prison, afin de soutirer des informations à son codétenu.

La plus grosse partie du reste de l’histoire se déroule dans l’enceinte pénitentiaire ou Hal et Franck vont apprendre à se connaitre, à se méfier l’un de l’autre, à s’apprécier un peu parfois, à se battre, et vont monter leur plan d’évasion. Et tout le génie de l’auteur dans ce livre, est que l’on ne sait jamais qui est l’espion qui doit parler et qui est le policier. Et j’ai adoré ce tour de force.

Une fois libres, ce n’est pas un spoiler, la fin du livre est tout aussi rocambolesque et surtout pleine de rebondissements. Les deux hommes vont croiser la route de la mystérieuse Dora qui fera tourner des têtes et les trois compères vont finir sur une île déserte ou le quotidien sera très rythmé. Comme dans la cellule, les sentiments oscilleront entre amour, haine, respect et suspicion.

Qui est qui par rapport à qui ? Et comme tout cela va et peut bien se finir pour eux ? Telles sont les questions de ce roman aussi court qu’intense dans lequel il y a tout de même de la violence, beaucoup de suspense, de l’action et un peu d’amour. Je n’avais étrangement jamais lu de livre de Frédéric Dard mais j’ai adoré le style d’écriture et le rythme donné à l’histoire.

Merci à Fleuve Noir d’avoir republié ce livre qui m’a permis de le découvrir et je vous le conseille. Cela m’a donné totalement envie de me plonger enfin dans les San Antonio cet été pour retrouver l’argot et la verve de ce grand auteur.

Un flic est envoyé en prison dans la même cellule qu'un espion. Son but, s'évader avec lui pour démasquer le réseau d'espionnage dont il fait partie.
Roman noir de Frédéric Dard, ce récit développe un phrasé moins gouailleur, mais tout aussi efficace que la série des San Antonio, avec des phrases taillées au scalpel et un style plus sec, qui colle parfaitement à l'ambiance de cette cavale. On cherche pendant tout le roman à savoir qui, de Hal ou Fred est le flic et qui est l'espion, mais les indices que l'auteur nous a distillé sont plus là pour nous embrouiller qu'autre chose. L'histoire est simple, assez basique, mais d'une efficacité redoutable, porté par le talent de Frédéric Dard. On n'y retrouve pas l'humour qui habite l'oeuvre phare de l'écrivain, juste une violence sourde, sous-jacente toujours prête à exploser.
Sans être un chef-d'oeuvre, ce roman fait une très bonne lecture dans la veine des romans noirs de l'époque. A découvrir.

Un formidable roman noir qui va de huis clos en huis clos: la prison puis une île. Deux hommes entrent en prison. Depuis l’intro très sobre, on sait que l’un est un flic, l’autre un malfrat. La tension entre les deux est intense et carrément palpable dans l’écriture avec des dialogues au cordeau. C’est cru, c’est noir, c’est violent. Bref, tout ce qu’on cherche dans ce genre de livres.
Alors que l’inimitié se transforme en amitié virile (quoique toujours teintée de suspicion), une femme entre dans le jeu, dont le rôle n’est pas plus net, et qui ajoute une touche de noirceur dans l’âme des protagonistes.
Une fois plongé dans le roman, dur d’en sortir. Ca se lit quasi d’une traite. Ne serait-ce que pour espérer retrouver la lumière. Frédéric, sont j’avais lu quelques San Antonio sous le conseil de mon père (et que j’ai rapidement oubliés), prouve ici qu’il était un très bon écrivain, et un dialoguiste hors pair.

#Lessalaudsvontenenfer #NetGalleyFrance

Les salauds vont en enfer de Frédéric Dard est une lecture rapide mais prenante. C’est la première fois que je lis un roman de cet auteur.

Ce qui m’a particulièrement plu, c’est le flou volontaire autour de l’identité des personnages : on ne sait jamais vraiment qui est le policier et qui est le criminel. Cela crée un vrai suspense et pousse à rester concentré pour essayer de deviner la vérité.

Cependant, j’ai parfois eu du mal à suivre à cause de la grande quantité de dialogues, qui m’ont un peu perdue dans mon enquête pour deviner qui est qui. De plus, le langage utilisé par l’auteur est très marqué par l’époque et le style argotique avec des expressions que je ne connaissais pas.

C’est un roman qui joue sur l’ambiguïté et le style, mais qui demande une attention soutenue. Une lecture déroutante mais intéressante.