Murthy Banerjee est un jeune homme indien, étudiant en histoire, et qui travaille aussi dans un restaurant. Celui-ci a besoin d’argent pour payer les médicaments de son père et subvenir à son futur mariage avec Malini.

Mais pour en gagner un peu plus, Murthy a une face cachée, quand à l’aide de son scooter, il joue le collecteur d’argent pour un cartel de drogue. À son échelon, il n’est rien à côté de Rachid Mansouri qui est le patron de ce trafic international et qui gère ses affaires d’une main de maitre sans craindre personne. Il faut dire qu’il arrose tout le monde de billets pour s’assurer aide et silence.

Il y a tout de même un grain de sable dans tout cela. Depuis six mois, les collecteurs se font braquer et Mansouri n’aime pas perdre d’argent. Dans ces cas-là, il lâche toute l’artillerie et la violence qu’il faut pour prouver qu’on ne peut pas s’en prendre à son business sans risque.

Pourtant, sans spoiler car c’est dans le résumé du livre, son empire va bientôt vaciller fortement et il n’aura rien vu venir. Qui aurait pu croire qu’un petit Indien qui conduit vite et bien dans la capitale et qui passe inaperçu au restaurant allait avoir un tel pouvoir ?

Mais pour savoir comment tout cela va arriver, il faudra lire ce polar entrainant que j’ai dévoré jusqu'à la fin. Entre barons de la drogue, voyages, flics corrompus jusqu’aux os, trahisons, argent sale et j’en passe, l’auteur nous offre une véritable plongée dans un univers très noir. Tout est très crédible et l’auteur a dû beaucoup se documenter avant l’écriture (ou travailler pour Mansouri, on ne sait pas ?). Ahah.

On progresse toujours dans l’histoire, avec une alternance entre les protagonistes selon les chapitres et cela donne un rythme très bon avec en plus le style de l’auteur. Car ce n’est pas spécialement un livre avec des explosions, des meurtres ou des courses poursuites à chaque page, mais l’écriture de Jean-Marc Souvira m’a capté du début à la fin.

En plus le personnage de Murthy est très attachant. Certes il a fait le coursier pour gagner un peu d’argent de manière illégale, mais c’est le héros le plus humain et honnête de toute cette histoire, et il n’était pas prêt pour ce monde de bandits et d’une justice gangrénée à tous les étages.

Avec Murthy, Jean-Marc Souvira plonge le lecteur dans un monde de trafics, de pouvoir et de survie, où l’argent sale circule plus vite que les certitudes morales. Le roman, tendu comme une corde à piano, prête à rompre, explore la chute d’un empire et la naissance d’un destin.
Tout commence avec Rachid Mansouri, patron d’un cartel sûr de sa toute-puissance. Depuis quelque temps, ses collecteurs se font braquer. L’argent disparaît, les soupçons se multiplient. Dans cet univers brutal, où la loyauté se monnaie au prix du sang, l’équilibre menace d’exploser. Et c’est là qu’entre en scène Murthy Banerjee, un jeune étudiant en histoire, idéaliste, candide, presque hors-jeu dans ce décor d’ombres et de violence. Pourtant, ce garçon ordinaire va faire vaciller les puissants, comme un grain de sable dans une mécanique criminelle.
Souvira alterne les points de vue, creuse ses personnages et tisse une intrigue haletante où la tension ne retombe jamais. Son écriture, précise, nerveuse, mêle réalisme policier et portée humaine. Derrière la noirceur, une question persiste, que vaut la pureté dans un monde gangrené ?
Le roman devient alors bien plus qu’un thriller, il est aussi une réflexion sur la corruption, la fatalité et la résistance de la conscience.
Murthy frappe fort. C’est un polar dense, social et moral à la fois, où la violence côtoie la fragilité d’un regard neuf posé sur le mal. Un récit qui secoue, interroge et laisse une trace.
Merci aux édition Fleuve noir pour cette lecture

#Murthy #NetGalleyFrance

La loi de Murphy, celle du film Le flic de Beverly Hills c’est : « Si, sur deux façons de faire quelque chose, au moins une peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. » et là, notre Murthy, celui de Jean-Marc Souvira, répond : « présent ! ».
Jean-Marc Souvira nous entraîne du mauvais côté du miroir, force est de constater cependant qu’aucune des deux faces du miroir n’est très propre. Murphy est un jeune étudiant amoureux de Malini, sans-le-sou. Il a l’occasion de trouver de l'argent facile, celui des petites mains de la drogue. Il joue les coursiers. Seulement voilà, il est futé et se fait repérer par le chef du gang qui va lui proposer le monter en grade. Ca lui permettra d’aider ses parents à financer son mariage et les frais de santé de son père …
A côté de ce microcosme, vous avez des flics, des vrais, des intègres, mais aussi des ripoux. Ce polar d’aventure mènera Murthy en prison pour un épisode dont il n'est pas prêt de faire le deuil, mais où il nouera de réelles amitiés. Jean-Marc Souvira ne nous ménagera rien de la vie carcérale, de ses rites, ses lois, ses gangs, ses livraisons, bref la vie de tous les jours. Notre Murphy essaye de s’en tirer au mieux. Il deviendra le bibliothécaire et plus encore, comme son père dans le civil, il mettra ses talents au service de ceux qui ne savent ni écrire ni s’exprimer et deviendra écrivain public... à la prison. Les modalités de sa sortie mettront à mal les nerfs des lecteurs …

Ce roman très actuel dresse, sans concession ni moralisation, des enjeux de notre société. Comment pouvoir éviter les écueils de « la vie facile » car il n’y a pas de problème de recrutement chez les trafiquants de drogue. Ceux qu'ils ne connaissent que les fins de mois n’ont parfois d'autre échappatoire que de tenter le coup « une ou deux fois et pas plus … ». C 'est ce qui est arrivé à Murphy il voulait aider ses parents à payer son mariage et les frais de de santé de son père et s’est trouvé embringué dans une histoire qui lui a échappé.
Un véritable roman d'aventure, documenté et très rythmé ou l'empathie naturelle que nous ressentons pour le jeune Murphy nous pose néanmoins un cas de conscience. Un super scénario de film ou de série, qui ne laisse rien au hasard ! Mention spéciale aux personnages de second plan avec Cyrus le vagabond lecteur compulsif et l’avocate Sandra Weber qui a tout pour se faire haïr !
Merci à NetGalley de m’avoir proposé cette découverte
#Murthy #NetGalleyFrance