Jeanne d’Arc ? Une ado difficile !
Un 23 février, Jeanne quitte Vaucouleurs pour aller secouer le pusillanime futur roi Charles VII à Chinon. On connaît la suite, de Patay au bûcher de Rouen. Mais avant ? Qui fut l’ado Jeanne ? Personne n’en sait rien.
Comme l’historien n’est pas du genre à raconter des histoires, reste la fiction. On imagine qu’une adolescente qui sera capable de diriger une armée, d’imposer sa volonté à des durs à cuire, de préserver sa virginité au milieu de soudards, ne pouvait être une adorable gosse. On imagine qu’une jeune fille, déjà politisée, avec un caractère aussi trempé, devait bouillir d’impatience à Domrémy : cinquante âmes, des relations plus que réduites – son copain Macaire –, avec pour seuls confidents… ses moutons. Et puis, on imagine mal une gamine devenir cheffe des armées de France sans CV.
Alors ? Alors, une rencontre va tout changer : celle de Christine de Pizan, qui s’en revient de Venise en passant par la Meuse, afin de présenter à Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI, le manuscrit de sa Cité des dames. C’est par son entremise qu’après leur entrevue dans une taverne de Neufchâteau, René d’Anjou, beau-frère du dauphin, convainc le capitaine de Baudricourt de fournir une escorte à l’intrépide garçonne. Certes, l’épisode n’est pas certain. Ce qui l’est, c’est que les parents de « Jeannette » n’étaient pas au bout de leur peine. Car avant les Anglais, ils ont dû affronter « Jeanne avant Jeanne ». Et ce n’était pas de tout repos…
Avec malice, bon sens et créativité, Alec Medieff a fendu l’armure de la sainte que l’Église a mis cinq siècles à canoniser, pour présenter une Jeanne plus vraie que vraie, avant qu’elle ne devienne l’héroïque « Pucelle d’Orléans »…