Coucou, aujourd'hui j'aimerais vous faire le retour du livre du sang sur les pierres d'Adrian Mckitty qui est un polar réaliste et sombre, voici mon retour :
Titre : Du sang sur les pierres
Auteur : Adrian McKinty
Genre : Roman policier / Polar noir
Date de publication (VF) : 2015
date de sortie : 22 octobre 2025
Série : Enquêtes de l’inspecteur Sean Duffy (tome 3)
Lieu : Irlande du Nord, années 1980, pendant les Troubles
RESUME
Une journaliste, Lily Bigelow, est retrouvée morte dans la cour d’un château.
La police conclut rapidement à un suicide, mais Sean Duffy doute.
En enquêtant, il découvre que Lily travaillait sur une affaire sensible impliquant des personnalités influentes.
L’affaire met en lumière des abus sexuels, de la corruption et des manipulations politiques.
Duffy doit affronter la pression de sa hiérarchie et les menaces extérieures pour faire éclater la vérité.
Personnages principaux
Sean Duffy : Inspecteur catholique travaillant dans la RUC (Royal Ulster Constabulary). Intelligent, ironique, désabusé mais animé par un sens aigu de la justice.
Lily Bigelow : Jeune journaliste retrouvée morte au château de Carrickfergus. Sa mort est le point de départ de l’enquête.
Supérieurs et collègues de Duffy : Représentent la hiérarchie policière, souvent plus soucieuse d’éviter les scandales que de découvrir la vérité.
Figures politiques et notables : Impliquées dans des affaires de corruption et d’abus de pouvoir que Lily enquêtait sur.
THEMES MAJEURS
Corruption et abus de pouvoir
Le roman met en lumière des élites politiques et sociales prêtes à tout pour protéger leurs secrets.
La mort de la journaliste Lily Bigelow révèle un système où la vérité est étouffée pour préserver des intérêts puissants.
Quête de vérité et justice
Sean Duffy incarne l’enquêteur qui refuse les explications faciles.
Le livre explore la difficulté de rester intègre dans un environnement où la justice est compromise.
Conflit nord-irlandais (les Troubles)
Le contexte historique pèse sur chaque aspect de l’intrigue : tensions religieuses, violence quotidienne, climat de suspicion.
La guerre civile larvée sert de toile de fond et accentue la noirceur du récit.
Isolement et marginalité
Duffy est catholique dans une police majoritairement protestante, ce qui le rend suspect aux yeux de tous.
Ce sentiment d’être « entre deux mondes » nourrit son cynisme et son humour noir.
Vérité contre mensonge
Le roman interroge la manipulation de l’opinion publique et la facilité avec laquelle un meurtre peut être maquillé en suicide.
La frontière entre ce qui est dit officiellement et ce qui est réellement arrivé est au cœur de l’enquête.
Atmosphère du polar noir
Désillusion, violence, corruption, mais aussi ironie et humour grinçant.
Le roman illustre la noirceur d’une époque et d’un système, tout en gardant un rythme haletant.
RESSENTI
J’ai beaucoup aimé Du sang sur les pierres d’Adrian McKinty. Ce qui m’a marqué, c’est d’abord l’ambiance : on est plongé dans l’Irlande du Nord des années 80, une époque tendue et violente, et l’auteur réussit à rendre cette atmosphère à la fois oppressante et captivante.
Le personnage de Sean Duffy m’a particulièrement plu. Il est intelligent, ironique, parfois cynique, mais il garde une vraie humanité. J’ai apprécié son humour noir, qui apporte un peu de légèreté dans une histoire sombre. On sent qu’il est différent des autres policiers, et c’est justement ce qui le rend attachant.
L’intrigue est prenante du début à la fin. J’ai aimé la façon dont l’enquête avance par petites touches, avec des indices qui paraissent anodins mais qui finissent par révéler un scandale énorme. On ne lit pas seulement un polar : on découvre aussi une critique sociale et politique, ce qui donne beaucoup de profondeur au récit.
En refermant le livre, j’ai eu l’impression d’avoir voyagé dans une époque et un lieu que je connaissais peu, tout en suivant une enquête passionnante. C’est un roman qui m’a donné envie de lire d’autres aventures de Sean Duffy.
En quelques mots Du sang sur les pierres est bien plus qu’un simple polar : c’est une plongée dans l’Irlande du Nord des années 1980, où une enquête criminelle devient le miroir des dérives du pouvoir et des fractures d’une société en crise. En espérant ne pas avoir été trop long, merci de m'avoir lu .
#dusangsurlespierres #NetGalleyFrance
ps : ma chronique sera également disponible à partir du 9 novembre 2025 sur ma page facebook hannibal lecteur au fil de mes thriller par soucis de fluidité

J'adore cette série que j'ai lue en anglais mais n'ai pu résister à lire cette traduction en français ! Même si l'époque peut paraître lointaine (1987), le livre en vaut la peine. Les dialogues sont excellents, teints souvent d'ironie, et l'enquête est des plus intéressantes puisqu' elle prend forcément la situation politique en compte. J'aime beaucoup l'inspecteur Sean, à la personnalité imparfaite mais tellement réaliste !
Je recommande vivement ce livre ainsi que la série.
J'ai reçu une copie digitale de ce roman de NetGalley en échange d'une chronique honnête.

Je tiens tout d’abord à remercier Netgalley et les éditions Fayard pour ce service presse. Du sang sur les pierres est la troisième enquête de Sean Duffy. Elle peut se lire indépendamment, même si certaines références aux tomes précédents échappent un peu quand on ne les a pas lus.
En Irlande du Nord, l’inspecteur Sean Duffy enquête sur la mort suspecte d’une journaliste retrouvée dans un château. Ce qui ressemble à un suicide révèle vite un réseau de corruption et de secrets bien enfouis.
C’est avec ce roman que j’ai découvert Adrian McKinty, et je dois dire que son style m’a immédiatement séduite : percutant, rythmé, avec une intrigue parfaitement construite. L’action se déroule en 1987, au cœur du conflit nord-irlandais, « The Troubles », période de tensions et de violences politiques. Le récit, narré à la première personne par Duffy, nous plonge dans l’esprit d’un flic lucide et désabusé, à l’humour noir mordant. Les phrases sont brèves, tranchantes, souvent réduites à l’essentiel. Ce style sec renforce l’atmosphère sombre et donne du relief au personnage principal. Sean Duffy, catholique dans un environnement protestant, lutte à la fois contre les puissants et contre ses propres désillusions. Intègre malgré la corruption ambiante, il incarne un policier atypique, complexe et profondément humain.
Le roman met un peu de temps à démarrer, mais une fois plongé dans l’enquête, on se laisse happer par l’ambiance, le contexte historique et la personnalité de Duffy.
Amateurs de polars noirs et d’enquêtes ancrées dans l’Histoire, ne passez pas à côté de Du sang sur les pierres !
#Dusangsurlespierres #NetGalleyFrance

Carrickfergus, pas loin de Belfast, commune côtière connue pour son château. Dans la cour duquel on retrouve ce matin-là le corps de Lili Bigelow, une jeune journaliste. Tout laisse à penser qu'elle s'est suicidée en sautant du haut de la tour du château. Mais l'inspecteur Sean Duffy, qui a croisé la journaliste la veille, ne croit pas au suicide. Commence alors une enquête complexe qui défie la raison...

Voici le cinquième tome d'une série que j'apprécie particulièrement. Adrian McKinty y raconte le Belfast des années 80 dites des Troubles. Au travers d'un flic catholique attachant, Sean Duffy, on est immergé dans un pays tiraillé par des tensions internes mais aussi par des enjeux qui le dépassent. Derrière ce "mystère en chambre close", Duffy va déterrer des secrets qui impliquent des personnages soutenus en haut lieu.

Il n'y pas que l'insolent, tenace et désabusé Duffy à retenir dans les romans noirs de McKinty. Il y a aussi l'habile mélange entre réalité et fiction, une recette à chaque volume reproduite avec succès. L'enquête de Sean Duffy s'insère dans le contexte irlandais que l'on connaît mais il fait aussi référence à des faits divers britanniques et notamment l'affaire autour de Jimmy Savile, présentateur TV accusé de nombreuses agressions sexuelles.

Le tout donne une série à mon sens incontournable dans le paysage du polar. Vivement la suite, d'autant que la fin de ce tome indique un sacré changement dans la vie de Duffy !

McKinty est l'un des auteurs de polars anglo-saxons les plus attachants, tout comme son héros Sean Duffy, le seul flic catholique de la police protestante d'Ulster.
On retrouve ici aussi bien l'humour sarcastique que le stress des années 80 et des "Troubles" qui font tout le charme de cette solide série irlandaise.

Adrian McKinty est un irlandais de la région de Belfast, parti vivre aux US puis en Australie, qui aura longtemps attendu le succès après avoir bouffé de la vache enragée comme on dit.
Fort heureusement il a persévéré et on l'avait découvert en 2013 avec Une terre si froide, première enquête de son héros Sean Duffy, un flic catholique égaré dans les rangs de la police protestante d'Ulster.
Et puis la trilogie s'est faite série au long cours : voici le dernier épisode en date (pour la traduction française) qui a pour titre Du sang sur les pierres.

Sean Duffy est peut-être le seul flic catholique dans toute la police protestante d'Ulster.
Un brin paranoïaque, le flic catholique vérifie soigneusement sa voiture avant de démarrer, des fois que les jeunes du quartier lui aurait collé une bombinette sous le châssis. Un véritable running gag à l'ironie un peu amère, surtout dans cet épisode (mais chut !).
« Je prends mon arme, sors de la maison et vérifie d’abord sous la BMW qu’il ne s’y trouve pas de bombe à interrupteur au mercure. C’est bon. »
Au fil des épisodes on s'est attaché à ce flic un brin intello :
« — Un diplôme d’ingénieur, c’est un peu plus utile que ton… C’était quoi, déjà, ce truc de branleur que t’as étudié – philo ?
— Psycho. »
Et qui finalement sort un peu du lot de ceux que l'on fréquente habituellement au rayon polars.
« Le policier qui a des problèmes de dépendance affective et des soucis avec sa copine. Ça suffit les clichés, quoi ! »
On voit que l'humour acide n'est pas ce qui fait défaut ni à McKinty ni à Sean Duffy.
D'ailleurs « l’idiome par défaut de cette ville est le sarcasme ».

Duffy est flic à Carrickfergus et « la ville de Carrickfergus est dotée d’un nombre embarrassant d’usines désaffectées. Ouvertes dans l’optimisme des sixties, fermées par le pessimisme de la décennie suivante, et près de tomber en ruine, aujourd’hui, dans l’apocalypse du milieu des années quatre-vingt.  ».
Une délégation d'industriels venus des pays du nord est donc la bienvenue pour redynamiser l'économie moribonde du patelin.
« — Je croyais que c’étaient des Suédois, ces visiteurs. Volvo, Saab, un truc du genre ?
— Non. Pas des Suédois. Des Finlandais. Et pour des téléphones, pas des voitures.  »
On leur fait visiter les friches industrielles prêtes à les accueillir et même le château médiéval, haut lieu de la culture locale.
Le lendemain on découvre du sang sur les pierres au pied du donjon : le cadavre d'une journaliste qui les accompagnait. Qui donc l'a suicidé et pour étouffer quels secrets ?
Le château était fermé et Sean Duffy va devoir jouer les Rouletabille pour démêler ce vrai-faux suicide.
Voilà bien « une affaire insolite n’importe où dans le monde, mais particulièrement étonnante dans l’Ulster des Troubles, où les meurtres ne sont jamais baroques ou complexes ».
« Personne ici n’a jamais rien vu de pareil.
— J’ai jamais rien vu de pareil, dit le sergent à côté de moi. »

Nous revoici donc en 1987 en Irlande du Nord, dans ce « pays déchiré par une guerre civile interconfessionnelle », dans « cette maudite ville de Carrick pendant ces maudits Troubles de l’Irlande du Nord ». Cette période, celle des années 80 et de ces fameux "Troubles", nous ne la connaissons pas toujours très bien et surtout nous l'avons un peu oubliée.
« Vous ne savez pas. Vous n’avez pas idée. Vous n’y êtes pas. Pour vous, les années quatre-vingt, c’est le triomphe de Thatcher, les Argentins vaincus aux Malouines, le pétrole de la mer du Nord, les syndicats brisés, le pas de deux de Reagan & Thatcher. Pour vous, mais pas pour nous.
Pour nous, c’est les hélicoptères, les nuages bas, les soldats. »
L'IRA, le MI5, les milices paramilitaires orangistes et la Special Branch font toujours partie du décor.

Avec quelques péripéties ironiques en guise de séquence d'ouverture, puis avec le mystère du château entièrement clos, Adrian McKinty joue avec son lecteur et les codes du roman policier.
Mais il ne perd jamais de vue ses thèmes de prédilection : les réalités quotidiennes en Ulster pendant ces "Troubles", les réseaux de corruption, l'impunité des riches ou des puissants, ...
Avec les polars noirs de McKinty, les mots de justice ou d'ordre perdent souvent tout leur sens.

Et puis ce sont toujours des romans dont la trame fictionnelle entremêle soigneusement quelques fils d'histoires vraies : ici, on va retrouver le sulfureux présentateur vedette anglais Jimmy Savile (fait chevalier par Margaret Thatcher et même par le pape !) et le sinistre institut pour jeunes délinquants Kincora (rebaptisé Kinkaid dans le roman).