Dans bien longtemps tu m'as aimé

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Date de parution 24 août 2022 | Archivage 29 mars 2023
ELIDIA | Editions du Rocher

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Résumé

Mardi 22 février 1944 : trois gestapistes font irruption au deuxième étage du 19, rue Mazarine, où le poète et résistant français Robert Desnos vit avec sa compagne, Youki. Arrêté, Desnos est interrogé rue des Saussaies, enfermé à Fresnes puis transféré au camp de Compiègne. Avant de prendre le chemin de l’Allemagne nazie, déporté de camp en camp. Ce calvaire, le narrateur du livre entreprend d’en faire le récit, entrecoupé de flashbacks évoquant les différentes périodes de la vie du poète, la turbulente troupe des surréalistes, ses amours, le réseau Agir... Parce que c’est autour de la figure de Desnos que s’est nouée une histoire d’amour, aussi passionnée que brève, entre lui et une inconnue rencontrée dans une librairie. Parce que c’est sur la tombe de Desnos que cette femme, étrangement fuyante, lui a annoncé leur rupture. Parce que, prisonnier de ses souvenirs, il ressent comme une brûlure la nécessité d’écrire le « tombeau » du poète, qui sera aussi celui de son amour perdu.

Mardi 22 février 1944 : trois gestapistes font irruption au deuxième étage du 19, rue Mazarine, où le poète et résistant français Robert Desnos vit avec sa compagne, Youki. Arrêté, Desnos est...


Note de l'éditeur

L’histoire d’un amour naissant dont Robert Desnos est la figure tutélaire.

L’histoire d’un amour naissant dont Robert Desnos est la figure tutélaire.


Actions promotionnelles

- Un très bel hommage au poète, et une déclaration d’amour à la poésie.

- Deux histoires qui se mêlent habilement, et se répondent sans cesse : comme Youki et Robert Desnos, le couple part à Belle-Île sur leurs traces, mais comme Desnos épris de l’insaisissable Yvonne Georges, le narrateur connaît le désarroi amoureux. Sans oublier le rôle que la poésie joue dans le roman, les "amoureux contemporains" s’en nourrissent, tandis qu’en parallèle, en des circonstances plus tragiques, elle est un refuge dans l’enfer concentrationnaire.

- Très bel accueil pour son premier roman paru en 2019, "Noone", et sélectionné dans de nombreux prix : prix du Festival 1er roman de Chambéry, prix 1er roman Régine Deforges à Limoges, prix Gens de mer (Étonnants Voyageurs), prix Livre & Mer Henri-Queffélec, prix de l’Académie de marine 2021.


- Un très bel hommage au poète, et une déclaration d’amour à la poésie.

- Deux histoires qui se mêlent habilement, et se répondent sans cesse : comme Youki et Robert Desnos, le couple part à...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782268106663
PRIX 18,50 € (EUR)
PAGES 224

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Chroniques partagées sur la page du titre

L’histoire commence au cimetière du Montparnasse, où un jeune couple d’amoureux déambule entre les tombes à la recherche de celle de Robert Desnos. Leur rencontre s’est faite autour d’un livre de l’auteur « Corps et Biens » que le jeune homme a offert à la jeune femme alors que celle-ci hésitait à le choisir. Il va lui transmettre sa fascination pour le poète et leur histoire se construire autour de son œuvre.
Yann Verdo va nous raconter en parallèle l’histoire de Robert Desnos, son ascension au sein du mouvement surréaliste, les querelles entre les membres du mouvement, les dissidences, son amour à sens unique pour Yvonne, puis sa rencontre avec Youki, qui quitte le pieintre pour lui, son arrestation par la Gestapo, son internement au camp de Compiègne, la déportation, Auschwitz, Terezin…
L’alternance des deux histoires d’amour, qui se répondent tant elles se ressemblent : en désespoir de cause Robert Desnos choisit Youki, mais ne cessera jamais d’aimer Yvonne, l’une étant le pâle reflet de l’autre, comme deux versions de la même femme. Le jeune homme sera quitté par sa compagne, manu militari ou presque, sans véritable raison ; la rupture se fait sur la tombe du poète, qui est la véritable trame de leur amour, ce qui permet à l’auteur de nous citer des poèmes superbes.
J’ai aimé me promener sur les traces de ce couple, autant que dans la vie de Robert Desnos, bien sûr leur histoire est un reflet et un hommage au poète, ce qui la rend moins passionnante, mais il ne pouvait en être autrement, tant les pages consacrées à l’arrestation, les tortures, la déportation du poète sont émouvantes et forcent l’admiration devant le courage dont il fait preuve.
J’ai beaucoup aimé le procédé de narration : Yann Verdo entrecoupe les récits sur la période qui aboutit à Terezin, de flash-backs sur l’évolution de son passé : amour, surréalisme, poésie… Ce qui permet de respirer entre deux scènes tragiques. Comment ne pas penser par exemple à Primo Levi ?
Parmi les scènes qui m’ont beaucoup touchée : lorsque Robert arrive enfin après une longue marche de plus de cent kilomètres à pied où ses amis l’ont porté sinon il serait mort, Alena la jeune infirmière qui connait son œuvre et parle avec lui de son poème « Dans bien longtemps » qui a inspiré le titre à Yann Verdo. Son empathie profonde permet à Robert Desnos de s’accrocher encore un peu mais il a cessé d’y croire, surtout depuis qu’il a perdu le roman qu’il a composé lors de sa déportation, prenant des notes sur des petits bouts de papier, piqués çà et là et qu’on lui a dérobé …
C’est grâce à Alena et à son collègue que le poète sera incinéré seul ce qui permettra de rapatrier, plus tard, ses cendres…
Je connaissais mal l’œuvre de Robert Desnos, je l’avoue, comme les Surréalistes en général, car je préfère les Romantiques, mais tous les poèmes cités par l’auteure de ce livre m’ont plu et depuis que je l’ai refermé, je rattrape le temps perdu…
Le style, la construction du livre et l’écriture de Yann Verdo m’ont beaucoup plu et donc donné envie de lire son autre roman « Noone », par contre j’avais noté son essai « Le violon d’Einstein » mais le temps passe…
Vous l’aurez compris, ce livre est un coup de cœur…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Elidia qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#Dansbienlongtempstumasaimé #NetGalleyFrance !

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Le titre de ce roman est un vers du grand poète Robert Desnos , il lui est cité par une infirmière alors qu’il va décéder 1 mois après sa libération en Tchécoslovaquie,usé par 16 mois de déportation à Birkenau. Né en 1901, il a accompagné les « surréalistes », Breton, Aragon.. .
Le roman écrit par Y.Verdo est composé de deux « chants »qui se répondent, et pour chacun une grande histoire d’amour déçue.
Desnos est amoureux fou d’Yvonne George, une artiste de cabaret qui préfère les femmes.Plus tard il aimera Youki, ex de Fujita entre autres. Le narrateur ,lui, rencontre son amoureuse dans une librairie, « ils ont vécu un amour de papier, celui qui s’enflamme vite et s’éteint tout autant ».Il a duré 8 mois. Pour essayer de se défaire de cette passion, le narrateur revient avec tendresse sur la vie et les grands malheurs de cet auteur mort à l’âge de 45 ans, qui n’a cessé d’écrire des poèmes dans les pires moments de sa vie. Un bien beau roman documenté sur la vie intellectuelle bouillonnante de ces années là, et de l’éclairage donné à l’oeuvre de R. Desnos.
Merci aux # Edts du Rocher pour cette proposition de lecture.

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Deux histoires d’amour déçu se côtoient et se répondent dans ce roman. Celle du narrateur commence avec un livre de Robert Desnos et prend son envol au cimetière du Montparnasse devant la tombe de cet homme qui le fascine.

En parallèle à son histoire d’amour il raconte la vie de Desnos depuis le jour de son arrestation par la Gestapo jusqu’à son décès après sa libération du camp de Birkenau.

L’écriture de Yann Verdo est tout à adaptée aux choix de structure du roman. Il glisse aisément de l’histoire de Desnos à celle de son personnage, sans forfanterie.

Sa façon de parler de Desnos et d’expliquer son cheminement dans la vie et le Surréalisme m’a donné très envie de redécouvrir l’homme et le poète qu’il fut ! J’ai trouvé que c’était une façon très digne de parler des horreurs vécues mais aussi très subtile de rentrer dans son intimité.

Cette délicatesse va me pousser à lire les autres romans de l’auteur car loin de l’approche académique que nous avons eu de Desnos, il le rend très accessible et très humain.

#Dansbienlongtempstumasaimé #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022

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Ce livre est un hommage poignant au poète et résistant Robert Desnos déporté et mort juste après la libération des camps à la fin de la seconde guerre mondiale.

Il entremêle une histoire d'amour entre le narrateur et une femme rencontrée en librairie qui se noue autour de Desnos et le récit de la vie et de la déportation de Desnos mort du typhus le 8 juin 1945, un mois après la fin de la guerre.

C'est un roman sur la puissance des mots et de l'amour, qui ont aidé Robert Desnos à résister, et à conserver son humanité dans les camps de l'horreur. En effet, tous les jours, lorsqu'il le pouvait, le poète écrivait un roman dans sa tête pendant ses heures de travail forcé, et lorsqu'il arrivait à récupérer des bouts de papier, couchait ses idées sur le papier. C'est cette œuvre ainsi que son amour pour Youki qui l'ont aidé à survivre.

Il s'agit d'une déclaration d'amour au poète et à la poésie au sens large (qui rend une histoire d'amour plus belle et dans des circonstances moins heureuses, permet aux hommes de résister intérieurement, de conserver leur humanité dans des épreuves telles que les camps). Desnos a continué à écrire jusque dans les camps en écrivant sur des bouts de papier d'emballage de chocolat.

Le roman mêle de façon surprenante poésie et horreur de la guerre et c'est une réussite. Après avoir terminé ce roman, je n'ai qu'une seule envie, aller découvrir l'œuvre des surréalistes et plus particulièrement celle de Desnos.

Je remercie Netgalley et les éditions du rocher pour la lecture de ce roman avant sa publication.

#Dansbienlongtempstumasaimé #netgalleyfrance #yannverdo #éditionsdurocher

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Dans bien longtemps tu m'as aimé : « Je sais que ça n'est pas comme ça qu'il faut dire. » dit au poète dans son français hésitant, Alina, infirmière tchèque, celle qui lui a redonné sa qualité d'homme :
« Pour la première fois en seize mois il a cessé d'être un porteur de matricule, un animal numéroté pour l'abattoir ; pour la première fois en seize mois on lui a rendu son nom, sa dignité, son identité, celle d'un poète français, le poète français Robert Desnos. »
« Mais c'est bien comme ça que je l'ai écrit » répond Robert Desnos. Et comme le chante un autre poète, « le poète a toujours raison (et la femme est l'avenir de l'homme…) »

Cette phrase qui sert de titre au roman est extraite d'un poème de Robert Desnos et c'est sa vie et sa mort que nous raconte ce livre. L'auteur y mêle trois temporalités différentes.
La sienne où il vit un amour à l'issue hélas malheureuse, marqué par de nombreux clins d'oeil à Robert Desnos et son univers. Il parcourra les lieux chers au poète avec cette femme rencontrée dans une librairie alors qu'elle venait de prendre et de reposer le livre « Cops et biens » de Desnos, ce livre avec lequel l'auteur a découvert le poésie et Desnos en particulier.
Une plus strictement biographique où il retrace la vie de Desnos et enfin celle qui débute le 22 février 1944, jour de l'arrestation du poète par la Gestapo et s'achèvera à Terezin où le poète après avoir survécu à son passage dans trois camps différents, et à la marche de la mort succombera au Typhus.
Ces trois temporalités s'entrelacent adroitement, donnant plus de chaleur, d'incarnation à ce qui n'aurait pu être qu'une biographie.

Je ne suis pas familière de ce genre littéraire qu'est la biographie et c'est très clairement ce que j'ai le moins aimé dans le livre, cette partie plus riche de faits que d'émotions. Mais au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture, ce qui prend le plus d'importance, ce qui m'a le plus touchée, c'est ce récit des derniers mois du poète, sa volonté de résister, de ne pas abandonner. Il veut revoir la femme qu'il aime, et ce qui va lui permettre de tenir c'est son art.
Balayeur ne sera pas son travail, même s'il n'est que cela aux yeux des gardiens. Écrire dans sa tête d'abord, puis sur le moindre bout de papier qu'il pourra trouver, voilà le vrai travail, voilà comment il a fait sienne cette infâme devise à l'entrée du camp : « Arbeit macht frei ».

Ce livre porté par une écriture qui n'est jamais aussi belle que quand elle exprime l'émotion est un formidable hommage à Robert Desnos, au poète et à l'homme. C'est aussi un hommage vibrant à la poésie, aux pouvoirs des mots. Un hommage tout aussi vibrant à l'amour, l'amour vécu durant quelques mois par le narrateur, les amours parfois non réciproques vécues par Desnos dans son parcours d'homme de lettres, et enfin son dernier amour, Youki. Cet amour qui va le porter tout au long de ces longs mois de souffrance, qui va lui permettre de trouver des ressources insoupçonnées, parce qu'il lui a dit qu'il reviendrait et qu'il ne peut lui mentir.
Mais amour et poésie ne se rejoignent-ils pas ? Quel art mieux que la poésie a-t-il pu nous parler d'amour, quel amoureux n'est-il pas aussi poète ?

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Un très beau titre pour ce texte qui mêle une histoire d'amour de nos jours et la biographie du poète Robert Desnos.
Ce vers est tiré du recueil "corps et biens, que le poète avait dédié à Yvonne Georges, son impossible premier amour.
L'histoire commence et s'achève au cimetière du Montparnasse, sur une tombe. Celle du poète et résistant Robert Desnos, arrêté par la Gestapo un matin de Mardi gras. Interrogé rue des Saussaies (écho à une précédente lecture "jouer; trahir, rêver de Frédéric Massot) puis déporté.
Une histoire d'amour à notre époque avec la lecture des oeuvres et la narration de la vie de Robert Desnos : les lieux de Paris, les poèmes échangés, des vacances à Cancale en Bretagne (Desnos avait pris le pseudo de Cancale en 1944 pour publier des textes contre le régime de Vichy).
L'auteur va nous parler de la vie de Desnos, du groupe des surréalistes (nous croisons Crevel, André Breton, Eluard, Max Ernst, Tristan Tzara, nous assistons à leurs séances de spiritisme en 1922-1923).
La vie de Desnos, ses rapports avec le groupe des surréalistes, son amour impossible avec Yvonne Georges, "étoile du music hall qui scintille dans le ciel du Paris des Années Folles", les nuits parisiennes ("le bal négre, club de jazz et point de ralliement de tout ce que l'époque compte de génial et déjanté, est à deux pas : Joséphine Baker y croise Fitzgerald qui y croise Foujita qui y croise van Dongen qui y croise Man Ray et Kiki de Montparnasse qui s'y attable avec Desnos."p82), la publication de son premier roman "la liberté de l'amour" où il raconte Rrose Salavy, sa veille amie imaginaire, l'image de l'étoile de mer, qu'il décrit dans un poème et qui a inspiré un film à Man Ray.
Puis sa rupture avec le groupe surréaliste en 1930, avec Breton et Aragon, puis il intègre le groupe de Rivière et de Georges Bataille.
Puis la grande rencontre avec Youki, compagne du peinte Foujita, la sirène "sinamour", la sirène tout amour.
Youki qui va tout tenter pour que Desnos rentre des camps mais il mourra malheureusement du typhus le 8 juin 1945, un mois après la fin de la guerre.
J'ai beaucoup aimé ce texte qui m'a fait découvrir la vie et les oeuvres de Robert Desnos.
Je ne suis pas une lectrice de poésie et connaissait quasiment rien sur cet auteur. j'ai beaucoup aimé la description des années 30 à Paris, les amours de cet homme et sa fin tragique.
L'histoire d'amour contemporaine est très romantique et qui n'aimerait pas se faire offrir un livre de poèmes à la sortie d'une librairie (!!).
Je vais maintenant lire les textes de Desnos et continuer ma découverte de cette vie parisienne des années 30, si foisonnante en matière d'écrits, de peintures, de fêtes.
#Dansbienlongtempstumasaimé #NetGalleyFrance

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C'est le roman d'une histoire d'amour qui commence et s'achève devant la tombe de Robert Desnos au cimetière du Montparnasse. C'est le roman de l'amour immense de ce même poète pour deux femmes, qui chacune à leur tour lui ont inspiré son oeuvre. C'est le roman de l'amour des mots qui lui ont permis de conserver une part d'humanité dans l'enfer des camps où il survivra pendant 16 mois avant de succomber au typhus au camp de Terezin un mois après la fin de la guerre.
De Robert Desnos je savais peu de choses, sinon quelques vers conservés par ma mémoire de mes années de lycée et la mention qu'il faisait partie des surréalistes. En lisant ce livre j'ai fait connaissance avec un homme étonnant qui a côtoyé tous les artistes de l'entre-deux guerres, considéré comme le "prophète du surréalisme" par André Breton lui-même, j'ai découvert qu'il avait été un grand amoureux et un résistant courageux et j'ai été bouleversée par sa fin tragique. Par ce roman Yann Verdo rend un hommage magnifique à cet homme libre, cet esprit éclairé qui jusqu'au bout a gardé sa liberté, s'évadant par l'écriture et par la poésie et qui s'est nourri dans les épreuves les plus dures de l'amour infini de sa femme et de la fraternité avec ses codétenus. Cette biographie est très documentée, mais je l'ai trouvée d'une beauté épurée, toute en délicatesse, notamment dans les pages traitant des camps, poignantes et pourtant pudiques.
Je suis cependant plus réservée sur les pages portant sur l'histoire d'amour malheureuse de l'auteur. Même si elles sont belles j'ai eu du mal à faire le parallèle avec le restant du livre, à trouver en quoi elles se répondent. Au fil des chapitres, cette histoire peu à peu s'efface, laisse plus de place au poète, comme un exutoire à son chagrin d'amour, l'écriture et la poésie comme moyens de survie.
J'entendais récemment l'auteur dans une interview dire qu'il espérait par ce texte donner envie de relire Desnos. Pari réussi, et même brillamment

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“Dans bien longtemps tu m'as aimé”. C'est sur ce vers de Robert Desnos, extrait du recueil “Corps et biens” dédié à Yvonne George, son impossible amour, que s'ouvre le roman de Yann Verdo. Dès les premières pages, le narrateur nous confie la fin de son histoire d'amour, prononcée dans le cimetière de Montparnasse, sur la tombe même du poète tant admiré. Une fin imprévisible, brutale, d'autant plus qu'elle survient après des mois d'une passion absolue et d'une complicité évidente. Un amour né d'une rencontre fortuite dans une librairie et placé sous le signe de l'Art et de la poésie. Face à l'incompréhension et à la douleur du deuil imposé de cette relation, le narrateur, fervent admirateur de Robert Desnos, dresse le portrait de cet artiste aux multiples facettes, tout en faisant le lien avec sa propre histoire, manière, peut-être, de trouver une conclusion à celle-ci.

L'histoire d'amour du narrateur, placée sous l'égide de Robert Desnos, est racontée en filigrane dans le récit et sert surtout de prétexte à nous offrir une superbe biographie romancée du célèbre poète résistant. Grâce à Yann Verdo, j'ai appris énormément de choses sur la vie incroyable de cet homme dont j'ignorais absolument tout, si ce n'est qu'il était l'auteur de “Corps et biens”. J'ai découvert l'histoire de cet enfant terrible du début du XXème siècle, frondeur insolent, résistant de la première heure, épris de liberté et qui avait trouvé dans les mots, le moyen de la conserver et ce, malgré la déportation et les rangées de barbelés infranchissables…

Portrait d'un homme gouverné par l'espoir et la ténacité, qui a côtoyé les plus grands noms du monde des Arts dans les années 1920-1930. Surréaliste reconnu et admiré, doué pour le spiritisme et capable d'entrer en transe et de délivrer des prédictions, fervent admirateur de Nerval et de Hugo, ami de Breton et d'Aragon avant leur terrible brouille, compagnon de soirée de Kiki de Montparnasse, de Man Ray, de Foujita, de Morand et j'en passe, Desnos était devenu un homme du monde et évoluait dans un décor propice à l'inspiration et à la création. Les seules chaînes qu'il accepta furent celles de l'amour, placé au coeur de sa poésie. Qu'importe qu'il ne fût pas réciproque, au contraire même! Car si la muse inspire, le chagrin, quant à lui, se prête au lyrisme et le sublime.

S'il dresse le portrait d'un artiste passionné, Yann Verdo n'oublie pas que l'homme fût aussi un grand résistant aux heures les plus sombres de l'Occupation. Déporté à Compiègne, puis à Auschwitz et à Terezin, Robert Desnos succombera au typhus après avoir été largement affaibli par une marche forcée de trois semaines. J'ai beau avoir lu et relu des textes sur la Shoah et sur les camps de la mort, ces passages, pourtant nécessaires, sont toujours aussi éprouvants et bouleversants à lire… Mais, là où Yann Verdo excelle et diffère d'autres témoignages, c'est à dépeindre les conditions d'internement de Desnos, sa volonté implacable de conserver son identité, de ne pas se réduire à un numéro et surtout, surtout, de continuer à créer en dépit du manque de papier et de fournitures, en dépit des privations et des brimades: l'art et la poésie comme actes de résistance et comme signes de liberté, malgré l'enfermement. Il initie ainsi, au sein de la tragédie, des moments lumineux et incroyablement forts.

“Dans bien longtemps tu m'as aimé” est un roman magnifique et terriblement émouvant, qui déborde d'énergie et de passion et nous entraîne avec lui dans les affres de l'Histoire. J'ai été séduite par la plume de Yann Verdo ainsi que par sa construction narrative vive et bien rythmée qui alterne entre les époques sans jamais nous perdre. J'ai aimé côtoyer les grands noms du XXème siècle et découvrir les enjeux et les rivalités de l'époque. J'ai été séduite par la manière d'aimer de Robert Desnos et par la façon dont ça a influencé son oeuvre. J'ai été bouleversée par son courage et sa capacité à espérer, toujours, porté par l'amour. J'ai adoré ce que j'ai lu du poète, son lyrisme, son humour, sa prescience. Ce fût, pour moi, une lecture édifiante et j'ai envie à présent de me plonger dans l'oeuvre de Desnos afin d'approfondir tout ça!

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