Hamnet

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Date de parution 1 avr. 2021 | Archivage 12 mai 2021

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Résumé

Women’s prize for fiction 2020


Un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents n’est à la maison…

Agnes, leur mère, n’est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir.

Porté par une écriture d’une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O’Farrell est la bouleversante histoire d’un frère et d’une sœur unis par un lien indéfectible, celle d’un couple atypique marqué par un deuil impossible. C’est aussi l’histoire d’une maladie « pestilentielle » qui se diffuse sur tout le continent. Mais c’est avant tout une magnifique histoire d’amour et le tendre portrait d’un petit garçon oublié par l’Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.


Née en 1972 en Irlande du Nord, Maggie O’Farrell a grandi au pays de Galles et en Écosse. À la suite du succès de son premier roman, Quand tu es parti (2000, rééd. 2017), elle a abandonné sa carrière de journaliste littéraire pour se consacrer à l’écriture. Après La Maîtresse de mon amant (2003 ; 10/18, 2005), La Distance entre nous (2005 ; 10/18, 2008), L’Étrange Disparition d’Esme Lennox (2008 ; 10/18, 2009), Cette main qui a pris la mienne (2011 ; 10/18, 2013), lauréat du prestigieux Costa Book Award 2010, En cas de forte chaleur (2014 ; 10/18, 2015), Assez de bleu dans le ciel (2017 ; 10/18, 2018) et I am, I am, I am (2019; 10/18, 2020), Belfond publie son huitième livre.


« Maggie O’Farrell décrit ces tourments avec une telle puissance que l’histoire d’Hamnet résonnera dans le cœur de tout un chacun. » THE GUARDIAN

« Magnifiquement écrit et profondément émouvant. » BBC

Women’s prize for fiction 2020


Un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782714494085
PRIX 22,50 € (EUR)

Disponible sur NetGalley

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Chroniques partagées sur la page du titre

Maggie O'Farrell écrit un roman emprunt de poésie et de délicatesse avec "Hamnet". Elle construit une histoire fascinante, une mosaïque de petites joies et de grands malheurs, assemblant par touches lumineuses les instants de toute une vie pour former l'image d'une famille extraordinaire. Parce que le père est l'un des plus grands dramaturges anglais de tous les temps. Parce que la mère Agnès est un personnage féminin fort, indépendant et entouré de mystère.
C'est une histoire d'amour d'abord, celle qui unit la jeune Agnès, farouche et libre et le précepteur de latin des jeunes frères d'Agnès. Si la jeune femme sait lire dans le corps des autres les émotions qui les traversent, les douleurs et les plaisirs qui les animent, elle sait aussi soulager les souffrances et les maux par sa connaissance approfondie de la nature et de ses trésors. Elle lit dans le cœur de l'homme aimé qu'il est destiné à accomplir de grandes choses. De leurs amours naissent trois enfants, dont les jumeaux Judith et Hamnet. Le père lui est tourné vers le monde et sa plume le conduit à représenter sur les planches sa vision du monde. Ainsi va la vie de cette famille, d'un côté le père toujours absent, dont les visites se muent en apparitions fugitives et de l'autre la mère, qui partage son temps entre les soins promulgués aux malade et l'éducation de ses enfants.
Jusqu'à ce que tout bascule, quand la « pestilence » entre dans les murs de la maison de Statford upon Avon et que le vide et le silence s'abattent sur la famille endeuillée. L'écrivaine irlandaise décrit avec une émotion intense et toute en retenue le manque de l'être aimé, l'impossibilité de dire, de vivre, de faire le deuil d'un enfant. Chaque membre de la famille vit cette tragédie à sa manière. Celle du père est transcendée par les mots, par la magie du théâtre. De la mort, pour les morts naîtra « Hamlet ».
Maggie O'Farrell s'est librement inspiré de l'histoire du petit Hamnet et de sa famille présente dans les registres de Stratford pour conter la genèse de la pièce de Shakespeare, s'appuyant sur la coïncidence des prénoms Hamnet/Hamlet. Ce texte est habité par la force créatrice de l'autrice, la figure puissante du dramaturge anglais, et surtout par la magie incandescente de l'inoubliable Agnès. Sublime !

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Dans un premier temps j'ai été légèrement perturbée par le style d'écriture, puisque le récit est très descriptif, au travers de phrases assez longues et riches que j'ai dû lire et relire à plusieurs reprises.
Mais une fois habituée à la plume, je me suis retrouvée immergée dans cette Angleterre, quelques années en arrière ,à l'époque de William Shakespeare. Cette fiction nous relate en alternance les jours heureux de la naissance d'un couple et le malheur qui va s'abattre quelques années plus tard sur leur famille, à savoir la maladie et le deuil d'un enfant qui inspirera à son père une pièce de théâtre. Une histoire vibrante, magnifique et pleine d'émotions.
Merci @netgalley
Et @editionsbelfond pour la découverte de ce roman !

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Ce roman est bouleversant. Ce petit garçon, Hamnet est tellement touchant, l'autrice nous le décrit avec beaucoup d'émotions. Et que dire de sa mère, j'ai aimé son histoire, sa force et sa détermination.

Quant au père d'Hamnet qui n'est autre que William Shakespeare, même s'il m'est apparu sympathique dans un premier temps, m'a profondément exaspéré au fil des pages, puis peu à peu en fin de récit, à travers le regard d'Agnès, sa femme, on perçoit ce qu'était la vie de Shakespeare à Londres à la suite du décès de son fils.

C'est un récit dense avec une alternance passé/présent qui nous apprend tout du couple. L'autrice a un talent de conteuse indéniable. Et que d'émotions ! J'ai été touchée du début à la fin. La façon qu'a Maggie O'Farrell de nous relater la mort est incroyable. Je n'ai pas seulement assisté à la douleur d'une mère, je l'ai vécu avec elle, ressentie, j'ai pris chaque mot de plein fouet comme une claque.

Très bonne lecture, souvent difficile, terriblement émouvante, mais qui n'en reste pas moins magnifique.
Un roman qui m'a donné envie de lire Hamlet, puisque Shakespeare s'est inspiré de son fils pour l'écrire.

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Le 11 août 1596, Hamnet, onze ans, emporté par la “pestilence”, est enterré au cimetière de Stratford-upon-Avon. Il laisse sur Terre, inconsolables, sa sœur jumelle Judith, sa soeur aînée Susanna, sa mère Agnes et son père, qui n’est jamais nommé mais dont on sait qu’il n’est autre que William Shakespeare.
Depuis 14 ans, Agnes et son mari forment un couple improbable. Lui, instruit, rêveur, fils d’un gantier aisé et violent, ne sachant que faire de sa vie, est tombé fou amoureux, à 18 ans, d’Agnes, fille de la campagne, illettrée mais savante des choses de la Nature et de l’âme humaine, un peu guérisseuse, un peu voyante, avec ce que cela comporte de don et de malédiction.
Le roman alterne les chapitres consacrés au drame de la mort d’Hamnet et de son enterrement, et ceux des jours heureux, relatant la rencontre d’Agnes et William, la naissance de leur amour, leur vie commune, plus tard mise à l’épreuve lorsque le futur Barde immortel s’installe à Londres pour bâtir sa carrière. La seconde partie, plus linéaire, décrit la vie ou la survie des personnages après ce deuil innommable, et leur résilience en dépit de tout.
L’auteure le précise, ce roman est une fiction, extrapolée à partir des bribes d’informations glanées dans les registres paroissiaux ou les rares documents officiels de l’époque. Une histoire fictive, donc, mais totalement crédible. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce texte n’est pas une biographie romancée de la vie de Shakespeare, ou alors en contrepoint. Le personnage principal n’est pas Hamnet non plus, c’est Agnes, instinctive, lumineuse, libre, entière, amoureuse, mère-louve jusqu’au bout des griffes, qui tuerait la Mort pour ne pas qu’elle emporte ses enfants. Le portrait sublime d’une femme, mais aussi des autres femmes qui occupent les devants de la scène de ce roman : mère, fille, sœur, grand-mère,…
Avec “Hamnet”, je découvre la plume de Maggie O’Farrell, et je l’ai trouvée d’une beauté à couper le souffle. Elle a un don pour nous immerger dans le quotidien de l’époque, avec force détails et descriptions mais sans être didactique ou rébarbative, juste captivante. Elle décrit les sentiments de chacun avec une justesse et une finesse impressionnantes, et surtout, elle distille au fil des pages une émotion, des émotions, c’est poignant, bouleversant à vous mettre les larmes au bord des yeux.
Une magnifique découverte, un de ces rares romans dont on voudrait qu’il continue même après la dernière ligne. Souvenez-vous de Hamnet.

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Maggie O'Farrell revient avec un roman très beau. Hamnet est le prénom de l'un des trois enfants de William Shakespeare. Dans le roman le nom du celebrissime auteur n'est jamais cité, car ce n'est pas lui le héros de cette histoire. La romancière le nomme tour à tour le précepteur de latin, le père, l'epoux. Ceux qui font son histoire ce sont son épouse Agnès, et ses trois enfants Susannah, Hamnet et Judith.
Dans la campagne anglaise de la fin du 16e siècle, Agnès est en communion avec la nature, il n'en faut pas plus pour la marginaliser aux yeux des villageois. Elle qui dresse des rapaces et connaît les secrets des plantes. Il y a aussi un brin d'extra-lucidité chez elle. N'a-t-elle pas vu immédiatement le destin exceptionnel de son futur epoux ? Lorsqu'elle voit deux individus à son chevet de mourante elle sait qu'elle aura deux enfants, alors qu'elle n'est pas sa surprise lorsqu'après Susannah ce sont des jumeaux qui arrivent ?

Il y a dans Hamnet des passages d'une grande force, notamment tout ce qui concerne le fabuleux portrait de femme puissante qu'est Agnès. Le chapitre qui décrit entièrement le voyage d'une puce qui traverse les océans sur des navires afin de terminer sa route à Stratford-upon-Avon est parfaitement maîtrisé et passionnant. Que dire aussi de la scène de sacrifice d'Hamnet qui décide de tromper la mort ? C'est d'une beauté incroyable. La mère qui ne parvient plus à dissocier les deux enfants. Le destin qui finit par frapper tel qu'il l'avait annoncé.

Je ne sais pas si la romancière a raison de rattacher si simplement la perte de cet enfant à la célèbre pièce Hamlet. Il semble que Hamlet et Hamnet soient le même nom. La pièce qui évoque un personnage hanté par un fantôme pourrait être une évocation du souvenir que le dramaturge a gardé de la perte tragique de son garçon. En tout cas c'est la force qu'elle donne à cette histoire, une tragédie dont l'issue est irrévocable malgré les tentatives d'Agnès de déjouer le destin.

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Comment auraient-elles pu savoir qu'Hamnet était la pierre angulaire ? Que sans lui , tout se fragmenterait , se briserait comme une tasse tombée par terre ? "

De William Shakespeare il ne sera jamais nommément question. Il n'est d'abord envisagé ici que comme le fils du gantier , un fils "sur lequel personne n'aurait parié, qui depuis toujours était passé pour un bon à rien", celui qui, contre l'avis de tous a épousé une campagnarde, un peu sauvage et férue d'herbes, Agnes, à qui il a donné trois enfants. Une femme qui, voyant que son mari ne pouvait s’épanouir dans l'ombre d'un père  trop violent, l'a mené sans qu'il s'en rende compte à sa vocation : les mots, le théâtre, Londres. et tant pis si cela l'éloignait du reste de sa famille.
Maggie O'Farrell s'empare donc ici de la biographie de l'auteur d’Hamlet par le biais de sa famille et du drame qui, on le sait d'emblée , va frapper son fils, Hamnet, deux orthographes pour le même prénom. Pourtant l'autrice maintient une tension extrême et l'émotion est à son comble quand le petit garçon meurt . A son habitude Maggie O'Farrell dépeint avec sensualité et empathie des destins de ses personnages, car il est bien question de destin ici et la tragédie ne pourra être évitée .Alors que j'ai beaucoup de mal avec les romans historiques, j'ai été emportée par le récit et par les émotions souvent puissantes qu'il génère chez le lecteur.





Fayard 2021, traduit par Sarah TARDY

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Hamnet ou un petit-garçon bientôt jeune homme si la vie le permet, courant d’une pièce à l’autre, cherchant sa mère Agnes, sa sœur Suzanna, sa grand-mère Mary pour les amener auprès de Judith, sa jumelle souffrante, mourante. Le père est au loin, à Londres, dans sa mansarde, les doigts maculés d’encre et l’esprit habité par les fantômes de ses pièces, par les lutins et les Leprechauns qui hantent les bois, les reines et les rois qui naissent de ses songes. William Shakespeare ne sera jamais nommé. Silhouette rassurante mais lointaine, floue, distante, son ombre se détache sur les murs baignés par la lumière chaude du feu qui crépite, sur les pans du baldaquin, sur le sol de la clairière, sur la terre du jardin médicinal de sa femme. Maggie O’Farrell en fait le héros en esprit, en présence reculée, cœur discret de ce livre qui disparaît, se cache dans ses pages, dans les coulisses de son théâtre en construction puis bientôt sur les planches – mais les protagonistes sont tout autre. Agnes, fée des bois, fauconnière, fermière habitée par un souffle de liberté, par l’âme de la forêt qui teinte ses yeux de vert, est celle qui règne sur Hamnet, mère, fille, épouse délaissée, flânant sur les chemins, encore insouciante.
Deux époques s’alternent : celle de la rencontre, du charme qui opère, du coup au cœur qui mène au mariage et à la deuxième temporalité, celle de la mort qui rôde, de l’absence et du chagrin. Finalement, la première converge vers la seconde jusqu’à l’embrasser. 1596 devient l’année à marquer d’une pierre blanche, celle du deuil puis de la renaissance. Les pensées et les rêveries d’Agnes et de Suzanna, d’Hamnet et de Judith forment un chœur mélodieux, plein d’échos et de résonances, la traductrice, Sarah Tardy, recréant minutieusement un chant, un monde de rimes et de sons reflétés à l’infini. Puis, pour rythmer ces lignes presque vers, apparaît le profil de Shakespeare, en ombre chinoise sur les rideaux de son théâtre, la scène ayant une fois encore sa place, certes discrète, dans un livre britannique.
En puisant ses mots au plus profond des bois, en tissant feuilles, fleurs, herbes et branches d’autrefois, Maggie O’Farrell signe un livre d’une grande justesse, vibrant de douleur et d’amour, rendu vivant par la nature qui le parcourt, plumes d’oiseau et camomille, rayons de miel et de soleil, abeilles virevoltant, lavande et cannelle.
Pour Hamnet, l’auteure a remporté le Women’s Prize for Fiction en 2020, comme Kamilia Shamzie avant elle pour Embrasements.

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Maggie O’Farrell fait partie de mes autrices contemporaines préférées, j’apprécie la sensibilité et la justesse avec laquelle le traite de thèmes comme la maternité et l’émancipation féminine.
Dans son nouveau roman, elle s’intéresse à la vie familiale de William Shakespeare. De ce monument de la littérature anglaise on sait très peu choses, certains doutent même qu’un bourgeois de province puisse être l’auteur d’œuvres aussi poétiques et exotiques.
Maggie O’Farrell nous dresse une description très sensorielle de Stratford-upon-Avon dès la scène d’ouverture très cinématographique. Le personnage principal de ce roman est Anne Hathaway (ou plutôt Agnès comme dans le testament de son père), l'épouse de William Shakespeare. L’autrice en fait une femme marginale, mystérieuse et proche de la nature qui utilise sa connaissance des plantes pour fabriquer des remèdes. Maggie O’Farrell traite a nouveau du thème de la maternité quasi-animale et développe également les thèmes de la gémellité, de la maladie et du deuil. Elle dresse un lien très fort entre la pièce Hamlet et la vie de Shakespeare que personne n'avait (à ma connaissance souligné jusque là). L’écriture est poétique et le roman se lit lentement pour en apprécier le mystère et la mélancolie.

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Le livre "coup de cœur absolu"
Quand notre autrice chouchou, l'Irlandaise Maggie O'Farrell, revient en librairie, on frétille. Et on a adoré son dernier-né, auréolé de nombreux prix littéraires. On voyage dans l'histoire, en 1596, dans un univers rude mais aussi empli d'amour et de fantastique. Agnes est guérisseuse aux étranges pouvoirs et mariée à un prof de latin. Elle a 3 enfants, dont les jumeaux Judith et Hamnet. Lorsque Hamnet meurt de "pestilence", son papa prend la plume pour écrire une pièce. Hamnet, ce n'est pas une faute de frappe: ce nom est également utilisé pour… "Hamlet"!

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Dans ce roman aux accents biographiques, Maggie O’Farrell choisit de combler, comme elle les imagine, les blancs de l’histoire de William Shakespeare, celui qui ne sera jamais nommé, celui qui sera pourtant au centre du récit, bien qu’à majorité absent – c’est le point de vue de sa famille, restée à Stratford-upon-Avon, que nous découvrons surtout, pendant que le poète et dramaturge passe la majeure partie de son temps à Londres -, celui qui choisira de faire d’un drame familial l’une de ses plus célèbres tragédies.

Pour raconter cette histoire, Maggie O’Farrell commence par le commencement, c’est-à-dire par la rencontre, en 1582, entre William, alors précepteur de dix-huit ans de la famille Hathaway, dans le but d’éponger certaines dettes de son père, et Agnes, une des filles Hathaway, de six ans son aînée. Cette rencontre donnera lieu à une grossesse hors mariage, et, en toute logique, à un mariage conclu rapidement après la découverte de cette grossesse. Mais ce commencement, bien que chronologique, n’est pas le véritable commencement du roman qui nous mène, lui, en 1596, le jour où Judith, la benjamine de onze ans, se sent subitement très mal, et que son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide avant de retourner à son chevet.

Entre ces deux dates, les évènements seront racontés alternativement, remontant le temps depuis 1582, du mariage au départ pour Londres, et ses conséquences familiales désastreuses, bien que bénéfiques financièrement parlant, en passant par la naissance des trois enfants de la fratrie, pour en arriver à cette fatidique date de 1596, qui mènera la famille à un terrible deuil causé par la peste bubonique. Deuil qui sera raconté, dans les moindres détails, du point de vue de chaque membre : mère d’abord, sœurs ensuite, enfin père.

Cette histoire de Shakespeare, mi-biographique mi-fictionnelle, est servie par une plume remarquable – même sans avoir lu en VO, je ne pense pas me tromper quant à sa qualité, vraiment palpable ; j’en salue en tout cas la traduction, très réussie -, qui a la capacité de transcrire les émotions les plus brutes avec beaucoup de corps et de cœur, sans les minimiser, bien au contraire, tout en essayant de s’attacher au maximum à leur réalité, parfois la plus crue. Ainsi, le deuil vécu par la famille nous est conté avec une telle sensibilité poétique que l’on partage la détresse de chacun, et que l’on comprend mieux comment chacun va tenter de vivre avec celui-ci. Il en est de même quant à l’amour qui naîtra entre William et Agnes, ou encore de ce que celle-ci éprouvera lorsqu’elle portera ses trois enfants. Plume remarquable qui met finalement parfaitement en jeu l’intrication très forte entre histoire personnelle et création littéraire, qui montre comment la part de drame, ou de bonheur, de chaque artiste a des conséquences, plus ou moins importantes, plus ou moins inconscientes, sur son œuvre.

En somme un grand moment de lecture, et même une belle rencontre littéraire permis par la découverte de ce roman de Maggie O’Farrell, qui me donne envie de me plonger encore plus rapidement dans I am, I am, I am, dans ma PAL depuis un bon moment. Je remercie pour cela les éditions Belfond et NetGalley.

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Coup de coeur pour ce roman anglais qui se déroule en grande partie à Straford upon Avon, et même s’il n’est jamais nommé, reprend de façon romancé l’histoire du célèbre auteur de théâtre William Shakespeare et propose une genèse d’une des plus célèbres pièces, Hamlet.

Les relations avec le père, gantier, malhonnête et violent, le mariage d’amour avec une jeune fille issue d’une famille « ennemie », la peste qui a ravagé l’Angleterre, tout ceci est repris pour construire un roman envoutant.

La narration est scindée en deux parties alternées de chapitre en chapitre : l’histoire du couple de William et Agnes, avec la naissance de leurs enfants, jusqu’au décès de l’un d’eux au cours de l’épidémie de peste qui a ravagé l’Angleterre. Le déroulement des faits est hypothétique et déduit de ce que l’histoire a laissé d’indices sur la vie de l’écrivain, mais on n’a aucune difficulté pour accepter cette version comme une approche plausible de la vérité.

Les personnages sont profondément romanesques et l’évocation de la propagation de l’épidémie est décrite de façon admirable. On est de plus en immersion dans la vie quotidienne de l’Angleterre rurale du 16è siècle.

Ce roman est comme un bon verre de vin, qui vous réjouit par ses parfums puis vous laisse après dégustation dans un état de douce euphorie, avec l simple regret que le verre soit vide !


Un merveilleux moment de lecture.


Merci à Netgalley et aux éditions Belfond

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Hamnet de Maggie O’Farrell.

Hamnet a 11 ans, il court à travers la maison à la recherche d’un adulte car
sa sœur jumelle ,Judith , est souffrante.


Maggie O’Farrell nous déchire le cœur à l’évocation de la perte et du deuil en construisant l’histoire imaginaire de la famille Shakespeare. Père et mère vivent la perte de cet enfant de manière différente et ce chagrin, malgré leur amour, met un point de rupture à leur relation.
Ce roman a quelque chose de magique voire mystique.
Et c’est avant tout le portrait d’une femme étonnante dans une écriture lyrique et enchanteresse.

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Maggie O'Farrell a encore frappé. Fidèle à elle-même, elle met à profit son écriture faussement simple et tellement directe pour nous toucher en plein cœur, et délivrer ainsi un trop-plein d'émotions.

L'idée de départ est magnifique : parler de Shakespeare à travers la mort de son fils, qui aurait marqué toute l'œuvre du dramaturge. Une approche audacieuse et un point de vue jamais abordé auparavant.

Le contenu est précis et authentique : l'autrice a fait ses recherches et maîtrise son sujet. Pas d'anachronisme ou d'approximation, chaque détail est véridique et documenté.

Le tout porté par un style vivant (et une traduction magnifique) qui nous empoigne immédiatement et nous ramène au XVIe siècle, au temps de la peste et des balbutiements du théâtre, où la misère côtoie la flamboyance.

Une expérience vibrante.

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M. O'Farrell nous livre une fiction "Canada Dry" : ce pourrait être la mort du seul fils de cet écrivain légendaire et britannique ; ce pourrait être une pièce de théâtre qui porte le nom de ce fils, la pièce racontant sa biographie ; ça pourrait être la vie de cette mère exceptionnelle, cette femme qui est sacrément mise en valeur, bien plus que son mari pourtant devenu immortel ; ce pourrait être une biographie de Shakespeare ou d'une de ses oeuvres. On touche magnifiquement du doigt tout ça. Mais ce n'est pas seulement Shakespeare, sans le nommer, et c'est bien plus aussi. Cette écrivaine a un talent certain pour nous mettre, en haleine, en attente. Un petit clin d'œil aussi pour le voyage de cette peste : un battement d'ailes de papillon... ? non. Une puce de singe qui pourrait être (?) à l'origine d'une des plus grandes pièces de théâtre de tous les temps.

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