Mon Père

Ce titre a été archivé. Il est désormais indisponible sur NetGalley.

Commandez ou achetez ce livre dans votre point de vente préféré !

Envoyer des titres NetGalley directement à votre Kindle ou votre application Kindle.

1
Pour lire sur votre Kindle ou dans votre application Kindle, merci d'ajouter kindle@netgalley.com en tant qu'adresse e-mail approuvée pour recevoir des documents dans votre compte Amazon. Veuillez cliquer ici pour des instructions détaillées.
2
Ensuite, retrouvez votre adresse e-mail Kindle dans votre compte Amazon et ajoutez-la ici.
Date de parution 20 févr. 2019 | Archivage 22 mars 2019
J.C. Lattès | JC Lattès

Vous parlez de ce livre ? N'oubliez pas d'utiliser #MonPère #NetGalleyFrance ! Cliquez ici pour plus de conseils


Résumé

Ce monde ne sera guéri que lorsque les victimes seront nos Rois.

Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu'un attentait à l'un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force, quelle faiblesse. Et tandis que je cherchais la réponse, une autre question a surgi : sommes-nous capables de protéger nos fils ? 
G.D.
Ce monde ne sera guéri que lorsque les victimes seront nos Rois.

Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu'un attentait à l'un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force...

Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9782709665025
PRIX 7,49 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Grégoire Delacourt est un auteur que je suis de façon irrégulière. J'avais lu ses deux premiers romans « L'écrivain de la famille » et « La liste de mes envies », j'en avais gardé un bon souvenir mais sans que cela m'attache définitivement à ses livres. Je me renseignais vaguement lorsqu'il publiait un nouveau livre, que je lisais ou non selon que l'intérêt que suscitait pour moi leur résumé.

Cette fois, le thème de son nouveau roman, à paraître le 20 février prochain, m'a tout de suite interpellé, et j'ai eu la chance de pouvoir le lire en avant-première grâce à l'éditeur JC Lattès et à la plateforme de service de presse NetGalley.fr.

Loin des récits plutôt légers de cet auteur que j'avais eu l'occasion de lire jusque là, Son Père s'attaque à un sujet lourd puisqu'il promet un face à face entre un père et le prêtre qui a abusé sexuellement de son jeune fils :

" Mon Père c'est, d'une certaine manière, l'éternelle histoire du père et du fils et donc du bien et du mal. Souvenons-nous d'Abraham.

Je voulais depuis longtemps écrire le mal qu'on fait à un enfant, qui oblige le père à s'interroger sur sa propre éducation. Ainsi, lorsque Édouard découvre celui qui a violenté son fils et le retrouve, a-t-il le droit de franchir les frontières de cette justice qui fait peu de cas des enfants fracassés ? Et quand on sait que le violenteur est un prêtre et que nous sommes dans la tourmente de ces effroyables affaires, dans le silence coupable de l'Église, peut-on continuer de se taire ? Pardonner à un coupable peut-il réparer sa victime ?

Mon Père est un huis clos où s'affrontent un prêtre et un père. le premier a violé le fils du second. Un face à face qui dure presque trois jours, pendant lesquels les mensonges, les lâchetés et la violence s'affrontent. Où l'on remonte le temps d'avant, le couple des parents qui se délite, le gamin écartelé dont la solitude en fait une proie parfaite pour ces ogres-là. Où l'on assiste à l'histoire millénaire des Fils sacrifiés, qui commence avec celui d'Abraham.

Mon Père est un roman de colère. Et donc d'amour. » "

Le roman décrit principalement la rencontre pleine de tension entre le père et le Père, mais ce face à face qui constitue le coeur du récit alterne avec quelques courts chapitres qui décrivent tour à tour l'enfance de Benjamin, celle de son père Édouard, et les circonstances dans lesquelles celui-ci a appris les abus dont son fils a été victime.

La figure biblique d'Isaac, que son père aurait été prêt à sacrifier pour obéir à Dieu, est omniprésente dans le roman et dans l'esprit du narrateur. Isaac, comme son fils Benjamin, est la victime silencieuse, que la Bible « oublie » ensuite pendant de longues pages avant qu'on le retrouve plus âgé.

" Tu t'es tu, Isaac. Et l'histoire ne t'a prêté aucune parole à transmettre, des siècles et des siècles plus tard, à Benjamin, ton frère. Il ne reste rien de tes frayeurs dans la Genèse. Il n'y est fait mention d'aucune réparation à la violence qui tu as subie – il est vrai que dans la Bible on se soucie fort peu de la parole des enfants, ils n'ont que des devoirs d'obéissance et donc de silence.

Tu n'es plus qu'une ombre, Isaac, une victime muette – n'appelle-t-on d'ailleurs pas ta tragédie « le sacrifice d'Abraham » alors que c'est du tien dont il s'agissait ? "

Grégoire Delacourt nous parle de colère, de justice, de vengeance, de culpabilité, et évidemment d'amour et d'humanité. Il nous parle du père qui n'a rien vu et se le reproche. Il nous parle du Père qui doit assumer la lourde culpabilité d'avoir violé un enfant et trompé la confiance de ses parents. Il nous parle de de l'enfant qui doit accepter son innocence de victime et qui ne doit pas chercher sa propre culpabilité. Il nous parle également de religion et du rapport de chacun à la foi et à l'Eglise. le personnage de la mère du narrateur, la grand-mère du petit Benjamin, est à ce titre emblématique et intéressant. Quant au personnage du prêtre, le coupable désigné et donc le « méchant » de l'histoire, il est suffisamment complexe pour susciter à la fois la répulsion, la colère, et la pitié, voire des sentiments plus ambivalents au fur et à mesure du récit.

" Et parce que je n'ai pas protégé ceux que j'avais la charge de consoler et de chérir. Et l'Église a fermé les yeux. L'évêque de notre diocèse a fermé les yeux. le Vatican a préféré se coudre les paupières et manipuler les magistrats. Alors je me suis plu à imaginer que leur cécité était une forme d'assentiment. Car si les pères ne condamnent pas, si les pères n'interdisent pas, si les pères ne punissent pas, alors les fils conjecturent qu'ils ont tous les droits. "

Je trouve que Grégoire Délacourt s'en sort plus que bien face à un sujet aussi périlleux que celui de la pédophilie au sein de l'Eglise catholique. Il évite me semble-t-il parfaitement de tomber dans les clichés. Il dépeint très justement les sentiments des différents personnages à travers des scènes fortes et des passages très joliment écrits. J'ai toujours pensé que Grégoire Delacourt avait une jolie plume, mais je trouvais que trop souvent les récits qu'il proposait n'étaient pas à la hauteur de cette qualité d'écriture. Ici, sa plume permet de porter un récit à la fois lourd par sa thématique et aérien par son style.

" Benjamin dort. Je m'effondre dans le fauteuil près de lui. Je devine sous le drap son corps fragile et martyrisé. Je comprends enfin les douleurs au ventre, l'anisme, les cauchemars, et l'insomnie qui force à rester sur ses gardes. Et la merde de mes yeux se dissout. Je suis devenu un criminel par inattention. Une indignité de père. "

Son Père est un roman très fort que j'ai dévoré en une journée. Il aborde un sujet délicat et il m'a semblé qu'il le faisait joliment, aussi joliment que le thème le permet en tout cas, et de surcroit avec une grande justesse de ton. A mes yeux, c'est clairement, et de loin, le meilleur roman de Grégoire Delacourt.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Histoire d'un père rendu fou par le viol qu'a subi son fils au sein de l'Eglise catholique. Grégoire Delacourt maîtrise son roman du début à la fin, c'est superbe.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Il existe des expériences terribles. Celle-ci est l’une des plus horribles. Le fils d’Edouard a subi des sévices qu’aucun enfant ne devrait vivre. Ces pages nous les révèlent.

Edouard est un père, le père. Il devait être le protecteur, le garant de l’intégrité de son enfant. Il a raté sa mission. D’innocent, le fils devient victime.

Je connaissais Grégoire DELACOURT avec La liste de mes envies, un roman qui a été, plusieurs fois, un sujet de conversation et de débats lors de mes soirées familiales et amicales. Pour ce témoignage, la gravité des faits dépasse l’entendement et la banalité. D’un ton grave et déterminé, dans la seule voix du papa, le prêtre est jugé…

Nous, lecteurs, assistons aux dilemmes qu’il formule après mûres réflexions. Ce père condamne, alors qu’il a bénéficié d’une forte éducation religieuse, que sa mère était elle-même bonne du curé. Il questionne son statut, son rôle, il explique sa culpabilité, il se débat dans les carcans de son enfance, il remet tout en cause. Il dissèque, il observe, il analyse et fait fausse route.

Je ne comprends pas pourquoi cette rencontre a pris un tel visage, pourquoi le père a endossé une telle responsabilité. Grégoire DELACOURT a misé finement en ôtant la voix de l’enfant dans son témoignage, en prêtant un semblant de dialogue entre les deux pères. Un seul être s’exprime : c’est le papa.

Ce cheminement l’emmènera-t-il vers la vérité ou le néant ? Une question qui m’a tenaillée depuis la lecture du résumé…
J’ai trouvé ce livre dense et éprouvant. La plume de l’auteur est très bien adaptée au contenu de l’histoire. Les références culturelles et religieuses m’ont intéressée. La dernière phrase m’a anéantie… J’ai beaucoup de peine pour ces personnages. Je ne sais ce que j’aurais fait à la place des uns et des autres, mais aucun de leurs choix n’aurait été le mien. Ni celle du père, ni celle du prêtre. Deux êtres détiennent la vérité : la victime et son bourreau.

Une vraie question demeure, dans ce livre et dans La liste de mes envies : le silence est-il vraiment la solution ? Peut-il apporter la paix et l’oubli ?

Personnellement, je n’en suis pas adepte. Il est souvent dévastateur.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Un roman noir court, mais percutant. Un sujet tabou, la pédophilie au sein de l'Eglise. Enfin tabou......dérangeant, car l'Eglise est la seule à avoir admis compter des pédophiles parmi ses prêtres. Un huis clos entre un père qui cherche à comprendre pourquoi un prêtre s'en est pris à son enfant, pourquoi il a choisi son enfant, pourquoi lui en tant que papa n'a rien vu, pourquoi l'Eglise reconnait ses fautes mais ne prend pas de vraies sanctions. C'est pour cette raison que le père de Benjamin va trouver le prêtre, pour avoir un face à face avec lui. Une lecture dure, noire, mais malheureusement d'actualité. Merci à #Netgalley

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Magnifique roman pour un sujet plus que douloureux malheureusement toujours d'actualité:un enfant victime d'un prêtre pédophile.
Un face à face entre le père du garçon et son bourreau.Terrible.Tellement juste.Plein de colère,de haine et tellement d'amour pour son fils!
Loin de ses précédents livres plus "légers",Grégoire Delacourt touchera le coeur de bien des lecteurs

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Avec ce roman, Grégoire Delacourt change radicalement de style et nous livre un roman coup de poing, une histoire choc qui ne pourra laisser personne indifférent. Dans ce roman, court mais intense, l’auteur nous raconte la confrontation entre un père désespéré et celui qui a violé son enfant : le prêtre du village. Durant trois jours, ces deux hommes, dont l’un ne mérite même plus ce nom, vont s’affronter dans une église déserte. L’auteur nous livre donc un huit-clos sous haute tension, un livre que l’on lit en apnée, sans même reprendre son souffle, comme une plongée au plus profond de l’horreur et du mal.

Je ne cache pas qu’il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter cette histoire, qui prend aux tripes. Les atrocités subies par la petite victime seront d’ailleurs décrites à un moment, une scène insoutenable qui a manqué de me faire vomir. Je comprendrais très bien que ce livre ne soit pas pour vous et contrairement aux autres romans de Grégoire Delacourt, il n’est pas tout public. Cependant, cette lecture est pour moi nécessaire. Ce n’est pas l’une de celles que l’on aime passionnément, ou qui nous font passer un agréable moment de détente ; c’est une histoire qui suscite chez nous de la haine, tant elle nous confronte à la noirceur du monde. Pourtant, c’est un livre qu’il faut selon moi lire : un livre qui vous change, qui reste gravé en vous bien après la lecture et agira à coup sûr comme un électrochoc. Ce n’est pas un livre que l’on aime, mais un livre nécessaire, comme une claque en plein visage.

Toute cette violence, que l’on découvre peu à peu avec effroi, n’est cependant pas gratuite. Elle est là pour nous démontrer comment, de façon insidieuse, les pédophiles profitent de la détresse d’un enfant pour arriver à leurs fins. Le petit Benjamin, isolé, déprimé par le divorce de ses parents, qui ne reçoit pas assez d’attention, sera une proie parfaite pour le prêtre qui accompagne sa colonie de vacances. Son père Edouard, effaré, veut comprendre : comment a-t-il pu ne pas remarquer ça? Ce roman est très touchant, bouleversant même, car c’est le récit de la douleur d’un père, liée à son sentiment de culpabilité oppressant. Cette douleur est d’autant plus forte qu’Edouard aime son fils de tout son coeur. Il n’a pourtant pas su le protéger… Ce roman comporte un point commun avec les autres livres de l’auteur, dont le registre était nettement plus léger : il parle d’amour, cette fois, l’amour d’un père pour son fils meurtri, qui le rendra prêt à tout pour lui rendre justice.

La plume de Grégoire Delacourt est toujours aussi belle : elle nous pousse à nous mettre à la place de son héros, et l’on s’identifie douloureusement à cet homme confronté à l’indicible, dont la vie va voler en éclats. Le huis-clos alterne avec des flash-backs du temps d’avant, ces moments où Benjamin était encore un enfant insouciant, qui sera détruit à jamais. Le tout rend l’ensemble d’autant plus poignant, et permet à l’auteur de faire passer son message : il dénonce l’hypocrisie de l’Eglise, qui préfère se voiler la face et laisser des pédophiles commettre des crimes en toute impunité. Ce roman est très dur envers l’Eglise, mais aussi envers la religion catholique dans son ensemble, dont l’auteur critique les plus grands principes, qui endoctrinent les gens. Ce roman intense dénonce des valeurs dangereuses, véhiculées par la Bible, que les plus fervents chrétiens suivent jusqu’à l’aveuglement.

La foi est propre à chacun, et vous pourrez très bien ne pas être d’accord avec ces critiques virulentes. Mais la dénonciation de la pédophilie au sein de l’Eglise ne pourra laisser personne de marbre. On découvre un milieu où tout se sait, où les prêtres se dissimulent les uns les autres, où les enfants perdent leur innocence et où les drames se perpétuent de génération en génération, juste par la force du silence. Ce roman courageux nous invite à briser l’omerta, à écouter les victimes, et j’ai d’ailleurs beaucoup aimé le dénouement plein d’espoir par l’auteur. On ne se remet jamais d’un tel drame, mais on peut choisir le bonheur pour la suite, et c’est ce que fera le petit Benjamin, épaulé par sa famille. « Mon père » est un livre choc, à lire absolument si vous vous en sentez capable.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Les lecteurs qui ont aimé ce livre ont aussi aimé :