La Huitième Vie (pour Brilka)

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Date de parution 19 janv. 2017 | Archivage 5 sept. 2017

Résumé

Puissante saga familiale qui traverse l'Europe du XXe siècle, La Huitième Vieretrace l'histoire d'une famille géorgienne à travers six générations de femmes.En ce début de XXe siècle, en Géorgie, Stasia rêve d’une carrière de danseuse à Paris lorsqu’elle tombe amoureuse d’un brillant officier qu’elle épouse. Quelques années plus tard, fuyant les tourments de la révolution bolchévique, elle se refugie avec ses enfants chez sa sœur Christine à Tbilissi. Une belle harmonie semble s’installer jusqu’au jour où la beauté de Christine attire l’œil du sinistre Beria.
En ce début de XXIe siècle, Niza, l’arrière-petite fille de Stasia, s’est installé à Berlin pour fuir le poids d’un passé familial trop douloureux. Quand Brilka, sa jeune nièce, profite d’un voyage à l’Ouest pour fuguer, c’est à elle de la ramener au pays. À la recherche de son identité, elle entreprend d’écrire, pour elle et pour Brilka, l’histoire tragique de la famille Iachi.

Puissante saga familiale qui traverse l'Europe du XXe siècle, La Huitième Vieretrace l'histoire d'une famille géorgienne à travers six générations de femmes.En ce début de XXe siècle, en Géorgie...


Note de l'éditeur

Puissante saga romanesque qui traverse le XXe siècle, La Huitième Vie retrace l'histoire d'une famille géorgienne au destin extraordinaire.

Puissante saga romanesque qui traverse le XXe siècle, La Huitième Vie retrace l'histoire d'une famille géorgienne au destin extraordinaire.


Ils recommandent !

« Une grande découverte de la rentrée. [...] La force du livre réside dans l'enchevêtrement de deux mondes : la sphère intime, familiale et le chaos politique de la Géorgie d'avant, pendant et d'après-guerre.  [...] Il y a une filiation évidente avec le grand roman russe, où se confrontent les histoires politique et familiale. Bref, Haratischwili est une jeune classique. » Oriane Jeancourt-Galignani, Transfuge

« Une grande saga familiale sur plusieurs générations de femmes. L'histoire est narrée dans le contexte quotidien économique et géographique, les difficultés quotidiennes, le climat difficile, les relations sociales liées au contexte politique. C'est très intéressant, on se laisse porter par l'histoire, et le livre, malgré son épaisseur est lu rapidement. Une très belle découverte ! » Blog Chaise longue et bouquins

« Un livre que je ne peux que recommander, La huitième vie est à lire absolument ! » Blog Chez le chat du cheshire

« La huitième vie n'est pas qu'un roman. C'est une véritable fresque familiale qui nous est conté par Nino Haratischwili.  La huitième vie est un roman qui nous fait voyager. Si la Géorgie est le point d'ancrage de cette histoire, on traverse les frontières et les océans en suivant le chemin de vies des membres du clan Iachi. Un magnifique roman. » Blog Le Puy des livres


« Quel roman passionnant, toute l'histoire du XXe siècle, des épisodes récents que j'avais déjà oubliés,balayés par l'actualité... une écriture et une construction remarquables... » Librairie Escalire (Escalquens)

 

« Une histoire passionnante, superbe fresque familiale et historique. Au cœur même des grands événements. » Rose, Fnac de Rouen

 

« Pour les amoureux de Tolstoi et d'Henri Troyat.  Pour ceux qui aiment les plongées en apnée dans un univers romanesque fabuleux et foisonnant. Pour les amateurs de sagas et de romans historiques. Pour ceux qui aiment être tenus en haleine sur un fil narratif de haute volée !!! Ce livre s'offre à vous ! » Librairie Delamain (Paris)

 

« Un roman passionnant, une très belle écriture et un beau voyage dans l'histoire de cette partie du monde. Je savoure ! » Librairie Pages d'écriture (Saint Yriex)

 

« La Huitième Vie a éclipsé tous les autres romans que j'ai lus pour cette rentrée. L'histoire de ces personnages est très attachante et en plus, on apprend énormément sur la Géorgie et l'Union soviétique. Je suis épatée par toute la documentation qui sous-tend le récit. » Christine, Librairie Millefeuille (Clamecy)

 

« Ce roman fleuve suit les destins de plusieurs générations d'une famille originaire de Géorgie, dont chaque membre est aux prises avec l'Histoire du XXe siècle. Des vies marquées par la tragédie, mais racontées dans un grand élan romanesque, une volonté de témoigner de la grandeur et de la petitesse de la condition humaine prise dans la folie des hommes. Un grand roman. » Virginie, Renov'livres

« Une grande découverte de la rentrée. [...] La force du livre réside dans l'enchevêtrement de deux mondes : la sphère intime, familiale et le chaos politique de la Géorgie d'avant, pendant et...


Formats disponibles

FORMAT GF cartonné
ISBN 9782371190542
PRIX 26,50 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Une grande saga familiale sur plusieurs générations de femmes.
L'histoire est narrée dans le contexte quotidien économique et géographique, les difficultés quotidiennes, le climat difficile, les relations sociales liées au contexte politique.
C'est très intéressant, on se laisse porter par l'histoire, et le livre, malgré son épaisseur est lu rapidement.
Une très belle découverte !

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Une histoire passionnante, superbe fresque familiale et historique. Au cœur même des grands événements.

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Merci à Piranha !
La Huitième Vie nous envoie en Géorgie, dans les 1917. Stasia est la fille d'un chocolatier de talent et qui rêve d'une carrière de danseuse étoile à Paris. Mais lorsqu'elle tombe amoureuse de Simon Iachi, premier-lieutenant de la Garde blanche, la révolution les pousse peu de temps après à se marier. Ce mariage les entraine sur une voie différente, bouleversant complètement leur vie. Nous faisons ensuite un passage en 2006, en Allemagne, où Niza, l'arrière-petite-fille de Stasia, s'est installée. Lorsque Brilka, sa nièce de douze ans, s'enfuit de chez elle, c'est à Niza d'aller la récupérer. C'est l'occasion pour Niza d'écrire un livre sur l'histoire de la famille Iachi, sur six générations.
Je ne connaissais pas du tout Nino Haratischwili avant de commencer La huitième vie, mais maintenant je vais m'y intéresser de très près ! Et Piranha est également une maison d'édition que je vais suivre : seulement deux livres lus pour l'instant chez eux, et deux coups de cœur ! Mais je savais que je partais bien avec La huitième vie, car il y a tout ce que j'aime dans le résumé : une histoire qui court sur plusieurs générations, dans différents pays et villes, des drames mais aussi de la joie, des rivalités, de la survie, de l'amour, de la rage... Le tout dans une époque difficile, parsemée de guerre, d'un contexte politique très difficile, et où les relations sont souvent ambiguës !
(Mon avis complet sur mon blog.)

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Il faut avoir un peu de temps devant soi pour se plonger dans La Huitième vie mais ont est très vite passionné par cette grande saga familiale, qui n'a rien à envier aux grands classiques russes !

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La Huitième vie est l’histoire d’une famille sur 6 générations mais surtout la recherche identitaire de deux personnages.

A travers ce récit, Niza raconte à sa nièce, Brilka, leur histoire. Nino Haratischwili nous offre ainsi une réflexion sur le fait que chacun de nous provoquons notre propre destin mais aussi celui de l’Autre.

Il est difficile de parler avec efficacité de La huitième vie, tant ce livre est dense, pleins de détails, de faits, et de personnages. Mais j’ai vraiment apprécié ce livre pour plusieurs raisons. Dans un premier temps parce que l’auteur mélange des faits historiques et romanesques. J’ai aimé apprendre des éléments qui m’étaient alors inconnus. En effet, on parle rarement des pays de l’Est pendant la seconde guerre mondiale, et cela a été un réel plaisir d’en découvrir un peu plus sur ce moment là de l’Histoire.

De plus, l’auteur nous peint une histoire qui nous chamboule au plus profond de notre être. Je me suis de nombreuses fois retrouver en larmes partageant avec chaque personnages leur détresse, leur souffrance. Je me sentais complètement perdue, ne comprennent pas comment la vie pouvait autant s’acharner sur une même famille. 6 générations, 6 générations de souffrance, de détresse. Une vraie malédiction. Les erreurs et les souffrances sont répétés inlassablement…Jusqu’a ce qu’à ce que ces personnages comprennent qui ils sont et le plus important d’où ils viennent…

J’ai passé un très bon moment en compagnie de La Huitième vie. Ce livre mérite d’être découvert !

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Des femmes d'une même famille et leurs destins successifs
J ai beaucoup aimé ce livre qui derrière la romance retrace des vies difficiles, des envies et des besoins sur fond de réalité historique de la Géorgie avant pendant et après la grande guerre....

Ces femmes sont solidaires malgré les années et les époques différentes, elles sont fortes et ont des rêves

Un roman merveilleusement bien écrit qui rend la lecture passionnante
Un réel plaisir

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Un roman dense et passionnant. On prend le temps de se plonger dans l'histoire de cette famille et de ce pays. On s'attache à ces caractères bien trempés et les relations entre les personnages sont très réussies. Même s'il y a forcément quelques longueurs (pas tant que ça), on ne s'ennuie pas dans ce roman fleuve très prenant. Difficile de passer à autre chose une fois ce roman refermé.

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La quatrième de couverture est un tout petit peu trompeuse. À sa lecture, je m'attendais à un roman reprenant le schéma plutôt classique de l'alternance des récits, l'un se serait déroulé en Géorgie, avec le point de vue de Stasia et l'autre en Allemagne, à notre époque, avec les recherches de Niza. Je vous préviens, ce n'est pas le cas.

Le récit démarre en 2006, avec le coup de fil paniqué de la mère de Niza, l'informant que Brilka a disparu, nous basculons rapidement dans le passé de la famille de l'adolescente en fuite, il n'y aura pas d'alternance ici. Après ce prologue, l'histoire se déroule assez linéairement en démarrant en 1917 avec Stasia, à la fin du règne de la famille tsarine Romanov, puis en suivant, petit à petit le reste de la famille et les enfants et petits-enfants de Stasia. Tout cela pour arriver enfin à Niza et Brilka, les deux dernières générations.

Néanmoins, ce roman n'est pas "juste" l'histoire d'une famille à travers tout le XXe siècle, c'est d'abord l'histoire d'un pays, la Géorgie, et celle de l'Union Soviétique et du communisme. Page après page, nous allons assister à tout ce qu'on a appris et oublié en cours d'Histoire, au lycée. Et, je vous jure, c'est absolument passionnant. C'est érudit, c'est effrayant, c'est documenté et les mots roulent avec fluidité. Je vous avoue tout de même qu'à certains moments, j'ai eu envie de sauter quelques pages de faits historiques détaillés, pour plus vite retrouver les personnages, tant j'avais hâte de connaître la suite de leur destin, mais, honnêtement, ce n'est pas un défaut si gênant que ça.

Les membres de la famille Iachi ont chacun une personnalité très marquée, très forte, certains sont absolument détestables de bout en bout, même si l'on peut essayer de comprendre leurs motivations, d'autres deviennent parfaits, alors que, paradoxalement, bourrés de défauts. Des êtres humains réalistes, comme on en voit finalement peu dans la littérature. Le très soviétique Kostia, qui fait tout selon les règles, la fantasque Kitty, qui rêve de liberté, la superbe Christine, punie pour sa beauté, Stasia, la danseuse contrariée... Ils feront tous leur petit effet, provoqueront tous des émotions variées et même si j'ai eu mes petits favoris, le destin de chacun m'a vraiment touché.

Il faut par contre s'accrocher à ses bretelles, vivre à ce moment-là à cet endroit-là, ce n'était pas exactement de tout repos. Et cette famille a quelques petits soucis de communication (l'euphémisme du siècle). Coup dur, trahison, rivalité fraternelle mais aussi amour, joie et soutien, tout y passe en presque un siècle. Et les femmes, en majorité dans ce roman, n'ont pas la vie facile, comme c'est toujours le cas en temps de guerre. Certains événements vont vous briser le cœur, vous êtes prévenus.

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A douze ans, Brilka s'enfuit pendant la tournée de spectacles de danse aux Pays-Pays pour rejoindre sa tante Naza vivant en Allemagne. La présence de la jeune prodige remue les souvenirs de Naza, ses audace et talent artistique émeuvent la femme qui, à un moment de sa vie, avait dû faire aussi le choix de quitter la Russie et de s'installer à l'Ouest. Au lieu d'organiser le retour immédiat de Brilka au pays, comme on l'exige d’elle, Naza va raconter à sa nièce l'histoire de la famille, depuis les débuts du XXème siècle, depuis l'époque prospère où la grande chocolaterie familiale régnait sur Tbilissi (anciennement Tiflis) et l'arrière-arrière-grand-père servait son fameux Chocolat Chaud dont la recette secrète a été transmise en héritage à sa fille Anastasia...
Dans le roman, nous découvrons des portraits d'une famille ancrée dans l'histoire de son pays (la Géorgie), d'abord indépendant, ensuite, faisant partie de l'URSS. Chaque époque déterminante pour le pays, a eu un impact sur les destins des personnages. Il y en a qui ont réussi à rester libres et non soumis : Anastasia, Christine, Elene, Vassili, Naza, Brilka et d'autres qui ont choisi de collaborer : Kostia, Simon ou ont été forcés d'obéir : Kitty, Andro. Mais tous, de près ou de loin, sont attachés à leur pays, fiers d'être Géorgiens.
Anastasia, le personnage clé du roman, rebelle, passionnée par la danse et par des traversées de la steppe à dos d'un kabardin, survivra à plusieurs générations, soutiendra les opprimés comme Thekla, lors de l'expropriation communiste à St Petersbourg, son amie poétesse Sopio, déclarée ennemie du peuple et envoyée au goulag, sa fille Kitty avortée et opérée dans des conditions atroces et sa petite-fille Naza, mise à l'écart car illégitime. Artiste dans l'âme, elle verra son rêve se réaliser à travers sa fille devenue chanteuse en Angleterre.
Christine, la demi-sœur d'Anastasia, épouse le secrétaire particulier de Staline (Généralissime) et succombe aux avances de Beria (Petit Grand Homme). La peur de désobéir et d'être en disgrâce, la pousse à entretenir cette relation extraconjugale jusqu'au moment tragique où elle sera défigurée par son mari dépassé par la situation.
Kostia, le fils d'Anastasia, rejoint son père militaire engagé dans l'Armée rouge. Sportif, vif, brillant (à l'image de la propagande), il monte vite les échelons et fait partie des inconditionnels.
Andro, pour venger sa mort de sa mère, adhère aux fascistes et devient un ennemi.
L'auteure revient aux taches sombres de l'histoire russe comme les dérives communistes, avec la fondation de la Tchéka mettant le peuple sous la haute surveillance, interdisant toute liberté d'expression, torturant les "ennemis du peuple". Les Géorgiens, persuadés d'être protégés par Staline en tant que leur compatriote, se sentent vite désabusés. Et le temps n'a pas forcement guéri toutes leurs blessures : les souvenirs dérangent « les fantômes sortiraient un jour de leurs cachettes » (Stasia) et peut-on vraiment oublier l’horreur ? Malgré leur souffrance, les personnages savent rêver, trouvent des moments de tendresse pour chasser la guerre et la mort. Et le Chocolat Chaud devient un fil conducteur, le remède miracle pour soigner l’âme.
La lecture de cette magnifique saga reste pour moi un moment inoubliable, le texte est passionnant, les personnages attachants et on est content que le roman dure longtemps…

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Ce roman raconte l’histoire de la famille Lachi en Géorgie dans le tourbillon du 20ème siècle.
La saga commence en 1900 à la naissance de Stasia et nous fait traverser la Révolution russe, la seconde guerre mondiale, l’emprise de Staline et le déclin de l’URSS à travers l’austérité du monde communiste mais aussi la chaleur et les tourments de chacun des personnages dont le destin sera irrémédiablement lié à l’Histoire de la Géorgie.
La narratrice, Niza, appartient à l’avant-dernière génération et entreprend de raconter l’histoire familiale à sa nièce, la comparant à une tapisserie dont les fils sont si noués qu’on ne peut les dissocier.
Les personnages sont essentiellement féminins mais entièrement contrôlés par un seul homme, Kostia. Des drames, des bonheurs, la grande Histoire : des ingrédients classiques pour ce type de roman, à l’exception d’un seul qui restera secret et qui s’intègre dans la préparation d’un chocolat chaud, recette familiale qui se transmet de génération en génération.
Le prologue est un peu brouillon mais ensuite le récit trouve son rythme à travers une structure classique, chaque partie concerne un des personnages par génération.
C’est assez prenant, le style empreint d’humour voire de sarcasmes n’a pas été pour me déplaire.
Bien que très romancée, cette histoire ne tombe pas dans l’écueil de la romance. Les relations amoureuses et familiales sont crédibles, souvent dramatiques mais pour l’européenne occidentale que je suis, il ne semble pas pouvoir en être autrement dans ces territoires privés de toute intimité, de tout confort, de liberté.
L’auteur prend le temps de décrire ses personnages, de les replacer dans leur environnement émotionnel mais aussi économique et historique. Ils évoluent progressivement et le lecteur les accompagne dans les différentes étapes de leur devenir. Leur profondeur les rend terriblement attachants.
Bien que d’un volume qui demande réflexion avant d’entamer la lecture (plus de 900 pages), aucune longueur n’est à déplorer.
C’est donc avec plaisir que je recommande ce roman, une saga pour l’été plutôt enrichissante au parfum enivrant de chocolat chaud.
Mes remerciements aux Editions Piranha et à Netgalley.

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« Brilka, qui s’est elle-même rebaptisée et a exigé d’être nommée ainsi avec un tel entêtement que les autres ont fini par oublier son nom véritable. Même si je ne te l’ai jamais dit, je voudrais tellement t’aider, Brilka, tellement t’aider à écrire ou réécrire ton histoire autrement. C’est pour ne pas m’en tenir à le dire, mais pour le prouver aussi que j’écris tout ça. Pour cette seule raison. Je dois ces lignes à un siècle qui a trompé et abusé tout le monde, tous ceux qui espéraient. Je dois ces lignes à une impérissable trahison, qui s’est abattue comme une malédiction sur ma famille. Je dois ces lignes à ma sœur, à qui je n’ai jamais pu pardonner de s’être envolée sans ailes cette fameuse nuit, à mon grand-père, à qui ma sœur avait arraché le cœur, à mon arrière-grand-mère, qui, à quatre-vingt-trois ans, dansa avec moi un pas de deux, à ma mère, qui a cherché Dieu… Je dois ces lignes à Miro, qui m’a infusé l’amour comme un poison, je dois ces lignes à mon père, que je n’ai jamais pu connaître vraiment, je dois ces lignes à un fabricant de chocolat… »
Dès les premières pages de ce somptueux roman, le lecteur sait à quoi s’en tenir. En un peu moins de mille pages (pensez à vous réserver quelques longues plages de lecture avant d’attaquer ce pavé), il va avoir droit à une formidable traversée d’un siècle vu à travers le microcosme d’une famille géorgienne, à travers des personnages attachants, répugnants, fantasques, amoureux, idéalistes jusqu’à cette Brilka, née en 1993, et à qui le livre est dédié. Elle sera «la huitième vie» et aura la lourde tâche de réussir là où les autres ont échoué, n’ayant pas réussi à comprendre ce que pouvait vouloir dire le mot liberté. Si l’ordre de mission est clair, il n’en est pas moins très difficile à atteindre : « Passe à travers toutes les guerres. Passe à travers toutes les frontières. Je te dédie tous les dieux et tous les rosaires, toutes les brûlures, tous les espoirs décapités, toutes les histoires. Passe au travers. Tu en as les moyens, Brilka. Pense au huit. Nous serons tous reliés à jamais dans ce chiffre, nous pourrons nous écouter les uns les autres à jamais, par-delà les siècles. Tu en seras capable. Sois tout ce que nous avons été et n’avons pas été. Sois lieutenant, funambule, marin, comédienne, cinéaste, pianiste, amante, mère, infirmière, écrivain, sois rouge, et blanche, et bleue, sois le chaos et sois le ciel, sois eux et sois moi, et ne sois rien de tout cela, danse surtout d’innombrables pas de deux. Passe à travers cette histoire, laisse la derrière toi. »
Le huitième livre est par conséquent celui qui reste à écrire, celui de la dernière descendante de cette lignée que l’on suivra de génération en génération tout au long d’un XXe siècle plein de bruit et de fureur, de déchirements et de grandes espérances.
Ce roman est en fait un concentré de sept livres, chacun portant le prénom d’un membre de la famille: Stasia, Christine, Kostia, Kitty, Elene, Daria et Niza.

((arbre généalogique))

Stasia Iachi, né en 1900, est la mémoire de la famille, celui qui accompagne les nouvelles générations, celui qui détient les secrets, celui dont personne ne saurait remettre en cause le statut d’autorité morale.
Christine, sa demi-sœur née en 1907, femme superbe, mais dont la beauté causera aussi son malheur, est l’autre éminence grise qui traversera le siècle. Kostia (1921) et Kitty (1924) sont les deux enfants de Stasia, aussi différents dans leur caractère que dans leur destin. Ils se retrouveront en première ligne durant la Seconde guerre mondiale. Tandis que Kostia s’engage très tôt pour le nouveau pouvoir et l’avenir radieux promis par les dirigeants soviétiques. Un engagement qu’il ne reniera jamais, préférant la compromission et la trahison pour bénéficier de quelques privilèges. Sa sœur Kitty sera la rebelle de la famille – l’un de mes personnages préférés – qui sera contrainte à l’exil et découvrira loin de sa famille, à Vienne puis Londres, le destin des exilés. En revanche, elle partagera la solidarité des bannis, entamera une carrière de chanteuse, trouvera l’amour et aura l’occasion de retourner de l’autre côté du rideau de fer pour un concert à Prague en… 1968 ! Elene, la fille de Kostia née en 1953, aura beaucoup de mal à trouver sa voie, déchirée entre la voie choisie par sa tante et l’héritage familial incarné par son père. Une indécision qui se reflètera aussi dans sa vie sentimentale. À 17 ans elle mettra au monde Daria, fruit de sa brève liaison avec Vassili et qui choisira la carrière cinématographique. Trois ans plus tard, en 1973, naîtra Niza qui elle choisira la littérature. C’est du reste la narratrice compulsive de cette épopée : « C’est peut-être ce jour-là précisément que j’ai compris aussi que dans la courte et banale histoire de ma vie étaient déjà inscrites beaucoup d’autres vies qui côtoyaient mes pensées et mes souvenirs, que je collectionnais et qui me faisaient grandir. Et que les histoires que j’aimais tant soutirer à Stasia n’étaient pas des contes qui me transportaient dans un autre temps, elles constituaient la terre ferme sur laquelle je vivais. Accroupie devant la porte du bureau de Kostia, retenant mon souffle, les poings serrés par la concentration, je compris que je voulais, plus que tout, faire dans la vie ce que venait de faire cette femme aveugle et néanmoins si clairvoyante : réunir ce qui s’était dispersé. Rassembler les souvenirs épars qui ne font sens que lorsque tous les éléments forment un tout. Et nous tous, sciemment ou inconsciemment, nous dansons, suivant une mystérieuse chorégraphie, à l’intérieur de ce puzzle reconstitué. »
Il y aurait encore tant à dire sur cette famille et sur ce roman qui nous permet de découvrir la Géorgie, ses légendes et son destin. « Le pays dont la langue ne connaît pas de genre (ce qui ne revient en aucun cas à l’égalité entre les sexes). Un pays qui, le siècle dernier, après cent trente-cinq ans de tutelle tsariste et russe, réussit à instaurer la démocratie, démocratie qui tint quatre ans avant d’être renversée par les bolcheviks, Russes pour la plupart, mais Géorgiens aussi, qui proclamèrent la République socialiste de Géorgie et, du même coup, une des (quinze) républiques de l’Union soviétique. Le pays est resté un membre de cette Union pendant soixante-dix ans. Ont suivi de nombreux bouleversements, des manifestations réprimées dans le sang, de nombreuses guerres civiles, et enfin la démocratie si ardemment désirée – bien que cette appellation reste une question de perspective et d’interprétation. Je trouve que notre pays peut être tout à fait drôle (je veux dire : pas seulement tragique). Que dans notre pays, il est aussi tout à fait possible d’oublier, comme il est possible de refouler. Refouler ses propres blessures, ses propres fautes, mais aussi la douleur injustement infligée »
Mais je préfère vous laisser le plaisir de découvrir par vous-même comment un fils de chocolatier réussit à assurer le destin de sa famille au fil des générations grâce à une boisson magique, transmise sous le sceau du secret le plus absolu. « Son arôme à lui seul était si intense et envoûtant qu’on ne pouvait s’empêcher de se précipiter dans la direction d’où il émanait. Ce chocolat, épais et consistant, noir comme la nuit avant un violent orage, était consommé en quantité réduite, chaud, mais pas brûlant, dans des tasses de petite dimension et – autant que possible – avec des cuillers d’argent. Son goût était incomparable, sa dégustation tenait d’une expérience supraterrestre, de l’extase spirituelle. » Je vous promets la même expérience à la lecture de ce roman extraordinaire !

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