Un roman superbement construit et écrit. On suit le parcours d'Edouard qui sort tout juste de prison. C'est avec sa voix qu'il confie aux lecteurs sa vie durant ces différentes incarcérations et l'impact sur ses proches. La relation avec le père qui est bouleversé, la mère qui fait le lien et puis le fils qui se construit loin du père.
L'écriture est direct, tendre et s'adapte à chaque moment de vie.
C'est une très belle surprise de la rentrée littéraire, un coup de cœur.

A la veille de sa libération, Edouard fait le poing sur sa vie. Après cinq incarcérations il s'interroge sur ce qui l'attend dehors: son fils , sa femme ,ses parents. Tout en racontant l'ennui, la saleté et les visites au parloir, il rêve sans trop se faire d'illusions à un avenir meilleur. J'ai trouvé que l'auteur avait un ton très juste pour raconter l'univers carcéral. Une très belle surprise de la rentrée littéraire.

Le roman commence en mai 2006. Hervé, la quarantaine, petit truand marseillais multirécidiviste, est à la veille de sortir, après cinq incarcérations. La dernière a duré cinq ans, et il a décidé que ce devait être la dernière. Quinze ans de taule, ça commence à faire.
A travers sa voix, parfois un "je" et parfois un "nous" incluant l'ensemble des détenus, on pénètre dans l'univers de la prison : les codes, les habitudes, la routine, l'attente, l'ennui, mais aussi, les bons moments, les relations entre détenus et avec les surveillants, la découverte des études, des livres, et aussi un certain "confort" de la détention, qui évite les choix...
Il y a aussi la famille, ceux qui viennent le voir, ceux qui ne viennent pas, ceux qui écrivent, son fils qu'il n'a pas vu grandir, sa femme qui a finit par refaire sa vie... L'ambivalence des sentiments est permanente, entre compréhension de ce que ressentent les autres, et ressentiment d'avoir été tenu à l'écart. Mais pas de regret...
Puis le roman aborde la sortie, le retour dans la vie "normale", la difficile réadaptation, les vieux réflexes qui reviennent, vite justifiés par le besoin de liberté. Paradoxalement, la prison n'a pas éteint ce besoin de se débrouiller seul, de flirter avec les limites... L'âge lui a juste permis de réfléchir un peu plus. Mais on ne sort jamais de la prison, ou bien la prison ne sort jamais de la tête de ceux qui l'ont connue...

Un roman que j'ai lu d'une traite, aidée en cela par le fait qu'il n'y a pas de chapitres, malgré trois parties bien distinctes (souvenirs de détention, sortie, et dix-neuf ans plus tard). Le style très parlé nous enchaine à Hervé, nous aide à comprendre ses pensées, ses motivations, sa force, ses faiblesses, même si, comme moi, on se sent bien loin de cet univers si particulier. C'est une véritable plongée détaillée sur tous les aspects de la détention.
Une lecture intéressante, et même passionnante, une de mes premières de la rentrée littéraire de septembre 2025. L'année dernière, j'avais découvert chez le même éditeur, Les Avrils, "La petite bonne", dans un genre complètement différent, et qui fut un de mes coups de coeur 2024. J'aime décidément beaucoup leur ligne éditoriale.

Ce roman sortira le 20 août 2025.
Merci à l'éditeur et à NetGalley pour cette lecture en avant-première.

Dans toutes les familles, il y a des brebis galeuses. Tombé cinq fois, quinze années d’incarcération au total. Édouard Bonnefoy s’apprête à être libéré après une peine de cinq ans.
Didier Castino nous offre une immersion réaliste dans l’univers carcéral : les bruits, les cris de fenêtre en fenêtre, les longs appels, les odeurs, les relents de pisse et de poubelles. Apprendre à attendre : attendre pour obtenir un parloir, attendre un rendez-vous avec l’infirmier, attendre le repas, la promenade, la douche. Pour qu’une porte s’ouvre, il faut qu’une autre soit fermée. La honte du père, la peine de la mère. Les trafics… en prison, tout peut s’obtenir si l’on a de l’argent.
Avec des mots simples et justes, il décrit aussi la sortie : renouer avec un fils qu’il n’a pas vu grandir, retrouver l’admiration de son père, comprendre le silence de son frère. La difficulté de retrouver des repères : on ne parvient jamais à oublier la prison, aucune amnésie n’est possible. La tentation de l’argent facile, des amitiés douteuses nouées pour la vie.
L’Application des peines est un roman poignant sur la reconstruction possible d’un homme marqué par la prison. Il aborde le thème de la réinsertion et de la résilience avec beaucoup de justesse. Le personnage central est émouvant, incarnant à la fois la fragilité et la force d’un homme confronté à ses erreurs passées. Une approche sociale sensible et réaliste, portée par une plume empreinte de pudeur et d’empathie.
Je remercie les éditions Les Avrils pour leur confiance.
#LApplicationdespeines #NetGalleyFrance

Edouard Bonnefoy est sorti de prison en 2006, à l'issue de sa cinquième incarcération. Il raconte son quotidien en prison, l'arrivée dans la cellule, toujours pendant la promenade des codétenus, les bruits, les odeurs, la vie qui continue à l'extérieur, le regard des parents, la honte, les bons moments. Et aussi la sortie : la liberté à réapprendre, les reproches muets du père, le frère jaloux, le fils qui a grandi sans lui et pour qui il est maintenant presque un étranger, la compagne qui l'a quitté pour un autre. Enfin, plusieurs années après la sortie, la vie qui reprend ses droits tant bien que mal, avec toujours la tentation de faire un pas de côté…

J'ai été un peu déstabilisée au début par le glissement fréquent du « il » au « je », puis retour au « il » et ainsi de suite. Ayant finalement décidé de ne pas m'en préoccuper et de me laisser porter par le texte, j'ai aimé ce roman pour le regard « de l'intérieur » porté sur la prison. Certaines idées m'ont interpelée, par exemple le fait qu'un détenu qui sort de prison doit fournir un gros effort pour se réadapter à la vie civile. (Edouard n'est plus habitué à voir défiler le paysage depuis une voiture.) A l'intérieur de la prison, la vie s'arrête, mais dehors, pour la famille, elle continue. A travers le personnage d'Edouard, Didier Castino montre la difficulté pour un ancien détenu de ne pas replonger. Est-il vraiment possible de mener une vie honnête quand beaucoup de portes vous sont fermées du fait de votre passé ?

Malgré le petit bémol du changement de point de vue que je n'ai pas vraiment compris, L'application des peines est un excellent roman car il incite à voir le monde carcéral autrement.

#LApplicationdespeines #NetGalleyFrance
Je remercie Netgalley et les éditions Les Avrils pour le service presse.

C'est bientôt le moment pour Édouard Bonnefoy... dans quelques heures...un jour ou deux à peine...il sortira de cette prison... où toute une vie sera à reconstruire... celle de l'homme,du père, du fils et du frère qu'il est...Car à 40 ans, il veut y croire,ce séjour sera le dernier...
Ce roman est une très belle découverte, dès les premières pages j'ai été happée par le rythme de l'écriture qui nous immerge dans l'univers carcéral.
Didier Castino nous raconte avec une grande précision la vie quotidienne d'un prisonnier : les odeurs, les cris, les bruits, les codes, les habitudes, les interminables attentes ainsi que les trafics en tous genres...
Au travers de ce récit, Édouard nous raconte ses différentes incarcérations et l'impact qu'elles ont eu sur ses proches. Il nous confie la honte de son père, l'amour sans faille de sa mère, l'abandon de sa femme qui est partie avec leur fils et qu'il ne voit plus grandir...
Puis, cette sortie qui approche et qui pose pas mal de questions à Édouard...Ce retour "à la vie normale" est une véritable réadaptation aux autres, au monde mais surtout avec soi-même.Car même si on sort de prison, elle ne nous quitte jamais vraiment... Elle est là bien présente dans notre tête et surveille nos moindres faits et gestes...car les vieux réflexes ne sont jamais bien loin et reviennent parfois...
Un récit profond et poignant sur la reconstruction d'un homme qui ne nous laisse pas indifférent... La plume percutante de l'auteur aborde avec intérêt la dimension psychologique de l'enfermement, ce qui nous invite à un peu plus de réflexion sur le monde pénitencier.

Auteur de « quand la ville tombe » 2021 sur le deuil de l’être aimé.
Une écriture rythmée qui happe le lecteur et l’immerge dans l’univers carcéral mais aussi la complexité du « retour à la vie normal ».
Edouard est la brebis galeuse de sa famille. Tombé 5 fois, 15 années d’incarcérations, il doit sortir après 5 ans, sa plus longue peine. Après nous avoir plongé dans le quotidien d’une personne incarcérée : les bruits, les odeurs, les cris, les appels téléphoniques, les parloirs, l’attente souvent longue (parloir, infirmerie, repas, douche, …), l’auteur décrit aussi avec justesse les enjeux de la sortie : renouer avec sa famille, notamment son père, mais aussi son fils de 15 ans qu’il a vu par intermittence. Mais également la difficulté de retrouver ses repères, des s’adapter à un monde qui a changé, de lutter contre la tentation de l’argent facile et des anciennes fréquentations. Un roman poignant, empathique qui se lit d’un souffle (même si on a souvent la gorge nouée).