De ruines et de gloire
par Akli Tadjer
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Date de parution 8 févr. 2024 | Archivage 15 mars 2024
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Résumé
Algérie. Mars 1962. Malgré le cessez-le-feu décrété par de Gaulle, les affrontements entre tenants de l'Algérie française et indépendantistes du FLN se poursuivent. La panique est générale ; la suspicion, omniprésente.
Adam El Hachemi Aït Amar, jeune avocat, rêve de mettre ses compétences au service de l'Algérie libre, mais lorsqu'on lui confie la défense d'Émilienne Postorino, activiste en faveur de l'Algérie française, il se trouve confronté à une situation délicate : défendre l'ennemi et tout ce contre quoi il s'est engagé. Sous la plume éminemment romanesque d'Akli Tadjer, c'est toute la complexité d'une époque et d'un pays en plein chaos, mais aussi de la psyché humaine, qui prend vie. De ruines et de gloire est un roman puissant, aux résonances très contemporaines.
Algérie. Mars 1962. Malgré le cessez-le-feu décrété par de Gaulle, les affrontements entre tenants de l'Algérie française et indépendantistes du FLN se poursuivent. La panique est générale ; la...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782365697453 |
PRIX | 20,00 € (EUR) |
PAGES | 304 |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
Ce roman fait partie de la trilogie « D’amour et de guerre », il s’agit du 3ème opus. On suit Adam El Hachemi Aït Amar, fils de Zina, jeune homme promis à une belle carrière d’avocat en Algérie, en 1962. Des phrases courtes et percutantes, un humour noir, très imagé, pour décrire une histoire simple, au fond. La guerre d’Algérie n’est pas terminée, et malgré les accords d’Evian, les attentats à la voiture piégée et autres exécutions font partie de la vie quotidienne. Tandis que certains français ont quitté le pays, d’autres hésitent, car ce pays est le leur. C’est le cas pour Emilienne Postorino, jeune activiste pro Algérie française soupçonnée d’avoir participé à une tuerie et emprisonnée. Le jeune Adam aura pour mission de s’occuper de ce cas pour le moins délicat.
J’ai été très émue par la lecture de ce roman, aux côtés d’Adam. Cette période de l’histoire liant la France et l’Algérie est encore délicate à aborder et certains sujets restent d’actualité. Akli Tadjer a su recréer l’ambiance qu’on peut imaginer, les relations entre pro et anti Algérie française, le mépris des colons à l’égard des « indigènes » considérés comme des va-nu-pieds incultes, tout cela sans exagération, ni aigreur, mais simplement car c’était la réalité. Il évoque tout aussi bien le déchirement côté français de devoir quitter ce pays. L’humour de l’auteur accompagne le lecteur tout au long du récit, ce sont des bulles de décompression appréciées. Une lecture riche d’enseignements, qui démontre encore une fois l’importance du dialogue, créant souvent l’empathie.
Algérie, mars 1962. Adam El Hachemi Aït Amar, avocat, 24 ans, le narrateur et son père, 47 ans, tous deux kabyles, décident, après le cessez-le feu en Algérie, instauré suite au traité d'Evian le 19 mars 1962, de quitter Paris où Adam était venu faire ses études,
Ils arrivent dans un pays déchiré par les attentats, les assassinats, la violence, perpétrés par l'OAS et le FLN, la fuite des colons français. Adam se retrouve à devoir défendre Emilienne Postorino, fervente partisane de l'Algérie française, en complète contradiction avec ses valeurs. Son père, quant à lui, part dans le village où il est né, où il a aimé Zina, la mère d'Adam, disparue dans un incendie alors qu'Adam avait 9 ans et qu'il n'a jamais oubliée.
Ce roman foisonnant, puissant, tire toute sa force émotionnelle de personnages broyés par L Histoire, qui se débattent pour rester debout, tiraillés entre plusieurs fidélités, dans une vie où rien n'est tout à fait blanc ou tout à fait noir. le personnage d'Adam incarne le dilemme de l'avocat qui défend une accusée dont il rejette viscéralement les idées et les actions; l'accusée, de son côté, doit accepter d'être représentée par un Arabe dont elle méprise le peuple, qu'elle combat en étant membre de l'OAS.
L'amour, au milieu de l'extrême violence, est très présent : celui d'un fils pour son père mais aussi celui d'un homme qui n'a jamais oublié son amour de jeunesse, la mère de son fils à laquelle il a été arraché par la 2ème guerre mondiale, envoyé combattre pour la France, pour défendre un pays qui n'était pas le sien.
L'arrière-plan historique, très bien documenté, est très prégnant, c'est un personnage à part entière; c'est lui qui oriente le destin des personnages. L'auteur a inscrit son intrigue dans une des périodes les plus sombres de l'histoire algérienne, avant l'Indépendance, au moment où les tensions, les haines sont à leur apogée. Il nous fait ressentir le mépris des colons français sans être manichéen, sans faire de généralisation, déclenche en nous la nausée lorsqu'il évoque la torture; il manifeste de l'empathie et de la sympathie pour les Algériens qui ont combattu pour la liberté tout en condamnant la violence aveugle.
Un très beau roman dont la fin nous réserve une surprise de taille, une leçon d'histoire vu par le prisme d'un jeune homme idéaliste, pétri d'humanité. Je regrette de n'avoir pas su, avant d'entamer ma lecture, que "De ruines et de gloire" est le dernier opus d'une trilogie.
𝙍é𝙨𝙪𝙢é :
Adam fils et son père sont de retour en Algérie. Le jeune homme est avocat, il attend que son patron, maître Reverdy, lui confie enfin une affaire importante.
L'occasion se présente alors que son employeur lui confie la défense d'Emilienne Postorino, qui s'oppose à l'indépendance de l'Algérie qui a tenté de commettre un meurtre. Cette affaire n'est pas celle qu'il attendait, lui qui est un fervent défenseur de l'indépendance de son pays. Au fur et à mesure, il va néanmoins apprendre à la connaître et vouloir la défendre à tout prix.
Dans ce roman, on découvre l'Algérie en pleine turpitude entre l'OAS et le FLN, le quotidien est rythmé par les attentats, les règlements de compte, les départs de nuit pour la métropole.
La société est déchirée. Les humiliations vis-à-vis des Algériens et le comportement des Monsieur et Madame.
𝘼𝙫𝙞𝙨 :
Il s'agit du troisième tome de cette saga. J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir les personnages des précédents romans. On est immergé dans les tiraillements d'Adam.
Celui-ci est très différent du précédent mais tout aussi génial. L'auteur a de nouveau réussi à me transporter dans son univers.
L'atmosphère est pesante et retrace les horreurs aux alentours de la libération de l'Algérie.
Au-delà de présenter les positions des deux camps qui s'opposent, la vie des deux Adam connaît d'importants bouleversements.
J'ai été très émue par plusieurs passages et cette fin!!! Je ne l'ai pas vue venir!
Un excellent roman qui peut se lire indépendamment des deux précédents mais le mieux reste de découvrir la trilogie pour vivre pleinement les émotions de ce tome.
Je remercie @netgalleyfrance et @lesescales de m'avoir permis de découvrir ce superbe roman.
J’ai terminé ce livre en étant totalement soufflée par ce que je venais de lire, par la force de ce récit, par la puissance de son intrigue, qui nous montre, nous raconte ce dont on ne parle que fort peu : l’Algérie des années 60, l’Algérie de l’indépendance, et ce qui s’y passa ces années-là.
Le personnage principal est Adam El Hachemi Aït Amar, jeune avocat. Il a 24 ans, il est revenu en Algérie avec son père, un homme qui a profondément perdu Zina, la mère d’Adam, mais que l’Histoire a éloigné de lui. Adam cherche encore quel avocat il veut être, lui qui admire Jacques Vergès, lui qui ne se voit pas défendre Emilienne Postorino. Qui est-elle ? Une jeune femme qui refuse viscéralement l’indépendance de l’Algérie, une activiste en faveur de l’Algérie française, une jeune femme qui ne voit pas sa vie, qui n’envisage pas sa vie ailleurs que dans une Algérie qui resterait française.
C’était la guerre d’Algérie, reprenant à mon compte le titre d’une oeuvre de Tardi, cette guerre qui se poursuit en dépit du cessez-le-feu, cette violence et cette peur qui sont omniprésentes. La lecture de certaines pages est difficilement soutenable, et pourtant, j’ai envie de faire partager cette lecture, pour montrer, pour que jamais l’on ne s’habitue, que jamais l’on ne trouve « normal » ces récits, dont Adam et son père se trouvent les réceptacles, eux qui se demandent ce que sont leurs amis, leurs proches devenus. Adam fait face à ce quotidien, lui que les événements (j’utilise le nom qui leur était donné à l’époque) a déjà écarté du premier amour de sa vie, lui qui est le témoin de liens amoureux qui se nouent et se dénouent, comme si, en ces années-là, l’amour était impossible. Restent les liens familiaux, qui peuvent être très forts, comme ceux qui lient Adam et son père.
Après avoir lu ce qui s’avère être le troisième tome d’une trilogie, j’ai fortement envie de découvrir les deux premiers.
Merci aux éditions Les escales et à Netgalley pour ce partenariat.
L'auteur continue sa saga historique et nous retrouvons Adam et son père retournés en Algérie en pleine guerre. Adam devenu avocat a souhaité quitté la France et mettre ses compétences pour défendre ses convictions, celle d'une Algérie pour les algériens, cependant il va devoir faire un choix et défendre une femme dont les idées sont l'inverse des siennes.
Un roman une nouvelle fois très riche, témoin d'une époque dont j'ai peu entendu parlé et dont mes souvenirs scolaires sont succincts. Avec beaucoup de justesse, l'auteur nous plonge en pleine guerre et à travers ses personnages abordent de nombreux points de vue sans jamais juger l'un ou l'autre et nous fait ressentir de l'empathie pour chacun. Akli Tadjer a un réel talent de conteur, sa plume est délicate et poétique, elle me transporte à chaque lecture. Il dépeint parfaitement les problématiques de l'exil, le fait de ne jamais se sentir chez soi.
Le contexte historique est vraiment très intéressant, j'ai cependant été moins touché par Adam que par son père et même si j'ai préféré le tome précédent ce roman m'a happé par ses nombreux rebondissements et la fin réellement bousculée.
J’ai choisi ce livre d’une part parce qu’il parle de la guerre d’Algérie, c’est-à-dire d’une page d’Histoire dont, en Belgique, on n’est guère familier (moi en tout cas), et que, quand il s’agit d’apprendre en lisant (ou l’inverse), je suis souvent volontaire. D’autre part, parce que la quatrième de couverture résume la trame en annonçant qu’un avocat algérien, partisan d’une Algérie libre, va se trouver contraint de défendre une jeune activiste pro-Algérie française. Et quand il s’agit de plaidoiries, d’argumentation, de raisonnement juridique, de justice et/ou de conscience morale, je salive d’avance. Sur ce point, j’ai été légèrement déçue, parce que je m’attendais à autre chose, mais le roman a d’autres atouts qui contrebalancent ce bémol.
Or donc, nous sommes à Alger en mars 1962. Les accords d’Evian viennent d’être signés, le cessez-le-feu décrété en Algérie. Mais sur place, le chaos est total : affrontements violents entre indépendantistes du FLN et partisans de l’Algérie française, attentats, assassinats, contrôles policiers et suspicion généralisés. Adam, jeune avocat de 24 ans, rêve de contribuer à la construction d’une Algérie libre. Mais, à son corps et à sa morale défendants, il se voit confier la défense d’Emilienne, jeune femme militant pour une Algérie française.
Contrairement à ce que je pensais au départ, ce roman n’est pas un « roman de procès » (comme il y a des films de procès) où l’essentiel se déroulerait dans un tribunal. Au contraire, on est plongé dans le quotidien d’une guerre terrible où chacun risque la mort à n’importe quel coin de rue, et dans la tête d’Adam, en plein dilemme entre deux lois : celle du Code pénal et celle de sa conscience. On revient aussi sur l’histoire de sa famille (et je n’avais pas compris que ce roman était le dernier d’une trilogie, mais cela ne gêne pas la compréhension), avec une sorte de retour aux sources.
Je n’ai donc pas eu droit à des plaidoiries brillantes, mais j’en ai beaucoup appris sur cet épisode de l’histoire franco-algérienne, sur le mépris des colons envers les Algériens, leur désarroi quand ils doivent fuir « leur » pays pour rentrer en France où ils se sentiront étrangers, les humiliations et les tortures subies par les Algériens, la haine et les souffrances atroces de part et d’autre.
A ce contexte historique très bien rendu, l’auteur mêle amour (ceux de et pour une femme, un père, une mère), idéalisme et humanisme. Grâce à son indéniable talent de conteur et à son sens du romanesque, il rend ce livre instructif et captivant de bout en bout.
C'est le dernier livre d'une trilogie que je lis pour ma part sans avoir lu les précédents.
Le contexte historique c'est l'indépendance de l'Algérie et ses huit années de violence qui précédent les accords d'Evian mettant fin à la colonisation par la France et ouvrant à l'indépendance de l'Algérie.
Nous suivons Adam, jeune homme kabyle tout juste devenu avocat à Paris où il suivait des études et vivait avec son père. Orphelin de mère, il est favorable à l'indépendance et souhaite rentrer au pays pour défendre les siens dans les procès qui s'annoncent nombreux.
En France, il est l'étranger et en Algérie aussi.
De retour en Algérie avec son père il postule dans des cabinets d'avocat et décroche un poste mais la condition lui est difficile à accepter: il doit défendre une jeune femme française accusée d'avoir tiré depuis sa fenêtre lors d'une manifestations à Alger pour l'Algérie libre, entraînant la mort de nombreuses personnes suite à la riposte de l'armée. Elle rejette l'indépendance, née en Algérie, elle ne connaît pas la France et veut continuer à vivre en Algérie coloniale.
Pendant qu'Adam fils se cherche une lutte juste, son père lui veut revenir dans la kabylie de son enfance où sont morts nombre des siens.
Dans ce livre on est donc dans la violence quotidienne des attentats du FLN et des exactions commises par l'OAS, l'exode vers l'Europe de ceux qui ne se sentent plus en sécurité et la politique qui accélère l'histoire et via les accords d'Evian désigne l'Algérie libre.
C'est un roman sur une tranche de vie dans un pan de l'histoire qui est notre Histoire , on suit les personnages auxquels on s'attache, on devine l'Algérie par ses descriptions visuelles et odorantes.
Akli Tadjer tire le fil de cette histoire, qui est en vérité le troisième tome d'une saga franco-algérienne dont D'amour et de guerre (2021) et D'audace et de liberté (2022) sont les premiers opus publiés aux Éditions Les Escales.
C'est un sujet que j'ai envie d'explorer un peu plus dans les mois à venir car, malgré toutes mes lectures sur cette thématique, je m'aperçois que c'est toujours aussi complexe d'avoir un avis éclairé sur cette période de l'histoire franco-algérienne.
Regarder les faits simplement et comment certains ont voulu manipuler l'histoire d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée serait déjà un début.
J'ai l'impression de devoir marcher sur des œufs à chaque fois que j'évoque cette histoire car les esprits ne sont pas toujours apaisés. Le fait de ne pas en parler y contribue grandement d'après moi, car il laisse des possibilités infinies d'interprétation et donc de manipulations…
Bien sûr, il s'agit ici d'une fiction, et même si elle est très réaliste j'ai bien conscience qu'on ne peut l'ériger en vérité. Je crois que son auteur Akli Tadjer a voulu montrer qu'il est encore possible d'avoir une forme de résilience - même si d'aucuns pourraient le taxer d'angélisme - pour cela il faudrait la reconnaissance du mal qui a été fait et qu'il soit clairement énoncé.
Nous sommes en mars 1962, les accords d'Évian viennent d'être signés : nous sommes à un moment de bascule historique qui va mettre fin à 8 années de guerre sur le sol algérien et 132 ans de colonisation française en Algérie.
Pourtant, certains ne sont pas prêts à rendre les armes et la violence s'intensifie sur le terrain entre la branche armée du FLN (Front de libération nationale) et les membres de l'OAS (organisation terroriste clandestine française d'extrême droite).
Les civils sont encore une fois les premières victimes de ces affrontements…
C'est pour défendre les partisans de l'indépendance qu'Adam, jeune avocat d'origine kabyle, est rentré en Algérie. Pourtant, le sort va le confronter à un véritable dilemme : il va devoir prendre la défense d'une femme, Émilienne Postorino, partisane de l'Algérie française suspectée d'avoir tiré sur la foule.
Comment concilier ces 2 points de vue que tout oppose ? C'est le parti pris par Akli Tadjer, je vous laisse juger de la fin…
Un roman historique qui explore des rouages psychologiques et n'édulcore rien du racisme qui imprègne outrageusement la société.
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