Mise à feu

Lu par Clara Ysé
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Date de parution 16 févr. 2022 | Archivage 8 avr. 2022
Audiolib | Littérature

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Résumé

Nine et Gaspard vivent dans la maison de leur mère, l’Amazone. Nouchka, leur pie, veille sur le trio. La nuit du réveillon, un incendie ravage le paradis de l’enfance. Le lendemain, le frère et la soeur se réveillent seuls chez leur oncle, l’inquiétant Lord.

Ils reçoivent tous les mois une lettre de l’Amazone qui leur dit préparer dans le Sud la nouvelle demeure qui les réunira bientôt.

Quel pacte d’amour et de rêve vont-ils nouer pour conjurer l’absence ?

Récit magique et cruel, féérie moderne, roman d’initiation et d’aventure, ode à la liberté, à l’adolescence, à la tendresse, aux amitiés qui sauvent, Mise à feu envoûte par son émotion. La douce voix grave de Clara Ysé en décuple la puissance poétique et musicale.

Les virgules musicales ont été composées par Camille El Bacha.

Nine et Gaspard vivent dans la maison de leur mère, l’Amazone. Nouchka, leur pie, veille sur le trio. La nuit du réveillon, un incendie ravage le paradis de l’enfance. Le lendemain, le frère et la...


Formats disponibles

FORMAT Livre audio, Intégral
ISBN 9791035407766
PRIX 17,95 € (EUR)
DURÉE 3 Heures, 33 Minutes

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Disponible sur NetGalley

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Chroniques partagées sur la page du titre

Gaspard et Nine, respectivement 8 et 6 ans fêtent le réveillon de l’an 2000 avec leur mère et quelques amis. Celle-ci répond au doux surnom de l’Amazone. Quelle mère ne voudrait pas être surnommée ainsi, amazone comme guerrière, comme liberté, comme indépendance. Et puis, le feu s’invite à la fête. Un feu qui ravage tout, crée panique et confusion. Les deux enfants iront vivre chez leur oncle, dit Le Lord, le temps que l’Amazone reconstruise la maison. Des lettres leur seront adressées par l’intermédiaire de Nouchka, une pie, dont les enfants comprennent le langage.
L’exil loin de l’Amazone dure huit ans, huit années durant lesquelles les enfants grandissent en gardant ce lien, en fil rouge, des lettres envoyées par leur mère. Un lien qui ne se brise pas, une présence absente, mais une présence forte, une présence attentive, presque tangible.
La vie quotidienne n’est pas simple. Le Lord est un homme compliqué : ses colères sont terribles, son comportement parfois tendancieux, ses intentions troubles. Les enfants le fuient tant qu’ils peuvent en restant collés l’un à l’autre. « Mise à feu », raconte cette relation frère-sœur, puissante, vibrante, par les mots de Nine la narratrice. Ensemble, ils s’inventent des mondes, se protègent, se soutiennent, gardent vivant le souvenir de l’Amazone. Si le roman a souvent des allures de conte, des touches de magie dues surtout à l’éblouissement des enfants, à cette réalité qu’ils s’inventent, à cet espoir de retrouver l’Amazone auquel ils s’accrochent, le lecteur, lui, a mille et une interrogations. Quelque chose de sombre le taraude, la conviction qu’il a été caché quelque chose de fondamental à ces enfants, une chose nécessaire à leur épanouissement. Peu à peu, les mots de Nine contrastent avec les attitudes de Gaspard, leurs émotions les distinguent, leurs corps disent d’autres vérités.
 
Et c’est là qu’intervient tout le talent de la lectrice de « Mise à feu », Clara Ysé, également auteur du roman. Clara Ysé est habitée par son texte et je pense très honnêtement que je n’aurais pas eu les mêmes émotions, craintes, angoisses, tendresse sans la musicalité de son phrasé dans une lecture papier. Diction parfaite même lors des passages en langues étrangères (anglais et italien), intonations adaptées au moment, elle crée à elle seule, par le seul prisme de sa voix, toute l’atmosphère du livre. Si sa voix est celle de Nine, elle parvient à tisser un vrai lien avec l’auditeur, qui, seul dans son coin, s’interroge. Les enfants ne s’en sortent pas si mal, mais qui est réellement cet oncle soupe au lait, pourquoi la mère ne revient-elle pas (nous savons bien nous, adultes, que des travaux n’empêchent pas une mère de venir voir ses enfants), pourquoi ces travaux sont-ils si longs (huit ans !! C’est interminable) Quelque chose n’est pas clair dans cette histoire, quelque chose se trame, et la voix douce, mélodieuse de Clara Ysé entretient ce malaise, le nourrit, le fait grossir, pendant que les enfants eux, vivent, au jour le jour, dans leur cocon de magie à deux qui ne s’entrouvre que pour la pie et les lettres de l’Amazone. (Lettres lues avec tellement de douceur qu’elles vous collent des frissons) Peu à peu, les années passant, le monde réel pénètre dans le cocon. De nouvelles amitiés, de nouvelles réalités fracturent l’enfance. La tension monte. Le choix des intermèdes musicaux n’y est pas pour rien. Gaspard inquiète. La voix de la narratrice incendie, enflamme les mots, embrase les émotions, ravivent la mémoire … jusqu’à cette fin. Les mots, telles des flammes, clôturent « Mise à feu ».
 
Quelle magnifique découverte audio ! Vierge de tout résumé, j’ai été littéralement sous le charme de cette voix, à la fois voix paisible et vive, chaleureuse et glaciale. Il faut dire que Clara Ysé est également chanteuse et que les ondulations de sa voix sont en peu son métier. Moi qui suis très attachée à l’objet livre, j’ai été totalement happée par cette écoute. J’aime ces auteurs qui lisent leur propre texte : ils y mettent tout leur cœur et toutes leurs émotions. Une écoute troublante, sensuelle et tragique.
Écouté dans le cadre du prix Audiolib 2022.

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Ce soir-là, dans la maison de l'Amazone, on fête à grand bruit le réveillon du nouveau millénaire. L'Amazone, c'est la mère de Nine, six ans et de Gaspard, huit ans. Sous leur regard observateur, les corps enivrés et insouciants se déhanchent au rythme de la musique. Puis vient l'incendie, impromptu, ravageur. Contraints de vivre quelque temps chez leur oncle maternel, Nine et Gaspard devront patienter avant de retrouver la mère tant aimée. Durant cette attente interminable, les lettres de l'Amazone, précieux trésors conservés avec soin, seront une source de réconfort. En attendant de découvrir le nouveau monde.

Dans Mise à feu, Nine nous conte la fantaisie de sa vie. Dans le monde de ses six ans, sa mère est l'Amazone, nom merveilleux consenti à une femme sans nul doute extraordinaire. Son frère Gaspard parle couramment le langage des oiseaux, conversant avec la pie Nouchka, à grand renfort de cris aigus. Son oncle est un "Lord" aussi énigmatique qu'effrayant, seule ombre au tableau de cette famille idyllique. Des personnages fantastiques, dignes d'un conte, qui soulignent la capacité des enfants à s'émerveiller. Le texte est poétique, la langue riche et musicale. La voix de l'autrice aussi, tantôt douce et puissante, toujours mélodieuse.

Mais lors de cette nuit embrasée, il y a comme une ellipse dans la narration. Un réveil brutal, matérialisé par l'absence de la mère. L'inquiétude s'installe, les questionnements prennent forme. Alors que Gaspard et Nine peinent à apprécier leur nouvelle vie aux côtés du Lord, Nouchka devient "l'oiseau messager" porteur d'espoir, délivrant, mois après mois, les lettres de l'Amazone. Qu'on aime les lire, le soir, à la lueur d'un briquet, côte à côte sur le lit ! Qu'on aime en savourer chaque mot, et imaginer le nid douillet qui sera le lieu des retrouvailles ! Nine et Gaspard, unis, presque fusionnels, vont se réfugier ensemble dans cet univers, huit années durant.

Le Lord, cet homme irascible, au comportement étrange, parfois violent, est très malaisant. Sa présence est un peu comme une ombre, obscure et inquiétante. Les attitudes malsaines de ses invités réguliers, sous son oeil scrutateur et pénétrant, font naître l'angoisse. Mais Gaspard veille tant qu'il peut, grand frère protecteur et vigilant. Au fil des pages, on ressent le changement de ton, l'adolescence qui se profile, l'univers qui se craquèle, la réalité qui se modèle. Emportée par le récit, je me suis attachée à Nine et Gaspard, au point parfois de vouloir apparaître dans la scène, pour les rassurer ou rire avec eux. Le passage à l'âge adulte ne se fait pas sans heurts, mais il est surtout comblé de moments de joie, d'amitié et d'amour. Autant d'émotions vitales, mises en mots par Clara Ysé, avec beaucoup de sensibilité.

Ce roman m'a évoqué d'autres histoires aimées, agissant sur moi comme une Madeleine de Proust. J'ai vibré d'émotions lors de cette écoute, me délectant de la voix claire et mélodieuse de l'autrice.
Mise à feu est une oeuvre vivante et musicale, colorée de sensations, aux accents de conte onirique. Clara Ysé tire merveilleusement profit du support audio, fusionnant le texte et la voix, exhalant l'émotion. Mise à feu nous transporte, tout comme les histoires qu'on nous racontait enfants, expressives, animées. Que ce roman est beau !

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Bon, soyons honnête, ce roman n’est pas précisément un coup de coeur.
J’ai été déstabilisée dès les premiers chapitres par un univers décalé dans lequel je n’ai pas réussi à réellement entrer.
J’ai eu l’impression de regarder ces personnages se mouvoir sans arriver à ressentir quelque chose pour eux.
Le début du récit est à la fois concret et réaliste, tout en étant émaillé de détails oniriques qui disparaissent au fil du texte lorsque les personnages grandissent mais on a parfois du mal à voir la frontière.
Cela en fait un texte poétique, doux, ascétique et sans détail superflu.
C’est assez beau, mais je n’y suis pas entré.

C’est aussi un récit de souffrance et de non-dit.
Les enfants sont abandonnés et désœuvrés, ils semblent errer dans leur vie en attente de quelque chose qui n’arrivera jamais.
Quelques phrases laissent entrevoir ce qu’il leur faut affronter, ce qui les guette, et on sent bien que tout peut tourner mal d’un moment à l’autre.

C’est aussi un roman d’apprentissage, celui de la vie et des obstacles qu’elle met sur nos routes, celui de l’adolescence et du mal-être qui peut survenir.
Le début du texte m’a fait pensé à l’Écume des jours, lu il y a fort longtemps, dans cette évocation de la fête, avec cette pie qui parle à Nine et Gaspard ou les scènes du début du roman après l’incendie.

L’autrice lit elle-même son texte.
J’ai toujours un énorme a priori lorsque c’est le cas parce que je trouve que certains auteurs en font trop ou pas assez, ce ne sont pas des comédiens et parfois, cela gâche le texte.
Ici, c’est toutefois très agréable de l’écouter.
Clara Yse a une voix douce et elle habite son texte.
Par contre, lorsque Nine se souvient de son enfance, le texte est énoncé avec un écho, comme si la lectrice se trouvait dans une pièce immense.
C’était un peu ton much, comme une information dont on n’a pas besoin. Le texte est clair et annonce la plupart du temps qu’on bascule dans le souvenir.

C’est donc un avis en demi-teinte pour un roman bien écrit mais qui m’a paru un peu sec. J’ai eu du mal à voir où l’autrice voulait en venir et je ne l’ai pas suivi mais vous aimerez peut-être.

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Ce premier roman commence par l’incendie de la maison d’enfance des deux héros qui se retrouvent à aller vivre chez leur oncle, un homme violent et alcoolique qui leur parle à peine et ne les fait jamais vraiment entrer dans sa vie.

C’est une histoire assez bizarre avec une ambiance très particulière qui passe d’un instant de la beauté d’un amour fraternel intense à un malaise profond. Il y a des moments un peu déroutants, cette pie apprivoisée et avec qui parle Gaspard comme si c’était tout à fait normal, des moments de malaise posés là intentionnellement et qui ont bien fonctionné sur moi (le hic, c’est que je n’aime pas ça), des personnages qui auraient mérité plus de profondeur (l’oncle pour ne citer que lui). Mais en même temps, c’est une belle histoire d’amour fraternel, qui parle de manque, du poids de l’absence, d’espoir…

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Il m’a fallu écouter deux fois ce roman pour pouvoir mettre des mots sur mon ressenti qui a d’ailleurs évolué entre les deux. La première écoute m’avait laissée dubitative, parce que si j’avais d’emblée apprécié la plume de l’autrice, je n’avais pas forcément compris l’intérêt de l’histoire. Mais la deuxième écoute m’a permis d’en saisir toute la puissance, la beauté et la poésie !

D’une plume évocatrice, alternant entre poésie, délicatesse et brutalité, l’autrice ayant une manière particulière de parler de la réalité des corps en termes crus, mais jamais vulgaires, Clara Ysé nous plonge dans un conte moderne beau et dur à la fois. Un conte où des enfants, sous la protection d’une pie, parlent le langage des oiseaux, et où la mère devient l’Amazone, sorte de personnage aux contours flous dont le corps se noie sous les voluptés de la grâce. Une mère qui tournoie et apporte la joie autour d’elle, mais qui contient une part plus sombre enterrée sous des couches d’insouciance.

Mais un jour, l’insouciance se heurte à la réalité ! Un incendie, une famille séparée, des cœurs à réparer et une nouvelle vie à apprivoiser. L’Amazone, partie reconstruire un nid pour ses deux enfants et Nouchka la pie, laisse la place au Lord, son frère, un personnage inquiétant et peu aimable. Le grand méchant des contes pour enfants qui, à défaut de grandes dents pour les dévorer, possède cette aura malfaisante propre à les indisposer, et à créer un climat d’insécurité quand ils auraient eu besoin d’être entourés et rassurés.

Mais Nine et Gaspard peuvent heureusement se raccrocher aux lettres de leur mère qu’elle leur envoie des années durant. Des lettres décrivant l’avancée des travaux de la maison devant les accueillir et les contours d’une future vie à quatre, Nouckha faisant partie de la famille. En plus de ces étincelles d’espoir apportées par des lettres lues comme tout autant de déclarations de ce qui sera pour oublier ce qui n’est plus, Nine et Gaspard veillent l’un sur l’autre, sous l’oeil farouche de Nouchka qui, telle une bonne fée, les protège à sa manière. Puis arrive Quentin, le fils du Lord qui, contrairement à son père, saura gagner le coeur du frère et de la sœur.

Les années défilent, et les enfants deviennent adolescents avec les changements que cela implique qu’ils soient du corps ou de l’esprit. Du moins, en ce qui concerne Nine, car Gaspard nous semble encore enfermé entre deux époques, un peu comme si son esprit n’avait pas suivi son corps. D’ailleurs, quand Nine perd petit à petit sa capacité à parler à Nouchka, à rester reliée au merveilleux, Gaspard lui la comprend parfaitement, jouant d’interprète en plus de frère protecteur. La relation entre le frère et la sœur, sublime et d’une force incroyable, m’a beaucoup touchée et émue, même si Nine semble un peu s’éloigner de Gaspard, découvrant l’amitié, les soirées et les premiers sentiments amoureux.

Ce roman, c’est le récit du passage de l’enfance à l’adolescence, un passage parfois douloureux surtout quand il s’accompagne de la perte du sens du merveilleux au profit d’une réalité moins douce, tendre et fantasque. Mais c’est aussi un récit de vie, un récit d’abnégation et d’amour familial plus incandescent que n’importe quel incendie ! La première écoute m’avait laissée froide d’émotions, la seconde émue au-delà de mes attentes. Entre les deux, un esprit peut-être plus ouvert à ce genre d’histoire, mais aussi une écoute en avance rapide.

L’autrice, qui lit elle-même son texte, s’est pliée avec un talent certain à l’exercice, sa voix faisant résonner avec force les propos de ses personnages, d’autant qu’elle n’hésite pas à varier la vitesse de lecture pour coller au plus près de leur état d’esprit et des événements. J’ai également apprécié la manière dont elle arrive à nous faire ressentir toute la musicalité de son texte et de son écriture. Néanmoins, j’ai besoin, pour que mon esprit ne vagabonde pas, qu’il y ait une certaine cadence, ce qui explique que ma première écoute ne m’avait pas conquise. Il m’a fallu écouter le roman en vitesse 1,5 pour vraiment en saisir toute la puissance et la beauté.

En conclusion, d’une écriture dont la force évocatrice décuple l’intensité de chaque émotion, Clara Ysé nous offre ici un roman aux allures de conte moderne, oscillant entre la douceur et la poésie des rêves d’enfance, et la brutalité d’une vie où l’insouciance laisse place à brutalité de la réalité. Cruel à certains égards, mais aussi magnifique de poésie, un roman à lire et relire pour s’imprégner de sa puissance et ressentir la délicatesse d’une plume qui se savoure jusqu’à la dernière ligne, et dévoile avec grâce les contours d’une vérité dérobée.

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