Baiser ou faire des films
par Chris Kraus
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Date de parution 21 janv. 2021 | Archivage 24 févr. 2021
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Résumé
Étudiant berlinois, Jonas Rosen cherche dans le New York des années 1990 l’inspiration au film qui lui servira de projet d’études. Là, dans un quartier malfamé où résonnent encore les pas de Kerouac et Ginsberg, Jonas fait des rencontres : Jeremiah, ponte du cinéma, obèse et dépressif, qui l’introduit dans le milieu de l’art underground ; Nele, une étudiante allemande, « sirène » insaisissable qui deviendra un temps sa muse. Surtout, Jonas tente d’oublier : Mah, son amour mythomane et jalouse, restée à Berlin ; et enfin Paula, cette tante qui vit à New York et qu’il se refuse à voir, tant il cherche à échapper à son histoire ; une histoire familiale complexe et terrible, qui ferait pourtant un sujet idéal pour un film…
À la gravité de La Fabrique des salauds succèdent la légèreté et la fantaisie débridée de Baiser ou faire des films. Un roman puissant et drôle, raconté sous la forme d’un journal posthume, dans lequel Chris Kraus poursuit son exploration de ces familles hantées de fantômes nazis. Le tout sur fond d’hommage au cinéma et à la scène artistique et littéraire des années 1990.
Chris Kraus est né en 1963 à Gottingen, en Allemagne. Il a commencé une carrière de journaliste et d’illustrateur avant d’étudier à l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin. Il est l’auteur de plusieurs films, qui lui ont valu de nombreux prix. Son œuvre Quatre minutes (2006) a obtenu un grand succès critique et commercial en France, et a été adaptée au théâtre. Il a également réalisé Die Blumen von Gestern (2016), avec Adèle Haenel dans le rôle principal.
Chris Kraus est l’auteur de quatre romans. Après La Fabrique des salauds (Belfond, 2019 ; 10/18, 2020), sélectionné pour le prix Femina et le prix du Meilleur livre étranger, Baiser ou faire des films est son deuxième roman à paraître en France.
Chris Kraus vit à Berlin.
Étudiant berlinois, Jonas Rosen cherche dans le New York des années 1990 l’inspiration au film qui lui servira de projet d’études. Là, dans un quartier malfamé où résonnent encore les pas de Kerouac...
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714482044 |
PRIX | 22,50 € (EUR) |
Chroniques partagées sur la page du titre
Chris Kraus le dit lui-même, l’histoire nazie a une influence non négligeable sur son œuvre. S’il s’en éloigne davantage dans Baiser ou faire des films que dans La fabrique des salauds, son narrateur, Jonas Rosen, n’en est pas moins tourmenté par les actes nébuleux de son grand-père, Apapa, qui fut SS pendant le Troisième Reich. Étudiant en cinéma, le Berlinois de vingt-neuf ans a malgré tout une vie colorée et presque insouciante – en apparence. Dans le cadre de son cursus, il s’inscrit à un séminaire intitulé « Baiser ou faire des films », et ce cours et le projet mené par le baroque Lila von Dornbusch constituent le point de départ du récit. Cette ancienne star du porno gay s’est convertie au professorat et compte bien insuffler une énergie nouvelle et décadente à ses élèves qu’il juge bien trop sages et coincés. Son cours se bâti autour d’une ambition : que ses étudiants tournent un film sur le sexe à New-York.
Construit à la manière d’un journal intime, ce roman est avant tout extrêmement drôle et savoureux. Les carnets de Jonas racontent ses aventures alors que Lila l’envoie en éclaireur aux États-Unis pour préparer le terrain avant que la classe n’arrive. Le logement, le lieu de tournage, le sujet du film – tout repose sur ses fragiles épaules qui portent aussi le poids de son « ciboulot-de-porcelaine », sa tête étant marquée d’une longue estafilade rappelant à quiconque qu’il peut mourir à tout instant. D’un taudis hanté par un professeur homosexuel obèse et très particulier (connaissance de Lila) au salon luxueux de Tante Paula, rescapée juive de l’Holocauste, en passant par le Museum d’Histoire Naturelle et le Bronx Zoo, Jonas erre dans les rues de la Big Apple de 1996, croise des stars de cinéma aujourd’hui déchues, et baigne dans l’atmosphère du regret de la Beat Generation, de ses Kerouac, Ginsberg et Burroughs dont l’ombre plane au-dessus des chapitres, silhouettes mythiques ici distordues par Chris Kraus, fidèle à sa volonté de signer une satire pleine d’esprit et d’humour noir, parfois scatologique ou sexuel mais plus souvent confinant à l’absurde. Chaque paragraphe semble construit à la manière d’une nouvelle à chute et l’ironie imprègne ces pages, bien plus que le besoin d’évoquer le sombre passé de l’Allemagne – ici, ce sont les chambres à gaz lettones qui apparaissent en filigrane, derrière les fantômes de la culture américaine à l’aube du changement de siècle. Pour fond sonore, la voix d’Alanis Morisette, Belfond allant jusqu’à s’inspirer de la pochette de « All I Really Want » pour la couverture.
Femmes d'été et femmes d'hiver, c'est à peu près ainsi qu'aurait dû être traduit le nouveau roman de Chris Kraus, successeur du vertigineux La fabrique des salauds. Le titre choisi en français, Baiser ou faire des films, trivial et provocateur, est certainement plus évocateur mais bien moins poétique, mais il n'est pas complétement étranger à la tonalité du livre, si l'on veut bien le teinter d'ironie, sachant que son héros, Jonas, est fidèle à son amie tout au long du livre (quoique) et pour ce qui est de filmer, ses projets ont plutôt tendance à prendre l'eau. Néanmoins, dans cette aventure d'un apprenti cinéaste dans le New York des années 90, Jonas va beaucoup apprendre et avoir matière à s'étonner, au milieu de personnages plus pittoresques les uns que les autres. Maniant la fantaisie et l'absurde avec virtuosité, Chris Kraus plonge son principal protagoniste dans une marmite fumante au gré de rencontres baroques où l'esprit beatnik et bohème semble prévaloir, de même qu'une certaine attirance pour le mauvais goût. Jonas, en provenance directe de la vieille Europe, est un peu décontenancé par l'extravagance des habitants de la Grosse Pomme et sa candeur (relative) nous trace le chemin de manière sinueuse, nous faisant assez souvent éclater de rire. Sauf que, tout de même, le sujet de l'Holocauste est aussi terriblement présent à travers le personnage excentrique de la tante de Jonas, qui ne l'est pas vraiment, sa tante, mais a bien connu son grand-père, qui a sévi durant la deuxième guerre mondiale. Jonas ne veut absolument pas faire un nouveau "film à la con sur les nazis" et préfère réaliser un film sexuel sur les oreilles, dont l'intérêt n'est pas garanti. Quoi qu'il en soit, cette chronique d'un apprentissage singulier, si elle n'a pas l'impact traumatisant de La fabrique des salauds, confirme en partie le talent du romancier, connu jusqu'alors comme un cinéaste doué (Quatre minutes). Écrire ou faire des films, Chris Kraus aurait bien tort de choisir entre les deux activités.
Un grand merci à NetGalley et à Belfond pour l'envoi gracieux de ce livre.
Depuis "La fabrique des salauds", je ne me suis toujours remise de ma rencontre avec Chris Kraus. J'ai été totalement épatée, éblouie par ce roman sur le nazisme et la famille de celui qui racontait l'histoire. J'ai ri, j'ai apprécié le ton sarcastique, décalé et j'ai espéré très fort, ne pas être déçu par son prochain roman.
Chance, je ne suis pas déçue. Je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais une fois, l'introduction passée, quel plaisir et je remercie Net Galley de m'en avoir fait la primeur.
J'ai beaucoup pensé à la nouvelle d'Alphonse Daudet "L'homme à la cervelle d'or" et aussi à "Frankenstein ou le Prométhée moderne". Pourquoi ? pour des raisons aussi bizarres que ce roman, à savoir le crâne fracassé de Jonas, reconstruit après un accident de moto, crâne aussi fracassé que son esprit dont il gratte les moindres recoins, en ce qui concerne l'histoire familiale.
Tout débute en 2018, avec une plongée dans les archives manuscrites de Jonas Maximilian Johannes Dietrich Rosen, papa de Puma (sa fille qui le connaissait finalement peu), après le décès de Jonas.
Jonas avait la faculté étonnante de toujours être limite avec la mort, il lui arrivait les aventures les plus abracadabrantes et il manquait de mourir régulièrement. Les dieux vont confirmer son sentiment de mort imminente : il mourra relativement jeune d'une chute improbable sous les yeux de Puma, qui gardera de ce moment terrible, un tremblement des paupières permanent comme si ses yeux essayaient toujours de ne pas se confronter à cette réalité mortelle.
Nous remontons donc le temps via les papiers de Jonas, jusqu'en 1996, A l'époque, Jonas est étudiant de cinéma à Berlin et ne veut surtout pas faire de film consacré aux nazime. Quand son prof, Lila Von Dornbuscg, propose à un groupe de 5 élèves du cursus, de faire un film sur le sexe (sans sexe) à New York, Jonas décide de quitter temporairement Mah Kim Nangung, son amour mythomane, avec lequel il vit depuis 3 ans, pour aller dans la grande pomme.
Il va y rencontrer :
- un photographe sosie de Redford (dans l'avion),
- Nele Zapp, stagiaire à l'institut Goethe, "sirène" de Dortmund, qui transporte dans son sac l'équivalent du contenu de celui de Mary Poppins (dont une chaussure d'homme) et fait du cheval à Central Park en piquant la monture, Ghostbuster, d'un policier évanoui,
Il va jouer dans un film expérimental de l'amie de Redford, Kerstin et incarner un ... SS. Jonas va aussi sauver lors de son séjour, Almut, une collègue de Nele, d'une tentative de suicide suite à des amours déçus avec son patron, venger son honneur et survivre à la tempête Betty.
Avant de résider dans le somptueux logement au National Arts Club (avec ses 5 collègues venus le rejoindre et Lila) de celle qu'il appelle "tante Paula", artiste peintre, veuve (Paula Herztlieb), Jonas va vivre quelque temps, dans un trou à rats à Alphabet City chez Jeremiah Fulton, un ogre cinéaste qui doit avoir des liens familiaux avec Diogène. Il va y vivre entre Lucy, le chihuahua, Puppy le beagle et Cherie, le chat au milieu des tonnes d'ordures qui encombre les 30 m2 du logement de Fulton et manquer y mourir (encore une fois ...)
Jonas trimballe une histoire familiale sombre marqué essentiellement par son grand-père, dit Apapa.(qu'il aimait beaucoup) qui a sévi à Riga, en temps que Sturmbannfurher, Rosen, chef du SD, tuant, déportant tous les juifs de la ville, les handicapés, les homosexuels ... Ce chef de SD va pourtant sauver la vie de Paula, juste parce qu'elle a étudié à l'académie des beaux arts de Riga auprès de celui qu'on appelait "Le Mestre" , qu'ils s'appréciaient mutuellement et qu'elle n'avait rien oublié de son enseignement. "Le Mestre" était le père du Sturmbannfurher Rosen. Cet "amour" du Mestre va les lier au delà de l'histoire par une histoire d'amour entre deux viols et une tentative d'empoisonnement au gaz d'un groupe de nazi par Paula..
A New York, tout en tentant de débuter un film sur le sexe (sans sexe) par le biais de l'oreille (organe hautement érotique), Jonas va découvrir que Tante Paula a, en plus d'élever les enfants d'un ancien bourreau de 1946 à 1948, avant de devenir citoyenne américaine, cotoyé la beatnik generation : Ginsberg, Kerouac et Lucien Carr avant d'épouse un riche business man. Avec sa tante, il va apprendre à se débarrasser de ses fantômes et se voir proposer de faire un road trip avec celle, qui va mourir d'un cancer et veut se payer un dernier trip et surtout lui faire plaisir.
Jonas va malgré tout, revenir à Berlin, au terme de son séjour, sans avoir fait de film, sans avoir fait de road trip. Il aura eu le temps de faire changer Nele sur sa décision d'avorter parce que son couple avec Mah ne peut pas avoir d'enfant.
C'est un roman d'initiation totalement sous acide, où effectivement l'improbable donne naissance à la vie, une vie plus puissante que les bourreaux, une vie malgré tout où l'important est d'être en accord avec soi-même, une vie aux formes multiples dont il faut déterrer les racines pour avancer..
Ce livre est, comment dire... il sort des entiers battus à bien des égards, tout du moins il sort des sentiers que je connais ou que j'ai déjà aperçus, là, j'ai plongé dans l'inconnu. Auteur allemand: une première pour moi, la plume de l'auteur: une première pour moi, et je pense que de toute façon, rien n'aurait pu me préparer à ce que j'ai lu.
Ce livre est surprenant, émouvant, surréaliste, énervant, beau. Je l'ai adoré, je l'ai dévoré mais je ne suis pas sure de toujours avoir tout compris.
J'ai découvert un milieu que je ne connais pas absolument pas: les artistes gays des années 90, sur le retour, et les étudiants en cinéma allemand, le tout dans un New-York d'avant Clinton. Croyez moi, ça fait beaucoup d'infos à digérer et c'est incroyable. Il faut dire que j'étais assez jeune en 96, l'actualité ne m'intéressait pas le moins du monde, les films X gays encore moins :). Mais essayons d'être ordonnée sinon vous n'allez pas comprendre grand chose.
L'histoire: Jonas part à New York pour préparer la venue de ses camarades de promo , il est étudiant en cinéma et ils doivent tourner un film sur le sexe. Il est logé chez Jeremiah, un artiste dépressif et obèse. Il rencontre Nele, allemande comme lui et surtout tante Paula, une artiste juive qui a connu apapa pendant la seconde guerre mondiale, il lui a sauvé la vie et elle tente de l'expliquer à Jonas qui n'accepte pas que son grand-père ait pu être un ss. Presentez comme ça, on peut se dire que ça va être pesant à lire. Nope, rien du tout, c'est léger (enfin si on peut dire), surréaliste (je me répète), décalé, rafraichissant et drôle. J'ai ri à bien des reprises, j'ai même lu certains passages à mon mari tellement je riais. Entre Jonas qui peut mourir d'une pichenette à la tête au siège en forme de nichon en passant par le sperme dans les cheveux entre amis, il faut surtout comprendre à quel point Jonas est perturbé par ce qui lui arrive, son apapa était un ss, il ne l’accepte pas et refuse la filiation et surtout, il faut qu'il accepte de lui ressembler physiquement, il se voit comme son grand père. Je ne m'étais jamais posé la question de cette filiation entre les allemands d'aujourd'hui, conscients de l'horreur mais qui doivent vivre avec le fantôme de leur ancêtre ss. Ça doit être terrible. Jonas est en plein dans cette révélation. ça a des conséquences sur son travail. Il doit faire un film sur le sexe ou sur une figure du sexe, il ne veut pas faire "un film à la con sur les nazis" et pourtant sa rencontre avec Paula, sa fuite de Paula, tout l'incite à le faire contre sa volonté. On découvre un Jonas perdu dans sa vie en général. Son passé, son avenir court, sa relation avec Mah (dont je parlerai après) et son avenir avec Nele. Comment fait-on pour voir tout ça dans ce livre? Tout simplement par ce qu'on lit un journal intime. On suit Jonas à travers les cahiers qu'il a écrit à New-York où il narre son quotidien, ses déboires, ses doutes.
Vous l'avez sans doute compris, les personnages se doivent d'être riche en couleurs. Gay introverti ou extraverti, tante artiste perchée, "sirène" et surtout petite amie névrosée, menteuse et jalouse. J'ai détesté le personnage de Mah. Vietnamienne aux organes inversés. Je n'ai aps aimé sa jalousie, ses mensonges, sa parano, sa méchanceté même je dirais. Et le comble, je l'imaginais vraiment parlé "petit chinois" comme dans les films mal doublé, vous voyez ce que je veux dire. J'ai apprécié plus ou moins bien les autres personnages du livre mais elle, je ne l'aime pas. rien n'y fait. Ça arrive et c'est la seule chose que je n'ai pas apprécié, alors bon.
Je vais m'arrêter là, j'ai peur de trop en dire, à vous de le découvrir, il vaut vraiment le détour. C'est un livre décalé, surréaliste qui malgré les sujets graves qu'il traite à une sacré dose d’humour. Une sacrée découverte!!
Impossible Légèreté
Avec l’imposant La Fabrique des Salauds (paru chez Belfond en 2019), fort de mille pages documentées sur les trajectoires terrifiantes d’officiers SS, tout comme avec son dernier long-métrage Die Blumen von Gestern, Chris Kraus a affirmé tout autant sa nature d’auteur touche-à-tout que le poids d’une histoire écrasante. Celle de la découverte du passé nazi de sa famille, et des atrocités sues et tues. Si la possibilité d’assumer un héritage aussi lourd tout en se situant du côté de la vie pouvait se laisser entrevoir dans Die Blumen von Gestern, son affirmation un peu forcée sur les premières pages de Baiser ou faire des films grince ici quelque peu. Rien n’est pourtant laissé au hasard dans ce roman de formation détourné, d’où transparaît un désespoir d’autant plus tangible qu’il se pare d’un déni constant. Si le jeune Jonas Rosen quitte si volontiers une Allemagne et une compagne peu engageantes pour la promesse d’un New York riche en expériences artistiques et humaines, son périple s’avère bien moins romanesque qu’il ne le souhaitait. La faute en incombe à ses enseignants en cinéma, à ses rencontres contrariées, bien loin du fantasme d’une Beat Generation que Jonas rêvait de ressusciter. Mais surtout à l’histoire familiale glaçante que ses échanges avec sa mystérieuse tante Paula lui laisse deviner. Contraint à tourner un sujet érotique sur les lobes d’oreille, le cinéaste en herbe se révèle prêt à souscrire à tout, sauf à réaliser le « film à la con sur les nazis » qui s’impose pourtant à lui. Souvent drôle, fort d’un style décidément détonant dans le paysage littéraire actuel, Baiser ou faire des films -traduction une fois de plus très crue d’un titre plus poétique, Sommerfrauen, Winterfrauen– laisse cependant quelques beaux instants de respiration.
SUZANNE CANESSA
Février 2021
Baiser ou faire des films
Chris Kraus, traduit de l’allemand par Rose Labourie
Éditions Belfond, 22,50 €