K.O.

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Date de parution 16 août 2018 | Archivage 30 sept. 2018
Buchet Chastel | LIttérature française

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Résumé

Sitam, jeune homme fou de jazz et de littérature, tombe amoureux de la môme Capu. Elle a un toit temporaire, prêté par un ami d’ami. Lui est fauché comme les blés. Ils vivent quelques premiers jours merveilleux mais un soir, sirènes, explosions, coups de feu, policiers et militaires envahissent la capitale. La ville devient terrifiante...

Bouleversés, Sitam et Capu décident de déguerpir et montent in extremis dans le dernier train de nuit en partance. Direction la zone - « la grisâtre », le pays natal de Sitam. C’est le début de leur odyssée. Ensemble ils vont traverser la banlieue, l’Europe et la précarité...

Nerveux, incisif, musical, K.O. est un incroyable voyage au bout de la nuit. Ce premier roman, né d’un sentiment d’urgence radical, traite de thèmes tels que la poésie, la maladie, la mort, l’amitié et l’errance. Il s’y côtoie garçons de café, musiciens sans abris et imprimeurs oulipiens. Splendide et fantastique, enfin, y règne le chaos.

Né en 1993, Hector Mathis grandit aux environs de Paris entre la littérature et les copains de banlieue. Écrivant sans cesse, s’orientant d’abord vers la chanson, il finit par se consacrer pleinement au roman. Frappé par la maladie à l’âge de vingt-deux ans, il jette aujourd’hui l’ensemble de ses forces dans l’écriture.

Sitam, jeune homme fou de jazz et de littérature, tombe amoureux de la môme Capu. Elle a un toit temporaire, prêté par un ami d’ami. Lui est fauché comme les blés. Ils vivent quelques premiers jours...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782283031483
PRIX 15,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Je ferai une chronique plus détaillée lors de la parution de ce roman mais je pense qu'il sera l'un de ceux dont on va beaucoup parler à la rentrée. Un livre percutant, d'une sincérité qui lui donne toute sa force, sans jamais renoncer à faire de la littérature. Un texte fort, qui sonne, qui tape, qui secoue. Il faut quelques dizaines de pages pour entrer dedans et puis soudain, on se prend quelques phrases directement au cœur ou dans l'estomac, c'est selon. Un texte qui parle de notre monde, de la perspective de la mort, de la part d'humanité qui est en nous et que d'aucuns voudraient annihiler. Un texte qui interroge notre rapport à la vie, et forcément à la mort. Un texte qui se lit en apnée et que l'on se surprend à vouloir relire immédiatement pour en capter tous les sons. Un roman étonnant, à la fois très nouveau mais qui touche à l'universel.

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Ce livre-là, ça sert à rien de le raconter ! Parce qu'avant tout c'est une plume, de celles qu'on croise rarement même quand on lit beaucoup. Alors on commence à lire et de toute façon, le gars, Sitam, un gars sympa au demeurant, il pourrait nous raconter n'importe quoi : c'est bon, on est ferrés, avec son style à lui, du parlé qui vous envoie des étoiles de mots plein les yeux, il peut y aller, on le suivra au bout du monde ou à défaut au bout de ce qu'il vivra.
Et déjà, on l'accompagne avec la môme Capu quand il se tire vite fait de Paris, in extremis par le dernier train de banlieue à circuler, au lendemain des attentats de novembre 2015. Hop, les voilà dans « la grisâtre », comme il l'appelle. Il tombe sur Benji, un ancien copain, qui le fait embaucher dans le bar où il bosse.
Tout ça, Sitam le raconte au passé parce que, là, il est face à Archibald, vieux clochard malade au verbe haut, qui crèche dans une cabane aux abords d'un château. Comment il est arrivé au domaine, on va le découvrir au cours des pages. Le récit de ses tribulations passera par Amsterdam, où le chaos d'un monde dont il observe et stigmatise les outrances le rattrapera.
En filigrane s'écrit aussi l'histoire d'un jeune homme sur la voie de son roman, manuscrit à sans cesse « relire pour [s']assurer du tempo, éviter les longueurs et les fausses notes » car « la musique emporte tout et la musique, c'est les mots ! ».

Parmi les centaines de livres qui sortent à l'occasion de la rentrée littéraire, faites donc une place à « K.O. » dans votre sélection : il est petit, il se lit vite, mais ne se laissera pas vite oublier !

CHRONIQUE A PARAITRE SUR MON BLOG APRES LA PUBLICATION DU ROMAN (j'ajouterai le lien à ce moment-là).

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Sitam, un jeune homme passionné de jazz et de littérature, tombe amoureux de la môme Capu. tous deux s'installent ensemble dans le logement qu'un ami a prêté à la jeune femme jusqu'à ce qu'un soir la capitale retentisse d'explosions et soit envahie de policiers et de militaires. Les deux jeunes gens parviennent à quitter Paris avant que la ville ne soit bloquée et partent se réfugier dans la banlieue natale de Sitam, "la grisâtre". C'est le début d'une errance qui va les mener de la banlieue à Amsterdam dans un contexte de précarité extrême, une errance qui va être jalonnée de belles rencontres.

Malgré un début que j'ai trouvé confus, j'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel l'auteur aborde la question de la maladie, de la mort, de la précarité, de l'amour et de l'amitié. J'ai aimé la façon dont Hector Mathis, en quelques phrases très justes et percutantes, parvient à planter le décor d'une banlieue "la grisâtre" dont il donne une vision époustouflante, à brosser le tableau de la condition ouvrière à Amsterdam, à esquisser sa vision des vieux couples et surtout à retranscrire les sentiments du héros face à la maladie. Le style d'une rare puissance traduit à merveille un sentiment d'urgence et de colère. Un premier roman percutant dont on va certainement entendre parler...
Les premières dizaines de pages très déconcertantes pourraient inciter à abandonner ce roman, ce serait dommage car quand ça démarre cela devient vraiment bluffant.

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K.O. de Hector Mathis est un roman de la rentrée littéraire découvert grâce aux éditions Buchet-Chastel et à net galley.
J'ai pris plaisir à suivre Sitam, jeune homme fou de jazz et de littérature ainsi que la môme Capu, son amoureuse. Ils vivent quelques premiers jours merveilleux mais un soir, sirènes, explosions, coups de feu, policiers et militaires envahissent la capitale.
La ville devient terrifiante...
Alors, ils montent in extremis dans le dernier train de nuit en partance. Direction la zone - ’la grisâtre’, le pays natal de Sitam. C’est le début de leur odyssée. Ensemble ils vont traverser la banlieue, l’Europe et la précarité...
K.O. est un roman court mais percutant. Des phrases courtes, un style incisif qui donnent un premier roman.. qui m'a mise K.O :)
Je l'ai lu d'une traite, et je ne suis pas sure d'avoir vraiment respiré entre la première et la dernière page :) Impossible de lâcher ma lecture, les phrases courtes font que l'auteur m'a embarqué avec lui et ses personnages.
Je suis ressortie de ce roman... rincée :) Je l'ai terminé hier et il m'a fallut le digérer un peu pour vous le présenter.
Je n'en dirais d'ailleurs pas plus car c'est un ouvrage qui se lit, il est hyper compliqué de le raconter.
Mais vraiment, c'est une bonne surprise de cette rentrée littéraire et Hector Mathis est un auteur prometteur :)
Je mets avec plaisir quatre étoiles.

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K.O. Un roman qui aurait pu m’échapper pour cause d’un titre trop commun. Un roman dont je croise la couverture plusieurs fois sur Netgalley. C’est finalement en voyant qu’il s’agit d’un premier roman que j’ose, clique et demande la lecture. Les premiers romans sont toujours des risques à pile ou face. On s’aventure, on abandonne les têtes connues pour une plume à découvrir, pour une histoire à ouvrir. Dès la première page, la plume m’enchante, me saisit et me voila partie pour une lecture surprenante.

Paris. Le chaos règne dans la capitale. Des cris. Le feu. L’horreur à la porte de chacun. L’ignoble dans les yeux de tous. Le monde est devenu flammes. Perdition. La télévision crache les informations, évoque des bombes au delà de Paris, dans les autres capitales, partout en Europe. La fin s’annonce. Apocalypse que présente l’auteur. Dès les premières pages, au commencement des premières lignes, le répit s’absente pour le lecteur. C’est une course en avant, un souffle qu’on ne pourra pas reprendre entre les mots. Fuir. Comme Capu et Sitam, s’accrocher à leurs guenilles, se faufiler à leurs poches. On embarque, on cavale.

K.O c’est le récit de Sitam et d’une ribambelle de camarades, de connaissances, de toute une troupe humaine qui s’agglutine, s’efface et revient auprès du personnage principal. Il y a Archibald, le sdf qui écoute l’histoire de Sitam. Capu, la gamine dont il s’est amouraché. Benji, le pote retrouvé. Et Lariol, figure d’un maitre. Les personnages s’articulent autour de Sitam, vont et viennent, s’offrent une valse dans la vie du jeune homme. Sitam, c’est la figure de l’errance, du camarade qu’on ne peut retenir. Voyageur des nuits. Un personnage à la fois effacé et fantasque de ses idées. Un amoureux de la littérature, un écrivain en devenir.

K.O nous entraîne dans une atmosphère tantôt oppressante, tantôt joyeuse de part les rencontres qui ponctuent le récit. On s’offre un souffle lorsque Sitam se promène dans les rues d’Amsterdam, mais on suffoque aussitôt, on s’affole. K.O, c’est une écriture de l’urgence. Des mots qui deviennent serpe. Un parcours qui sillonne entre amitié, fin du monde, et quête de soi.

Un roman qui se dévore.
Une atmosphère qui entoure, engouffre.
Une partition pour détraqués.

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C’est un premier roman qui s’apparente à un tour de force tant l’écriture est maîtrisée, en accord parfait avec la trame de l’histoire. Suite à une série d’attentats qui secoue Paname, Sitam et la môme Capu, couple marginal et joyeux, décident de rejoindre la zone grisâtre avant de parcourir l’Europe et de revenir en banlieue pour boucler la boucle. Pendant ce périple, Sitam va rencontrer des personnages hauts en couleur plus inattendus les uns que les autres, à l’image d’Archibald qui vit seul dans sa cabane. Rongé par une maladie chronique dont on ne sait pas grand-chose, il va pourtant me transporter de manière lumineuse à travers son errance avec le jazz comme compagnon d’infortune. Cette omniprésence de la musique se ressent très fort dans l’écriture poétique et musicale de l’auteur. J’aimé ce style très rythmé qui donne vie au roman, il est aussi très oral et argotique. Les phrases sont courtes et percutantes. Tout cela renforce le côté brut du roman et l’impression de ko que l’on peut ressentir à chaque chapitre. Les thèmes abordés sont nombreux et aussi variés que la maladie, la mort, la musique, l’état du monde aujourd’hui. Le roman part un peu dans tous azimuts, c’est un joyeux bordel mais dans le sens positif du terme !
Bref, je ne m’attendais pas à tel roman en lisant la quatrième de couverture mais j’ai été cueillie par le style nerveux de l’auteur et l’histoire originale. Une belle petite surprise que je n’aurais peut-être pas repérée au milieu de la pléthore de titres de la rentrée littéraire ;-)

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Sitam et la « môme Capu », jeunes et insouciants, se baladent main dans la main dans les rues de Paris en discutant musique et littérature. Quand la capitale s'embrase, envahie par la violence et la folie, ils abandonnent tout et fuient vers la « grisâtre » (la banlieue), puis plus loin encore à travers l'Europe. de galères en moments de répit, ils survivent malgré tout, ensemble, avec quelques amis. Pourtant, le drame n'est jamais loin et le destin les rattrape une fois de plus.
Une écriture en tension, nerveuse, des phrases courtes, incisives, donnent le ton de ce roman fiévreux, roman de l'urgence et de la fuite en avant, également porté par une écriture ciselée et percutante.
Un premier roman captivant, écrit au scalpel et au métronome.

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Un style, une langue, une musicalité, une façon de raconter une histoire et une réalité. C’est en résumé ce qui attend le lecteur en ouvrant le premier roman d’Hector Mathis.

Roman de fulgurance, brutal tout en étant poétique. J’ai eu l’impression qu’il a été écrit d’une traite comme ma lecture, animé par un sentiment d’urgence, de rage peut-être. Une force et un vomissement : les atouts d’un auteur de la « grisâtre ».

« Me voilà bien seul, maintenant ». Sitam est en banlieue, cette fameuse grisâtre. Il fait la rencontre d’Archibald – du moins c’est le nom qu’il lui donne – sorte de clochard céleste qui n’hésite pas avec une gouaille et un verbe haut, entre deux quintes de toux, à donner son avis sur un monde désenchanté. Ce désenchantement, Sitam le connaît bien. Il a fui avec sa compagne, la môme Capu, un soir quand a surgi « la grande fête foraine des horreurs en plein Paname ». Un train de nuit, le voyage : Belgique, Amsterdam. Une envie, une nécessité de quitter un chaos, de faire de nouvelles rencontres. Trouver une nouvelle mélodie, faire de sa vie un poème, coucher sur le papier ce qu’on ressent là, dans les tripes. Mais la maladie rattrape et ramène aux sources. Qu’on le veuille ou non, « la vie n’est qu’une foutue partition pour détraqués ».

Je ne sais pas si on sort véritablement K.O. de ce roman mais on ressort marqué par le rythme de la langue, par l’évocation de thèmes forts : la mort, l’amitié, la pauvreté, le béton de la banlieue. On y trouve aussi un auteur qui a besoin, comme Sitam, d’accoucher ses rages et ses beautés sur le papier. Et c’est foutrement bien fait !

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Un texte virtuose pour un roman choral et musical, comme un grand slam sur fond de jazz.
C’est l’histoire de Sitam, croque-poussière en devenir, qui fuit Paris avec la môme Capu après les attentats du 13 novembre 2015. Il va se réfugier dans la grisâtre, sorte de banlieue morne puis entamer un road movie vers Amsterdam où ils croisera des personnages savoureux.
Un premier roman dont les mots résonnent et sonnent comme une partition, une virtuosité qui a suscité mon admiration. Le texte est d’une richesse époustouflante.
Lorsque Sitam travaille dans une imprimerie, le texte devient vertigineux et hallucinant, quelle prouesse ! Son passage à l’hôpital est criant de vérité et de réalisme, sa maladie est brutale et cruellement décrite.
Pourtant, mon engouement de départ s’est, au fil des pages, émoussé et teinté de déception car j’ai trouvé que l’histoire elle-même en pâtissait et patinait un peu. Pour résumer, la qualité du texte n’a pas été suffisante pour emporter ma totale adhésion.
En dépit de cette faiblesse, je reconnais des qualités indéniables à ce premier roman qui ne passera pas inaperçu. Hector Mathis est un vrai talent en devenir.

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Roman d'une intensité rare… les phrases courent, les souffles sont courts et le lecteur est entraîné jusqu'à la dernière page.
Un enthousiasme qui se concentre autour de deux personnages. Sitam et Capu. Le passionné de Jazz et la môme des rues. Dans un Paris en totale effervescence, les deux se réunissent et quittent la capitale pour rejoindre une banlieue grisâtre. De là, on suivra leur pas...et surtout une histoire très dense.
Le charme de ce roman c'est aussi l'écriture, très nerveuse qui donne du rythme et du tempo. Une découverte.

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Sitam et Capu, amoureux transis, décident de fuir Paris, en proie aux violences et où les sirènes des ambulances les assourdissent. Ils vont voyager en banlieue, en Hollande, et faire de belles rencontres. Ne se quittant que pour gagner quelques billets, Sitam et Capu vivent au jour le jour. Jusqu’à ce que que Sitam fuit... sa vie, ses amis, son amour...

Voici un premier roman plus que prometteur !! Hector Mathis écrit avec talent et nous entraîne, au rythme de ses mots saccadés, dans les pas d’un homme perdu. Généreux et altruiste, Sitam est un écrivain en devenir, qui ne veut pas lire la pitié ou le désespoir dans les yeux de ses proches. Au risque de devoir supporter une solitude bien lourde...
Il est rare d’entendre les mots qu’on lit. Ici, la musique rythmé les pages, les phrases et nos émotions...

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet Chastel pour leur confiance... ainsi qu’aux 68 premières fois qui devraient faire voyager loin ce très beau roman...

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K.O. Hector Mathis Buchet Chastel 16 août 2018.
Que de craintes en commençant ce roman! quelques mots saisis au vol sur la 4 ème de couverture et une demande en avant-première validée par l'éditeur. Et puis , j'ai reçu ce livre "pour de vrai" via une M.C privilège de babelio , il me fallait donc m'y plonger. Ce ne fut pas chose facile mais une fois la chose faite je ne l'ai plus lâché. J'ai tout pris en pleine poire et j'ai ressenti une empathie indescriptible pour Sitam , Capu et leurs amis. J'ai suivi leur chemin certes plein d'errances mais aussi plein d'amour, d'amitié, de passion des mots couchés sur le papier qui s'envolent . La musique est là , toujours même au milieu de la nuit la plus sombre, de la solitude , de l'absence des aimés ...
Un très beau texte qui m'a émue, enchantée et qui respire l'énergie d'aller de l'avant encore et encore malgré ...
Un immense merci aux éditions Buchet Chastel via NetGalley et à Babelio
#Ko #NetGalleyFrance

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Voyage au bout de l’écrit

Hector Mathis. Retenez bien ce nom qui pourrait se révéler comme l’une des révélations de cette rentrée. Sur les pas d’un vagabond, il nous entraîne dans une odyssée dramatique et somptueuse.

Ce qui frappe d’abord à la découverte de ce premier roman, c’est le style, entre gouaille populaire et langue parlée, entre slam et néo-classique. Pour le coup, les libraires œuvrant pour le magazine PAGE m’ont sans doute pas beaucoup débattu avant de sélectionner ce livre pour leur Prix du style qui sera remis le 20 novembre prochain.
Hector Mathis choisit de nous entraîner sur les pas de Sitam, un jeune SDF, à qui il confie le soin de nous livrer sa vision du monde qui, on l’imagine, est loin d’être joyeuse. Aux côtés d’Archibald, toute sa fortune peut se résumer en quelques « conserves poussiéreuses, une bouilloire cabossée, une casserole et un réchaud. À peine de quoi entretenir un mourant. »
Cependant, si ce nouveau Boudu n’est pas sauvé des eaux, il va aussi avoir droit à une rencontre déterminante pour son avenir, celle de la môme Capu avec laquelle il voit pouvoir regarder le ciel virer du gris au rose, partager son amour du jazz et de la littérature…
Mais le bonheur n’est que de courte durée, car un sombre climat s’installe dans la ville. « Voilà que la terreur débarquait au coin de la rue. Que tout son jus se déversait en flots ininterrompus dans les artères de l’arrondissement. Le compteur à cadavres s’affolait de plus en plus. Les chiffres grimpaient sur l’écran. L’anéantissement trouvait sa jauge. Sa ligne graphique. Et nous étions aux premières loges. « Ça me débecte tout ça ! que je lui ai d’abord dit à la môme Capu. Tout est tellement dégueulasse que j’arrive plus à penser. Elle a qu’une envie l’humanité, retourner dans la boucherie. Maintenant qu’elle a bien dansé, elle veut s’amuser comme les parents. De la chair, des nouvelles recettes, saignantes, à point, crues de chez crues ! » Et si l’on tient un peu à la vie, la meilleure des choses est de fuir ce chaos pour essayer de reconstruire quelque chose et oublier les chocs, les traumatismes passés.
Pour Sitam, le voyage vers les Pays-Bas est aussi un retour aux sources. Dans son pays natal, il trouve assez vite un emploi dans un restaurant et de nouvelles perspectives aux côtés de son collègue et ami Benji, amoureux transi de la patronne. Mais une fois encore, dès que le ciel se dégage un nouveau coup de tonnerre vient mettre à néant les efforts consentis. Un coup de tonnerre au goût de sang. « Moi, je me disais juste que la patronne c’était une dégueulasse, qu’elle avait eu ce qu’elle voulait, du drame jusque dans la vie des autres et que comme ça elle était bien heureuse, parce que la mort maintenant c’était pour tout le monde et pas que pour elle… »
On the road again…
Reparti sur les routes pour se sauver de la mort, notre « héros » aussi tenter de se construire un avenir en alignant les mots et les phrases sur le papier, à essayer de transcender son voyage au bout de la nuit : « Je traquais mon roman, ma musique, partout, à travers les routes, dans la grisâtre, seul, avec Benji, sans lui. J’en avais trop. Fallait que j’écrive ! Que je m’y risque ! À jouer un air désagréable pour l’époque. À enfoncer la vingtaine ! À retenter l’enfance, cette infidèle. Ce corbillard d’imaginaire ! Fallait bien de la discipline pour préparer l’encéphale à fabriquer de la chair d’inconnu, des châteaux de boue, des viandes de chimères. »
Entre Céline et le Mars de Fritz Zorn, notamment pour la maladie qui ronge lentement Sita, Hector Mathis a su trouver sa propre voix. Une voix que nous ne sommes pas près d’oublier !

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