La Ville sans Juifs

Rentrée littéraire 2017

Ce titre a été archivé. Il est désormais indisponible sur NetGalley.

Commandez ou achetez ce livre dans votre point de vente préféré !

Envoyer des titres NetGalley directement à votre Kindle ou votre application Kindle.

1
Pour lire sur votre Kindle ou dans votre application Kindle, merci d'ajouter kindle@netgalley.com en tant qu'adresse e-mail approuvée pour recevoir des documents dans votre compte Amazon. Veuillez cliquer ici pour des instructions détaillées.
2
Ensuite, retrouvez votre adresse e-mail Kindle dans votre compte Amazon et ajoutez-la ici.
Date de parution 7 sept. 2017 | Archivage 22 sept. 2017

Résumé

En 1922, Hugo Bettauer, journaliste, romancier, grand provocateur, imagine une étonnante satire politique. Alors que Vienne traverse une grave crise économique et sociale, les autorités arrivent à une conclusion imparable : pour sortir du marasme, il suffit de faire partir tous les habitants juifs.


À Vienne, en 1922, les Juifs autrichiens occupent les postes-clés de la ville. Certes, les viennois apprécient hautement leurs qualités, mais les estimant trop écrasantes pour que la majorité aryenne puisse elle aussi prendre son essor, obtiennent du Parlement l’expulsion de tous les Juifs d’Autriche. Expulsion douloureuse mais non physiquement brutale, chaque individu recevant une indemnité proportionnelle à ses précédentes déclarations fiscales, ce qui ne manque pas de faire naître, chez certains, quelques regrets tardifs.
Après le départ du dernier Juif, fêté dans l’allégresse, l’euphorie retombe très vite. Des secteurs entiers de l’économie périclitent. Les Juifs savaient certes gagner de l’argent, mais avaient aussi l’art d’en dépenser. Le cours de la couronne s’effondre, le chômage et l’inflation galopent alors que, de son côté, la vie intellectuelle et culturelle tombe au plus bas. Vienne perd son prestige de capitale et prend des allures de ville de province.
On en vient bientôt à souhaiter secrètement le retour des Juifs…

EXTRAITS
« De l’université à la rue Bellaria, une véritable muraille humaine cernait le splendide et serein bâtiment où siégeait le Parlement. En cette matinée de juin, tout Vienne semblait s’être donné rendez-vous, à dix heures, là où allait se jouer un événement historique d’une portée imprévisible. Bourgeois et ouvriers, dames et femmes du peuples, adolescents et vieillards, jeunes filles, petits enfants, malades dans leurs fauteuils roulants, surgissaient pêle-mêle, criaient et discutaillaient politique et suaient abondamment. À tout moment, un nouvel exalté se mettait à haranguer la foule et sans cesse on entendait retentir le même slogan :
‟Dehors les Juifs !” »


« Mesdames et messieurs ! J’ai dit que je tenais le Juif, considéré en soi et objectivement, pour un individu estimable, et je le maintiens. Mais le hanneton doré, avec ses ailes étincelantes, n’est-il pas lui aussi une créature belle et estimable, et n’est-il pas malgré tout exterminé par le jardinier consciencieux, parce que la rose lui est plus chère que le hanneton ? Le tigre n’est-il pas un animal magnifique, plein de force, de courage et d’intelligence ? Et n’est-il pas cependant chassé et traqué parce que la lutte pour la vie l’exige ? C’est de ce point de vue et de lui seul que nous devons considérer la question juive. C’est nous ou bien les Juifs ! »

En 1922, Hugo Bettauer, journaliste, romancier, grand provocateur, imagine une étonnante satire politique. Alors que Vienne traverse une grave crise économique et sociale, les autorités arrivent à...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782714476296
PRIX 18,00 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Pour tout individu intéressé au déroulement de cette triste période, ce livre-là restera un incontournable. Une œuvre d’anticipation, soit ; un genre grandement exploité de nos jours, mais ce qui rend cet ouvrage hors norme, c’est précisément que nous savons aujourd’hui ce sur quoi l’œuvre anticipe. Dans le contexte de l’écriture, le pire semblait envisagé et pourtant, la réalité dépassera les craintes d’alors. Nous avons dans cette histoire de l’amour, de l’humour, de l’aventure, des drames, des ruses, des regards sur la sociologie ; mais après la lecture il demeure un sentiment d’étrangeté indescriptible, un mélange de malaise et de sourires. Le ton de l’auteur est audacieux, confinant quelques rares fois à la maladresse due au contexte de tension de l’époque, mais aussi définitivement optimiste, et en tant que lecteur, on se prend à prendre parti envers et contre tout (notamment contre la triste réalité du fait historique) pour cet optimisme si charmeur et si charmant.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Coup de cœur de Magali: L’Autriche va mal… Chômage, spéculation financière… Le gouvernement, dans la personne de son Chancelier a enfin trouvé la solution!! Puisque toutes les entreprises et les capitaux sont aux mains des juifs, il suffit de les expulser! Bien sûr on leur rachètera leurs biens, mais à un prix dérisoire. Ainsi les autrichiens pourront retrouver la place qui leur ait dû, le travail, l’argent et les femmes. Tous les députés sont d’accord, la loi va être votée! Les juifs, suivant leur catégorie socio-professionnelle ont d’un mois à un an pour laisser leur place et leur maison. Les autrichiens fêtent le nouvel an dans l’allégresse et le soulagement le plus total. La vie à Vienne commence à changer…

Dans ce livre, écrit en 1922 et se voulant humoristique, il n’est fait mention que de l’évacuation des juifs hors de l’Autriche mais on pourrait le qualifier de livre prémonitoire sur la montée du nazisme et l’éradication des juifs. Hugo Bettauer décrit le climat de terreur antisémite qui régnait en Autriche à cette époque. Roman qui fait froid dans le dos.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Merci à Net Galley et aux éditions Belfond de m'avoir permis de lire ce roman.
En 1922, Hugo Bettauer écrit La ville sans juifs où il met en scène sa ville, Vienne. Dans celle-ci, on expulse... les juifs ! Au début tout va bien, on n'a pas besoin d'eux, mais très vite les choses se gâtent.
C'est surprenant, quand on sait comment les juifs ont été exterminés quelques années plus tard !
L'auteur a du sentir le vent tourné pour les juifs, et son ouvrage est malheureusement prémonitoire.
C'est un roman qui m'a intéressé, le contenu est vraiment pas mal du tout.
Par contre, l'écriture est un peu plate par moment. Je trouve que ça manque un peu d'émotion, c'est dommage.
Un roman dérangeant, surprenant, et qui mérite quatre étoiles.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Belfond réédite un livre autrichien publié en 1922: « La Ville sans Juifs » d’Hugo Bettauer, avec une préface d’Olivier Guez, l’auteur de « La disparition de Josef Mengele », lu récemment.. Hasard de lecture, « La ville sans Juifs » est mentionné à plusieurs reprises dans un ouvrage que je viens de finir, « Retour à Lemberg » de Philippe Sands.

Après la Première Guerre Mondiale et la dissolution de l’empire austro-hongrois, Vienne traverse une grave crise économique et sociale : prix qui s’envolent, chômage, crise du logement, instabilité politique…Les autorités trouvent alors la solution : pour sortir du marasme, il faut bannir tous les habitants juifs. C’est bientôt chose faite, mais une expulsion sans violence et avec une indemnité basée sur les dernières déclarations de revenus…Et ça marche! Enfin, durant quelques mois avant que privée des compétences des Juifs mais aussi de leurs dépenses, l’économie ne s’effondre, sans parler de la vie culturelle et intellectuelle de Vienne qui de capitale de prestige, devient une ville de péquenots. Même les filles de joie, qui ont perdu leurs meilleurs clients, doivent fermer boutique. Alors les Viennois commencent à regretter d’avoir expulsé les Juifs…

Cette fable de moins de deux cents pages est très agréable à lire, d’autant plus qu’en parallèle de la vie viennoise, on suit l’histoire d’un couple d’amoureux séparé par l’exil – le jeune homme, juif, part à Paris alors que sa fiancée chrétienne reste à Vienne. Hugo Bettauer se base sur la réelle difficile situation économique et politique de Vienne et sur la montée de l’antisémitisme pour imaginer ce qui n’était à l’époque qu’une satire, à la fin d’ailleurs heureuse. Adolf Hitler n’avait même pas encore commencé à rédiger « Mein Kampf » – écrit entre 1924 et 1925 durant sa détention – et les Nazis ne prendraient le pouvoir que dix ans plus tard.

Le livre sera un grand succès à sa sortie, et sera même adapté sur le grand écran. Mais Hugo Bettauer, qui était également un journaliste d’investigation et une personnalité controversée en raison de ses prises de position progressistes voire provocatrices pour l’époque, sera assassiné en 1925 par un homme proche du milieu nazi.

« La ville Sans Juifs » d’Hugo Bettauer est donc une vraie curiosité, un ouvrage qui, à l’époque de sa publication, était grinçant et ironique (et Bettauer ne se gêne pas non plus pour tacler les Juifs) , mais qui, lorsqu’on le lit quasiment cent ans plus tard, fait froid dans le dos pour son côté prémonitoire -mais sans le côté non-violent et la fin heureuse

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Les lecteurs qui ont aimé ce livre ont aussi aimé :