
Le Sympathisant
Rentrée littéraire 2017
par NGUYEN Viet Thanh
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Date de parution 17 août 2017 | Archivage 22 sept. 2017
Résumé
Prix Pulitzer 2016, Prix Edgar du Meilleur Premier Roman 2016, finaliste du prix PEN/Faulkner.
Entre confession, témoignage, roman épique, restitution historique, œuvre politiquement engagée, un chef-d’œuvre psychologique d’un réalisme saisissant, un véritable coup de maître qui questionne, à travers le portrait d’un homme aux deux visages, tout un pan de l’histoire américaine. Un premier roman choc qui a propulsé instantanément Viet Thanh Nguyen au rang des révélations littéraires.
Au Vietnam et en Californie, de 1975 à 1980
Avril 1975, Saïgon est en plein chaos. À l’abri d’une villa, entre deux whiskies, un général de l’armée du Sud Vietnam et son capitaine dressent la liste de ceux à qui ils vont délivrer le plus précieux des sésames : une place dans les derniers avions qui décollent encore de la ville.
Mais ce que le général ignore, c’est que son capitaine est un agent double au service des communistes.
Arrivé en Californie, tandis que le général et ses compatriotes exilés tentent de recréer un petit bout de Vietnam sous le soleil de L.A., notre homme observe et rend des comptes dans des lettres codées à son meilleur ami resté au pays. Dans ce microcosme où chacun soupçonne l’autre, notre homme lutte pour ne pas dévoiler sa véritable identité, parfois au prix de décisions aux conséquences dramatiques. Et face à cette femme dont il pourrait bien être amoureux, sa loyauté vacille…
Prix Pulitzer 2016, Prix Edgar du Meilleur Premier Roman 2016, finaliste du prix PEN/Faulkner.
Entre confession, témoignage, roman épique, restitution historique, œuvre politiquement engagée, un...
Note de l'éditeur
Rentrée littéraire 2017
Formats disponibles
FORMAT | Grand Format |
ISBN | 9782714475657 |
PRIX | 23,50 € (EUR) |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre

"Le sympathisant" est un livre très prenant, une reconstitution historique qui immerge le lecteur dans la réalité de la guerre au Vietnam mais aussi dans la psychologie d'un homme double, qui navigue entre deux camps mais surtout tente de rester un être humain.

Ravie de retrouver ce titre en français après l'avoir découvert en anglais quand il gagna le Pulitzer ! Un livre que l'on ne lâche pas et qui nous entraine dans les méandres de la guerre du Vietnam et dans ceux, encore plus tortueux, du cerveau d'un agent double aux prises avec l'Histoire.

Ce livre, qui m’a permis de sortir totalement de mon domaine de prédilection. Et je ne le regrette pas !
Un récit déroutant. Une imprégnation dans le Viet Nam de la guerre, l’histoire d’un homme dont nous ne saurons jamais le nom, agent secret à double nationalité, exilé aux Etats Unis pour sauver sa peau, qui se confie, une mise à nu totale.
L’écriture est soignée, détaillée (quelques longueurs toutefois), parsemée de touches d’humour. Les repères historiques sont poignants, la chute de Saigon, les Boat People, ce n’est pas seulement un roman, c’est une fresque historique où la trahison, l’endoctrinement, la corruption sont évoqués de manière simple et pourtant très concrète.
Ce livre permet une approche différente de ce pan historique, côté vietnamien, et c’est une différence notable par rapport à tout ce qu’on a pu lire à ce sujet.

Ce roman est la confession d’un homme à un commandant non identifié. L’homme est gardé dans une cellule d’isolement et le commandant n’intervient jamais, sauf dans la dernière partie du récit. On apprend au bout d’un moment qu’il s’agit d’une confession écrite. Le narrateur, dont on ne saura jamais le nom, se définit comme une taupe, un espion. En effet, pendant 5 ans, il a été aide de camp infiltré auprès d’un général, chef de la police secrète à Saïgon alors qu’il soutient les révolutionnaires du Nord Vietnam.
Le narrateur est un jeune homme célibataire né en 1945, qui subit ce qu’il considère comme une double peine car il est à la fois né hors mariage et né d’un père étranger. Il a souvent été traité de bâtard et de métis (Amérasien). A 14 ans, il s’est choisi lors d’un pacte de sang, deux frères de sang, Bon et Man, qui ont chacun pris des chemins politiques différents. Man est révolutionnaire et Bon n’a pour seul objectif que de tuer des communistes suite aux drames qu’il a vécus.
Le récit de l’agent double commence en avril 75 quand il doit évacuer Saïgon lors de la chute (ou de la libération suivant le camp dans lequel on se trouve) de la ville et le départ des Américains. Le départ du Vietnam se déroule dans des conditions dramatiques, l’auteur retranscrit parfaitement l’atmosphère de panique et de pagaille le jour de la débâcle. Les évacués survivants se retrouvent réfugiés aux États-Unis, dispersés aux quatre coins du pays.
Réfugié quant à lui à Los Angeles, l’agent double accepte également une mission de consultant technique sur un film tourné aux Philippines car il veut faire évoluer l’image des Asiatiques dans le cinéma.
L’auteur glisse tout au long de son récit de multiples exemples qui définissent la psychologie et la culture orientales : la corruption qui sévit partout, le goût du complot, la pratique du marchandage, la perception des femmes par leur mari comme de charmants lotus, l’importance des poètes, la pratique des châtiments corporels à l’école et en famille… Il se pose comme ethnologue des Asiatiques mais aussi des Américains avec un regard plein de mordant sur le rêve américain, et relève les différentes façons qu’ont les Américains d’exprimer leur mépris culturel envers les Asiatiques. Il interroge la question de la culture au travers des propos de son amie japonaise rencontrée en Californie "Est-ce qu’on demandait à Kennedy s’il parlait le gaélique, s’il avait visité Dublin ? Alors pourquoi sommes-nous censés ne pas oublier notre culture ? Est-ce que ma culture n’est pas ici, puisque je suis née ici ?" Le narrateur est très sensible à la condescendance qu’il perçoit chez les Américains, il sent qu’ils lui renvoient son infériorité à cause de ses origines, sa sensibilité ethnique est touchée.
L’auteur explore également de nombreux types de dualités dans ce récit sur un agent double, c’est une sorte de fil rouge de ce roman. Il s’agit de la double identité, du double langage, de l’ambivalence des sentiments car l’agent double éprouve de l’affection pour le général qu’il trahit. Le narrateur se définit comme un homme à deux cerveaux, qui a la capacité de voir n’importe quel problème des deux côtés « Rappelle-toi, tu n’es pas une moitié de quoi que ce soit, tu as tout en double ! » lui disait sa mère.
Il n’est absolument pas difficile de s’y retrouver entre les différents personnages du récit car si le nom du narrateur n’est jamais donné, il en est de même pour la plupart des autres personnages qui sont nommés selon leurs caractéristiques physiques ou comportementales « le capitaine grisonnant », « le mitrailleur costaud », « le lieutenant insensible », « le gardien sans visage » ce qui nous évite de nous perdre parmi de multiples noms à consonances étrangères. Le récit est chronologique mais truffé de digressions toujours habilement introduites et jamais lassantes. Il nous parle d’identité, d’amitié, de trahison, de culpabilité, de nostalgie du pays et des difficultés de l’exil. « Pour un être humain, la plus grande souffrance est de perdre son pays. »
J’ai trouvé que l’auteur nous faisait parfaitement rentrer dans la peau d’un agent double qui doit toujours porter un masque, qui doit toujours jouer un personnage et rester indéchiffrable. J’ai été captivée de suite par l’histoire, les personnages, le contexte historique et j’ai trouvé la dernière partie qui met en scène la rééducation par la torture absolument magistrale. J’ai trouvé le personnage principal très attachant, il m’a touchée dans son besoin d’être aimé, de vouloir parfois ôter son masque. J’ai été émue par les visions des fantômes qui le hantent.
C’est un texte fort, engagé et réaliste. Même si j’ai, à certains moments, trouvé cette lecture assez exigeante, elle est restée passionnante du début à la fin. Ce roman, premier roman de Viet Thanh Nguyen, a reçu le prix Pulitzer 2016.

Livre qu'on ne lâche pas, l'auteur sait nous intéresser, avec cette histoire complexe, le parcours de ce capitaine espion évoqué avec beaucoup de réalisme et aussi des touches d'humour.

Le sympathisant se présente comme une tragédie grecque moderne sous la forme d'une confession. D'un ton pathétique (dans le sens littéral), cocasse au début, le récit tourne rapidement vers quelque chose de plus noir, débordant d'amertume.
Le narrateur, dont on ne connaîtra jamais le nom, est un homme tiraillé en deux dans toutes ses caractéristiques. Fils d'une vietnamienne et d'un occidental, il est rejeté par les deux pays dans lesquels il va vivre. Agent double, capitaine d'une faction anti-communiste, il espionne pour le compte des vietcong. Soldat révolutionnaire, il est hanté par les morts des (plus ou moins) innocents dont il est à l'origine. Cette dualité se retrouve jusque dans ses amitiés, ses deux meilleurs amis avec qui il a fait un pacte de sang dans sa jeunesse, parmi les rares personnages à avoir un nom, sont les extrêmes opposés idéologiques ; Bon, le bon soldat sud-vietnamien qui effectue les ordres sans se poser de questions, poussé par la vengeance, Man l'intellectuel révolutionnaire, son supérieur direct dans la hiérarchie communiste.
Certains passages du roman sont l'occasion pour Viet Thanh Nguyen de critiquer les Etats-Unis. Celui sur le Film reprend ouvertement Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et montre un tout autre visage de l'American way of life, beaucoup moins souriant. Vers la fin du récit, il nous rappelle les méthodes d'interrogatoire de la CIA, tous les moyens sont permis pour arriver à son but, n'est-ce pas ? C'est au final ce que dénonce ce livre avec tous ses personnages, la plupart sont sympathiques et pleins de bonnes intentions, mais dépassés par leurs croyances idéologiques ils se transforment ou bourreaux ou en victimes.

Ce roman est une confession.
Le narrateur, dont le lecteur ne connaîtra jamais le nom, est un agent du Viêt-Cong infiltré dans l’Armée du Sud et qui côtoie à ce titre l’Armée américaine.
A la chute de Saigon en avril 1975, il est évacué vers la Californie où il deviendra agent dormant au profit des communistes qui ont pris le pouvoir au Viêt Nam.
La particularité du narrateur est d’être métis (père français) et d’avoir endossé ce rôle de duplicité. Il se targue d’avoir la capacité de toujours concevoir chaque situation de deux points de vue, fort du précepte de sa mère : « tu n’es pas l’union de deux moitiés mais au contraire, tu as tout en double ».
Cela donne une tonalité particulière au récit car finalement, même le lecteur, ne sait jamais de quel côté penchent le cœur et la raison du narrateur.
J’ai trouvé certains passages difficiles en raison de ma méconnaissance du sujet. Beaucoup de détails militaires et politiques m’ont fait parfois perdre le fil.
Il s’avère que cela n’a pas d’importance. J’ai été récompensée par le dernier quart du roman où tout se met en place sur la base d’une vision glaçante, mais attendue, de l’idéologie communiste qui réduit l’individu à un corps sans esprit.
Je recommande donc cet ouvrage qui évoque des évènements dans un contexte inhabituel avec une trame qui ressemble à une intrigue avec chute finale.
Car la question est la suivante : une confession sur quoi ? Une confession à qui ?

Avec ce premier roman, Viet Thanh Nguyen revient sur la guerre du Vietnam. Surtout sur ses conséquences et la vie d'immigrés vietnamiens aux Etats-Unis. Obligés de fuir leur pays aux mains des révolutionnaires.
C'est en particulier le point de vue choisi qui m'a beaucoup plu. Le narrateur se présente dès la première phrase comme un espion. C'est donc un homme sans nom, un espion au service de la révolution. Une dualité qu'il a lui-même des difficultés à définir.
D'ailleurs, il n'est pas le seul sans véritable nom. En dehors de ses deux meilleurs amis, Man et Bon (et quelques autres protagonistes), peu de personnages sont nommés. On ne les connaît que par leur fonction.
Les deux meilleurs amis du narrateur, dont il fait très souvent référence, sont les deux exactes opposés. Comme les deux parties du personnage qu'il ne parvient pas à concilier. Il est toujours dans un entre deux. Que ce soit par ses origines, ses convictions, sa culture, etc.
Le récit se présente comme une confession. La confession d'un personnage tout en nuance et en ambivalence, contrairement aux autres personnages. C'est le narrateur qui écrit sa confession et cela se ressent sur la structure du récit. Une mise en page très lourde, les dialogues par exemple sont directement intégrés aux paragraphes.
Malgré la lourdeur des chapitres et du récit, l'écriture de Viet Thanh Nguyen est fine et très prenante. J'avais peur d'être perdue par le contexte que je connais peu. Surtout de ce point de vue vietnamien. Mais l'auteur ne fait pas de la guerre du Vietnam un point central. Seulement un point de départ.

Tout d'abord, je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour l'envoi de ce roman dont la 4ème de couv' m'avait titillée!
Le sympathisant est un petit pavé dense, complexe et riche mais avant tout, c'est la confession d'un bâtard.
Bâtard par sa naissance d'une mère sud-vietnamienne et d'un prêtre français. Il ne sera jamais accepté par les siens.
Bâtard et déraciné de sa terre natale, réfugié aux États-Unis au moment de la débâcle américaine lors de la guerre du Vietnam, dans les années 70. Il ne sera jamais intégré sur sa terre d'accueil et restera orphelin de sa terre d'origine.
Bâtard dans une existence louée à l'idéologie communiste du Vietcong alors que son quotidien est aux côtés des sud-vietnamiens et des américains. En choisissant l'espionnage, il renonce à sa propre essence.
Bâtard, finalement, car il n'a même pas de nom dans ce roman...
La plume de l'auteur est caustique, noire et n'épargne rien ni personne. Si le moteur de cette confession est un passage dramatique de l'Histoire, le conflit vietnamien, elle ne donne aucune leçon: l'ombre et la lumière forme un couple aux facettes changeantes et troubles.
L'Histoire est trop souvent un ramassis de dates indigestes et de résumés stériles alors que l'humain en est le terreau trop souvent occulté.
Avec Le sympathisant, c'est l'intimité d'un chaînon entre les ennemis d'une même terre, vietcongs et sud-vietnamiens, entre deux idéologies opposées, le communisme totalitaire et l'impérialisme américain.
C'est l'intimité de l'enfant de ce couple qui se déchire sans issue.
Si le choc est idéologique, l'auteur analyse finement et souvent avec humour le choc également culturel de l'Orient et de l'Occident. Quand le Sympathisant est nostalgique de sa terre et de ses spécificités sociales, il n'en reste pas moins admiratif de l'américan way of life.
Paradoxe de l'espion qui bataille parfois pour préserver la "pureté" de ses convictions quand il épouse, dans les apparences, une cause opposée...
Où se situe la vérité et les mensonges quand l'homme est déchiré entre ses deux frères de sang, Man et Bon. Man, agent communiste et Bon, bras armé du sud? Quand l'un est à ses côtés et l'autre, resté au pays? Quand la loyauté et l'amitié se disputent la morale?
Quand l'homme vit et s'abreuve au sein capitaliste alors que ses convictions intimes sont inverses?
Quand l'abandon par les alliés d'hier ne résiste pas à l'horreur des camps de rééducation des gagnants d'aujourd'hui?
Ce roman va bien au-delà du choc des idéologies politiques véhiculé par la guerre du Vietnam, c'est une grande fresque humaine de la scène de théâtre hypocrite de la société: les personnages sont les masques interchangeables de chacun. Madame, l'Auteur, le Capitaine, le Général ne sont que les symboles de l'ambivalence identitaire de tout un chacun.
En ne donnant pas de nom à son personnage, l'auteur nous renvoie, à des degrés moindres à nos propres contradictions, au combat entre notre nature profonde, nos convictions intimes et les concessions que nous sommes obligés de d'adopter dans la société dans laquelle nous évoluons. C'est la sphère intime qui s'entrechoque avec l'intérêt général et les girouettes gouvernantes.
Je dois bien avouer que j'ai arrêté ma lecture par certains moments. Les récits à la première personne m'ennuie parfois par leurs longueurs, leur égotisme et leur redondance. Toutefois l'histoire est captivante et l'analyse du déracinement du personnage est passionnante. Elle est faite de mille petits riens et de blessures profondes. C'est le deuil de son statut et de ses repères, l'assassinat d'un passé, un échouage dans l'inconnu, une agression perpétuelle de ses racines et la difficulté à s'intégrer dans un monde qui n'est pas le sien. L'auteur alterne grandes réflexions quasi-philosophiques avec des anecdotes plus légères. Je pense que la scène du calamar restera inoubliable!
Viet Thanh Nguyen évoque avec pudeur et retenue les Boat People, symbole de la répression communiste sur le peuple vietnamien, tout comme le racisme des américains envers les témoins vivants de leur défaite. Que ce soit la politique occidentale ou le communisme révolutionnaire, le sympathisant en dévoile les violences et manipulations, les mensonges et les libertés idéologiques. Les idées volent, s'envolent, endoctrinent, emprisonnent, trahissent et au final, les morts de chaque camp rougissent du même sang la terre qui les porte.
Le sympathisant est un premier roman auréolé du Prix Pulitzer. Je suis totalement allergique aux bandeaux sur les bouquins et prix de toutes sortes. Mais pour le coup, pour sa trame historique, ses réflexions justes et dérangeantes sur l'âme humaine et ses critiques sociétales, je trouve que c'est une récompense justifiée et méritée pour une jeune plume puissante et profonde!

La première partie est haletante, convaincante, l'empathie pour le personnage est évidente, son quotidien, sa fuite du Vietnam; sa vie de réfugié aux États unis montre les limites de l'agent double philosophiquement communiste et quotidiennement américain et pas malheureux du capitalisme.
Ses analyses sur l'existence, le désœuvrement, le quotidien, la politique la lâcheté, l'assassinat etc...sont remarquablement insérées dans le roman, malgré la dualité du quotidien entre sa mission d'agent communiste et ses rêves de capitalisme heureux.
De nombreux extraits pourraient devenir des sujets de réflexion sociologiques et philosophiques sur la nature humaine.
La fin un peu convenue très américaine est sans doute une piste astucieuse, un grand livre.

Une lecture inhabituelle pour moi mais que je ne regrette absolument pas.
Le Sympathisant c est hne vonfession, des vies massacrées des préjugers de la torture et c'est hélqs notre monde ...
Le hero navigue avec sa conscience dans ce monde où il ne sait pas vraiment quelle est sa place.
Cette dualité entre sa naissance de parents l'un francais et prêtre l'autre vietnamienne sans argent se retrouve tout au long du roman. Il va niviguer d'un camp à l'autre d'un continent à l'autre pour finir..... y a t'il vraiment une fin ?

Merci aux éditions Belfond et au site Net Galley de m'avoir permis de lire le sympathisant de Viet Thanh Nguyen.
Le sympathisant m'a surpris pour une chose : on ne connait pas le nom des personnages, notamment des personnages principaux, à commencer par notre agent double. Souvent, cela m'empêche de m'attacher aux personnages, mais pas là.
J'ai aimé cet agent communiste infiltré qui roule en réalité pour le Viêt-Cong. C'est vraiment pas mal du tout, bien ficelé et j'ai été captivée de la première à la dernière page.
J'ai aimé apprendre des choses sur le Vietnam, j'ai aimé l'ambiance... et le sympathisant est vraiment un bon roman, que je conseille chaudement :)
je mets avec plaisir quatre étoiles

Si vous pensiez avoir tout vu et tout lu sur la guerre du Vietnam, il va falloir réviser votre jugement.
Et oui, ce que vous avez vu ou lu jusqu'alors, c'était surtout le point de vue des américains. Les vietnamiens, eux, se sont très peu exprimés sur ce conflit. Mais ça c'était avant.
Avant que les Éditions Belfond ne publient le premier roman de Viet Thanh Nguyen, Le Sympathisant.
Viet Thanh Nguyen est amérasien. Enfant, il a fui le Vietnam après la chute de Saïgon pour se réfugier aux Etats-Unis. Il a vécu la guerre, l'exil, le déracinement, les camps de réfugiés et le racisme. C'est justement parce qu'il a connu la guerre de l'intérieur et qu'il ne retrouvait pas son histoire dans les films ou les livres qui témoignaient de ce conflit, que Viet Thanh Nguyen a souhaité rétablir certaines vérités et imposé le point de vue des vietnamiens. C'est cette quête qui l'a conduit à écrire Le sympathisant.
Le héros du sympathisant, dit le Capitaine, est lui eurasien. Il est né d'un père français et d'une mère vietnamienne. Tout comme Viet Thanh Nguyen, il est déchiré entre deux cultures. Nulle part, il n'est vraiment chez lui. Où qu'il aille, il est étranger. Alors lorsque le moment venu, il lui faut choisir, il se remémorera ce que sa mère lui disait "Tu n'es pas l'union de deux moitiés mais au contraire, tu as tout en double". Binational, il jouera de sa double culture. Il sera agent double. Envoyé comme espion aux Etats-Unis, il incarnera l'Occident et l'Orient, le capitaliste et communiste, l'humanité et l'inhumanité.
Le sympathisant est un roman foisonnant, dense et complexe qui oscille entre confessions, témoignages et œuvre politique. A l'instar du narrateur, il est double, drôle et léger, cynique et caustique. Viet Thanh Nguyen voulait juste écrire un bon roman qui rende hommage au peuple vietnamien. Malgré quelques longueurs, il a plus que rempli son objectif puisqu'il offre à ce peuple meurtri, rien de moins que le Prix Pulitzer !

Déjà multi-récompensé, ce premier roman dense nous conduit du Vietnam aux États-Unis, à la suite de son personnage principal et narrateur.
Tiraillé, déchiré, entre deux cultures, deux mondes, deux visions politiques qui s'affrontent, il mène une double vie de "taupe", sans que nous ne sachions plus trop qui il trahit du Vietnam ou des États-Unis. Cette dualité permanente, prolongement de celle, originelle, du couple de ses parents, le conduit au bord de la folie, incapable de savoir qui il est.
J'ai passé un très bon moment de lecture, l'écriture est riche et l'évolution du personnage très intelligente et pleine de profondeur. Le fait que le contexte historique et politique fasse écho à la construction intime rend ce roman universel et interroge sur les valeurs qui fondent chaque être humain.

Un livre confession qui promène le lecteur dans les rouages politiques, coloniaux et post coloniaux de cette histoire d'Indochine / Vietnam, maintes fois formée et déformée par une succession de films et de livres et qui dénote par son intérêt et son approche inédite.
Confession tout d'abord, le style choisi est pertinent parce que plus accrocheur et crédible pour le lecteur. Ce récit documenté et totalement crédible d'un agent double dont on apprécie sa vision claire de la collusion des services secrets américains avec le pouvoir déchu anti communiste, de la chute de Saigon, les fuites et mouvements et reconstruction d'une communauté et des traditions à sa suite. C'est une succession, tentatives et échecs, manipulation, détournement de fonds de solidarité, volonté d'un pouvoir corrompu anti communiste de revenir, horreur Vietcong....Trahison, fraternité d'armes, agent double au bord de le rupture et pour maintenir une certaine crédibilité, il doit tuer pour la première fois de sa vie et des victimes. Sens du mot innocence, philosophie...
Puissant absolument.

Difficile de s'immerger dans une période historique pour livrer un roman réaliste, encore plus d'y ajouter plein d'humour... Nguyen Viet Thanh réussit ce tour de force avec brio !

Le narrateur, dont le nom est ignoré, rédige une longue confession dans laquelle il raconte son implication en tant qu'aide de camp auprès d'un général de l'armée du Vietnam du Sud à Saïgon en 1975, chargé d'organiser son repli vers les Etats-Unis, mais aussi en tant qu'agent double, transmettant régulièrement des rapports cryptés aux communistes, par le biais de son ami d'enfance Man.
Le roman est riche, il véhicule un regard tant sur le Vietnam que sur les Etats-Unis durant cette période finalement récente (remontant à moins d'une cinquantaine d'années), et souligne en particulier les armes et les recours employés par les différents camps.
Du côté des Etats-Unis, il est par exemple fascinant de lire les pérégrinations du narrateur qui se retrouve embarqué dans la réalisation d'un film américain sur la guerre du Vietnam, dans le cadre duquel la mission du narrateur est supposée être de s'assurer de l'authenticité de ce qui est produit, et qui bien rapidement se retrouve être seulement un prétexte, une "caution" dont ne s'embarrasse guère l'équipe de réalisation, donnant à voir les mécanismes de la propagande par le cinéma.
Le narrateur est en outre un personnage complexe, il n'est pas évident au premier abord de comprendre ses motivations, son rôle, et ce qui le porte à jouer dans l'un ou l'autre des deux camps. D'ailleurs, on trouve dans le roman des passages très réussis sur la solitude qui découle de cette situation, l'incompréhension de la part de l'entourage du narrateur, et de tous ceux qu'il croise. Sa posture induit la suspicion concernant la véritable allégeance qu'il prête à son pays ou aux Etats-Unis, car s'il renseigne les communistes, sa sécurité n'est pas assurée et sa loyauté mise à rude épreuve : l'agent double suscite la défiance.
Le contexte historique qui sert de cadre au roman est passionnant, et l'intrigue assez inattendue, passant par des épisodes parfois cocasses, tranchant un peu avec la gravité des faits relatés par ailleurs.
Néanmoins, il reste que le sujet n'est pas simple, et nécessite un engagement du lecteur, un effort de compréhension afin d'identifier clairement toutes les parties en présence et leur lien avec le narrateur, qui est lui-même par moment difficile à appréhender, plongé dans des réflexions identitaires du fait de son parcours atypique, de sa proximité avec les Américains et leur mode de vie auquel il a été, au fil des années, acculturé, ce qui constitue un atout significatif pour mener à bien ses missions, mais du fait aussi de son éloignement avec son pays d'origine. D'une part, il est un "jaune", victime de racisme au quotidien, de l'autre, il est un lâche à la solde de l'ennemi, et, quand bien même il aurait soutenu son pays, il ne vaut pas ceux qui sont restés se battre.
Le sympathisant est un roman ambitieux, de par son sujet et son traitement, qui revisite la guerre du Vietnam depuis un point de vue singulier, qui dépasse cependant ce seul contexte. Un roman qui mérite vraiment que l'on s'y attarde, et, je dirais même, certainement une deuxième lecture...