L'arbre du pays Toraja

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Date de parution 4 janv. 2016 | Archivage 10 juil. 2016

Résumé

« Qu’est-ce que c’est les vivants ? À première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant ? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis- je pleinement vivant ? Quand je sens la chaleur douce d’Elena, suis-je davantage vivant ? Quel est le plus haut degré du vivant ? »
 Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, L’Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie.

« Qu’est-ce que c’est les vivants ? À première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant ? Quand je respire et...


Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9782234081505
PRIX 5,49 € (EUR)

Chroniques partagées sur la page du titre

Il y a des auteurs qu'on aime, dont on attend le nouvel écrit avec impatience. Cette attente se transforme parfois en déception. Et puis cette attente parfois se transforme en de multiples éclats multicolores. C'est le cas avec ce roman si riche en émotions et si dense. Qui implante en nous comme des racines d'arbres.

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Le narrateur débute son récit par la visite de l'île de Sulawesi où vivent les Toraja. Un arbre majestueux sert de sépulture pour les jeunes enfants. On les dépose dans le tronc, on recouvre de branchages et, au fil du temps, l'écorce se referme sur eux. Commence alors le voyage de ses petits êtres vers les cieux au rythme de la croissance de l'arbre. Ainsi, la vie poursuit son chemin malgré et surtout avec les morts.

C'est par cette réflexion que le narrateur, cinéaste, expose sa confrontation à la maladie puis à la mort de son producteur et meilleur ami Eugène. Dans un récit complètement libre où alternent le présent et le passé, le cinquantenaire fait le point sur sa vie : son amitié avec Eugène, son rapport à la mort et au corps vieillissant, ses amours avec Florence et la jeune Elena qu'il estime ne pas mériter.

Philippe Claudel, par une écriture toujours aussi belle et fluide, nous offre une profonde réflexion sur la mort, le deuil mais surtout la vie.

Notons également des passages lumineux sur quelques acteurs, cinéastes ou écrivains. Par exemple, la rencontre particulière entre Eugène et Milan Kundera est très touchante.

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"L'Arbre du Pays Toraja", c'est un arbre dans lequel les Torajas, un peuple d'Indonésie, placent le corps d'un enfant mort. L'arbre va continuer à grandir, et va élever vers le ciel le petit cadavre. Une autre façon d'enterrer ses morts et d'envisager le deuil que le narrateur, réalisateur, découvre lors d'un voyage, et qui fait écho à sa propre vie. Autrefois marié à Florence, le narrateur a eu un enfant mort-né. "Naître mort, le plus effroyable des oxymores" S'il a toujours considéré que cet enfant n'a jamais vécu, son ex-femme a porté en elle cet enfant mort, qui a grandi en elle toutes ces années. "Comme l'arbre du pays Toraja, elle a continué au fil des années à faire croître son enfant au plus profond d'elle. Son corps de femme s'est empli de la présence du petit coprs mort qu'elle n'a jamais vraiment enterré mais qu'elle a accueilli à demeure, dans sa maison intérieure et dans sa vie, le modelant selon les âges, l'épanouissant en une fillette rieuse puis une jeune fille éternelle et idéale."

En revenant d'Indonésie, le narrateur apprend que son producteur Eugène, qu'il considère comme son meilleur ami et son mentor, a un cancer. Un homme passionné et passionnant, qui a eu une vie très riche, avec de nombreuses conquêtes et de nombreux enfants. "Son petit cancer devenu grand était apparu dans un moment où Eugène, pour la première fois de sa vie, dans son âge adulte, était seul. Un moment où il n'était pas amoureux, où il n'était plus avec sa précédente compagne, et pas encore avec la suivante."Cela pousse le narrateur à s'intéresser à notre relation au corps, à ce que représente le cancer, à ce qui nous rend malade. Afin de répondre à ces questions, il s'adresse à une psychiatre qui lui a été recommandée, et rencontre ainsi Elena, bien plus jeune que lui, avec qui il démarre une relation.

Le narrateur a une cinquantaine d'années et se situe à un moment charnière de sa vie : lui qui a souvent été confronté à la mort, que ce soit avec un camarade de classe qui s'est suicidé, ou un compagnon d'alpinisme mort à ses côtés pendant une grimpée, se retrouve aujourd'hui en raison du cancer d'Eugène confronté à l'idée de sa propre mort. Le narrateur est à la croisée des chemins, n'arrivant pas à s'engager vers un avenir constructif, étant raccroché à un passé mortifère : malgré son divorce, il n'a jamais refait sa vie, continuant à voir régulièrement son ex-femme qui pourtant, elle, s'est remariée, et la mort d'Eugène lui donne l'impression que sa vie à lui se finira bientôt. Sa rencontre avec Elena est ainsi source de souffrances, sa jeunesse et leur différence d'âge le renvoyant à sa propre vieillesse et à l'idée d'une mort qui se rapproche. "Quand nous faisons l'amour je ressens davantage de peine que de plaisir (...) une peine venant d'un décalage qui n'est pas seulement horaire". "Je savais que notre relation ne pouvait que conduire à faire grandir en moi une amertume qui s'était installée après la mort d'Eugène, comme une lointaine cousine de province, revêche et grise, débarquée sans crier gare, et qui s'installe chez nous, à demeure, sans que nous ayons notre mort à dire"

J'ai trouvé "L'Arbre du Pays Toraja" très différent des autres romans de Philippe Claudel que j'ai pu lire. A plusieurs reprises j'ai pensé à Emmanuel Carrère en lisant ce récit. Curieusement, même si ce roman est très écrit, avec beaucoup de réflexions sur la mort, l'amitié, l'amour, la vieillesse, et de nombreuses phrases qui font mouche, de nombreux passages m'ont semblé très cinématographiques, j'ai senti l'influence du travail de réalisation de Philippe Claudel - il a réalisé quatre films - sur ce récit, avec de très belles idées, notamment lorsque le narrateur observe les rituels quotidiens d'une jeune femme qu'il peut apercevoir de son appartement. J'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'intérêt "L'Arbre du Pays Toraja" que j'ai trouvé vraiment beau et intelligent, avec des thèmes forts, des raisonnements profonds et sensibles, une construction bien maîtrisée. J'ai particulièrement apprécié le passage concernant la rencontre fortuite avec Milan Kundera. Je me suis d'ailleurs vraiment demandé jusqu'à quel point c'était une oeuvre de fiction car j'ai eu l'impression que l'auteur avait mis beaucoup de lui dans ce livre.

"L'Arbre du Pays Toraja" de Philippe Claudel est un très beau livre et sur le pouvoir des mots, dans l'amitié comme dans le fait de maintenir en vie, grâce à un texte, une personne décédée. Un texte très bien écrit, profond et intelligent, dont j'ai souligné de nombreux passages. Un coup de coeur!

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