Le Dernier festin des vaincus

Ce titre a été archivé. Il est désormais indisponible sur NetGalley.

Commandez ou achetez ce livre dans votre point de vente préféré !

Envoyer des titres NetGalley directement à votre Kindle ou votre application Kindle.

1
Pour lire sur votre Kindle ou dans votre application Kindle, merci d'ajouter kindle@netgalley.com en tant qu'adresse e-mail approuvée pour recevoir des documents dans votre compte Amazon. Veuillez cliquer ici pour des instructions détaillées.
2
Ensuite, retrouvez votre adresse e-mail Kindle dans votre compte Amazon et ajoutez-la ici.
Date de parution 2 nov. 2023 | Archivage 13 mai 2024

Vous parlez de ce livre ? N'oubliez pas d'utiliser #LeDernierfestindesvaincus #NetGalleyFrance ! Cliquez ici pour plus de conseils


Résumé

Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra.

Un thriller dur qui éclaire sur les violences intracommunautaires et les traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes.

« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »

Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente...


Note de l'éditeur

« Le Dernier festin des vaincus » à reçu le Prix Chien Jaune 2024 catégorie « Adulte ».

Son roman « La Peine du bourreau » a reçu en 2021 le Prix du Roman Noir des Bibliothèques & des Médiathèques de Grand Cognac, ainsi que le Prix Spécial Dora-Suarez catégorie « Frissons ».

« Le Dernier festin des vaincus » à reçu le Prix Chien Jaune 2024 catégorie « Adulte ».

Son roman « La Peine du bourreau » a reçu en 2021 le Prix du Roman Noir des Bibliothèques & des Médiathèques...


Ils recommandent !

« Il y a des livres qui vous touchent plus que d'autres, qui vous bouleversent, qui ne vous laissent pas sortir indemnes de votre lecture, celui ci en fait partie. » (nouchkette.lit.en.chaussettes)

« Une histoire riche qui ne nous laisse pas indifférent. Qui choque et révolte. Je ne peux que vous encourager à la découvrir. » (vivianelafeedu29)

« Une plume incisive qui va droit à l'essentiel. Un roman noir immersif et très prenant. » (leslecturesdulac)

« Il y a des livres qui vous touchent plus que d'autres, qui vous bouleversent, qui ne vous laissent pas sortir indemnes de votre lecture, celui ci en fait partie. » (nouchkette.lit.en.chaussettes)

«...


Formats disponibles

FORMAT Poche
ISBN 9782372581257
PRIX 9,90 € (EUR)
PAGES 256

Disponible sur NetGalley

Application NetGalley Bibliothèque (EPUB)
Envoyer vers ma Kindle (EPUB)
Télécharger (EPUB)

Chroniques partagées sur la page du titre

C’est toujours un plaisir de retrouver la plume d’Estelle Tharreau, à chaque fois elle nous emmène dans des univers différents tout en restant dans le thriller. Avec Le dernier festin des vaincus (Editions Taurnada), l’autrice nous plonge au cœur de la vie en réserve des indiens sur le continent nord-américain.

Dans ce roman, la police refuse d’enquêter sur la disparition d’une jeune autochtone Innu âgée de 16 ans, Naomi, car pour eux, hommes blancs, ces filles sont des filles à problèmes (fugueuses, alcooliques, droguées, etc). Dans ces communautés, ce n’est pas forcément faux, mais quand on connaît le traitement de l’homme blanc sur ces peuples, on ne peut les blâmer. Dès l’enfance, les Innus sont emmenés dans des pensionnats religieux pour y être maltraités (de la pire des manières) pour y perdre leur identité culturelle et devenir de la main d’œuvre gratuite. Peut-on vivre normalement dans ces conditions ?

L’enquête sur la disparition de Naomi, menée par un jeune policier et deux étudiants, n’est finalement qu’un prétexte pour immergé le lecteur dans les communautés autochtones, afin de lui montrer la violence et la misère qui y règnent, ainsi que l’insécurité pour les femmes.

Estelle Tharreau nous emmène avec une facilité déconcertante au cœur de son intrigue. Avec une plume percutante et incisive, elle dépeint avec brio une atmosphère sombre, oppressante. Le dernier festin des vaincus est un roman noir, féministe, émouvant et poignant. A découvrir.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Voici mon retour de lecture sur Le Dernier festin des vaincus d'Estelle Tharreau.
Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra.
Le Dernier festin des vaincus est un thriller qui traite des violences intracommunautaires et des traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes.
C'est un roman très dur mais extrêmement intéressant et bien ficelé sur un sujet peu traité.
Quand Naomi disparaît, personne n'est étonné. Elle est indienne, vit dans la réserve de Meshkanau. Un endroit difficile, où de nombreuses jeunes filles ont une vie très dure : viol, drogue, c'est leur quotidien.
Marie essaye de les sauver mais elle n'y arrive pas toujours.
Naomi avait toutes les raisons de fuguer, et son départ ne choque pas réellement sa mère.. Même quand le corps de la jeune fille est découvert sa mère ne semble pas réellement affectée. Par contre, Peter, l'oncle de la victime, pète un câble..
Mais que se passe t'il donc dans cette réserve ??
Un jeune flic, pas encore corrompu, décide d'enquêter malgré l'accord de son chef. Un jeune étudiant blanc, Nathan, a lui aussi l'intention de mettre un coup de pied dans la fourmilière.. sans imaginer un seul instant où il va mettre les pieds ! Il entraîne avec lui Alice, une jeune indienne qui a quittée la réserve dans des conditions compliquées..
Ce roman est très bien ficelé. Le sujet choisi fait froid dans le dos car ce qui se déroule dans cette réserve trouve en partie sa source dans le passé, dans ce pensionnat où les indiens étaient parqués enfants.. Un pensionnat où des choses épouvantables se déroulaient.
J'ai eu mal au cœur à de nombreuses reprises, comment accepter que de tels faits aient pu se dérouler. Certes c'est un roman mais il est évident que ce n'est pas que ça et que l'autrice s'est sacrément documenté pour l'écrire.
Les personnages sont complexes, leur personnalité bien creusée.
En ce qui concerne Nathan et Alice, très importants car au cœur de tout ça, ils sont touchants même si parfois le jeune homme est une vraie tête à claque. Il n'a pas compris où il mettait les pieds et qu'en allumant une minuscule mèche, il peut allumer un grand feu. Etre blanc et mettre les pieds dans une réserve indienne, avec le père qu'il a et qui traficote, ne sera pas sans conséquences. Il va lui falloir assumer ses actes.
Quand à Alice, son passé va la rattraper et lui sauter au visage ; mais il m'est impossible d'en dire plus.
J'ai été scotchée par ce roman, comme souvent avec les publications des éditions Taurnada.
L'écriture d'Estelle Tharreau fait mouche, elle nous emmène au cœur de l'inconcevable et ça fonctionne parfaitement.
C'est complexe, avec un dénouement inattendu. J'ai adoré être remuée par ma lecture.
Le Dernier festin des vaincus est un excellent thriller que je vous recommande sans aucune hésitation et note cinq étoiles bien méritées.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

L'auteure, le livre (250 pages, 2023) :
Estelle Tharreau est une auteure lyonnaise coutumière des polars appelés à servir une juste cause.
Avec Le dernier festin des vaincus, elle a choisi de nous emmener dans les terres des indiens Innus en Amérique du Nord pour y évoquer un sujet de sinistre réputation : les mauvais traitements (quel euphémisme) infligés aux enfants indiens dans les pensionnats catholiques.
Une violence institutionnelle au service de la purification ethno-culturelle et de la colonisation blanche.
Les excuses et indemnités ne sont arrivées qu'en ... 2021.
Un thème que l'on avait déjà exploré avec les remarquables romans et nouvelles de Joseph Boyden.

On aime beaucoup :
• On apprécie que l'auteure prenne son temps pour installer les différents personnages d'une petite ville perdue au nord du Québec non loin d'une réserve indienne : le chef de la police indienne, l'animatrice féministe d'une radio locale, le chef de tribu, des familles ravagées par l'alcool et la drogue, quelques blancs aussi, le maire et le flic de la ville, un riche notable propriétaire d'une cabane de chasse, ...
Deux jeunes également (un étudiant blanc à l'enthousiasme naïf et ambitieux, une indienne au passé sombre et mystérieux) qui viennent de la capitale pour réveiller la bourgade étouffée dans ses silences.
Des personnages un peu trop stéréotypés mais c'est nécessaire pour la démonstration.
Les indiens adultes et parents d'aujourd'hui, ce sont les enfants brimés, battus et violés dans les pensionnats catholiques : toute une génération perdue incapable de retrouver une vie familiale et sociale "normale", incapable d'apporter amour et éducation à la génération suivante.
• Une fois que le lecteur a fait la connaissance des forces en présence, il ne manque qu'une ou deux allumettes pour exacerber la tension larvée qui couve sous la neige. Ce sera l'annonce de l'implantation d'une scierie industrielle et la disparition d'une jeune indienne.
• On a beaucoup aimé : une lecture agréable, une intrigue solide, un contexte documenté et bien exploité.

L'intrigue :
Dans ce microcosme enneigé, on annonce l'installation d'une grande scierie industrielle qui va bouleverser l'équilibre précaire d'une région déjà meurtrie.
Dans le même temps, Naomi, une jeune indienne, est portée disparue.
La police croit bien faire en mettant sur le coup un jeune flic naïf et discret qui devrait permettre d'enterrer l'affaire au plus vite.
Tout va s'embraser lorsque les tractopelles de la scierie vont déterrer d'effroyables secrets ...
Tandis que le fantôme d'un caribou hante les plaines enneigées, il faudra attendre les derniers mots d'une prophétie indienne pour saisir le sens de ce titre mystérieux.
Pour celles et ceux qui aiment les indiens.
Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Taurnada.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

L'intrigue de ce roman va bien au-delà de la simple résolution d'une enquête criminelle. Elle met en lumière la vie des autochtones dans les réserves du canada où ils sont livrés à l'alcool, à la drogue pour échapper à un quotidien sans espoir. Pour les "éduquer", pour les "civiliser", des enfants ont été arrachés à leur famille et enfermés dans des pensionnats où non seulement on a détruit leur culture mais aussi leur existence puisqu'on leur a fait subir des traitements humiliants et des sévices sexuels.
L'un d'eux, devenu adulte, Peter, l'oncle de la première jeune femme indienne trouvée morte, de victime est devenu bourreau. Dans ce milieu violent, chacun essaie de survivre mais avec quelles souffrances et quelles addictions !
Un roman très bien construit, qui pose des questions sur la responsabilité des colonisateurs.
Merci à NetGalley et aux éditions Taurnada pour cette découverte.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Un roman qui m’a remué car ce thriller est fondé sur un état de fait réel : le mépris et l’indifférence de l’homme blanc envers les peuples autochtones du Canada ! Les femmes sont encore plus mal loties : « Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »

Il n’est pas assez loin le temps où les enfants étaient mis de force dans des pensionnats religieux afin de les briser, leur faire oublier leur racine et leurs coutumes, leur identité ! Privations, violences, exploitations sexuelles n’ont pu que mener à une vie misérable et alcoolisée, pour la plupart, parqués dans des réserves, voyant petit à petit leurs terres ancestrales détruites et profanées !

Le soir du Réveillon du 31 décembre une jeune fille de la réserve disparaît sans que sa mère, minée par l’alcool, s’en émeuve ! Seuls vont s’en préoccuper un jeune flic, Robertson, nouvellement nommé dans la ville voisine et une autochtone qui tente d’aider les plus jeunes à retrouver de la dignité ! Une enquête qui n’aura d’enquête que le nom mais qui aboutira à des réponses douloureuses qui ne régleront rien !

Dans leur ensemble les personnages sont “brut de décoffrage”, le trait parfois forcé pour bien montrer la frontière entre blancs et indiens, et la difficulté pour ceux qui le désireraient de s’intégrer à l’une ou l’autre des communautés.

Impossible de ne pas être révolté pendant la lecture, d’autant plus avec le souvenir des charniers d’enfants autochtones découverts près des anciens pensionnats !

Dans les textes la colonisation n’existe plus mais dans les faits, elle est plus forte que jamais, les innues sont maintenant les instruments de leur propre destruction et le chemin semble bien long avant qu’ils puissent retrouver ne serait-ce qu’un peu de dignité !

#LeDernierfestindesvaincus #NetGalleyFrance

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Il y a de plus en plus de récit actuellement concernant les autochtones, celui-ci venant des éditions Taurnada m'a tapé dans l'oeil et j'étais curieuse de découvrir cet écrit venant d'Estelle Thareau.

Je dois avouer avoir beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et très vite j'ai été embarqué dans ce récit, on comprend très rapidement que dans cette réserve il y a beaucoup de souci de drogue, d'alcool et autre.

Le côté enquête fonctionne également très bien et donne un côté addictif au récit.

Même si je n'ai pas eu d'empathie particulière pour les inspecteurs sur cette lecture, j'ai cependant appris plus avec plaisir sur cette situation au Canado concernant les autochtones.

Sur un faible nombre de page l'auteur parvient à nous transmettre des émotions concernant ce peuple.

Je lirai avec plaisir d'autres récits concernant ce sujet ou d'autres récits de cet auteur.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Merci à @netgalleyfrance et @taurnada
pour le service presse.
#NetGalleyFrance
#LeDernierFestinDesVaincus

La misère sur une terre glacière

Dans des terres froides et isolées du Canada, tous les crimes ne sont pas punis. Si vous êtes autochtone, ou pire : femme autochtone, la justice a peu de chance de vous être rendue.

Estelle Tharreau nous propose un thriller glaçant tant par ses paysages que par le manque d’humanité criant dont sont victimes les Innus. Racisme ordinaire, pauvreté et la perdition qu’elle entraîne, favorisant les problèmes d’alcoolisme et de drogue, mais aussi violence faite aux femmes, victimes de toujours. Malgré le grand blanc, l’histoire est très noire.

Le rythme est prenant, alternant les points de vue de plusieurs personnages. Entre jeune flic qui a à cœur de faire appliquer la loi, jeune étudiant idéaliste, Innus en quête d’identité, les voix sont diverses et apportent une belle dimension au récit.

Je ne lis pas les quatrièmes de couverture pour me laisser l’intégrale surprise de l’histoire. J’ai été étonnée de découvrir un récit basé sur les femmes Innus disparues : j’ai lu dernièrement « Norferville » de Franck Thilliez qui parle du même thème. Une information qui a dû être source d’inspiration pour les auteurs. En tout cas le traitement est totalement différent ici, moins contemplatif et beaucoup plus haletant.

C’est la première fois que je lis un roman de l’autrice et clairement, j’en redemande !

Cet avis vous a-t-il été utile ?

La soirée du réveillon de fin d’année avance, les feux d’artifice ne tarderont pas à faire fuir les caribous apeurés et Naomi, qui a repéré un homme qu’elle connaît hélas trop bien et qui lui fait peur pendant la fête, désire s’en aller mais Michèle, sa mère, déjà trop ivre, la rembarre. Elle part seule dans la nuit vers son destin.

Mais, qui va bien pouvoir s’intéresser à une jeune fille qui a déjà fugué, sa mère préférant s’enivrer pour oublier ? Ce n’est qu’une « Indienne » n’est-ce pas, donc une fille facile… Le chef de la réserve ne veut pas d’ennuis et refile le dossier à la police des Blancs qui va désigner un jeune policier Logan Robertson pour enquêter, sous-entendu, ne surtout pas chercher et classer l’affaire : ne pas faire de vagues.

En plus, une scierie à taille non humaine prévoit de s’implanter dans la région, apportant des emplois mais grignotant encore plus la réserve indienne de Meshkanau et les Innus, mais aussi menaçant les magnifiques chalets de chasse des notables blancs. Pour une fois, les intérêts convergent : il faut empêcher cela.

Le jour où l’on retrouve enfin le corps de Naomi, les secrets, les manigances, le passé vont refaire surface. On fait ainsi la connaissance de Peter Shehaan, l’oncle de Naomi qui a découvert le corps, qui vit seul à la limite de la forêt, traumatisé à vie par ce qu’il a vécu enfant, au pensionnat où on envoyait les enfants pour les évangéliser, tout comme Michèle et Marie.

Deux jeunes étudiants, Nathan et Alice, vont entrer en scène, Nathan est Blanc et son père est une personnalité en vue avec son chalet aux confins de la réserve, alors que les parents d’Alice sont Innus, mais ils ne se rendent pas à Meshkhanau pour les mêmes raisons, ce qu’on ne tardera pas à découvrir.

Ce livre est beaucoup plus qu’un simple thriller, Estelle Tharreau évoque la précarité des Innus, leur territoire qui se réduit de plus en plus, la disparition progressive de leur culture et les conséquences que cela provoque : alcoolisme, drogue, viols. En parallèle, elle nous entraîne sur les désastres et la violence dont ont fait preuve les sœurs et le père au nom de l’évangélisation de ceux qu’ils considéraient comme des sauvages, sales, moins que rien, avec les prières forcées, les genoux durant des heures sur les pierres, les coups, les viols, par un prêtre pédophile qui allait s’allonger au sol, les bras en croix dans la chapelle, pour que Dieu lui pardonne, en un mot la maltraitance physique et psychique qui va traumatiser ces enfants à vie, les poussant parfois même dans la violence à leur tour, contre eux-mêmes et contre les autres…

Les personnages sont bien décrits, les causes et les conséquences qui les ont amenés là, bien analysées. Je mettrai juste un petit bémol : ils sont parfois trop caricaturaux, les bons Innus d’un côté, les méchants Blancs de l’autre, mais cela n’enlève rien à ce que l’auteure veut analyser et démontrer.

J’ai refermé ce roman, avec de la colère, des nausées, des envies de frapper, et surtout un terrible sentiment d’impuissance, ce qui ne va arranger mes relations avec les religions quelles qu’elles soient et ce que l’on peut faire en leur nom. Je peux affirmer une chose : ce roman va hanter ma mémoire encore très longtemps. Je ne connaissais pas l’auteure, mais ce livre m’a donné envie de la découvrir davantage, car elle s’attaque à des sujets importants concernant notre société.

J’allais oublier la puissance du titre, son côté prémonitoire, comme un dernier assaut avant de disparaître complètement…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Taurnada qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LeDernierfestindesvaincus #NetGalleyFrance !

Cet avis vous a-t-il été utile ?

"Le Dernier festin des vaincus" est un thriller glaçant sur le thème de la discrimination envers les Innus au Canada !

« Le Dernier festin des vaincus » à reçu le Prix Chien Jaune 2024 catégorie « Adulte ».

Ce roman percutant met en lumière les violences intracommunautaires et les traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes : « Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »

Un soir de réveillon, Naomi Shehaan, jeune Innue de seize ans, disparaît de la réserve indienne de Meshkanau. Personne ne semble étonné de son absence, même pas sa mère, Michèle, qui était complètement soûle la dernière fois qu'elle l'a vue. Naomi l'a pourtant appelée à l'aide avant de s'enfuir, apeurée, dans la nuit, après avoir rompu avec son petit ami, Will, qui l'a chassée de chez lui. Naomi a déjà fugué plusieurs fois auparavant mais, cette fois-ci, elle ne revient pas...

Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence, l'alcool, la drogue et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, adjoint du chef de la police de Pointe-Cartier, Sam Roy, qui cherche à étouffer l'affaire avec le maire, tente de briser l'omerta qui entoure cette enquête. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra...

Je remercie @TaurnadaEditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cette autrice que je ne connaissais pas.

La structure narrative est composée de quatre parties et de soixante chapitres courts qui démêlent peu à peu l'écheveau de l'intrigue policière qui piétine pendant quatre mois au cours de la première partie jusqu'à ce que, dans la deuxième partie, le corps de Naomi soit retrouvé par son oncle Peter qui, en partant à la chasse, l'a découvert dans des branchages.

L'atmosphère de la troisième partie s'assombrit encore plus et fait ressurgir les fantômes du passé : le projet de scierie est interrompu car un ossuaire surgit soudain des ruines de l'ancien pensionnat et révèle de sombres secrets bien gardés. La quatrième partie dévoile enfin le déroulement des faits au cours de la nuit où Naomi a disparu pour toujours.

L'intrigue bien ficelée est prenante et le rythme va crescendo au fil des pages, ce qui permet de préserver le suspense de manière efficace jusqu'au dénouement. Le fait que l'autrice se soit inspirés de faits réels donne de la vraisemblance à cette histoire très touchante où les femmes sont fortes et fragiles à la fois. La psychologie des personnages est subtilement abordée, ce permet de susciter le l'empathie pour ceux qui ont souffert.

Les personnages féminins jouent un rôle primordial dans la résolution de cette enquête en mettant fin à ce silence oppressant qui les ronge de l'intérieur depuis de nombreuse années. Ce polar permet d'aborder de manière distrayante les nombreux problèmes des femmes autochtones au Canada. Mais, outre ce volet social, il insiste aussi sur le thème de l'écologie avec l'apparition au début et à la fin de l'intrigue, du jeune Caribou, animal sacré, qui a perdu son troupeau.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Tout commence par une chasse à mort dans la neige. Une jeune fille est poursuivie. Sa dernière heure est arrivée. Qui est son assassin ? Comment se fait-il que sa disparition n’inquiète personne ?
Dans les réserves indiennes du nord du Canada, les disparitions, les fuites sont monnaie courante. La vie dans la réserve n’offre pas beaucoup de perspectives d’avenir. Les Indiens sont cloisonnés. L’homme blanc menace leur terre ancestrale. Ils veulent faire passer une grande route sur leur territoire. Il agit en envahisseur et conquérant. Personne ne leur demande leur avis.
Les Indiens de la réserve sont trop imbibés ou drogués pour réagir. Amorphe, perdu et dépassé par la vie, exilés et considérés comme des sous-hommes, cela rend l’ambiance pleine de mal-être et de solitude. À force de vouloir les modeler sur le modèle de l’homme blanc et de leur répéter que ce sont des sous-hommes, ils se sont résignés. C’est écrasant. Peu d’entre eux ont encore la volonté de se battre.
Estelle Tharreau dénonce un état de fait. Son enquête est autant liée à la sociologie qu’à l’histoire. Les femmes indiennes sont des victimes toutes désignées. Ce thriller ou roman noir a également un message féministe dénonçant les crimes atroces faits aux minorités. Il n’est pas question d’oublier les autres, mais elle dénonce.
C’est le cas de Michèle Sheehan. Une mère indienne absente, la boisson est sa meilleure compagne. La disparition de sa fille ne l’inquiète pas. Elle va revenir. Pourtant, des jours deviennent des semaines, et aucune nouvelle. Peter Sheehan, son frère, découvre le cadavre de sa nièce. Les souvenirs affluent. L’enquête commence. Logan Robertson est mis sur l’enquête, mais rien n’avance et quand les indices semblent pointer la communauté blanche, l’enquête est étouffée. Personne ne parle. En restera-t-il là ? Logan est mis sur l’enquête parce que ses supérieurs le croient légèrement idiot. Il se pourrait que ce soit le plus humain du lot.
En parallèle, certains blancs se soulèvent pour lutter contre les travaux de construction par intérêt ou par conviction. Parmi eux, un gosse de riche, Nathan Lebel se bat autant pour la cause humaine qu’environnementale. Est-ce une bataille pour blanchir son image ou est-ce une réelle conviction ? Sa relation avec Alice, une Indienne qui a fui la réserve, mettra ses convictions à l’épreuve ? Ce couple m’a autant agacé que touché. Effectivement, Alice se bat avec ses démons. Pour elle, Nathan n’a rien à perdre à défendre la réserve, si celle-ci est balayée, il passera à un autre combat. Mais ses souvenirs à elle sont douloureux et son combat à lui pourrait tout remuer. Elle a envie de prendre ses jambes à son cou.
Derrière la mort de Noémie, un combat plus grand se joue. La lutte pour l’indépendance, mais aussi pour la mémoire. D’autres crimes pourraient aussi bien être débusqués et éclatés aux grands jours. Qui des Indiens ou des blancs est le plus immaculé ? Sont-ils prêts à mettre leur âme dans la balance ?
En résumé
Je suis ravie de la découverte de la plume d’Estelle Tharreau. J’en entends parler depuis un bout de temps. La chronique sur le blog collectif polar m’a donné envie de me lancer, je ne regrette pas. Le monde hostile et rude que dépeint Estelle Tharreau n’est pas pour les âmes sensibles. L’auteure m’a permis de renouer avec une littérature engagée et sociale. Un plaisir à déguster avec parcimonie et entre deux lectures feel-goods !

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Les lecteurs qui ont aimé ce livre ont aussi aimé :