Les Spectres de Draven School

A priori, je ne suis pas le public cible pour les romans de type fantastique/horreur, mais quand il s’agit d’un récit écrit par Eric Senabre, c’est une autre histoire.
Et c’est une aventure totalement loufoque et inattendue qui attend Vidya, Tommy, Christabel et Algie dans le lugubre pensionnat anglais de Draven School. Tous les quatre sont punis pour avoir provoqué leur directeur et contraints de rester dans le manoir au lieu de partir en vacances. Livrés à eux-mêmes, la curiosité les pousse à explorer la chambre d’un professeur. C'est là qu'ils découvrent des fioles étranges qu'ils décident d'ouvrir, libérant ainsi six spectres qui les pourchasseront tout au long de la nuit.

En mode huis clos, Eric Senabre parvient à créer une atmosphère oppressante et angoissante, tout en injectant des touches d'humour et de tradition britannique qui donnent une saveur unique à l'histoire. J’ai adoré les spectres, personnages tantôt féroces, tantôt drôles ou encore attachants, chacun avec sa propre personnalité et des liens avec l'histoire de l'Angleterre. L’auteur joue avec les éléments fantastiques en y intégrant des figures familières de la culture populaire, mais il le fait avec une originalité qui empêche le récit de devenir prévisible. C’est aussi une belle histoire d’amitié, car les amis sauront rester soudés face aux révélations très personnelles qui les concernent.

En dépit de mes réticences initiales, j'ai été totalement immergé dans l'univers de Draven School. Ce roman m'a fait sortir de ma zone de confort littéraire, et c’est tant mieux ! C’est un récit qui plaira aussi bien aux amateurs d'horreur qu'aux amoureux de la tradition littéraire britannique. J'attends maintenant avec impatience le prochain roman de Eric Senabre.

Lire un roman d’Eric Senabre est toujours un plaisir pour moi. Les spectres de Draven School ne fait pas exception à la règle.
Cela ne commençait pourtant pas bien pour les quatre personnages principaux, tous punis à la suite des actes contraires au règlement qu’ils avaient commis. Seulement, au lieu de faire preuve de contrition, auprès du directeur sinistre du non moins sinistre pensionnat de Draven School, ils revendiquent fièrement ce qu’ils ont fait, rebellion face aux préceptes et aux actes passés du directeur, quasiment incapable d’argumenter face à ces élèves brillants, ne trouvant qu’une méthode pour s’adresser à eux : la répression. Vidya, Tommy, Christabel et Algi se voient donc obligés de nettoyer, en une nuit, le pensionnat, sous peine d’y passer les fêtes de Noël. Impossible ? Vous vous posez sincèrement la question ? Aussi décident-ils d’explorer les endroits du pensionnat dans lesquels ils n’ont pas le droit d’aller. Dans la chambre d’un professeur, ils seront les auteurs d’un malencontreux incident, trois fois rien, ou plutôt six fois rien : la libération de six spectres. Commencent alors pour eux la nuit la plus difficile de leur vie.
Nos quatre héros nous entraînent dans un huis-clos semé d’embûches, de découvertes, de retournement de situation, et de questionnement aussi. Comment pourront-ils s’en sortir ? Je me suis demandé pourquoi ces six spectres avaient été choisis par l’auteur, qui démontre à chaque fois une parfaite connaissance de ces personnages historiques, et une manière très sûre d’avoir construit les rôles que chacun d’entre eux allait jouer. C’est un véritable plaisir de suivre les péripéties de l’intrigue, les retournements de situations, les moments d’émotions aussi, parce que certains d’entre eux vont voir leurs secrets les plus intimes révélés, et ils n’auront pas le choix : il faudra faire avec cette révélation, leur survie dépend de leur union. Je vous rassure : l’humour est là aussi, et bien là, sinon, la situation serait totalement insupportable.
Un livre réussi en tout point jusqu’à un dénouement aussi inattendu que l’a été l’intrigue.
Merci aux éditions Didier Jeunesse et à Netgalley pour ce partenariat.