Abondance

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Date de parution 11 janv. 2023 | Archivage 17 janv. 2023
La croisée | Littérature étrangère

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Résumé

Un père et son fils de 8 ans tentent de survivre. Mangeront-ils aujourd’hui ? Où dormiront-ils ? Pourront-ils se laver ? Que faire si l’un d’eux tombe malade ? Ce roman ne se passe pas au 19e siècle, mais dans l’Amérique d’aujourd’hui, celle des villes meurtries par le chômage, la pauvreté, la violence. Pour ce duo toujours sur le fil, chaque acte et achat du quotidien est une odyssée cruelle, pour qui n’a presque plus d’argent - et presque plus d’espoir. Roman court inoubliable, à la fois ultra-réaliste et terriblement tendre,

Abondance a été acclamé à sa parution pour sa réalité choc et sa finesse psychologique. Il a été sélectionné pour le National Book Award 2021.

Un père et son fils de 8 ans tentent de survivre. Mangeront-ils aujourd’hui ? Où dormiront-ils ? Pourront-ils se laver ? Que faire si l’un d’eux tombe malade ? Ce roman ne se passe pas au 19e...


Ils recommandent !

« Phénoménal. Jakob Guanzon est une voix comme on en rencontre peu. » The Guardian

« L’effet d’un coup de poing dans l’estomac. »New York Times

« Le roman moderne de l’exploitation et de l’injustice sociale. » New Yorker

« Intime et politique, le portrait sublime d’un père prêt à tout pour son fils. » Douglas Stuart, auteur de Shuggie Bain

« Phénoménal. Jakob Guanzon est une voix comme on en rencontre peu. » The Guardian

« L’effet d’un coup de poing dans l’estomac. »New York Times

« Le roman moderne de l’exploitation et de l’injustice...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9782413046110
PRIX 22,00 € (EUR)
PAGES 336

Chroniques partagées sur la page du titre

Junior huit ans et son jeune papa Henry dans l’Amérique de toutes les espérances, vivent dans un pick-up,
les vêtements empilés dans des sacs poubelles de 90 litres, ils y cuisinent, y dorment ….Le père est sans emploi, la mère a disparu.
Henry revient de loin. Orphelin de mère et d’un« connard de père » immigré, philippin, va lui-même très jeune en faire beaucoup de conneries qui l’enverront derrière les barreaux. Pourtant ce dur ne vient pas d’un milieu défavorisé et sait goûter un plaisir aussi simple et pur que sentir le soleil sur son visage.

Roman étrange, qui alterne passé et présent, celui d’Henry avec des titres de chapitre indiquant les montants d’argent dans sa poche /
Paradoxe entre un enfant de huit ans qui n’a aucune responsabilité dans cette pauvreté et un père qui vu son casier de décisions discutables ou carrément débiles en porte la responsabilité totale /
Un texte surprenant aux personnages à la psychologie fouillée ou des moments très durs s’alternent avec ceux d’une sensibilité et d’une tendresse extrêmes, déstabilisant le lecteur/
Portrait d’une Amérique miteuse de consommation avec ses centres commerciales toujours affolés, ses motels minables , ses club de striptease hideux, ses MCDo graisseux, ses parcs de mobile homes où règne une désolation affligeante de caddies renversés, d’emballages de fast food qui se décomposent, de sièges de voiture abandonnés/
Des portraits surprenants de protagonistes ,
de Michelle, la compagne d’Henri , « Avachie dans une chaise de jardin en aluminium, les jambes écartées comme si elle était en train de bronzer, bien qu’elle fût vêtue de la même tenue qu’elle avait portée pendant tout son séjour à l’hôpital  : un hoodie zippé jusqu’aux clavicules, un jean en lambeau apparemment maintenu par un assortiment d’épingles à nourrice façon orthodontie et la même paire de Doc Martens, à ceci près qu’elle avait maintenant des lacets mollement passés dans les œillets. Elle s’était teint les cheveux en blond peroxydé et une ligne de racines noires courait sur son crâne comme une iroquoise aplatie. Elle était tellement resplendissante que, pour la première fois, il regretta de ne pas être créatif, un artiste. », d’Henry, « À cet instant, plus que depuis bien longtemps – peut-être même plus que jamais – il a le sentiment d’être un Américain. », citation bouleversante résumant le personnage , qui habillé correctement pour un interview d’embauche, vu sa misère quotidienne , son physique de métisse et son passé de taulard a rejoint dans sa tête et malheureusement dans la réalité la horde de marginaux du pays, non désirée.

Récit qui démarre lentement mais dont le rythme et les événements s’accélèrent très vite, si bien qu’impossible de le lâcher. La fin du rêve américain y est présente avec tout ses ingrédients alcool, drogue, précarité de logements et de travail, malnutrition, maladies, défaillance de la sécurité sociale, défaillance du système de réinsertion pour ex-condamnés…..L’argent y fait office de yoyo, jamais un revenu ou une entrée stable, et le montant présent en cash chez Henry faisant titre de chapitre nous met sous pression, trop voulant signaler que ça va mal finir, très peu de même. Un procédé intéressant que Guazon utilise pour exprimer la valeur d’une vie humaine à travers son pouvoir d’achat, avec des scènes terribles à l’école de Junior et aux urgences du Walmart, d’une Amérique impitoyable envers les démunis.

Un premier roman puissant au titre trompeur d’une fin grandiose et tragique, qui débute dans un MCDo et se termine dans un Walmart, l’institution symbolique du giga consumérisme américain, image du droit au confort matériel attribué à tout américain par la naissance , mais refusé à Henry à cause de sa situation de pauvre. Une image peu luisante du gendarme du monde ! Finaliste du Man Booker Prize 2022, un roman que je recommande fortement, surtout ne passez pas à côté !

« Il y a plein de choses dans ce monde qui méritent qu’on se mette en colère, Henry, mais pas assez pour être en colère contre le monde. »

Un grand merci aux éditions La Croisée et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce livre surprenant !
#Abondance #NetGalleyFrance

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C'est violent et assurément un très grand premier roman !
Ce que ce livre n'est pas…
Comme le titre pourrait le laisser penser, je précise que ce n'est pas un livre de développement personnel. Si vous l'achetez pour le titre vous risquez donc d'être furieusement déçu.
Ce livre n'est pas non plus à classer dans la catégorie des "belles histoires", il risque plutôt de vous faire pleurer de désespoir.
Ce livre n'est pas à lire lorsque vous êtes au fond du gouffre, ce n'est pas un livre vraiment optimiste !

Ce que ce livre semble être…
Ne croyez pas que je ne l'ai pas aimé, au contraire : c'est un violent coup de cœur ou plutôt un coup au cœur que j'ai reçu !
Ce livre est un regard PUISSANT, BRUTAL, ÉCORCHÉ sur une société américaine sans concessions.
Henry a tout perdu - sa jeunesse, des années de sa vie en prison, sa femme, son boulot, son mobil-home - il ne lui reste que son fils et son pick-up dans lequel ils vivent et même dorment.
Pour la fête d'anniversaire de Junior, il a sorti le grand jeu, après un débarbouillage dans les toilettes miteuses du McDonald's, il offre le menu de son choix à son fils.
Et puis, son "Tatay" (papa en philippin) lui fait la surprise : ils vont enfin dormir dans un vrai lit ! Celui d'un motel minable situé au bord d'une route non moins désespérante (je vous avais prévenu que c'était costaud !) mais c'est un repos dont ils ont forcément besoin d'autant qu'Henry a décroché un rendez-vous pour un travail et il mise tout sur cet espoir tenu…
Mais comme si cela ne suffisait pas, la fête ne va pas se passer exactement comme prévu.
L'abondance semble toujours se tenir du même côté, qui n'est clairement pas celui d'Henry qui doit sans cesse s'adapter pour survivre et avancer.

J'ai aimé me plonger dans ce livre incisif qui s'étale le long des grandes routes américaines (j'ai senti l'ombre de Kerouac planer sur cette lecture) et qui interroge - au-delà du sujet central de la précarité - sur les notions de paternité, de transmission culturelle et de résilience.

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Etats-Unis. Henry vit seul avec son petit garçon de huit ans. Ayant été expulsés du mobil home où ils vivaient, le père et le fils dorment dans le pick up sur le plateau duquel s'entassent leurs affaires. Seul semblant de normalité dans cette vie plus qu'incertaine : l'école. Chaque jour Henry doit trouver la nourriture de la journée, et si possible un petit boulot. Malgré les difficultés, le père aime son fils d'un amour inconditionnel. Comment en sont-ils arrivés là ? Le roman fait alterner les événements se déroulant au moment présent, et des épisodes qui éclairent le passé des parents du petit. Ancien taulard, ayant fait beaucoup de mauvais choix, le père tente de s'en sortir, pour offrir une vie digne à son fils. Mais s'il y a abondance dans ce roman, c'est surtout abondance d'ennuis et d’humiliations pour le père et le fils. Des scènes poignantes qui montrent que sans argent il est impossible d'accéder aux soins indispensables.

Abondance est un roman marquant. Pas un mot de trop. Ca claque, c'est vif, percutant. C'est un regard sans concession sur la grande pauvreté, sur l'engrenage qui entraine ce père toujours plus bas, malgré son envie de s'en sortir. Il y a du Zola dans la prose de Jakob Guanzon. Un très gros coup de coeur.

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Abondance, un livre au titre tout en ironie puisque ce roman raconte l’histoire d’un homme tellement désargenté qu’il compte le moindre de ses centimes et qu’il n’a pas assez non seulement pour finir le mois, mais la semaine, et même le jour. On est donc dans l’extrême précarité, dans la pauvreté la plus entière. Et l’histoire de cet homme nous est contée au travers de deux histoire entremêlées : celle de son adolescence et de comment il en est arrivé là, et celle d’une journée, marquée par l’anniversaire de son fils.
Il y a certes quelques longueurs dans le livre et on comprend très vite le message de l’auteur, mais c’est un premier roman et, vues ses qualités, on peut sans difficulté lui passer quelques défauts. Parce que j’ai beaucoup apprécié cette lecture. C’est difficile de dire que j’ai aimé ma lecture, du moins, pas au sens premier du terme. D’abord, le personnage principal, Henry, a tout du <i>looser</i> sans grande volonté. Certes il n’est pas parti avec beaucoup d’atouts dans la vie (mais il en avait quand même un ou deux), et le système s’acharne sur lui, mais c’est difficile parfois de ne pas avoir envie de lui secouer un peu les puces, surtout dans la partie adolescente du roman. Ensuite, l’histoire est très dérangeante. Très d’actualité aussi, car on nous parle de plus en plus de ces gens qui ont du mal à finir le mois, vraiment du mal. Dans la partie actuelle du récit, celle de la journée d’anniversaire d’Henry Junior, ce qui frappe, c’est à quel point la société ne pardonne pas. Oui Henry (le père) a beaucoup trébuché, il a beaucoup fauté. Il a payé pour ses erreurs, mais il n’a pas le droit à une seconde chance. Et ce que décrit cette seconde partie, c’est une lente descente aux enfers, un combat de chaque minute pour survivre. Henry a perdu son logement (un mobil-home qu’il avait aménagé pour qu’il ne soit pas trop miteux, mais dont il ne peut plus payer la location), il doit chaque jour trouver où se laver, lui et son fils, quoi manger quand on n’a qu’un réchaud rudimentaire pour cuisiner, l’argent à mettre dans le pick up pour chercher du travail et amener Junior à l’école.
Cette deuxième partie est la plus difficile à encaisser car on voit la spirale infernale se mettre en place, et on peut à peine blâmer Henry pour cela. On voit ses sentiments pour son fils et tous les efforts qu’il fait, trop souvent en vain. On voit les petites accommodements avec la réalité pour ne pas se voir comme un père au rabais, on voit les calculs et les choix à faire pour essayer de s’en sortir : vaut-il mieux mettre de l’essence dans le pick up ou acheter une recharge pour le téléphone ? faut-il acheter un dîner nourrissant pour ce soir ou un déodorant pour être présentable à un entretien d’embauche ?
Et si cette deuxième partie est la plus difficile et la plus intéressante, Jakob Guanzon, l’auteur, a eu l’intelligence de la mêler à la première partie où le personnage d’Henry est un peu plus monolithique. Ainsi, on compatit au personnage complexe d’aujourd’hui, ce père pathétique et aimant qui se bat pour lui et pour son fils, tout en comprenant d’où il vient et en ayant du mal à trouver des circonstances atténuantes au p’tit con qu’il a été. Cela crée une relation très ambivalente au personnage, ce qui est un des principaux ressorts du récit.
Et bien sûr, à travers ce personnage, on voit ce que sont les laissés-pour-compte d’une société que l’on dit d’abondance mais qui n’est pas d’abondance pour tout le monde. On dit souvent que ça coûte cher d’être pauvre, ici, on nous montre la pauvreté qui est trop pauvre pour le rester, trop pauvre pour se maintenir à flot. Et l’on voit à quel point le système n’aide pas à s’en sortir. On est au Etats-Unis, certes, mais si ce roman se passait chez nous, il ne serait pas différent de beaucoup. La même société d’abondance, les mêmes laissés-pour-compte et les mêmes engrenages.
Un roman que j’ai apprécié lire, car il décrit, me semble-t-il avec justesse et sans être trop démonstratif ou déterministe, une réalité que je n’avais jamais touchée du doigt. Je lis peu de romans urbains ou noirs, peut-être que ces sujets y sont plus représentés, mais pour moi, c’est une nouveauté, et une nouveauté pleine d’intérêt. On ne peut pas aimer ce roman, car il est comme un coup de poing qui coupe la respiration, mais c’est une lecture dérangeante qui mérite d’être faite, pour une histoire et des personnages qui resteront longtemps dans ma mémoire.

<i>Merci aux éditions La croisée de m’avoir permis de découvrir ce livre, </i>via<i> netgalley.</i>

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Cher Henry,

La vie a décidé d’être chienne avec toi, te poussant à faire les mauvais choix. Ou est-ce parce que tu as fait les mauvais choix que la vie te le rend si bien ?
Tu dis toi-même que tes plus gros défauts sont “l’alcool, les amphets, et un mépris acide envers le monde pour [t]’avoir arnaqué, mâché, recraché et chié dessus”.

Lorsque ta mère meurt, tu te retrouves élevé durement par ton Itay (je comprendrai plus tard qu’il est fréquent, dans les Philippines dont tu es originaire, de donner un surnom au père quand on attend de lui un éveil moral supérieur à ce qu’apportent les papas lambdas) et déjà tu flirtes avec les drogues puis avec Michelle et ses démons. Vient ensuite le temps de l’argent facile, leurre qui ne dure pas, puis des galères et encore des galères, faisant de toi et de ton fils Junior des hobos des temps modernes.

La construction particulièrement habile de ce roman te raconte au présent en même temps qu’au passé. Deux idées géniales à relever : premièrement, les chapitres du présent et ceux du passé s’alternent pour qu’à la fin la boucle soit bouclée. Boucle d’une cruauté terrifiante. Deuxièmement, les titres des chapitres suivent l’évolution de l’argent que tu possèdes. Riche idée pour une somme bien souvent ridicule.

En tant que lectrice de ton destin, j'ai été absorbée par ta lutte pour la dignité. Tu es constamment poussé aux extrémités pour survivre. Cela a rendu la lecture à la fois passionnante et déchirante.

Le premier roman de Jakob Guanzon est du pur roman social noir. Bien que relativement court, il m’a semblé lire des centaines et des centaines de pages tant tout me semblait inextricable. La narration puissante et réaliste capture la réalité difficile et désolante des populations défavorisées et du déterminisme social.
Ce roman est aussi un roman d’amours, pour une mère, un père, une femme, un fils. Un amour fort et fragile à la fois, trop souvent tu.
Ton histoire m’a touchée et je suis certaine qu’elle toucherait tout autre lecteur.

Bien à toi,
Céline
P.S : Ne perds pas espoir, cela ne coûte rien.

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Jakob Guanzon signe un premier livre salué par Douglas Stuart avec qui le primo-romancier partage beaucoup. Le même traducteur, Charles Bonnot, prête sa plume aux deux hommes qui s’intéressent chacun aux relations filiales – là où Douglas Stuart se focalisait sur une mère alcoolique maltraitant son fils, Jakob Guanzon s’intéresse lui à Henry, un père dépassé par la vie mais empli d’un amour incommensurable. L’Écosse est remplacée par les États-Unis, les rues noires de Sighthill s’effaçant derrière les rayons surchargés des supermarchés américains, leurs couleurs criardes narguant le héros d’Abondance. Celui qui se fait appeler Tatay par son fils – souvenir d’une ascendance philippine qui ne demeure que dans son teint, bien loin de sa prévalence dans Nos cœurs si loin chez le même éditeur – est démuni, ne possédant que son pick-up et la chair de sa chair pour faire face au monde. Sans argent, sans perspective, un casier judiciaire lui collant à la peau, il erre sur les routes, tâchant malgré tout de respecter les horaires de l’école de Junior, des repas, de lui permettre de se laver aussi souvent que possible. En alternance, se dessine la vie de Henry avant ces deux jours sur lesquels se concentre l’intrigue, avant la paternité solitaire bien trop lourde à porter, les remords et l’inquiétude – s’esquissent ainsi l’adolescence de cet homme, son père taciturne et si difficile à satisfaire, le deuil maternel, l’addiction, les mauvaises rencontres qui menèrent à la prison et donc, indirectement, à cette situation impossible.

La plume de l’auteur est d’une précision clinique, d’une justesse implacable. Jakob Guanzon use de métaphores obsédantes, souvent crispantes, dans lesquelles il mêle douceur et sordide avec une brutale lucidité. La poésie de certains détails, de descriptions rêveuses ou voilées par l’alcool sont balayées d’un revers de main par le glauque de ce qui suit, par un vocabulaire soudain vif, aussi cru que familier qui érigent des décors sidérants de réalisme. Ces mots durs cohabitent avec des termes d’une grande beauté, presque majestueux à leurs côtés. Cette langue inimitable et lancinante souligne de façon bouleversante l’amour d’un père pour son fils tout en dénonçant les absurdités de la société de consommation, la déshumanisation du monde et les circonstances qui s’acharnent, encore et encore, quand les mauvais choix s’accumulent. L’auteur rend ainsi palpable le malaise d’un homme, ses espoirs brûlants et ses peurs qui le sont encore davantage, donne à voir les pièges cachés ici et là, inévitables pour certains.

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Encore une claque littéraire chez La Croisée ! Mon petit coeur commence à fatiguer de toutes ces émotions ah ah.

Nous suivons Henry et son fils Junior, qui vivent dans leur pickup et galèrent pour chaque centime dépensé. Tout est compliqué : comment manger ? Comment se laver et se préparer avant d'aller à l'école ou à un entretien d'embauche ? Comment dormir en sécurité ? La valeur d'un dollar prend toute sa dimension quand on voit le porte-monnaie se vider plus vite qu'il ne se remplit.

L'intrigue se déroule sur seulement 24h, mais à l'aide de flashbacks éclairants, j'ai l'impression de les avoir connus pendant mille vies. On comprend que le poids de l'héritage familial, ou des erreurs faites à l'adolescence, ne disparaît jamais vraiment. Toute la vie d'Henry, finalement, est définie par son passé.

J'ai fait quelques pauses dans ma lecture car certaines scènes, de prime abord anodines, mettent en place une tension incroyable. Je n'aurais jamais cru avoir un tel suspense dans un supermarché ! Autre tour de force de l'auteur : réussir à nous faire tour à tour détester, comprendre et parfois excuser certains personnages.

Jakob Guanzon explore la grande précarité et tout ce qui peut s'y rattacher : le système de santé américain, le milieu carcéral et comment les personnes sont réinsérées (ou pas) à leur sortie, l'addiction aux drogues et médicaments... On n'en sort clairement pas indemnes, à l'image de ma réaction quand j'ai lu la dernière page et compris que je n'aurais pas toutes les réponses.

Bémol cependant (d'où la 5ème étoile manquante), j'ai détesté le fait qu'Henry soit systématiquement grossophobe, dès qu'il rencontre une personne grosse c'est un festival d'insultes ou de descriptifs très blessants. On aurait clairement pu s'en passer sans rien changer à l'histoire.

Merci beaucoup à l'éditeur et à NetGalley pour cette lecture.

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ABONDANCE

Le parcours d’Henry et de son fils Junior : leur vie est faite de débrouilles, de dollars durement gagnés et de nuits passées dans leur pickup, seule maison qui leur reste.

💵 Un roman très dur et bouleversant

Premier roman de ce jeune auteur, Abondance commence par pointer les dérives de la société consumériste : les rayons des supermarchés remplis, les caddies qui débordent et parallèlement, des millions de personnes qui vivent en marge de cette société.

On suit le passé d’Henry qui passe par des phases terribles : hôpital psychiatrique, drogues, prison, violences…

Il met tout cela de côté afin d’être un bon père pour son fils Junior dont il a maintenant la charge.

C’est un roman d’une grande noirceur, brut, malaisant dont la seule source de lumière est l’amour qui unit Henry à son fils.

Merci aux éditions La Croisée (dont les romans engagés me plaisent énormément) et NETGALLEY pour cette découverte ⭐️

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Henry et Junior son fils, vivent dans leur voiture et comptent le moindre cent. Pour l'anniversaire de son fils, Henry veut lui offrir un peu de bonheur et de confort. Mc Donald's, nuit dans un motel miteux, une douche, un grand luxe pour leur bourse. Mais la journée tourne pas du tout comme le père l'avait prévu. Comment en sont-ils arrivés là ?
C'est un livre qui prend aux tripes.
J'ai été tout de suite happée par l'histoire de ce père qui se bat pour offrir un moment hors du quotidien à son fils. J'ai aimé cette idée du décompte de l'argent comme titre de chaque chapitre, car l'argent est vraiment le soucis au cœur de la vie de Henry. Depuis son enfance, le manque d'argent à été la préoccupation principale, le facteur déterminant de la tournure qu'à pris sa vie.
Le texte est rythmé par une alternance de chapitres entre le présent et le passé d'Henry, son enfance, son adolescence et ce qui a mené Henry en prison. L'histoire d'amour toxique avec la mère de Junior, de mauvais choix, en pas de chance, rien n'a aidé Henry à s'en sortir dans la vie. Il a sombré très tôt dans la drogue, l'alcool et les mauvaises rencontres alors qu'il a un bon fond.
A plusieurs reprises, j'ai eu la boule dans la gorge.
Je trouve ce texte intéressant parce qu'il force le lecteur à se mettre à la place de cet homme qui fait partie de ceux qui sont souvent jugés et méprisés.
Léger bémol sur la fin que j'ai trouvé trop abrupte, j'en voulais plus.
Vous l'avez donc compris, je recommande cette lecture.
Je remercie Netgalley France et les éditions La croisée pour cette lecture.

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