Poutine

Ce livre me faisait très envie depuis que j'avais vu sa publication, je remercie donc les éditions Delcourt de m'avoir permise de le découvrir.
Je suis toujours très intriguée par la vie de personnages comme Poutine, je me demande toujours quelle est la raison qui l'a poussé à agir ainsi ? Quelle a été son enfance pour en arriver là ? Quelle vie familiale a-t-il ? Et surtout (mais là même un psychiatre aurait du mal à y arriver, je pense) Que se passe-t-il dans sa tête pour ne pas culpabiliser à mort et regretter même d'y avoir juste penser ?
Cette bande dessinée passe rapidement l'enfance de Poutine, on n'apprend donc pas grand chose mais on découvre quand même que cette enfance a été loin d'être toute rose et qu'elle a surement été l'élément déclencheur de toutes les atrocités qui vont suivre l'évolution de Poutine.
Viens ensuite son évolution professionnelle, et là je dois bien avouer que j'ai été larguée plus d'une fois, je ne maîtrise que très peu la politique en général et encore moins quand celle-ci est internationale, je n'ai donc pas tout compris mais j'ai quand pu me rendre compte de la férocité du personnage.
Cette bande dessinée m'a vraiment bien plu, j'ai apprécié d'en connaître un peu plus sur ce personnage assez énigmatique et c'est donc avec grand plaisir que je la recommande.
Si je ne mets que 4 étoiles au lieu de 5, c'est plutôt à cause de mon manque de connaissances plutôt qu'à cause de la qualité de ce livre, ce que je n'ai pas apprécié est vraiment dû à mes lacunes.

Je ne suis pas très calée sur l’histoire de la Russie, je me perds souvent dans ses multiples géographies au fil du temps. Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, je regarde les évènements de loin sans vraiment tout comprendre, anéantie par l’idée que de tels conflits puissent encore avoir lieu, que les leçons de l’Histoire n’aient visiblement pas porté leurs fruits.

Cette biographie de Vladimir Poutine, sous forme de BD, proposée par le journaliste et auteur britannique Darryl Cunningham œuvrant à la fois au scénario, au dessin et aux couleurs, m’a paru un bon moyen de combler mes lacunes.

D’emblée, je suis frappée par le peu de couleurs et leur évidente signification : du rouge, du noir, du gris-vert, du gris, du beige… C’est sombre, violent, militaire. Du moins, voilà ce que ces coloris évoquent pour moi. Plus tard, par exemple, le jaune dominera pour évoquer Donald Trump comme si la teinte de sa chevelure le définissait tout entier…
Les planches arborent une forme de monochromie, ou bien une polychromie simplifiée autour de seulement deux ou trois tons différents, des couleurs dominantes qui traduisent l’atmosphère du récit. Les dessins sont précis et épurés à la fois. Les portraits sont très ressemblants, sans être pour autant caricaturaux : des physionomies à la normalité glaçante avec le petit sourire innocent de Vladimir Poutine en prime.
Les légendes sont souvent brutes, lapidaires, factuelles, dénuées de pathos et de sensationnel… Certaines situations ou représentations ne sont pas dénuées d’un certain humour caustique et cynique (rire jaune).

L’histoire de Vladimir Poutine est présentée comme passionnante et révoltante à la fois depuis ses origines de petit voyou dans les cours d’immeubles sales et infestées de rats de la Leningrad de l'après-guerre jusqu’à sa place actuelle parmi les hommes les plus puissants du monde, en passant par son ascension dans les rangs du KGB.
Dès ses débuts, la carrière de Vladimir Poutine est marquée par l’ambition, l’opportunisme, les malversations, la corruption et les pratiques oligarchiques.
À partir du moment où il devient président, tous ses agissements et décisions montrent un profond mépris du peuple (à propos du naufrage de sous-marin nucléaire Koursk, de la prise d’otages du théâtre Doubrovka et de l’école de Beslan, du crash de l’avion de Malaysia Arlines en 2014 par exemple), des institutions et de la démocratie. Le récit de sa présidence est une succession de scandales, de faits d’espionnage, de guerres, d’assassinats, de terrorisme, de cyberattaques, de corruption et de vols à très grande échelle.

Darryl Cunningham nous donne à lire une enquête documentée et approfondie sur l’histoire du cartel criminel de Poutine et sur son influence néfaste sur notre monde.
L’auteur analyse, entre autres, les conflits en Syrie, Géorgie et Ukraine, les empoisonnements de Salisbury, les violents assassinats du politicien Boris Nemtsov et de la journaliste Anna Politkovskaïa et le meurtre d’Alexandre Litvinenko à Londres…

Que dire ? Voilà une lecture que l’on peut difficilement apprécier compte tenu du sujet et qui prend une résonnance très douloureuse en cette période précise.
Je me suis personnellement intéressée plus particulièrement à la situation de l’Ukraine, d’actualité brulante, à l’emprisonnement des Pussy Riot, aux lois anti LGBT QI+, à la révolution blanche, au rôle dans l’opposition du grand maître d’échecs Garry Kasparov, à la manière dont le gouvernement russe est intervenu dans l’élection américaine de 2016, afin d'aider Donald Trump à se faire élire...
Garry Cunningham nous prouve avec efficacité que Vladimir Poutine a tout du dictateur mégalomane et que c’était visible depuis longtemps, qu’il a bien mené sa barque et berné le monde pour arriver à ses fins.
Il serait aujourd’hui l’un des hommes les plus riches du monde car il pille les richesses de la Russie depuis plus de vingt ans ; la plus grande partie de l’argent de son cartel du crime est à l’abri hors de Russie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis notamment ; le régime russe actuel est centré sur le blanchiment d’argent. Voilà peut-être enfin où trouver son talon d’Achille.

Darryl Cunningham conclut en appelant à une réelle prise de conscience internationale visant à ne plus considérer le régime de Vladimir Poutine comme un état « normal » et à prendre les mesures qui s’imposent face à cet homme mégalomane, au comportement mafieux et criminel.

Une lecture pénible… Mais je salue le travail (voir la bibliographie en fin de volume) et la démarche courageuse de l’auteur.

#Poutine #NetGalleyFrance

Manipulateur, mégalomane, ambitieux, malhonnête, voici quelques adjectifs qui pourrait définir le personnage Poutine. Il y en a beaucoup d’autres.

Dans sa bande dessinée, Darryl Cunningham raconte tout le parcours de Poutine, de Léningrad où il passe sa jeunesse jusqu’à Moscou au Kremlin. C’est le récit d’un homme qui a su gravir tous les échelons du pouvoir, l’ascension d’un homme capable de nager en eaux troubles.

L’auteur reprend tous les grands événements qui ont jalonné le parcours de Poutine. Pas de scoops, mais des faits largement commentés dans les médias à l’époque : l'affaire du Koursk, la prise d’otage du théâtre par les Tchétchènes, le rôle de la Russie dans l’élection de Trump, la guerre en Syrie, les jeux olympiques de Sotchi…
Au jeu des relations internationales, Poutine est un champion. Sa mission : servir la Russie et lui-même au passage. A travers cette BD, c’est aussi une histoire du pays. C'est très éclairant.

L’auteur raconte également ses rapports aux autres, hommes politiques ou journalistes, quitte à éliminer tous ses opposants. On se souvient notamment de Anna Stepanovna Politkovskaïa, journaliste assassinée ou de Viktor Iouchtchenko, d’Alexei Navalny, opposants politiques empoisonnés.

Les faits, rien que les faits. Cette BD se lit comme une enquête-reportage journalistique ; un récit chronologique, très didactique qui permet de bien comprendre le personnage et son évolution. Le trait de crayon est simple et efficace, les textes sont brefs et explicites, le dessin seconde parfaitement le commentaire.

Ce que l’on soupçonnait concernant Poutine se confirme sous la plume de l’auteur.
Il manque un dernier chapitre à cette BD pour compléter le portrait : celui de la guerre en Ukraine. Qui sait, cela fera peut-être l’objet d’une suite !
Merci à NetGalley et aux éditions Delcourt pour cette lecture instructive.