La quatrième dimension

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Date de parution 21 févr. 2018 | Archivage 11 juil. 2018

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Résumé


«Son visage en couverture d’un de ces magazines, et la photo barrée d’un titre en lettres blanches : j’ai torturé. »
Le 27 août 1984, Andrés Antonio Valenzuela Morales, agent du renseignement des Forces Armées Chiliennes livre à une journaliste des aveux glaçants sur l’enlèvement, la torture et l’assassinat de milliers de personnes disparues. Son témoignage marque profondément Nona Fernández, alors âgée de treize ans. Des années plus tard, au moment où le Chili prône la réconciliation nationale et le droit à l’oubli, elle décide d’écrire son histoire.
La Quatrième Dimension est une oeuvre littéraire puissante, construite comme une enquête haletante. Une oeuvre nécessaire qui résonne très loin, dépassant largement les frontières chiliennes.

Traduit de l’espagnol (Chili) par Anne Plantagenet.


«Son visage en couverture d’un de ces magazines, et la photo barrée d’un titre en lettres blanches : j’ai torturé. »
Le 27 août 1984, Andrés Antonio Valenzuela Morales, agent du renseignement des...


Formats disponibles

ISBN 9782234054110
PRIX

Chroniques partagées sur la page du titre

Quel est le processus de transformation d'un homme ordinaire comme vous et moi en bourreau, tortionnaire,assassin.....de plusieurs personnes, voir des milliers ? Porte-t-on le germe en chacun de nous, qui n'attend que le milieu propice pour s'éclore ? ( “.....il n’est pas si difficile de devenir ce que nous redoutons le plus.").
Nona Fernández, la narratrice, aborde la question partant du personnage d’Andrés Antonio Valenzuela Morales l’homme qui torturait, l’agent de renseignements des Forces armées de la dictature chilienne d’Auguste Pinochet (1973-1990), qui un beau jour du 27 août 1984, débarque aux bureaux de la rédaction du magazine Cauce pour se confesser à une journaliste, « Je veux vous parler des disparitions forcées de personnes ».

« La quatrième dimension », c’est lui et tout ses semblables, tous les actes d’injustice et de barbaries rendus légitimes ou invisibles grâce à la censure, au mensonge et à l’attitude « trois singes » d’une population qui ne voit rien,n’entend rien, ne dit rien. "La quatrième dimension " est aussi et surtout toute celle qui concerne les victimes, cette zone d'ombre qu'on ne peut qu'imaginer mais qu'on ne le veut même pas. Une fois séquestrées, qu'ont-elles vu? Qu'ont-elles entendu? Qu'ont-elles pensé? Que leur a-t-on fait ? Que sont-elles devenues ?....,Bref "La quatrième dimension " est tout ce qui est invisible, ce monde secret, un univers qui existe au-delà des apparences, derrière les limites de ce que nous sommes habitués à voir. Cette réalité si différente, à laquelle, "on peut seulement accéder grâce à la clé de l’imagination", comme disait la voix off du film homonyme de Rod Serling (Twilight zone) à laquelle l'écrivaine fait référence.
En novembre 1984, presque deux mois après la publication du témoignage de l’homme qui torturait, l’instauration de l’état de siège est publiée au Journal officiel, sous lequel la diffusion de Cauce est interdite. Le gouvernement recoure à la seule arme efficace dont il dispose : la suspension temporaire des droits civils et "L'homme qui torturait" suite à sa confession, a disparu depuis belle lurette.

Bien que la dictature et ses horreurs appartiennent à l'époque de sa mère, qui a tenté sainement d'oublier, Fernandez, elle, en a hérité comme d'une obsession maladive, d'où ce livre.
Ce n'est pas un livre d'histoire. C'est un livre de mémoires d'un passé douloureux, et d'analyse et de réflexion qui peut s'appliquer à toutes situations de même nature, sans aller trop loin dans le temps, pour la Syrie par exemple.
C'est un livre d'introspection universelle, intemporelle, sur nous même, l'âme humaine terriblement complexe dont la quatrième dimension, ce côté obscure, invisible que toute une vie nous nous acharnons à découvrir, à justifier,......en vain....("Combien de visages peut contenir un être humain ?).
C'est aussi un voyage dans le passé pour tenter de corriger le futur : toutes ces horreurs que nous lisons ou voyons dans les médias, dans les livres, comme par exemple tout récemment , 305 morts dans un attentat dans le Sinaï le 23 novembre 2017, il y a juste un mois....déjà partis en fumée, disparus dans l'espace, nous sommes déjà passés à autre chose.
Je pourrais encore écrire long tellement le sujet est vaste et profond. Mélangeant des anecdotes de sa vie personnelle avec une approche journalistique des faits, le tout enrichi de nombreuses réflexions et questions, de références culturelles, l'écrivaine chilienne réussit le tour de force d'un très beau texte littéraire, fluide et poignant, bien que le sujet soit très complexe et noir. Une approche similaire à celle de Selva Almada pour «  Les jeunes mortes ». Deux jeunes écrivaines sud-américaines à suivre sans aucun doute.
C’est un coup de cœur pour moi ! La dernière de l’année je pense, pour un livre très fort avec une fin magistrale, qui réussit littérairement à exprimer les émotions de toute une nation à l’égard d’un passé noir et honteux, dont elle n’en pourra jamais faire le deuil. Vous le lirez comme un thriller, mais malheureusement ce n’est pas de la fiction.
Je remercie infiniment Les Éditions Stock et NetGalley pour l’envoie de ce superbe livre !

Bonnes fêtes de fin d’année et Bonne année à tous !


« L’empathie et la compassion sont des signes de lucidité. La possibilité de se mettre à la place de l’autre, de changer de peau et de visage, est un exercice d’intelligence pure. »

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Nona Fernandez a deux ans lorsque Augusto Pinochet, après le coup d'état du 11 septembre 1973, devient le chef de l'état chilien. Par chance, elle n'est pas une victime directe de cette dictature qui a pris fin en mars 1990. Elle va, néanmoins, être hantée par cette période dont le pays ne s'est encore pas tout à fait remis.

L'auteure a 13 ans lorsqu'elle rencontre un article, dans le journal CAUCE, dont le titre était « J'ai torturé ». Cela va la marquer à vie. Il s'agissait d'un témoignage de Andrés Antonio Valenzuela Morales. Il était agent de renseignement de la Force Aérienne de Pinochet. Parce que supporter ce qu'il faisait, ce qu'il voyait, ce qu'il entendait, il s'est livré sur les arrestations, les « disparitions forcées », les tortures, les exécutions, les assassinats et autres... Evidemment, cela aura des conséquences importantes pour les journaux comme pour l'homme qui a témoigné. Entre autre.

Par la suite, Nona Fernandez va recroiser cet homme plusieurs fois par l'intermédiaire des médias avant de se décider de le contacter directement. Le courrier qu'elle va lui envoyer est, d'ailleurs, extrêmement juste. A la page 29, un passage sonne particulièrement juste : qu'aurions-nous fait à la place d'Andrés ? Aurions-nous dénoncé ? Lutté ? Fermé les yeux ?

Cet essai fait froid dans le dos parce qu'il n'est pas facile d'accepter la légitimation d'injustices et de barbaries.

Essentiel, La quatrième dimension est un livre dur mais émouvant mettant en lumière un pays qui a du mal à se relever.

« [...]il n'est pas si difficile de devenir ce que nous redoutons le plus. »

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En ouvrant La quatrième dimension de Nona Fernández j'ignorais à quoi m'attendre.
J'ai obtenu cet ouvrage grâce à net galley et les éditions Stock. Ce n'est pas du tout le genre de livre que je lis en général mais les lectures presse me permettent de sortir de ma zone de confort et de découvrir parfois de vraies pépites que je n'aurais jamais eu l'occasion de lire autrement.
La quatrième dimension part de l'histoire de Andrés Antonio Valenzuela Morales, agent du renseignement des Forces Armées Chilienne. Pendant le régime de Pinochet, cet homme a enlevé et assassiné des personnes. Il s'est confessé le 27 août 1984 à une journaliste. L'auteure avait à l'époque 13 ans, elle se souvient de ce fait et elle pose alors de vrais questions sur une quatrième dimension qui existe au Chili.
J'ai trouvé ça très intéressant et j'ai appris énormément de choses sur le Chili, pays sur lequel je ne connais rien ou presque je l'avoue !
La quatrième dimension est un ouvrage captivant, je ne m'attendait pas à ça en le commençant et même si je l'ai fini il y a deux jours, je pense encore à ce livre.
Je mets quatre étoiles car ce n'est pas un coup de cœur mais je suis ravie de l'avoir découvert en avant première et je vous invite à le lire à votre tour.

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J’ai découvert à la lecture de ce texte une partie de l’histoire d’un pays dont j’ignorais quasiment tout.
Bien sûr, j’ai entendu parler de la dictature de Pinochet qui a tenu le Chili d’une main de fer dans les années 80, sans jamais vraiment chercher à en savoir plus.
Sous la plume de Nona Fernandez, j’ai découvert les tortures et les mises à mort perpétrées par de nombreux individus à la solde du régime.
Celui qu’elle nomme « L’homme qui torturait » dont elle découvre la confession dans un magazine alors qu’elle n’avait que 13 ans, était « Un agent de renseignement qui, après avoir torturé des gens, rentrait chez lui, écoutait des chansons d’amour et lisait des BD de Spiderman à son fils pour l’endormir ».

Hantée par ce témoignage, l’auteure veut raconter et essayer de comprendre comment un homme ordinaire peut se transformer en bourreau et reprendre une vie normale.

J’ai été littéralement happée par cette histoire, lue en apnée, portée par une écriture à la fois brutale et réaliste.
Les mots font mal, les phrases claquent comme des coups.
J’ai beaucoup appris au cours de cette lecture, que l’on peut trouver pénible parfois, mais ô combien utile pour se souvenir que le plus beau cadeau qui puisse être fait à un peuple est la liberté.

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Premier coup de coeur de l'année. Dans une interview au journal espagnol El País*, Nona Fernández disait « Je n’écris pas pour que le lecteur passe un bon moment ». De fait, les émotions sont soumises à rude épreuve avec cette lecture, qui est l’une des très (trop ?) rares à m’avoir mis les larmes aux yeux, et dieu sait pourtant que je lis peu d’histoires drôles. Née en 1971, Nona Fernández n’est pas une victime directe de la dictature chilienne (1973-1990), mais sa vie en est tout entière hantée, jusqu’à l’obsession, alors que pourtant la démocratie est de retour tant bien que mal (« le monde se moque de la démocratie chilienne ») depuis des années.

Pour elle, tout a commencé le 27 août 1984, lorsque le soldat Andrés Antonio Valenzuela Morales se rend dans les locaux du journal Cauce à Santiago, pour s’y confesser, asphyxié qu’il est par l’odeur de mort qui l’entoure en permanence. « J’ai torturé » sera le titre de l’article publié par le journal, dans lequel il raconte les arrestations, enlèvements (« disparitions forcées »), tortures, exécutions, assassinats et dissimulations de cadavres auxquels il a pris part en tant qu’agent de renseignement de la Force Aérienne de Pinochet. S’ensuivent la grosse colère de la junte, l’instauration de l’état de siège et la fermeture des journaux tels que Cauce, et l’exfiltration vers la France de Morales pour qu’il puisse continuer à témoigner contre le régime. A cette époque, Nona a treize ans et restera marquée par la couverture du magazine et ces mots, « J’ai torturé ». C’est là, à ce moment, à cet âge encore innocent qu’elle réalise qu’il existe dans son pays une quatrième dimension, un monde parallèle que le commun des mortels ne peut pas - ne veut pas - voir ou imaginer. Une faille spatio-temporelle dans la réalité quotidienne qui montre, pour peu qu’on se risque à y jeter un œil, comment des gens ordinaires deviennent des monstres même si parfois il leur reste une part d’humanité (comme pour Morales), ou comment des gens ordinaires sont pourchassés par ceux qui sont devenus des monstres et se volatilisent sans espoir de retour. La quatrième dimension, c’est celle des enlèvements politiques en plein jour, des centres de torture en plein quartier résidentiel, des copines de classe filles de bourreaux ou de victimes.
Des années plus tard, l’auteure, en même temps qu’elle travaille au montage d’un documentaire sur cette période noire, entame l’écriture de ce récit et assemble, comme dans un puzzle, les cas d’enlèvements et d’exécutions, les tortures, les souvenirs d’enfance, les aveux, manifestations, répressions, commémorations, enquêtes et recherches de la vérité.

Evidemment, en transversale, il y a la question du « qu’aurais-je fait ? » Dénoncer l'horreur, me révolter, lutter, me cacher, me taire, fermer les yeux ? Question difficile voire impossible, sur un air connu (« Né en 17 à Leidenstadt ») mais qui pourtant n’en finit pas d’être actualisée tous les jours. Rien que ça, c’est désespérant. Mais je crois que ce qui m’a le plus bouleversée, c’est la façon dont elle raconte le poids transmis aux générations qui n’ont pas subi ou connu la dictature. Dans l’interview à El País, elle dit avoir centré le récit sur les enfants des victimes pour parler de sa génération orpheline. On ressent si fort son impuissance et sa révolte face à ce passé qu’elle n’a pas voulu. En se référant à une chanson de Billy Joel (“We didn't start the fire/ No, we didn't light it/ But we tried to fight it”), elle décrit dans le livre la cérémonie de commémoration d’une énième exécution d’opposants : « Je cherche la petite fille au milieu de tous ces gens connus car je veux lui dire qu’elle a raison, c’est une fête, mais une fête de merde. Nous ne méritons pas d’anniversaire comme celui-là. Nous ne l’avons jamais mérité. Ni elle, ni moi. Ni Maldonado, ni X et sa petite L, ni F et sa mère, ni N et la petite S, ni M, ni D, ni Alexandra, ni Mario, ni Yuri, ni Evelyn, aucun enfant, aucun petit-enfant. (…) J’attrape le bras de Maldonado comme quand nous étions gamines et jouions à être vieilles. Je m’accroche à elle, et elle à moi, et nous commençons à inspirer profondément (…) et quand nous sentons que nous allons exploser, nous faisons chacune un vœu en silence et soufflons le plus fort possible pour essayer d’éteindre, une bonne fois pour toutes, avec la force de quelqu’un qui crache sur un cercueil, les flammes de toutes les bougies de ce gâteau de merde ».

Un livre dur, sensible, triste et émouvant, lourd du passé d’un pays qui ne s’en remet pas. Un très fort moment de lecture.

En partenariat avec les Editions Stock via le réseau Netgalley.

*https://elpais.com/cultura/2017/11/29/actualidad/1511987081_599660.html

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