Toni

Il y a un peu de L'amie prodigieuse d'Élena Ferrante dans le roman Toni de Line Papin. Dans l'un comme dans l'autre, on suit un personnage qui décide de coucher sur le papier tous les souvenirs liés à un proche qui tente volontairement de disparaître. Quand Élena nous entraîne dans une fresque de Naples des années cinquante, Line nous plonge dans la vie trépidante et délurée des Berlinois d'aujourd'hui.
Mais avant ça, c'est l'histoire d'Ezra et Toni, deux cousins qui se retrouvent chaque été pour des vacances sans limite chez leurs grands-parents. Ensemble ils ont fait les 400 coups, ensemble ils ont imaginé les 400 suivants. Indissociable, indivisible, inséparable, ils se retrouvent avec plaisir pour continuer leurs aventures, jusqu'à l'été de leurs 14 ans. Là, plutôt que dans la demeure familiale, c'est à Hambourg qu'ils vont affuter leur complicité, pour le meilleur et pour le pire.
Toni est un être solaire ! Un être flamboyant et coloré qui attire tous les regards, tous les sourires, tout l'amour. Un personnage qui brille par sa sincérité. Un personnage à l'imaginaire débordant, qui passe son temps à créer de nouveaux univers et à embarquer ses proches dedans parce que la réalité ne lui suffit pas. Il va faire face à deux épreuves qui vont chambouler sa jeunesse. Quand il arrive à se dépatouiller de l'une, retrouve un équilibre et réenchante son quotidien, un nouveau rebondissement le plonge dans ce que la vie à de plus dramatique.
Ezra, en témoin impuissant, lui apporte autant de soutien que possible. Du soutien lors des épisodes de dépression, de morosité et encore plus de soutien quand Toni fait preuve d'un nouvel élan de créativité. Autant dire que Toni consomme beaucoup l'énergie d'Ezra. Ensemble, toujours ensemble, ils vont partir à l'assaut de Berlin, la fameuse. Ensemble, ils vont Berliner, s'installer et construire à royaume. Un royaume chimérique, une bulle édulcorée que le lecteur appréhende de voir exploser.
J'ai suivi les aléas de la vie de Toni avec appréhension. J'ai croisé les doigts pour que chacune de ses rencontres ne lui apporte que du positif. Plus d'une fois j'ai eu peur pour lui, peur de lui. J'ai eu envie de le secouer ou mieux de secouer certains de ses proches.
Verdict : J'ai adoré ma lecture et surtout je l'ai vécu jusque dans les derniers mots. C'est un roman complexe et simple sur la quête de soi quand le hasard de la vie invite des drames et des chamboulements dans un parcours qui avaient tout pour être serein.

« Tu n’es pas un enfant comme les autres, disait-elle, c’est pour cela que tu as ce fragment de paillette coincé au coin de l’œil. Tu es tombé de la lune, voilà, disait-elle, tu m’es venu droit de la lune ».
J’avais aimé le premier roman de Line Papin, l’Eveil : j’étais donc naturellement curieuse de découvrir son second roman, Toni.
J’ai été une nouvelle fois conquise ! Line Papin nous emmène dans le monde fantastique de Toni, raconté par la voix de son cousin Ezra. Les deux enfants partent à la découverte de Berlin (Line Papin aime décidément les villes!) et de son milieu underground, lieu privilégié où Toni pourra laisser libre court à son imaginaire et entraîner avec lui son cousin et des amis. Ils y découvriront aussi le milieu artistique.
Rapports fraternels et amicaux au moment de l’enfance, relations muse et créateur, monde réel et fantastique : tels sont les principaux thèmes que Line Papin aborde avec brio à travers des personnages souvent paumés mais toujours attachants. Jusqu’où peut nous emmener l’insouciance en partant d’un monde irréel que l’on tente de vivre? Toni s’amuse parfois à nous perdre (et peut-être se perd-il lui-même…) entre illusion et réalité. Un deuxième roman très réussi !

Line Papin revient avec un second roman qui dévoile les complexités de la jeunesse. Certes, un sujet maintes fois traités diront d’aucuns. Et il est vrai que c’est l’impression que nous donnent les premières pages avec le récit de vacances d’un bande de mômes, des cousins, qui se retrouvent chez l’aïeule et refont le monde. Parmi eux le cousin qui se démarque, sorte de Sophie espiègle qui apporte avec lui son lot de bonheurs et de malheurs. Mais bien loin de la légèreté de la Comtesse de Ségur, Line Papin prend un tournant tout autre au court du roman pour entraîner Toni et Ezra, les deux cousins inséparables, dans des aventures multiples. D’abord à Hambourg ou Toni devient mutique suite à une tragédie familiale, puis à Berlin où la vie s’ouvre devant eux. Et ce renouveau passe par la métaphore du Palais, hôtel abandonné dont Toni décide de remettre sur pied. Le voilà, les voilà, lui et sa bande en train de créer un lieu d’entre-deux ou Toni peu à peu régente et fait figure de vedette. Mais n’en dévoilons pas plus. Le moteur de ce roman tourne autour de ce personnage central très bien travaillée qui dit les peines, les difficultés, les rêves, les passions et bien d’autres sentiments à fleur de peau.
Plus on plonge dans la lecture du roman et plus on est pris par une sorte de spirale infernale. A tout moment, on sent planer quelque chose qui pourrait mal finir, on se pose la question, on s’interroge, et Line Papin arrive à créer un suspens.

Allez savoir pourquoi, Toni nous fait penser à Ziggy Stardust, peut-être parce que sa mère lui disait qu’il venait de la Lune et qu’il avait une paillette coincée dans un coin de l’œil. Toujours est-il que Toni traversa la vie comme un météore, enfant à l’imagination débordante, il était celui qui provoquait le merveilleux et entraînait ses cousins, adulte il deviendra un pionnier des fêtes qui font vibrer les nuits berlinoises. L’histoire de cet être d’exception qui traversa trop vite la vie de ses proches nous est contée par son cousin et ami Ezra dont la vie fût à jamais marqué par ce cousin extraordinaire.

Toni, de Line Papin, m'a été envoyé par net galley et les éditions Stock.
Nous découvrons Toni, de son vrai nom Anton, au travers du regard de son cousin Ezra. C'est le jeune homme qui nous narre leurs étés passés à Hambourg chez leurs grands-parents. Anton adore tout photographier. Puis la maman de Toni décède, le jeune homme plonge dans la dépression. Mais Ezra est là, toujours présent, et ils partent ensemble à Berlin. Leur squat se transforme en boîte de nuit, et au début tout va bien. Toni est le roi de la fête, avant de replonger dans la dépression à cause de l'alcool et la drogue...
L'écriture est pleine de sensibilité, les personnages sont très intéressants. J'ai aimé découvrir Toni par rapport au regard de Ezra. Je me suis attachée facilement aux personnages, et j'ai trouvé l'histoire très bien ficelée.
Je n'ai pas eu de coup de cœur mais j'ai apprécié ma lecture, et je mets quatre étoiles :)