Chroniques des lecteurs

Couverture : Le Carré des indigents

Le Carré des indigents

Date de parution :

Chronique par

Azilis b, Rédacteur

Je n’avais encore jamais lu Hugues Pagan. Encore une fois, le Prix Audiolib me permet de combler cette lacune.

Après une entrée en matière un peu difficile, j’ai fini par me laisser porter par cette histoire sombre.
En effet, l’introduction, sous forme de Préface, est assez étrange à découvrir si comme moi on ne connaissait pas l’univers de l’auteur. Michel Embareck, journaliste et auteur de roman policier lui aussi, écrit cette préface comme un début de roman. Par sa plume, Hugues Pagan devient le personnage des romans policiers écrits par Schneider, lui-même enquêteur des romans policiers de Hugues Pagan en réalité. Une façon de faire un clin d’oeil à l’ancienne carrière de l’auteur sans doute, mais il précise aussi dans une interview donné à Ouest France : « Schneider n’est pas Pagan et Pagan n’est pas Schneider ! ».
L’inspecteur principal Claude Schneider est un personnage récurrent de l’auteur. Un personnage taciturne qui revient dans la ville de sa jeunesse après une courte carrière dans l’armée et après la guerre d’Algérie qui l’a marqué. Revenant chez lui, dans l’est de la France, il est nommé patron du groupe criminel. A peine entré en fonction, il va être confronté à une sale affaire. Betty, une jeune fille de 15 ans, a disparu. Son père est paniqué, inquiet. Seul Schneider va prendre en considération son inquiétude. Et il aura raison. très vite, au retrouve le corps affreusement mutilé de la jeune fille.
Schneider, bourru, décidé à élucider cette affaire devra pourtant aller contre la hiérarchie qui déclare qu’il s’agit d’un crime de rôdeur. L’instinct de Schneider et les preuves prouvent pourtant le contraire. L’enquêteur va fouiller, poser des questions qui dérangent…

Nous sommes dans les années 70, une époque où les techniques médico-légales ne sont pas aussi avancés qu’aujourd’hui. Les recherches d’empreintes ou d’ADN ne sont pas aussi rapides qu’aujourd’hui. L’enquête est donc forcément plus longues, plus lentes. Une intrigue à l’ancienne qui donne la part belle à l’ambiance et aux gens. L’enquêteur va aller auprès des gens qui connaissaient la victime. Au cœur du peuple, des questionnements sociétales et politiques de l’époque.
Même si j’ai eu du mal à entrer dans le roman (j’ai dû réécouter le début car j’avais un peu décroché et manqué des éléments), je ressors de cette écoute convaincue par le roman. Un roman qui porte une certaine nostalgie, qui revient aux codes des classiques du genre par le rythme et le personnage qui porte le récit.
Dans a version Audiolib, j’ai eu le plaisir de retrouver la voix de Cyril Romoli que j’avais découvert en début d’année avec un autre roman en lice lui-aussi pour le prix Audiolib : Entre fauves de Colin Niel. Sa voix m’avait charmée dans ce roman, j’étais donc ravie de la retrouver dans un autre registre. Et il a su une nouvelle fois s’adapter à l’ambiance pesante, sombre, un peu triste qui se dégage de ce roman. Une voix grave, un peu râpeuse qui colle parfaitement à l’image que je me suis faite petit à petit de Claude Schneider.

Un roman policier sombre, à l’ancienne où les rapports entre les différents protagonistes ont un rôle prépondérant.

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