Sortir du complexe d'Oedipe (version freudienne), de l'inquiétude spirituelle et de la mise en abyme (version gidienne), du miroir et du temps doublement abîmé, - du moins le croit le protagoniste, - est-ce possible ? Et voilà notre "héros" parcourir les rues de la ville lumière à la recherche d'une édition originale d'un célèbre roman américain de la fin des années 1920. Sous les foulées du jogger, défilent quelques titres d'ouvrages. Sartre et Beauvoir sont éventuellement convoqués dans une réflexion sur un énième renouveau pédagogique. L'histoire de Witold (le prénom n'apparaît que tardivement dans le "roman") est celle du roman lui-même et de sa critique. Quant à l'"histoire", au "sujet", Gide avait déjà tout dit dans les Faux-Monnayeurs en 1925. Certains souvenirs d'adolescent prêteraient aujourd'hui plutôt à sourire, tandis qu'un séjour dans une maison de campagne n'a rien perdu de son actualité. Se libérer de l'affectif, tel semblait être l'objectif de la psychanalyse. Le passé est-il donc nécessairement une prison ? En tout cas, le fantasme, lui, reste au centre du sujet, et le style, au coeur de l'aventure romanesque et de sa création.