Passion à Cambridge

Passion à Cambridge de Blythe Gifford propose de suivre une héroïne qui décide d'accéder à une éducation. Elle refuse de renoncer à sa liberté. Elle s'enfuit de chez ses parents, part à l'université. Travestie en partie homme, la jeune fille, du haut de ses 17 ans tient tête à son maître. Mentant, laissant supposer qu'une blessure l'a privé de sa virilité pour excuser son intimité, Jane devient John. A travers ses yeux, nous découvrons la place de la femme au XIVe siècle.

Face à cet étrange Petit John, Duncan ressent des sentiments troublants. Comment peut-il vibrer pour cet élève? Lui qui n'a jamais eu de si intenses sensations, se trouble au contact de John. Il est intrigué, curieux de connaître le fin mot du mystère autour de son ami. Le secret ne se dévoile pas tout de suite. Nous rencontrons l'univers de Duncan, de ce professeur étonnant, nous admirons cette héroïne forte, brillante, évoluée parmi les hommes. Nous touchons du doigt l'attirance grandissante des deux parties. Nous approchons doucement de la révélation.

La femme est un bien dans l'Angleterre médiévale et rien d'autres. Les comportements des pairs de nos deux héros le démontrent bien. La romance s'avère délicieuse à suivre. Instructive pour les deux. Jane comme Duncan sont charmants. La plume de Gifford s'avère addictive, plaisante. L'aventure se lit rapidement. Le récit se développe sous les yeux du lecteur, l'affection grandit pour ses personnages d'une autre époque. Les scènes se peuplent de moments sensuels, divins, détaillés et très bien décrits. La profondeur de la trame ne repose pas uniquement sur ses moments, mais aussi sur la psychologie et les sentiments de ses héros. Une romance historique savoureuse, étonnante qui mérite que vous vous y arrêtiez.

Merci pour ce SP

Jane est une jeune femme de dix-sept plus instruite qu’elle ne le devrait et éprise de liberté. Elle rêve de voyager comme un homme libre de toutes attaches. Seulement à cette époque, son rôle s’apparente plus à celui d’un objet que d’une personne et la rebelle face à cette société.

Avide de parfaire son éducation, et sur un coup de tête, elle s’enfuit de la demeure familiale pour se rendre à Cambridge et apprendre tout ce qu’elle pourra. Pour cela, elle se travestit, décidé à conserver ce déguisement le plus longtemps possible.

Duncan, quant à lui est un maitre. Il rentre du Nord où les Écossais menace les frontières et rencontre ce gamin, John qui lui rappelle douloureusement son petit frère défunt. Il le prend sous son aile et a bien du mal à le laisser à l’entrée de la ville.

Les sentiments naissant entre les deux personnages sont touchants et évoluent avec délicatesse au fil des pages. Leur attirance est certes réciproque, mais le respect aussi. Tous deux apprennent de leurs différences : Jane comprendra qu’être un homme en signifie pas être libre tandis que Duncan réalisera qu’une femme peut être son égal sur bien des points.

Un très bon moment avec cette plume fine et ces personnages si réalistes.