"Anima", l'âme en latin, est l'origine de tout de ce qui existe, c'est la racine du mot animal. Dans ce roman, Kapka Kassabova est partie vivre dans les Balkans avec des descendants de karakachan, peuple d'éleveurs adeptes du pastoralisme, c'est à dire le déplacement régulier des troupeaux pour trouver de nouveaux pâturages.

On suit ses périples sur plusieurs mois, dans un monde au rythme de vie bien différent du nôtre, chaque détail d'une histoire globale est une occasion pour développer l'histoire particulière d'à peu près tout, des pratiques ancestrales aux pratiques modernes et comment elles sont impactées par exemple par l'Union européenne, de la vie des pâtres au quotidien, leurs joies et leurs problèmes, la vie des moutons qui n'est pas celle des chèvres qui n'est pas celle des chevaux ou des chiens, l'histoire d'amour de l'autrice avec un berger, les relations entre bergers de différents troupeaux, avec leurs femmes qu'ils laissent derrière eux, des relations avec le monde extérieur...

Forcément, le livre est l'occasion de faire sa propre introspection sur son rapport à la nature à la vie en même temps que l'autrice fait le sien au cours de ces pages.

Si au début, en tant que novice, le vocabulaire si particulier peut sembler exigeant, mais tout ce lexique propre à ce mode de vie est répété suffisamment pour qu'on puisse l'intégrer simplement.

C'est le premier livre de Kapka Kassabova que je lis, très certainement pas le dernier, d'autant plus que l'autrice a déjà publié plusieurs livres se passant dans les Balkans, j'imagine dans le même style.

En résumé il s'agit d'un riche documentaire sur ce mode de vie, bien écrit et intéressant pour s'interroger sur un mode de vie peu connu et forcément, remettre en question son propre mode de vie.