En Colombie britannique, de nos jours, River vit avec son frère et son père, relativement protégés des affres de notre civilisation avancée : ils séjournent en plein nature, à l’orée d’une forêt où l’on peut parfois encore voir des animaux sauvages, dont des ours. Et c’est justement sur l’abattage de l’un d’eux, qui importune les résidents du quartier, que débute le roman. Pour Elijah, cet événement est marquant. Cet enfant précoce est fasciné par la mort. A onze ans, son corps immature contraste avec l’étendue de ses connaissances, encouragé par son grand-père, lecteur assidu malgré les signes d’un abandon progressif de ses capacités cognitives.

Le père a eu un passé professionnel compliqué et s’apprête à rejoindre une équipe de bucherons qui doit nettoyer une parcelle de forêt, ce que les activistes écologistes des environs réprouvent au point de menacer l’entreprise.
Pour River, qui passe beaucoup de temps avec son ami Gabe, c’est aussi l’époque des premiers émois amoureux : Lilah est l’une des seules figures féminines de ce roman, l’autre étant la mère, disparue aux ans plus tôt.

Digne héritier des romans américains de nature-writing, ce roman nous accompagne en peine nature, que l’auteur nous invite à connaître par les noms que la science a octroyés à tous ces insectes et ces plantes qui font la biodiversité, et ce avec une érudition remarquable.

L’intrigue fait a part belle aux secrets qui hantent la famille et que le lecteur aspire à connaître. Que s’est-il vraiment passé pour la mère de ces deux enfants ? Et quand le drame se produit, les événements trouveront-ils une explication ?

Outre le combat écologique, illustré par les propos des différents personnages, on est aussi, ne l’oublions pas, sur une terre colonisée, volée aux Premières Nations, spoliées et malmenées. Le sujet est habilement amené au coeur de l’intrigue

Enfin la littérature n’est pas oubliée, représentée par le grand-père dont la bibliothèque recèle une mine de trésors, qui sont cités au hasard des pages.

Un immense bonheur de lecture , donc pour ce roman, foisonnant, dont on ne voudrait qu’il se poursuive encore après la dernière page tournée.

Merci à Netgalley et aux éditions Librinova.

502 pages Librinova 13 janvier 2025
#Souslécorcelafureur #NetGalleyFrance

Le commentaire de Lynda :
Ce récit, qui se passe surtout dans l'Ouest canadien, a été une belle surprise pour moi. Je ne m'attendais pas d'avoir autant de plaisir de le lire.
Walt élève seul ses deux fils qui sont très différents l'un de l'autre, alors que l'aîné River, ne veut pas penser à demain, il rêve à l'évasion la liberté.
Son jeune frère Ilya, est un enfant précoce le nez dans les livres, sous l'influence de son grand-père Pop.
Dans ce récit, ce sont 3 générations d'hommes, pas de femme, pas d'épouse, pas de mère, pas de grand-mère.
C'est une histoire de tension, tout d'abord entre Walt et son fils aîné, celui-ci ne comprend pas la colère de son père, il ne comprend pas pourquoi il n'agit pas de la même façon pour son frère et pour lui. Et cette même tension est également présente entre Walt et son père Pop.
Un événement majeur va survenir au tout début du récit, alors que Walt est engagé pour abattre un pas de la forêt. Ils vont abattre un grizzli qui aurait pu être menaçant, la nature très sensible d'Ilya, aura de difficulté à vivre cet événement.
Tout ne va pas pour le mieux alors que les groupes d'écolos, ne sont pas contents de cet abattage et des conflits assez sévères pourraient survenir.
Si le début du récit est un peu lent, il faut comprendre que l'auteur installe les bases de son histoire, plus on avance et plus ça va vite, pas le temps de souffler, presque en apnée, tellement on veut savoir ce qui va se passer.
La forêt possède des relations diverses de par les gens concernés, pour certains, c'est simplement la beauté de la nature, d'autres, c'est leur gagne-pain grâce à la faune, pour tous la forêt, sa faune et sa flore, a quelque chose de spécial.
Alors que les écologistes font des pieds et des mains pour sauver notre planète, c'est comme un autre son de cloche que l'on entend.
Ce récit viendra vous percuter, non seulement pour les émotions que les personnages vivent, parce que celles-ci, on les sent vraiment. Mais ils vous feront également réfléchir très longtemps. Mais également pour les tensions à fleur de peau de ces hommes, comment arriveront-ils à atteindre une certaine paix?
Outre les descriptions superbes sur l'environnement, l'auteur effleure certains sujets comme l'écologie, la nature, les autochtones.
Je ne peux que vous conseiller ce récit, il faut le lire, et il faut ressentir toutes les émotions que ces mots suscitent.