"Dieu est une fake news" aborde des sujets à la fois complexes et fascinants, avec une simplicité qui le rend facile à aborder. Cependant, cette simplicité fait aussi défaut à l'écrit, qui est hâtif et mériterait de prendre plus de temps sur différentes idées.
Des fautes sont présentes tout du long, c'est dommage mais ça arrive.

Publié sous un pseudonyme énigmatique visant à préserver l'anonymat de son auteur, cet essai au titre volontairement provocateur, interroge l'idée d'une entité "unique, omnisciente et omnipotente" qui serait à l'origine de la création du monde. Croyance, rationalité et société contemporaine sont ainsi opposées dans un débat où Dieu apparaît comme une fiction culturelle, une construction collective que l'auteur compare au phénomène contemporain des fake news.

En effet, l'idée de Dieu se fonderait sur des récits consolidés par le pouvoir, la peur, et la répétition sociale. L’auteur convoque succinctement l’histoire, la philosophie, la psychologie afin d'instaurer un parallèle entre la foi religieuse et les croyances dans les fake news contemporaines ; tout deux seraient le résultat de mécanismes de désinformation. L’analogie est discutable, même si elle permet d’interroger la manière dont certaines croyances se diffusent, se figent, et résistent à la remise en question, à l'instar de ces fausses informations diffusées en masse.

La plume est vive, directe, parfois mordante. Nous ressentons une volonté de rendre la réflexion accessible, de susciter le débat quitte à ce que cela passe par la provocation. Chaque chapitre s'articule sur des points de perspective différents : l’autorité religieuse, les non croyants, les scientifiques. Et l’essai parvient parfois à susciter des réflexions pertinentes : à quoi tient la persistance d’un récit divin ? pourquoi certaines fictions structurent-elles nos civilisations ? comment distinguer croyance intime et adhésion culturelle ?

À force de vouloir se révéler percutante, l’argumentation reste en surface. L’auteur ébauche des pistes sans les approfondir. Le propos gagnerait en force s’il acceptait de s’attarder, de nuancer, de dialoguer avec les sciences humaines et sociales plutôt que de les balayer. Prenons l'exemple de la critique des religions institutionnelles qui est rapidement assimilée avec un rejet global de toute forme de spiritualité. Le recours fréquent à des comparaisons simplistes (entre foi et manipulation médiatique) affaiblit parfois le raisonnement en donnant un goût de pamphlet plus que d’essai réfléchi.

En somme, Dieu est une fake news suscite l’intérêt par la forme audacieuse de son postulat et son positionnement frontal, mais déçoit par son manque de profondeur. C’est un texte qui pose de bonnes questions sans toujours leur faire justice. Une lecture stimulante, certes, mais qui laissera le lecteur curieux sur sa faim, comme si, derrière la formule-choc, il y avait un véritable débat à mener… qui reste à écrire.