Sambre : Radioscopie d'un fait divers

Suivi d'un entretien inédit avec l'autrice

Lu par Christel Wallois
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Date de parution 13 déc. 2023 | Archivage 7 janv. 2024
Audiolib | Documents & Essais

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Résumé

TITRE UNIQUEMENT DISPONIBLE AU FORMAT NUMÉRIQUE

Une femme marche sur le bord de la route. Le jour n’est pas encore levé, l’air est glacial. Un homme surgit derrière elle. Il porte un bonnet noir… Durant trente ans, dans la Sambre, une petite région industrielle du Nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin. Elles portent plainte, parfois à quelques jours d’intervalles. Elles ne sont pas toujours crues. Un jour de février 2018, ces femmes apprennent l’arrestation d’un homme surnommé « le violeur de la Sambre ». Comment a-t-il pu commettre autant de crimes aussi longtemps sur un si petit territoire sans jamais être inquiété ?

C’est par cette question qu’Alice Géraud débute son enquête. La journaliste s’est plongée dans ces dizaines de plaintes abandonnées dans les commissariats de la Sambre. Elle est allée à la rencontre de ces femmes, ces oubliées dont la vie s’est brisée un matin sur le bord d’une route. À elles toutes, elles racontent une histoire plus grande que la leur, celle d’une société et de ses institutions dysfonctionnelles face aux violences sexuelles. Bien au-delà du fait divers, ce livre est le récit de la lente bascule d’un système depuis la fin des années 80 jusqu’à l’ère #metoo. Il change définitivement le regard.

TITRE UNIQUEMENT DISPONIBLE AU FORMAT NUMÉRIQUE

Une femme marche sur le bord de la route. Le jour n’est pas encore levé, l’air est glacial. Un homme surgit derrière elle. Il porte un bonnet noir…...


Formats disponibles

FORMAT Livre audio, Intégral
ISBN 9791035414917
PRIX 24,95 € (EUR)
DURÉE 12 Heures

Disponible sur NetGalley

Application NetGalley Bibliothèque (AUDIO)

Chroniques partagées sur la page du titre

Je n’avais jamais entendu parler de cette affaire, et après avoir écouté ce livre audio, je suis encore plus révoltée. C’est un récit que j’ai eu beaucoup de mal à arrêter en cours de route parce que j’avais envie, non, j’avais besoin de connaître la finalité de l’affaire. Les multiples erreurs commises par le système judiciaire et la police, la parole des victimes sans cesse remise en question… tout cela m’a fait froid dans le dos et je ne peux que me révolter face à de tels événements. C’est exactement ce qu’explique l’autrice à la fin dans un échange très intéressant : comment, en une trentaine d’années, cet homme a pu commettre autant de viols et d’agressions sexuelles sur un si petit tronçon de route ? C’est à faire peur. C’est un récit classant et poignant, qui relate un travail extrêmement méticuleux et qui se lit (ou s’écoute) vraiment comme un roman ou un documentaire. Remettre la parole des victimes au centre du récit était important et c’est une réussite. Merci pour cette découverte.

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L’autrice nous plonge dans une enquête poignante sur le violeur en série de la Sambre, dévoilant les réalités glaçantes d’une enquête trop souvent bâclée et le mépris de la parole des victimes.

Elle décortique avec une précision d’orfèvre les années d’errance policière et judiciaire, mais souligne également les combats menés entres autres par une mairesse, des magistrates, un commandant chef d’équipe d’une cellule cold case, des policiers…

Un travail minutieux et abouti pour une enquête menée surtout au profit des victimes.
Ces femmes ou jeunes filles dont la vie s’est brutalement brisée au détour d’un chemin, tôt le matin au rythme lancinant de la Sambre.
Ces mêmes femmes qui se pensaient en sécurité et marchaient seules en partant travailler ou étudier au collège ou au lycée.

Et pourtant un pervers était là, tapi dans l’ombre, et a pu commettre ses crimes impunément durant 30 longues années, gâchant ainsi la vie de plus de 50 femmes et de leurs familles.
Un homme banal, que tout le monde connaissait, qui pourtant est passé incroyablement entre les mailles du filet et donnait cours à ses pulsions les plus sordides avant d’aller lui-même embaucher faisant fi de sa turpitude comme le torrent fait fi de n’importe quel embâcle.

Au delà du récit journalistique, l’autrice réussit à soulever des questions cruciales sur la responsabilité sociétale et l’importance de donner une voix aux victimes qui ont longtemps été réduites au silence.

Enfin, la narration audio, superbement interprétée, amplifie le récit et transporte l’auditeur directement au cœur de ce petit coin de France et de Belgique et des secrets qui y ont longtemps résidé.

« C’est l’histoire d’une société dysfonctionnelle face aux violences faites aux femmes. »

Bref, à lire et/ou à écouter.

N.B.: J’avais visionné auparavant la série de France télévision qui est probablement encore disponible en replay.

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Journaliste, Alice Géraud a décidé de s'intéresser au violeur de la Sambre, qui s'es tattaqué à de très nombreuses femmes en l'espace de 30 ans sans être le moins du monde inquiété par la police et la justice.

Alice Géraud va rencontrer les victimes afin qu'elles puissent témoigner du drame qui leur est arrivé et qui a brisé leur vie. La journaliste met en lumière tous les dysfonctionnements (perte de plaintes, doute sur la véracité des faits), déjà que les victimes ont parfois peur d'aller porter plainte, si quand elles ont le courage de le faire, elles ne sont pas crues, on peut facilement croire qu'elles n'aient plus confiance en la justice.

Alice Géraud revient également sur la mutation profonde du code pénal français ainsi que le traitement des crimes et en particulier du viol.

On ne peut décemment ne rien ressentir quand on lit le témoignage boulevarsant de toutes ces femmes : colère, dégout, tristesse. Ce livre restera longtemps dans ma mémoire.

A lire pour ne pas oublier.

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"Sambre : Radioscopie d'un fait divers" est un récit journalistique issu de quatre années d'enquête !
A découvrir en version audio chez @audiolib grâce à l'interprétation émouvante de Christel Wallois.
Une version complémentaire de la série TV éponyme qui s'en est inspiré.

Une femme marche sur le bord de la route. Le jour n’est pas encore levé, l’air est glacial. Un homme surgit derrière elle. Il porte un bonnet noir…

Durant trente ans, dans la Sambre, une petite région industrielle du Nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin. Elles portent plainte, parfois à quelques jours d’intervalles. Elles ne sont pas toujours crues. Un jour de février 2018, ces femmes apprennent l’arrestation d’un homme surnommé « le violeur de la Sambre ». Comment a-t-il pu commettre autant de crimes aussi longtemps sur un si petit territoire sans jamais être inquiété ?

C’est par cette question qu’Alice Géraud débute son enquête. La journaliste s’est plongée dans ces dizaines de plaintes abandonnées dans les commissariats de la Sambre. Elle est allée à la rencontre de ces femmes, ces oubliées dont la vie s’est brisée un matin sur le bord d’une route. À elles toutes, elles racontent une histoire plus grande que la leur, celle d’une société et de ses institutions dysfonctionnelles face aux violences sexuelles. Bien au-delà du fait divers, ce livre est le récit de la lente bascule d’un système depuis la fin des années 80 jusqu’à l’ère #metoo. Il change définitivement le regard et ne peut laisser indifférent...

Je remercie @audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce livre audio poignant.

J'ai suivi la série télévisuelle en novembre dernier avec intérêt avant d'écouter ce livre audio. Ce n'était donc pas un découverte pour moi, mais cela m'a permis de comparer les deux versions. La série TV a choisi de varier les points de vue : chacun des six épisodes se focalise soit sur la victime, la juge, la maire, la scientifique, le commandante ou le violeur de la Sambre.

Dans la version audio, les faits sont rapportés de manière chronologique de 1988 à 2018, ce qui entraine nécessairement un sentiment de répétition puisque le récit est centré sur la parole des victimes avant tout. C'était le souhait d'Alice Géraud qui nous explique dans son interview en fin de livre qu'elle voulait ainsi leur rendre hommage. Elle se fait la porte-parole de ces trop nombreuses victimes dont la parole a été bafouée, tout comme leur corps a été maltraité, durant trois longues décennies.

J'ai vraiment trouvé que cette enquête était très bien documenté grâce au travail méticuleux de la journaliste qui raconte les faits de manière objective et très détaillée. Ce que j'ai le plus apprécié, c'est que le livre audio nous dévoile le procès du violeur de la Sambre alors que la série TV s'arrête à son arrestation. Mais, la suite est peut-être prévue lors d'une prochaine saison...

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J'ai beaucoup aimé ce livre qui relate l'incroyable histoire du violeur de la Sambre qui a sévit pendant presque 40 ans sur un tout petit territoire sans jamais se faire attraper.

Etant originaire du pas de calais et vivant à quelques kilomètres de là, j'ai été étonné de n'avoir jamais entendu parler de cette histoire. Et cela se confirme par les dires de l'auteure qui dit avoir été surprise du peu d'articles de journaux qu'elle a trouvé depuis les années 80 sur ce sujet..

Ce livre est d'utilité publique et devrait être utilisé en "exemple" pour améliorer notre justice et les procédures. L'évolution des techniques (ADN, empreintes, etc) n'ont pas fait avancer de manière révolutionnaire l'arrestation de cet homme.

J'ai eu envie de vomir pendant une bonne partie de ce livre par dégoût par ce que j'entendais mais je suis ravie de l'avoir écouté. Je recommande à tous de lire ou écouter ce livre d'Alice Géraud.

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Ce récit est glaçant.
J'ai voulu le lire suite à des discussions avec ma maman qui regardait l'adaptation en série. J'étais curieuse. Je voulais savoir. Comprendre. Comment un homme a-t-il pu agir pendant aussi longtemps sans jamais être soupçonné. Comment il a pu agressé plus de 60 femmes et adolescentes sans que jamais qui que se soit puisse penser que cela soit lui.
Cette écoute, dont la lecture est très qualitative, m'a totalement chamboulé. J'étais comme obsédée par cette histoire. J'avais besoin de comprendre. Et en même temps j'étais terrifié par ce que je découvrais. Cette passivité des forces de l'ordre, ce "je m'en foutiste" face à des agressions sexuelles ou des viols, cette considération déplorable des femmes. Cette façon de remettre en doute la parole des victimes. Voir de retourner la situation en les faisait passer pour responsables. J'étais révoltée durant mes sessions de lectures. Et encore maintenant, quelques semaines après l'avoir terminé, je ressens une profonde colère envers la police et la justice. Le simple fait de penser au fait qu'il n'ait prit que 20 ans, malgré les 30 ans d'activité, malgré toutes les victimes, je n'arrive pas à comprendre comment c'est possible.
Le travail journalistique est vraiment bien fait, on suit les victimes. Alice Géraud les replace au centre de toute cette histoire. Comme si elle voulait leur offrir l'attention et la considération ce que les autorités ne leur ont pas accordé lors du dépôt de la majorité des plaintes. C'est passionnant comment elle raconte tout ça. Terrifiant et glaçant, évidemment, mais passionnant. Parce qu'elle arrive avec son récit à nous embarquer dans cette enquête. Elle raconte les choses d'une façon qui rend difficile de lâcher le livre, et même lorsqu'on ne lit pas, ça nous reste en tête, on cogite.
Bref, cette histoire, terrible est racontée avec brio et c'est une vraie bonne découverte. Désormais, malgré à quel point j'ai été tourmentée par cette histoire, j'ai très envie de regarder l'adaptation.

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Un petit encart dans un journal régional n’attire en général pas le regard. Même si un sujet est récurrent. Et pourtant...

Tous les habitants de Belgique et du Nord de la France ont été secoués en découvrant l’arrestation d’un violeur en série qui oeuvrait depuis 30 ans.

Trois décennies de victimes qui, pour la plupart, ont du vivre une énorme partie de leur vie avec ce traumatisme ancré au plus profond d’elles-mêmes.

La journaliste Alice Giraud retrace pour nous une ligne de temps qui fait froid dans le dos. Une ligne pendant laquelle les plaintes à la Police se multiplient sans aboutir à rien. A des signalements étrangement ressemblants qui ne donnent pas lieu à beaucoup de recherches.

Un profil est établi, qui se révélera être totalement erroné.

Et pendant ce temps, le criminel poursuit sa vie de père de famille, d’ouvrier puis de grand-père comme si de rien n’était.

En parrallèle de ma lecture, j’ai regardé la série télé traitant du même sujet. Une façon comme une autre de visualiser ce qui se trouvait dans ce livre. J’ai été très secouée, et par le livre, et par la série.

Parce que de nombreuses questions se posent: Comment a-t-on pu bâcler autant les enquêtes qui ont été menées? Comment a-t-on pu traiter certaines victimes comme des coupables de mensonge? Comment est-ce possible qu’il n’y ai eu aucun suivi psychologique pour toutes ces femmes, qui ont toutes clairement gardé des séquelles? Comment a-t-on pu minimiser le travail qu’il y avait à faire?

Et puis une autre: cet homme était un Monsieur tout le monde. Il était sympathique, une figure connue de sa ville, sociable, souriant. Finalement, comment peut-on vraiment connaître les gens qui nous entourent, que nous rencontrons régulièrement?

Ce récit est percutant, et bouleversant. Il se pose dans l’axe du regard des victimes, dans leur vécu, dans leurs réactions jusqu’au jour du procès. C’est douloureux, mais en même temps tellement nécessaire, à mon sens, d’essayer de comprendre toutes ces femmes.

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❤️Horrifiant mais humain

Ce livre est une enquête de journaliste sur une (non) enquête d'un fait divers, mais vue depuis victimes. Et tout tourne autour d'elles. Cette différence d'angle change tout.

On vit leurs agressions, leurs peurs, et leurs dépôts de plaintes. C'est ce point qui m'a, peut-être, le plus horrifiée à plusieurs niveaux. Non seulement, les mentalités ont évoluées mais le traitement aussi. Même s'il reste encore tellement de chemin à faire.

Les premières plaintes ne sont que pour attentat à la pudeur. Le viol? Ça n'existe pas. Et d'abord... êtes vous sûre madame, de ne pas l'avoir cherché ? N'y auriez pas pris du plaisir ? Avez vous déjà eu des relations sexuelles dans votre vie de couple ? Oui? Donc vous aimez le 🍆. Non ? Vous avez voulu tester.
Je schématise (pas tant que ca, non mais vraiment pas tant que ca du tout) mais voilà comment étaient traitées les victimes il n'y a pas encore longtemps. Et le pire c'est que j'ai été élevée dans cette mentalité de l'époque. Une femme ne doit pas être victime... si elle y est, surtout ne pas parler, ne rien dire, le mettre sous le tapis et continuer d'avancer, car sinon ça sera encore pire. Le regard et le jugement des gens seront impitoyables.

Loin de surfer sur la vague #metoo, ce livre pointe du doigt certes les mentalités, les traitements réservés aux victimes mais aussi tous les couacs autour de l'enquête. Absolument invraisemblable.

J'ai aussi particulièrement aimé cette complémentarité entre ce texte et cette lecture. Tous les deux certes dans les dénonciations, mais surtout dans l'humilité, dans l'humanité, dans l'empathie, sans jamais verser dans le misérabilisme. Au contraire même, il insufle de l'espoir et de la force.

❤️En conclusion, une ecoute révoltante, glaçante, horrifiante mais tellement humaine et empathique en même temps. Même si ce livre est hyper précis et détaillé, il n'en n'est pas moins immersif, et complètement addicitif. Un super moment d'écoute sur la forme ... et le fond. Même si la parole des femmes commencent à se faire entendre ... il faut continuer d'hurler toujours plus fort pour qu'un murmure finisse par suffire.

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Quelle claque cette écoute… j’ai beaucoup aimé le parti pris de l’autrice journaliste de mettre en avant les victimes et la destruction de leur vie par rapport à la normalité de la vie de leur violeur en série.
On parle finalement très peu de Dino Scala. Le but étant plutôt de montrer les failles d’un système de police et d’une justice qui bafouent encore trop les victimes.
Passionnant et effrayant.

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Je n'avais jamais entendu parler de ce fait divers avant la parution du livre (sûrement lié à mon jeune âge) et pourtant je me suis sentie concernée par l'histoire. Je suis une jeune femme qui a doit se balader dans la rue à différents moments de la journée, j'ai peur parfois des gens que je croise dans la rue et cette histoire fait forcément froid dans le dos.
Le violeur de la Sambre, c'est ainsi qu'il a été surnommé suite à la récurrence des crimes a sévit sur les bords de du cours d'eau Sambre pendant une longue vingtaine d'années. Alice Géraud reprend ici la chronologie des viols tout en appuyant bien sur le traitement des victimes, le travail de la police et le temps qui passe.
On peut le dire clairement, l'affaire n'a pas été traitée sérieusement dès le début, plusieurs faits font froid dans le dos. Entre les interrogatoires des victimes ridicules, les questions qui les font se remettre en question alors que leur douleur est légitime et les plaintes passées sous silence...
L'autrice nous porte au plus proche de l'attente alors que le procès a enfin eu lieu et que le responsable est enfin puni.

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Par où commencer? Peut-être par féliciter Alice Géraud pour son travail d’investigation minutieux. À la fin du livre, elle remercie les femmes et les hommes qui ont su faire la différence dans cette affaire. Je pense qu’elle s’est oubliée et qu’il y aura un avant et un après « Sambre » comme il y a eu un avant et après MeToo.

Et puis, son dernier chapitre m’a tellement touchée. C’est vrai quoi, elles sont combien les femmes à pouvoir dire qu’elles n’ont été en butte à aucune forme de violence s3xuelle? En tout cas, mes copines et moi, on peut vous en raconter: des profs libidineux, des copains trop entreprenants, des soirées où on se dit que c’est notre faute parce qu’on avait trop bu, des mecs qui se sont touchés ou nous ont touchées dans les transports, des animateurs scouts qui venaient la nuit dans nos tentes…

Alors, oui, des livres comme Sambre, il en faudrait des pelletées. Pour que l’importance accordée à la parole des victimes continue à progresser! Surtout que c’est ce que l’autrice a mis en lumière, la parole des victimes. De Dino Scala, le « vi0leur de la Sambre », on n’apprendra pas grand chose ou presque. Même dans les derniers chapitres, lors du procès, l’accent est mis sur celles qui accusent et pas sur celui qui se défend.

Une vrai claque pour terminer 2023 donc. A lire et à faire lire absolument! La version audio chez @audiolib est incroyable, totalement immersive tout en étant pas intrusive. Christel Wallois a su trouver le ton idéal et son interprétation est un sans faute.

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J’ai accepté de recevoir ce livre en service de presse car une de mes amies me tanne pour que je regarde la série Sambre qui parle de ce fait divers dont je n’ai absolument aucun souvenir alors que ça a eu lieu très près de chez moi. La journaliste s’est plongée dans des dizaines de plaintes qui n’ont donné lieu à rien pendant des années et est allée à la rencontre de ces femmes qui ont été oubliées et maltraitées par le système judiciaire. Tout au long de ces récits, j’ai ressenti une immense colère contre cette institution dysfonctionnelle face aux violences sexuelles. Au-delà du fait divers (je ne suis pas une grande fan de true crime j’avoue), ce livre est le récit de l’évolution beaucoup trop lente d’un système des années 80 jusqu’à aujourd’hui. Et ça n’est pas gagné, loin de là.

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« Sambre » a été une écoute compliquée tant les émotions ressenties ont été fortes et complexes. Pendant une bonne partie de ma lecture, c’est la colère qui a dominé. Une colère contre la police, les institutions ; une colère contre toutes ces personnes qui n’ont accordé aucune légitimité, aucune écoute, aucune crédibilité à ces femmes, parfois même ces jeunes filles qui venaient témoigner de l’horreur qu’elles avaient subi. Tous ces manquements, cette incompétence, ce manque d’empathie m’ont fait sortir des mes gonds plus d’une fois. Est-ce si difficile d’écouter une femme qui vient de subir une agression ? Est-ce si difficile de croire qu’elle n’est ni tentatrice ni menteuse ?

Alice Géraud a effectué un travail énorme sur ce fait divers, elle a donné la parole à des femmes qui n’en avaient plus et a mis l’accent sur leurs témoignages et non sur l’histoire de leur agresseur. C’est quand même fou de se rendre compte à quel point ces agressions ont été passées sous silence voire niées et même le procès, alors que le nombre de victimes s’élèvent à plusieurs dizaines, n’a pas eu un grand retentissement. Alors merci d’avoir mis au jour toutes ces histoires, ces témoignages, ces vies abîmées mais aussi et surtout, cette envie de vivre et cette force d’avancer.

« Sambre » c’est l’horrible récit des agressions commises par Dino Scala mais c’est aussi le reflet d’un problème de société. Les femmes sont agressées, humiliées, tuées. Juste pour ce qu’elles sont, des femmes. Leurs plaintes ne sont pas entendues, leurs agresseurs non condamnés et ne parlons même pas de celles qui osent porter plainte contre une personnalité publique sans risquer de se faire traiter de menteuse. Je vous assure, ce livre a de quoi vous rendre dingue ! Quand une jeune adolescente de treize ans n’a pas été cru, quand un relevé d’empreintes (qu’on ne prend pas la peine de faire) aurait pu faire avancer les choses dix ans auparavant et encore tellement d’exemples comme ça… Voilà comment on se retrouve avec un agresseur sillonnant la route pendant trente ans. Ecœurant !

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Dino Scala, violeur de la Sambre, a fait plus de 56 victimes entre 1988 et 2018 dans un périmètre extrêmement restreint. Bien plus qu'un simple compte rendu des faits qui lui sont reproché, cet ouvrage interroge sur la prise en charge par la police des femmes victimes de violences sexuelles. Car c'est bien à cause des très nombreux manquements de notre justice - refus de prendre les plaintes, viols déguisés en "attentat à la pudeur", dossiers non transmis à la juge, enquêtes bâclées, paroles des victimes remises en question - que Scala pût, pendant 30 ans, continuer sans être inquiété d'agresser et de violer des femmes. Une enquête édifiante et plus que nécessaire, qui nous montre tout le chemin parcouru dans la prise en charge des victime, ainsi que tout celui qu'il nous reste à parcourir.

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Je crois que les faits divers et drames prennent toute leur mesure et leur violence par les livres audio. Sambre n'échappe pas à cette sensation. Je ne reviendrais pas sur l'affaire, mais le fait d'avoir retranscrit pléthore de témoignages accompagnés en parallèle de l'enquête, du traitement judiciaire et policier rendent vraiment hommage au calvaire des nombreuses victimes.

Une réussite qui pour moi, ne fonctionne que grâce à l'audio, car il permet de donner de la vibrance et du corps aux mots. Forcément, on ressort de là en colère d'une telle impunité pendant 20 ans, d'une police à côté de la plaque qui ne tient pas compte des victimes et d'un constat alarmant que la Justice n'écoute jamais.

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Il y a quelques mois est sorti la série Sambre sur France Télévisions, avec notamment Alix Poisson. J'ai vu passer beaucoup de commentaires très positifs sur cette série et puis bien après la fin de la diffusion, les visionnages étaient toujours aussi nombreux, de fait, malgré un sujet difficile, j'ai voulu la regarder. Au même moment, sur Netgalley, l'audio du livre d'Alice Geraud était disponible, j'ai donc commencé par l'écoute et c'est devant les images de la série que je rédige cette chronique.
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Et quelle écoute ! Je suis devenue en quelques jours complètement obsédée par ce livre que j'avais beaucoup de mal à lâcher. Si vous avez déjà vu la série ou même vu des chroniques passer, vous comprendrez que cette histoire est difficile à qualifier. On peut parler d'horreur, de honte de la part des policiers dans leur manière d'accueillir les victimes, de supplices pour ces dernières. Je lis très peu d'histoires réelles et encore moins qui concernent des faits divers et celle ci me marquera pendant longtemps, notamment par la longueur de l'enquête et le nombre de victimes. Il faut vraiment soulever le travail de fourmi extrêmement précis d'Alice Geraud dans les mots utilisés, les témoignages, le récit du procès...
J'ai été très attentive et intéressée par l'interview de l'autrice, proposée à la fin de l'audio d'Audiolib dans lequel elle témoigne de la construction de ce récit.
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Un récit à ne pas mettre entre toutes les mains, les témoignages étant parfois choquants, toutefois, l'histoire en elle-meme de ce fait divers doit rester dans les mémoires pour que toutes les femmes victimes de viols et d'agressions soient entendues et prises en compte.

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L'auteure, journaliste, enquête sur l'affaire du violeur de la Sambre. Dino Scala a été condamné en 2022 pour le viol de 56 femmes des années 80 à 2018. Alice Géraud se penche sur les raisons qui ont permis à cet homme de sévir pendant plus de 30 ans dans un très petit périmètre sans jamais être inquiété. Elle met en lumière, par le témoignage des victimes, les dysfonctionnements de la justice qui ont permis que la parole des femmes soit muselée.
Angoissant égrenage des victimes et des vies fracassées dans l'indifférence générale.
Un texte clinique brillant qui fait forcément réfléchir.

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Le violeur de la Sambre, avant la série, je n'en avais jamais entendu parlé. J'ai aimé la série de France 2 et j'ai donc eu envie d'écouter ce livre. L'écoute est très prenante, elle renforce l'effet d'accumulation des agressions, on n'en peut plus de ces femmes maltraitées par la police, les gendarmes, les médecins, les psychologues, ces adolescentes qu'on accuse de mentir, d'avoir voulu sécher l'école....Au milieu il y a quand même des policiers compétents et à l'écoute, des juges acharnées, une maire extraordinaire qui redonne foi en l'humanité.
La voix de la narratrice est parfaite, on y perçoit l'émotion de l'auteur.
Je crois que d'avoir écouter ce livre a été plus fort que si je l'avais lu. Bref c'est une vraie réussite qui sert le propos d'Alice Géraud et l'interview à la fin donne encore une nouvelle dimension au livre.

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Après lecture, le constat est glaçant !
Des années de plaintes dans le vent. Du mépris. Des défaillances. Des vies brisées. Bref. Tout un monde à corriger.
Ce que rapporte ce livre est définitivement sidérant.

Je suis choquée également car je n'avais jamais eu connaissance de cette affaire : pendant trente ans, un violeur en série a sévi dans la région de l'Avesnois. Les victimes ont parlé mais n'ont jamais été entendues. Zéro considération. Et c'est ce détail effroyable que pointe le livre. Une enquête journalistique qui souligne tous les faits. Un catalogue d'agressions exécutées mécaniquement. Dans une totale indifférence. La police, la justice, exemplaires en incompétence.

Finalement, ce document est édifiant dans le traitement réservé aux victimes de violences sexuelles. Depuis la fin des années 80 jusqu’à l’ère #metoo, la violence n'en finit jamais. Même après l'arrestation du coupable, au cours du procès, la brutalité se répand de diverses manières. Si vous avez l'occasion de lire cet ouvrage, vous n'échapperez pas à ce sentiment d'incompréhension et d'horreur.

L'adaptation audio a donc permis d'éveiller davantage les consciences, en ancrant cette sombre histoire dans le réel. Comme pour la mini-série tv, elle se figure qu'elle pourrait empêcher que les erreurs se reproduisent, prendre la mesure d'un système qui s'essouffle ou qui déraille. Mais surtout, elle se positionne du côté des victimes. Elle les reconnaît avec beaucoup d'estime. Et c'était important.

Texte lu par Christel Wallois, crûment et sans affect. La rage perce cependant derrière chaque mot. Chaque fait. Un exercice fort et qui marque intimement. Une écoute qui met mal à l'aise, mais qui vous cloue sur place de bout en bout.

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Durant trente ans, dans la Sambre, une petite région industrielle du Nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin.

Pendant mon écoute, j'ai ressenti énormément d'émotions allant de l'indignation de la manière dont les victimes du violeur de la Sambre sont traitées. Entre celles qui ne sont pas crû, celles qu'ont traite de menteuses et celles qu'ont traite comme des coupables de ce qu'ils leurs sont arrivés. Les policiers ne font pas leurs travail et traite ces femmes comme ci, elles n'étaient rien et que ce qu'elles ont vécu n'existe pas....

Un récit glaçant et révoltant qui dévoile les failles et dysfonctionnement du système policier, judiciaire et administratif à cette époque là, qui ont été et qui sont toujours présentes dans la justice française concernant l'aide et l'écoute des victimes de violences sexuelles.

La journaliste raconte l'affaire du point de vue des victimes ce qui est dur émotionnellement de suivre ce qu'on endurait ces victimes souvent très jeunes. Et l'aberration de voir qu'un homme ait pu violé ces jeunes femmes pendant 30 sans être inquièter vu que la police n'a pas vraiment chercher, pourtant ils avaient des preuves qui n'attendais qu'à être pris en compte. Des victimes qui s'accumulent avec le même operandi.

Des victimes meurtries, effacées, oubliées...
Un fait réel révoltant, émouvant, sur les vies brisées de ces femmes.

J'ai mis 20/20 pas pour dire c'est un coup de coeur. Non pas du tout , mais pour dire lisez-le, écoutez-le même si la cruelle vérité est dur. C'est un roman sur un fait réel qui faut découvrir. Pour ces femmes et ce qu'elles ont vécu.
J'ai mis 20/20 pour ces femmes et la force et le courage qu'elles ont eux pendant toute ces années malgré l'horreur qu'elles ont vécu.

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Le 14 juin 2022, une victime du violeur de la Sambre s'avance à la barre du procès de Dino Sala. Elle est la première des 50 "reconnues" par la justice, elle a 70 ans, elle a été violée 30 ans auparavant. Elle se souvient mal, son corps ploie sous les regards, sous l'épreuve qu'est le témoignage, après toutes ces années où elle, comme les autres femmes dans la salle, à ne pas être crue, à être méprisée. Certaines d'ailleurs ne sont pas venues, pour d'autres, les plaintes ont été perdues. Certaines, très peu, ont été soutenues, d'autres ont préféré se taire à force de ne pas être entendues.

Puis, l'enquête commence, quatre ans de de recherches, d'écoutes, pour Alice Géraud. Les prénoms s'égrainent, Sylvie, Stéphanie, Véronique, Marianne, des femmes ordinaires, certaines mineures, presque toutes de milieu modeste, voire très modeste, voire si modeste qu'elles ne comptent pas vraiment, ne sachant pas toujours leurs droits et la différence entre une plainte et une main courante, se pensant oubliées ou voulant oublier.  Les lieux se dessinent, Pont sur Sambre, Bauchant, Berlaimont, Maubeuges, Hautemont, Erqueline, les circonstances des agressions, le petit matin, toujours le petit matin, la cordelette, les insultes, les attouchements, les violences, la honte ou la sidération, les paroles mises en doute, atténuées, déformées, classées. Un territoire grand comme un mouchoir de poche, 27 kilomètres dans la même vallée, terrain d'une chasse ininterrompue, du mois de mars 1988 à celui de février 2018 et trente années sont passées. Trente années pendant lesquelles un homme est passé entre les mailles du filet d'une justice qui ne le cherchait pas vraiment ...

Bien sûr, c'était un temps où l'ADN ne parlait pas, pour les premières, puis un temps où ma foi, les gendarmes n'y pensaient pas,  à le relever, cet ADN qu'on ne sait pas non plus conserver, dont on ne s'occupe d'ailleurs pas vraiment non plus. Le fichier des empreintes génétiques est petit à petit mis en place, mais dans ce nord industriel de la France, en friche, les juges passent ... Les policiers et les gendarmes ne croisent pas les dossiers, il n'y a pas de violeur de la Sambre, des rumeurs seulement ...

Les victimes n'ont jamais vu le visage de leur violeur, seulement ses grosses chaussures de chantier, un bonnet noir, elles ont entendu sa voix grave, rauque, et subit son odeur, grasse, métallique, une odeur de chantier. Dino Sala était un homme sans histoire, ouvrier partant en chasse au petit matin. Trente ans, 50 agressions, sans doute davantage, et un système cloisonné, verrouillé qui a permis à cet homme de devenir père, grand père, de rester un entraineur de foot respecté, un ami même pour certains gendarmes. Violeur en série, maraudant le long des petites routes, toujours les mêmes, le long de la Sambre, violant parfois même deux fois au même endroit, il repère, prépare ou surgit de l'ombre, derrière elles, toujours, les entrainant le cou enserré dans un foulard, une corde, la strangulation est si violente que souvent, elles en restent pétrifiées , évanouies, pantelantes ...

Trente ans pour découvrir que le seul portrait robot du violeur qui a pu être réalisé par une des victimes qu'il a terrorisé et violé pendant plusieurs heures, a été affiché dans certains commissariats et pas dans d'autres, que l'homme était à portée de main, qu'il a pu rester invisible parce que les postes de juges dans ce nord là sont souvent vacants, que les archives sont volatiles, que les commissions rogatoires s'égarent, dans le méandres d'une justice laissée à l'agonie dans cette région de misère, de chômage.

On étouffe de rage, d'indignation, comme un poisson rouge hors de l'eau, on cherche son souffle, écœurée par la litanie des mêmes agressions, des mêmes erreurs, des mêmes terreurs des victimes qui perdurent, des années qui passent, des mêmes silences auxquels les victimes sont contraintes.  Mais cette forme, ces répétitions, si elles sont éprouvantes, si on aurait bien envie de lâcher prise, sont aussi nécessaires à l'immersion empathique qu'elle créent. Alice Géraud exhume les paroles et les silences et rend hommage aux luttes souterraines de ces femmes auxquelles on a dit qu'elles avaient de la chance, qu'elles étaient encore en vie, finalement.

Un livre que je n'ai pas lu, mais écouté, douze heures d'écoute qui m'ont secouée, marquée, plombée, enrichie d'une saine colère.

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Lecture très difficile mais importante pour notre société. Les mots sont parfois crus et ce n'est pas le genre de lecture à mettre sur une table de chevet mais c'est un récit parfaitement tissé autour non seulement du criminel mais aussi de certaines de ses victimes. Très beau travail d'enquête.

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Cela fait presque un mois que j'ai terminé ma lecture et pourtant j'ai toujours autant de mal à écrire mon ressenti sur ce livre. Il est tout simplement bouleversant et révoltant. Ce roman en plaçant la parole des femmes au centre du récit, nous montre les failles des forces de l'ordre et de la justice en ce qui concerne les agressions s*x**elles et les v*ols. Au fil du roman, au fil de l'accumulation de victimes, on ne peut que se demander pourquoi très peu de personnes ont écouté ces femmes, pourquoi la plupart ont vues leur parole remise en doute maintes fois, pourquoi on cherchait la moindre chose pour discréditer l'acte vécu. On assiste à des "occasions manquées", à des loupées et c'est encore plus rageant. Heureusement certains acteurs ont œuvré et se sont battus pour attraper ce criminel en série mais ils étaient bien trop peu au vues de toutes les vies gâchées par cet homme.

Je pense que cela m'a encore plus touché car cela se passe très proche de chez moi et que je n'en ai jamais entendu parlé (il a quand même agit jusqu'en 2018 et depuis les années 80 sur un secteur très restreint).

C'est clairement un roman important à lire (clairement ça n'est pas une thématique facile et je peux comprendre que ce soit difficile à lire). Et si vous êtes amateurs de faits divers ou si c'est un sujet qui vous révolte, foncez !

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J'ai adoré cet ouvrage ! Déjà bien informée sur cette "affaire" via des podcasts ou la série qui a été tirée de ce livre, j'ai tout de même dévoré ce récit, au point que je laissais le fil se dérouler même une fois rentrée chez moi (j'écoute les livres audios dans les transports). La narratrice est parfaite. Le découpage des chapitres aussi. Le travail d'enquête est impressionnant. Ce livre montre toutes les failles des services de police et de justice, et les héros et héroïnes qui n'ont pas lâché, au fil de ces 30 années, et grâce à qui le coupable a finalement été confondu. Nous sommes parti·es de tellement loin qu'on ne peut que reconnaitre les avancées de ces mêmes services. Mais il y a encore du travail, pour un meilleur accueil des victimes, et un meilleur traitement des affaires.
Merci à l'autrice pour ce travail. Clairement un ouvrage que j'offrirai (à qui est en capacité d'entendre les faits) tellement l'enquête est au cordeau.

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C'est très difficile pour moi de trouver les mots justes pour parler de ce livre… Comment laisser un avis sur un ouvrage qui est finalement un appel à ouvrir les yeux et à écouter celles dont on dénigre tant la parole ?

Je vais donc commencer par du factuel, en vous parlant de la narratrice. Je l'ai trouvé tout simplement géniale. Réussir à lire avec tant de justesse ce texte si dur et si glaçant. Réussir à toujours mettre la bonne intonation, à ne jamais tomber dans une distance froide, ni dans le mélo. Un véritable tour de force.
Sa voix apporte de la puissance au récit, tout en restant posée.

Maintenant, que dire de ce livre ?
Tout d'abord, vous faire part de l'admiration sans borne que j'ai pour la femme qui a réussi à écrire ses mots. Elle qui a cherché, enquêté, questionné, rassemblé les informations… dans ce contexte si particulier et dans le brouillard opaque créé par les silences, les soupçons et les procédures bâclées.
L'autrice nous donne ici tous les éléments pour nous aider à comprendre comment le système étouffe les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Comment ces femmes sont effacées, humiliées, discréditées.
Son récit est juste, objectif, documenté. Jamais elle ne tombe dans le sentimentalisme. Tout est justifié, ordonné.
Pour autant il ne s'agit pas d'un simple exposé présentant des faits qui se sont déroulés pendant plus de trente ans.
Alice Géraud assemble des événements, fait intervenir le présent, nous replonge dans le passé. Le rythme qu'elle nous offre est digne de celui des meilleurs thrillers. Malheureusement tout est vrai.

J'ai aimé qu'elle mette en retrait le coupable, et qu'elle donne la parole et l'attention aux victimes et aux femmes qu'elles sont avant tout.

En fait, j'ai tout aimé dans la manière dont l'autrice nous retranscrit ce "fait divers" horrifiant.

L'interview de l'autrice qui nous est livrée à la fin du récit m'a laissée sans voix. Un apport incroyable, auquel je ne m'attendais pas et qui apporte une toute autre dimension à l'ensemble.

Une réussite brillante.

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Un livre complètement déroutant. Une histoire vraie qui m'a bouleversée, écœurée, perdue. On se pose vraiment la question qu'est-ce qu'à fait la police pendant tous ce temps. Et on comprend les lacunes du système policier français. La journaliste à vraiment fait un travail exceptionnel et raconte cette histoire de manière à ce que les victimes passent en premier c'est surtout d'elles qu'on parlent pas de leur bourreau. Et c'est tant mieux, comme ça on ne fait pas son apologie. La comédienne à vraiment été d'une justesse dans cette lecture. Elle a réussi à mettre de l'empathie mais pas trop dans sa voix. Franchement, j'ai adoré cette lecture, même si ce n'est pas vraiment approprié comme terme.

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Radioscopie d'un fait divers : UN fait divers, pas vraiment. Il s'agit en fait du récit de plus d'une cinquantaine d'agressions sexuelles commises par un homme, dans un tout petit territoire, des bords de la Sambre, dans le Nord de la France, pendant une trentaine d'années. L'homme a enfin été arrêté en Février 2018. Les premières agressions remontaient à la fin des années 80.
Cet homme suivait le même mode opératoire, en devenant de plus en plus prudent, en devenant de plus en plus sûr de lui, en devenant de plus en plus violent. Comment cet homme a-t-il pu agir aussi longtemps dans un territoire aussi restreint sans être repéré, inquiété. C'est à cette question que tente de répondre l'auteur de cet essai.

Elle a choisi de rédiger cet essai en s'intéressant aux victimes, ces dizaines de femmes dont la vie a été brisée, par le fait d'un homme, le plus souvent un matin glacial d'hiver. Elles auront toutes du mal à surmonter ce qui s'est passé, même celles à qui l'on va dire qu'elles ont eu de la chance, La chance que l'agresseur n'aille pas jusqu'au bout ... Tu parles d'une chance !

Ce qui m'a sidérée, mise en colère, c'est d'entendre (oui c'était un livre audio) comment elles ont été, femme après femme, année après année, reçues dans les commissariats. J'avais d'abord écrit accueillies, ce terme n'était vraiment pas approprié.
Entre celles qui n'ont pas été crues, comme cette lycéenne à qui on demande si elle avait des contrôles dans la journée, celles à qui on a reproché leur mise, celles qu'on a soupçonnées d'aguicher les hommes, celles à qui on a fait raconter x fois la scène, celles à qui on a fait signer un procès verbal ne correspondant pas à leur récit, celles dont la plainte a été transformée en attentat à la pudeur, celles dont les plaintes ont disparu, j'ai eu l'impression de scènes se déroulant il y a longtemps. Pas si longtemps , et en France. J'ai honte parfois pour les autorités de mon pays.

Cette journaliste a mené une enquête incroyable, retrouvant ces femmes, allant les rencontrer, racontant une à une ces agressions qui ponctuent les années, sans que cela ne devienne ni répétitif ni lassant tant la détresse de ces femmes est bouleversante, saluant aussi dans ces pages le courage et l'obstination de quelques policiers, documentalistes, magistrats qui ont pu faire que le coupable soit finalement arrêté.

Je veux saluer aussi le travail de la narratrice Christel Wallois qui a su communiquer l'émotion, en restant sobre, sans tomber dans la grandiloquence. Une voix qui traduit avec beaucoup de respect les sentiments des victimes.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Audiolib pour ce partage #SambreRadioscopiedunfaitdivers #NetGalleyFrance

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Une lecture effarante. Je n'ai pas de mots assez forts pour exprimer la colère qui gronde en moi face à ces descriptions effroyables.

Alice Géraud nous décrit de façon très factuelle, 30 ans de sévices commis sur des femmes dans la Sambre. Le récit est dur et violent. Les mots sont crus. Les descriptions ne ménagent pas les âmes sensibles. Mais ce reportage n'est pas là pour nous épargner. Il est nécessaire !!

L'enquête dénonce les non-dits, les silences, la manipulation et les yeux qui se sont fermés sur tant d'atrocités. Elle accuse le laxisme et l'incompétence des autorités et des services de police. Elle met en évidence la désinvolture générale face aux sévices sexuels commis sur des femmes. Des femmes brisées, traumatisées à vie, pourtant contraintes au silence. Elles sont peu écoutées, à peine entendues. Souvent jugées sur leurs tenues vestimentaires, le manque de cohérence dans leurs propos. Elles sont totalement décrédibilisées.

L'enquête tourne en rond, piétine, s'interrompt parfois. Elle reprend de l'énergie lorsqu'une nouvelle agression survient, mais sans grand professionnalisme. Ces actes barbares sont perpétrés tant d'années par un petit bonhomme. Un "monsieur tout le monde", auquel personne ne prête attention, le laissant ainsi agir en toute impunité. Plus de 50 viols et agressions ont été dénombrés, sans compter celles qui n'ont pas pu être répertoriées. C'est révoltant !

Il est important de souligner le travail incroyable fait par l'auteure pour réunir toutes ces informations. On ressent à travers ses mots le profond respect qu'elle éprouve face aux victimes. Le récit est révoltant, glaçant, il ne peut laisser insensible. Je suis reconnaissante d'avoir pu le lire en audio grâce à @netgalleyfrance . Il devrait être lu par le plus grand nombre.

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Une cinquantaine de femmes
Suivies…
Agressées…
Violeées…
Pendant 30 années de 1988 à 2018
Dans le nord de la France, dans la Meuse, et en Belgique sur les bords de la Sambre
Cette rivière a donné son nom à ces tristes et tragiques faits réels dont ont subit ces femmes…

Mais comment a-t-il pu sévir pendant tant d’années sans être inquiété me direz-vous ?

C’est justement la question que s’est posée l’auteure pour nous écrire cette radioscopie de ces faits abjectes… qui sont devenus de simples faits divers par les manquements de la justice et de la police

Alice Geraud, journaliste, raconte, grâce à son enquête imparable ce qu’ont vécu les victimes…

Des témoignages émouvants et éprouvants qui dénoncent les violences faites à ces femmes mais également, la non-écoute perpétuelle de celles-ci

Elles ne sont pas crues… on dit souvent que les femmes n’osent pas porter plainte
mais quand on découvre dans ce livre comment elles sont traitées…
quand elles parlent, elles ne sont jamais considérées comme victimes, au contraire, on se moque d’elles, on considère que ce que leur a fait l’homme est peu de choses
On comprend mieux, pourquoi certaines victimes se taisent…
Mais ici, elles ont parlé…

Une écoute agaçante, effrayante, bouleversante et surtout douloureuse

Bravo pour ce livre, il est nécessaire…
Pour que ces agressions sexuelles soient reconnues et que les hommes, femmes où enfants qui en sont victimes puissent parler
Pour dénoncer également les dysfonctionnements de nos institutions judiciaires

En juin 2022, Dino Scala est accusé de 56 viols, reconnu coupable à l’âge de 61 ans de 54 viols, condamné à 20 ans de réclusions criminelle avec sûreté de 13 ans.
Une instruction est à nouveau réouverte depuis mai 2023, 14 autres cas similaires sont étudiés…

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Nous pouvons nous targuer en France d'avoir connu l'une des plus grosses affaires de viols en série d'Europe, celle de Dino Scala, le violeur de la Sambre, du nom du cours d'eau qui s'écoule le long de la frontière entre France et Belgique du côté de Maubeuge. Pendant près de 30 ans, Scala, a agressé sexuellement ou violé pas moins de 56 femmes âgées de 13 à 46 ans au moment des faits.
Au-delà du caractère extraordinaire de ce fait divers, c'est le traitement des victimes qui est au cœur de l'enquête de la journaliste Alice Géraud. Son travail titanesque s'applique à parcourir les archives de la police, de la justice, de la presse locale, les témoignages des victimes et de leurs proches afin de comprendre comment ce prédateur sexuel violent et pervers a pu continuer pendant des décennies à agresser selon le même mode opératoire sans se faire prendre.
Si elle pointe du doigt les dysfonctionnements, les difficultés matérielles, les négligences individuelles scandaleuses, on comprend surtout que c'est la parole de ces femmes qu'on a systématiquement remise en cause, au nom de la morale souvent, à cause du tabou sur les violences sexuelles aussi et d'un paternalisme révoltant souvent. On s'attend à être confronté au sentiment de culpabilité, à la douleur physique et psychique, au traumatisme des victimes, parfois toutes jeunes de Scala, mais on est aussi sidéré par la manière dont les victimes sont reçues dans les commissariats, dont on remet quasi-systématiquement leur parole en doute, quand on ne décide pas arbitrairement de taire la tentative de viol et de la requalifier en "attentat à la pudeur" ou en simple agression.
Avec son livre, et par la voix extrêmement juste de Christel Wallois Alice Géraud remet au centre de son enquête les mots de ces femmes, leur souffrance, leur vérité et leurs vies gâchées, nourrissant autant notre incompréhension face à la perversité de Scala que notre sentiment de révolte face à la prise en charge des agressions sexuelles dans notre pays. Elle rend hommage enfin à tous ceux qui ont contribué à rendre un peu de leur dignité aux victimes.
Si j'ai découvert avec sidération cette affaire grâce à la série diffusée sur France 2, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans l'enquête bouleversante menée par Alice Géraud. Elle est d'utilité publique.

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Sambre... Voici une écoute que j'ai faite il y a plus de trois semaines et qui pourtant me prend aux tripes rien qu'à l'évocation de son titre... Et pour cause, pendant près de trente ans, plusieurs dizaines d'adolescentes et de femmes ont été victimes d'agressions sexuelles aux abords de cette rivière franco-belge du Nord de la France.

Quand je pense à ce livre écrit par Alice Géraud, une journaliste indépendante, je suis prise d'un sentiment de colère.
Je suis en colère contre les personnes représentant l'autorité qui n'ont pas pris au sérieux ces femmes et jeunes filles venues au commissariat après leur agression et qui, au contraire ont parfois été capables de les rendre fautives ou encore de remettre en cause leurs paroles ce qui les a détruites... Je suis également en colère contre certaines décisions et choix pris qui ont permis au violeur de la Sambre de continuer à sévir pendant trente ans en toute impunité... Et pourtant, je suis très reconnaissante pour le travail minutieux et la détermination de certaines personnes qui ont contribué à l'arrestation de Dino Scala.

Plus qu’une simple dénonciation, Alice Géraud a ici fait un important travail de recherche. Au cours de cette lecture, on peut voir l’évolution du droit pénal qui devient plus répressif en caractérisant certaines atteintes, et les nombreux progrès et moyens développés et utilisés par la police scientifique. Par ailleurs, ce texte rappelle l’impact que peut être le manque de moyens matériels et humains dans des zones géographiques oubliées et sinistrées.

Concernant l’écoute en elle-même, j’ai trouvé que Christel Wallois avait su retranscrire les émotions se dégageant de ce récit. Tout en racontant l’horreur, j’ai ressenti beaucoup d’empathies et d’humanités à l’égard de ces adolescentes et femmes. C’est sûrement pour ça que j’ai du mal à passer à autre chose depuis cette écoute.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour m’avoir permis de faire cette écoute que je conseille pour un public averti.

J’espère que le livre d’Alice Géraud qui a fait l’objet d’une adaptation en série télévisée offrira une réflexion à ses lecteurs ou spectateurs comme ça a été mon cas...

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Alice Géraud enquête sur le violeur de la Sambre, qui pendant plus de trente ans, va s'en prendre à des femmes.
Plutôt que de s'intéresser à l'agresseur, la journaliste nous parle des victimes, de leur parcours, de leur enfer. Mais elle démontre surtout le système qui va les broyer, minimisant les faits ou les niant, faisant passer ses femmes du statut de victime à celui de coupable. Coupables d'avoir porté une jupe, d'avoir dévié du chemin, d'avoir été en retard, ou en avance, d'avoir séché l'école, d'avoir menti, d'avoir aguiché, bref, de l'avoir bien cherché. On se révolte de l'attitude des policiers qui refusent de prendre les plaintes ou de les transmettre au parquet, de croire celles qui viennent, des proches qui accusent ou stigmatisent, du système qui oublie. Mais on admire aussi celles et ceux qui se sont accrochés, qui ont fouillés, fait le rapprochement, notamment ces archivistes qui ont fait le tableau regroupant tous les dossiers qu'elles ont pu raccrocher à l'affaire, ou les flics hantés par l'affaire.
J'ai beaucoup aimé la narration de Christel Wallois qui arrive à égrener les mots avec le minimum d'émotions (comment a-t-elle fait ?) s'oubliant derrière les faits qu'elle raconte, appuyant avec talent le travail journalistique d'Alice Géraud.
Le livre audio comporte aussi une interview de la journaliste, qui revient sur sa méthode de travail, explique comment elle est arrivée sur l'affaire, sa relation avec les victimes et les intervenants de l'affaire.
Un livre indispensable sur une affaire hors norme, qui je l'espère fera bouger les lignes de la justice dans le sens des victimes.

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Entre 1988 et 2018, Dino Scala, un homme marié, père de famille, entraîneur du club de foot local, a violé plus d'une cinquantaine de femmes dans la vallée de la Sambre dans le nord de la France.

Dans ce récit d'une précision et rigueur documentaire, la journaliste Alice Géraud s'attache non pas à la vie de cet homme, mais aux témoignages et aux vies des femmes qui ont eu le malheur de croiser sa route. Que leur est-il arrivé en ce jour fatidique ? Comment ont-elles été reçues par la police ? Et comment leur violeur a-t-il pu agir si longtemps sans être interpellé ?

"Sambre, Radioscopie d'un fait divers" est un livre glaçant, bouleversant, qui témoigne du peu de cas fait aux victimes de viol, de ce qu'il faut traverser pour oser parler, de la résilience et de la force de ces femmes survivantes. Mais aussi des rouages policiers et judiciaires, de la traque d'un "Monsieur Moyen" qui a duré plus de vingt ans, de la justice et de ses failles.

C'est dur, terrifiant mais important et féministe aussi. Je suis contente d'avoir pu découvrir en détail cette terrible histoire vraie et notamment en livre audio, ce qui a facilité ma lecture en lui donnant un côté plus "feuilleton de true crime".

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Cet essai revient sur la véritable histoire du « violeur de la Sambre », un homme qui a agressé plus d’une cinquantaine de femmes, en toute impunité, de 1988 à 2018, dans la région de Maubeuge.

Je n’ai pas pour habitude de chroniquer les séries que je visionne, mais il s’en est fallu de peu pour que je me lance dans un article consacré à la série Sambre diffusée sur France 2 en novembre 2023, tant elle m’a semblée parfaitement réussie : justesse des acteurs, réalisme de la mise en scène et scénario implacable, le tout dans le but de dénoncer le dysfonctionnement de la justice française et de rendre enfin hommage aux victimes. Pari brillamment réussi, les avis sont unanimes, pour cette série de fiction française, récompensée à de multiples reprises. Lorsque l’occasion m’a été donnée d’écouter l’essai ayant inspiré cette série, Sambre, radioscopie d’un fait divers, enquête menée par la journaliste Alice Géraud, je n’ai pas hésité une seconde, ayant envie de comprendre l’intégralité des rouages de cette affaire hors-norme. J’ai découvert bien plus que cela: un livre d’une profonde humanité, une enquête qui mérite assurèment les prix qui lui ont été attribués et plus encore, et surtout d’être lue, écoutée ou vue par le plus grand nombre, au nom de l’évolution de la condition féminine.

Lorsque Alice Géraud entend parler de cette affaire, au moment de l’arrestation de Dino Scala en 2018, elle s’étonne que le criminel ait pu « oeuvrer » durant trente ans sans être soupçonné, dans un périmètre si limité et selon un rituel bien établi : les viols ont en effet tous eu lieu tôt le matin le long d’une départementale qui longe la Sambre sur 17 kms, suivant un même mode opératoire. Elle décide alors d’aborder l’affaire de près, en se rendant sur place et en lisant chaque déposition, en épluchant chaque article de presse et en rencontrant les victimes. Les techniques de la police ont évolué et n’étaient pas en 1988 ce qu’elles sont aujourd’hui. Toutefois un portrait-robot a assez rapidement été mis à disposition des forces de l’ordre dans les communes où tout le monde connaissait Dino Scala, un homme socialement intégré, bon père de famille, bon employé et entraineur de football… De surcroit ami avec les agents de la gendarmerie locale… Le récit revient en détail sur chaque viol, sur chaque victime en une répétition quasi hypnotique, provoquant sur le lecteur l’effet escompté : on se demande comment l’homme a pu agressé en toute impunité autant de femmes ? Jamais un auteur de fiction n’oserait inventer une telle histoire sous peine de paraître trop peu crédible… Et pourtant, dans la réalité, les faits se sont ainsi déroulés: une accumulation de victimes, poussant la porte du commissariat, relatant des faits d’agressions subis sur plusieurs communes séparées par quelques kilomètres. Les lecteurs ayant perçu une déplaisante redondance, rendant inconfortable le récit, sont bien à plaindre pour leur manque d’empathie car ils sont certainement passés à côté de la portée du texte et du but de l’auteure qui est bel et bien de nous faire prendre conscience de l’inconcevable succession de faits semblables sans qu’aucun lien entre les affaires ne soit établi par les forces de l’ordre durant de nombreuses années. Et pour quelles raisons ? Manque de communications entre les services publiques, manque d’intérêt des médias, voire dilettantisme des forces de l’ordre ?… Un peu de tout cela en effet, mais surtout et essentiellement, un réel manque d’intérêt envers les victimes, dont les témoignages n’ont pas été pris en compte à leur juste valeur.

» MES VICTIMES N’ONT PAS DE VISAGE, JE NE SAIS RIEN D’ELLES, JE LES OUBLIE, ELLES SONT COMME DES FANTÔMES »
Fantômes devant leur agresseur, fantômes devant les forces de l’ordre et devant la justice, victimes fantômes devant la société… C’est là que le fait divers devient fait de société : la parole des femmes mise en doute par les forces de l’ordre, dénigrée voire moquée (certains passages sont effarants, par exemple lorsque les enquêteurs demandent à une lycéenne si elle avait un contrôle prévu en classe le jour du drame et si elle n’a pas inventé toute cette histoire pour y échapper???, où ce qu’une des victimes portait ce jour là, n’avait-elle pas une tenue trop aguichante ???), jusqu’à ces plaignantes sur les bancs du tribunal lors du procès en 2022 pour lesquelles les avocats de la défense vont jusqu’à fouiller le passé intime et soumis au secret médical pour les décrédibiliser… A se demander qui sont les accusés ? Lorsque après l’agression, on leur assène un « vous avez eu de la chance » (d’être encore vivante, de ne pas avoir été violé mais d’avoir « seulement » subi des attouchements…), il s’agit ni plus ni moins que d’une injonction au silence, qui démontre une volonté de surpuissance du patriarcat face à la femme objet… Le tout récent soulèvement des années #Meetoo, où les générations féminines s’affirment les unes après les autres tenderait à limiter ce genre de comportement dénigrant, mais on avance souvent d’un pas pour reculer de deux. D’où l’importance de ce livre pour que l’idée de ne plus se taire soit enfin assimilée.

Ces femmes ont donc subi le calvaire du viol qui est devenu le calvaire d’une vie avec toutes les conséquences que l’on connait (intimes, relationnelles, professionnelles…), mais aussi le calvaire de la confrontation avec la police, puis lors de l’arrestation de Dino Scala, la prise de conscience que leur agresseur a vécu à proximité durant toutes ses années de liberté (certaines le compaient parmi leurs connaissances, d’autres se sont imaginées le croiser chaque matin), et pour finir l’enfer du procès où certaines (c’est à dire toutes par solidarité) se sont vues accusées à la place de leur agresseur! Pendant toutes ces années de calvaire pour les victimes, Dino Scala a donc agressé une cinquantaine de femmes (avérées) et certainement plus durant trente ans sans être incrimé et lorsqu’il sera enfin arrêté et jugé, il écopera d’une peine de vingt ans de prison car qu’il y ait dix ou cinquante victimes, la peine est la même. Attention, par un savant miracle juridique, il ne lui reste plus que neuf ans à purger. Impunité, lit-on parfois.

J’ai énormément appris avec cet essai, notamment sur l’évolution de la prise en charge des victimes car il y a tout de même eu une évolution, surtout ces dernières années, avec ce que l’on pourrait appeler le « retour d’expériences » des grandes affaires criminelles belges et françaises, entre autres. Ce livre est un hommage aux victimes, il évoque également certaines personnes qui sont sorties de l’ombre dans cette affaire et se sont battues pour faire avancer l’enquête : l’archiviste lilloise notamment, la maire de Louvroil ou encore la victime devenue ingénieure qui aura eu le courage d’affronter les magistrats pour leur faire prendre conscience des dysfonctionnements de leur métier, le prix Polar et Justice sera la preuve de la reconnaissance de ce corps de métier et d’une volonté de faire évoluer les choses en faveur des victimes.

Rien n’est dû au hasard, la note de fin de cet article sera allié au final exceptionnel de cet essai : en s’inquiétant du sort des victimes de cette affaire, l’auteure est parvenue dans les dernières pages à lier l’intime à l’universel, et le combat mené pour écrire ce livre prend tout son sens. Un mot pour saluer la prestation de Christel Wallois qui a prêté avec conviction sa voix pour l’adaptation audio de cette enquête. Je remercie les Editions Audiolib via Netgalley pour cette lecture exceptionnelle et extrêmement instructive.

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La Sambre, une rivière franco-belge et affluent de la Meuse, donne son nom à une région industrielle du nord de la France, laquelle est notamment tristement célèbre pour avoir été le terrain de chasse d'un prédateur sexuel durant trois décennies.

On pourrait résumer l'affaire dite du "Violeur de la Sambre" par un portrait de Dino Scala. Pour Alice Géraud, il semblait plus juste, plus pertinent de dresser celui de ses victimes. La journaliste a donc pris le parti de n'accorder qu'une place très secondaire à l'auteur des agressions, mettant l'accent sur les femmes dont il a brisé la vie, de la fin des années 80 à 2018, date à laquelle cet ouvrier, mari et père de cinq enfants a finalement commis l'erreur qui lui vaut une peine de vingt ans de réclusion.

Le livre est donc composé d'une série de récits, précis et détaillés, qui dressent les contours de l'affaire. Tour à tour, les cas se succèdent et racontent la même histoire : au petit matin, sur les bords de la Sambre, un homme coiffé d'un bonnet, armé d'un couteau et d'un cordelette, surgit par derrière et commet l'irréparable avant de disparaître dans la nature. Encore et encore. Ces femmes et ces filles portent plainte mais l'individu reste introuvable. Il faut dire que dans les années 80, la technique policière n'est pas celle d'aujourd'hui. Rien ne permet donc de recouper ces agressions pourtant similaires. Quant aux fichiers ADN, ils n'ont pas encore fait leur apparition. Le temps passe, les agressions se multiplient, la science progresse, les cas finissent par être rapprochés et leur auteur finalement identifié, confondu, jugé, condamné.

Cette "radioscopie d'un fait divers" ne se contente ni de raconter une histoire, ni de cataloguer les victimes. Le document, qui peut dans un premier temps paraître factuel et redondant dans sa forme, dit surtout beaucoup de notre société, de la place qu'y occupent les femmes et du regard que la justice pose sur les victimes de violences sexuelles. À la lecture - ou ici à l'écoute - de cette énumération des cas, le lecteur - l'auditeur - comprend finalement l'importance de ce qui semble un matraquage nécessaire, lequel met en lumière les dysfonctionnements d'un système. En effet, la retranscription des dépôts de plainte est éloquente : les forces de police brillent par leur manque de sérieux et le scepticisme de certains enquêteurs est confondant. Quand ils ne mettent pas en doute la parole des plaignantes, ils les culpabilisent ou les ignorent. Isolées et peu informées, ces dernières se pensent seules. Elles sont pourtant plusieurs dizaines à être victimes du même homme. Malheureusement, elles sont également toutes négligées par cette justice lacunaire...

Avant de conclure son essai par un témoignage personnel poignant, même s'il apparaît finalement d'une horrible banalité, Alice Géraud livre quelques réflexions pleines de bon sens sur la peine réservée aux auteurs de crimes sexuels et invite à une remise en question du système. Jugez plutôt : en France, "l'auteur d'un viol encourt une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle. Cette peine peut être alourdie [de cinq ans supplémentaires] lorsque le viol a été commis avec des circonstances aggravantes" - d'où les vingt ans de réclusion de Dino Scala. C'est-à-dire que, tenez-vous bien, une fois qu'il a commis un viol, un criminel peut multiplier à l'infini le nombre de ses victimes sans risquer d'alourdir sa peine. Voilà qui mérite effectivement réflexion...

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