J'irai voir ailleurs si j'y suis

Deux choses m’ont d’abord attirée dans ce roman autoédité : la couverture et le titre. Puis j’ai tourné les pages et me suis laissé bercer par les mots de l’autrice, qui nous embarque dans un questionnement de soi exalté, fébrile, teinté à la fois de douceur et d’ironie.

Je n’ai pas une grande appétence pour les livres dits de développement personnel, chacun son truc, hein, mais ce récit va au-delà des simples préceptes pédagogiques, voire moralisateurs. Ici, l’autrice ne pose pas de règles salvatrices pour égayer notre relation au quotidien, elle nous ouvre grand la porte sur les réflexions du personnage principal, qui se trouve au bord de l’abîme.

Au cours d’un séjour chez sa famille, au Pays Basque, à l’occasion de l’enterrement de son grand-père, partagée entre la tristesse et les souvenirs d’antan et l’amour inconditionnel, et parfois étouffant de ses proches, elle se remet en question, égrenant ses choix de vie, tout en les assumant. Il n’y a point d’intrigue, de rebondissements et, pourtant… D’ailleurs, la vie n’est-elle pas une intrigue faite de multiples rebondissements et péripéties ?

On suit la protagoniste dans ses réflexions, le cœur serré mais le sourire aux lèvres dans ses échanges avec sa fille, sa mère, sa grand-mère, ses oncles, ses tantes, ses cousines et ses cousins. Quelle sacrée famille ! Et on tourne parfois en rond, c’est vrai, mais lorsque l’on se remet en question, ne ressasse-t-on pas souvent les mêmes choses ?

Bref, une lecture agréable, ponctuée de dialogues frétillants, qui nous invite à aller voir ailleurs si nous y sommes… plus heureux et, surtout, nous-mêmes.