Journal T01 et T02

L'amour, la création, l'homophobie, la précarité, dans la France des années quatre-vingt-dix. Réédition enrichie du premier volume de la plus grande oeuvre autobiographique de la bande dessinée française.

Avec un ami, Fabrice commence à peindre pour une église locale. Il tombe amoureux d’un jeune conscrit. Celui-ci devient son modèle dans un amour à sens unique. Rencontres d’un soir dans le parc local, relations codifiées des bars gays et précarité sociale se nourrissent les unes les autres pour empêcher toute possibilité d’épanouissement.

Le mot de l'éditeur, David Chauvel :
" C’était en 1996. J’étais un jeune scénariste toujours avide de nouvelles lectures, de nouveaux formats, de nouveaux genres, et un peu perdu dans une production de bande dessinée encore très largement dominée par ce qu’on appelait le « 48 pages couleurs ». Mais ce petit monde était en mouvement et les coups de boutoir se multipliaient, qu’ils viennent de nouvelles maisons d’édition comme l’Association ou Cornelius, du label Vertigo fraichement créé par DC Comics ou des premières traductions répondant au nom exotique de mangas. Lorsque le premier tome de Journal, signé Fabrice Neaud, et publié par la jeune maison d’édition angoumoisine « Ego Comme X » est arrivé en librairie, j’ai reçu un coup au coeur. Et les albums qui ont suivi en 1998, 1999 et 2002 ont eu le même impact. Exigeant, radical, indispensable, monumental, bouleversant, singulier, unique… On a tout dit et écrit du travail autobiographique de Fabrice et on a eu raison, tant il est tout cela et bien plus encore. Une oeuvre magistrale, sans équivalent dans le champ de la bande dessinée, longtemps interrompue, et qui aujourd’hui, vingt ans plus tard, renait en librairie, sous la forme d’une réédition en trois volumes, agrémentée, pour le premier tome, d’une préface dessinée qui recontextualise l’oeuvre.
Celui qui écrit ces quelques phrases est encore incrédule d’être devenu, au gré de circonstances pas toujours heureuses, l'éditeur d’une oeuvre qu’il admire tant et dont il a la joie et l’honneur d’accompagner aujourd'hui la renaissance. Je sais que je ne suis pas le seul à me réjouir de ce grand retour. Et surtout, j’envie cette foule de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs avides de nouvelles lectures, et qui vont, revivre avec intensité ce que j’ai vécu il y a un peu plus d’un quart de siècle. C’était en 1996, c’était hier, c’est maintenant. "