Se ressaisir

Enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe

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Date de parution 11 févr. 2021 | Archivage 12 avr. 2021
Editions La Découverte | L'envers des faits

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Résumé

Du genre autobiographique, on connaissait les récits sans enquête et les ego-histoires de « grands hommes » ; dans les sciences sociales, les enquêtes sur des proches tenus à distance par l’effacement de soi. Renouant avec l’ambition d’une sociologie sensible et réflexive, Rose-Marie Lagrave propose un nouveau type de socioanalyse : l’enquête autobiographique.

Ressaisissant son parcours en sociologue et en féministe, elle remet en cause les récits dominants sur la méritocratie, les stéréotypes associés aux transfuges de classe, le mythe d’un « ascenseur social » décollant par la grâce de talents ou de dons exceptionnels. Cet ouvrage retrace une migration sociale faite de multiples aléas et bifurcations, où domination de classe et domination de genre s’entremêlent : le parcours d’une fille de famille nombreuse, enracinée en milieu rural, que rien ne prédestinait à s’asseoir sur les bancs de la Sorbonne puis à devenir directrice d’études à l’EHESS, où elle croise notamment les chemins de Michelle Perrot, Françoise Héritier, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron.

Mobilisant un vaste corpus théorique et littéraire, Rose-Marie Lagrave ouvre sa malle à archives et la boîte à souvenirs. De ses expériences de boursière à ses engagements au MLF et sa pratique du métier de sociologue, elle exhume et interroge les traces des rencontres qui l’ont construite. Parvenue à l’heure des bilans, cette passeuse de frontières et de savoirs questionne avec la même ténacité la vieillesse et la mort.

Contre les injonctions de « réussir » et de « rester soi », ce livre invite à imaginer de nouvelles formes d’émancipation par la socioanalyse : se ressaisir, c’est acquérir un pouvoir d’agir, commun aux transfuges de classe et aux féministes, permettant de critiquer les hiérarchies sociales et de les transgresser.

Du genre autobiographique, on connaissait les récits sans enquête et les ego-histoires de « grands hommes » ; dans les sciences sociales, les enquêtes sur des proches tenus à distance par...


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FORMAT Grand Format
ISBN 9782348045035
PRIX 22,00 € (EUR)

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Chroniques partagées sur la page du titre

Dans cette autobiographie sociologique, Rose-Marie Lagrave retrace son parcours de transfuge féministe, de son enfance dans une famille nombreuse pauvre et catholique à sa retraite de directrice d’études à l’EHESS.

Elle parle avec intelligence et simplicité de soumission de classe, de genre, de maternité et de vieillesse.

Un très beau parcours et une réflexion enrichissante.

A lire pour se ressaisir.

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Le titre parle de lui-même : désormais âgée de 76 ans, à la retraite, Rose-Marie Lagrave, sociologue et directrice d’études à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), raconte son existence selon plusieurs points de vue sociologiques, d’abord celui de transfuge de classe, finalement assez courant, de Pierre Bourdieu en passant par Didier Eribon ou Edouard Louis plus récemment, mais aussi, et ce qui est beaucoup moins commun, celui de transfuge de classe féministe – les femmes étant d’ailleurs bien moins nombreuses à avoir raconté leur expérience de transfuge, mais l’on peut tout de même citer Annie Ernaux -. Elle va ainsi, de son enfance jusqu’aux derniers temps d’avant publication, se raconter, et finalement raconter, comme le font bien souvent les sociologues, la société qui l’entoure en s’appuyant notamment sur son expérience, ici pour mieux déconstruire les stéréotypes existant sur les transfuges de classe, et plus généralement sur le concept de méritocratie devenu un peu trop prégnant dans notre société. Pour ce faire, elle va remonter dans les archives familiales disponibles, dans les souvenirs des membres de sa famille toujours en vie, dans ses propres souvenirs, dans ses connaissances diverses et variées également, pour faire de son autobiographie un véritable travail d’enquête et de recherches sociologiques.

Issue d’une famille nombreuse, imprégnée de religion catholique, elle va, au même titre que la majorité de ses frères et sœurs, pouvoir se rendre au lycée, ce qui n’est pas donné à tous à l’époque, surtout pas lorsque l’on fait partie d’une famille sans le sou qui vit dans la Normandie rurale. La raison principale de cette réussite est l’accès aux bourses, qui va leur permettre de s’épanouir dans le milieu scolaire, et pour Rose-Marie de pouvoir étudier à la Sorbonne, jusqu’à ensuite, bien plus tard, en suivant un cheminement professionnel tortueux, devenir directrice d’études à l’EHESS. Selon ses analyses – que je schématise ici, difficile de résumer une enquête aussi riche -, qui essaiment la narration des évènements fondateurs de sa vie, c’est parce que l’Etat a finalement servi de levier à la majorité des enfants de la famille pour qu’ils puissent faire des études longues qu’ils ont réussi, plus qu’en rapport avec un quelconque mérite, ce qu’elle démontrera au fur et à mesure, dénonçant et démontant ainsi l’image que l’on se fait habituellement des transfuges de classe. De même, elle dénoncera les conditions faites aux femmes, notamment dans le milieu universitaire, mais aussi plus généralement dans la société française, qui font qu’elle s’est toujours sentie sous la coupe d’une domination de genre, qui ne fera qu’accentuer son sentiment d’imposture causé par le fait d’appartenir au départ à une classe sociale inattendue dans ce milieu.

Autobiographie en somme, mais autobiographie critique, qui va plus loin qu’une simple introspection sur soi et sur son évolution, Se ressaisir est une passionnante enquête, à la lecture fluide et aisée, qui m’a fait découvrir avec beaucoup de plaisir la vie de Rose-Marie Lagrave, et plus encore l’acuité du regard qu’elle porte sur le monde qui l’entoure, encore actuellement.

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