Les Vilaines

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Date de parution 14 janv. 2021 | Archivage 3 févr. 2021
Éditions Métailié | Bibliothèque hispano-américaine

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Résumé

La Tante Encarna porte tout son poids sur ses talons aiguilles au cours des nuits de la zone rouge du parc Sarmiento, à Córdoba, en Argentine. La Tante – gourou, mère protectrice avec des seins gonflés d’huile de moteur d’avion – partage sa vie avec d’autres membres de la communauté trans, sa sororité d’orphelines, résistant aux bottes des flics et des clients, entre échanges sur les derniers feuilletons télé brésiliens, les rêves inavouables, amour, humour et aussi des souvenirs qui rentrent tous dans un petit sac à main en plastique bon marché. Une nuit, entre branches sèches et roseaux épineux, elles trouvent un bébé abandonné qu’elles adoptent clandestinement. Elles l’appelleront Éclat des Yeux.

Premier roman fulgurant, sans misérabilisme, sans auto-compassion, Les Vilaines raconte la fureur et la fête d’être trans. Avec un langage qui est mémoire, invention, tendresse et sang, ce livre est un conte de fées et de terreur, un portrait de groupe, une relecture de la littérature fantastique, un manifeste explosif qui nous fait ressentir la douleur et la force de survie d’un groupe de femmes qui auraient voulu devenir reines mais ont souvent fini dans un fossé. Un texte qu’on souhaite faire lire au monde entier qui nous rappelle que « ce que la nature ne te donne pas, l’enfer te le prête ». 

La Tante Encarna porte tout son poids sur ses talons aiguilles au cours des nuits de la zone rouge du parc Sarmiento, à Córdoba, en Argentine. La Tante – gourou, mère protectrice avec des seins...


Formats disponibles

FORMAT Grand Format
ISBN 9791022610797
PRIX 18,60 € (EUR)

Disponible sur NetGalley

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Chroniques partagées sur la page du titre

Un roman inclassable ; très fort par ce qu'il témoigne, mais surprenant parfois par des passages de genre fantastique.

Nous découvrons le monde des trans, celles qui sont nées avec le mauvais sexe.
Comment s'en sortent-elles dans une société qui les montre du doigt le jour, et qui s'en sert la nuit ?
Quel autre choix pour elles que la prostitution pour vivre malgré tout ?

Ce livre entre réalité, fiction et fantastique, nous fait prendre conscience de ce que ces femmes vivent, de tout ce qu'elles subissent, mais aussi de leurs espoirs, de leur force, de leur solidarité...

Dans cette histoire, une femme trans décide de recueillir un bébé abandonné. Elle devient alors sa mère dans l'intimité, et son père à l'extérieur. Son désir le plus fort, son désir maternel prend enfin vie, et cet enfant aura tout l'amour possible...et même plus. Malheureusement, tout le monde ne voit pas cela d'un bon œil.
Une bonne partie de son groupe de la nuit la soutient. C'est si beau de voir tout cet amour. Mais pas toujours évident à appréhender non plus, quand on ne le vit pas soi-même.
Et pendant que cet amour maternel s'épanouit, les autres continuent de survivre, tant bien que mal.

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« Les trans se pendent, les trans s’ouvrent les veines. Les trans souffrent des regards curieux, des interrogations de la police, des ragots des voisins, couchées sur le sang tiède et crémeux qui tapisse leur lit.»

Premier roman coup de poing de Camila Sosa Villada, lauréate du Prix Juana Inès de La Cruz 2020, Les Vilaines est un texte fort, brut, beau et cru. Une plongée dans le monde des travailleuses du sexe trans dans la ville de Cordóba et sa province, ville argentine où la violence envers les femmes et la transphobie sont bien vivaces.

Tante Encarna, Maria, Angie et les autres

Il existe un parc à Cordóba où des oiseaux multicolores se pavanent la nuit. Un parc où l’on peut acheter un peu de chaleur humaine, un peu d’intimité et d’amour procuré par de belles dames en talons hauts. Des femmes mises au ban de la société car elles ne sont pas nées dans le bon corps, Dieu s’est trompé. Elles ce sont Tante Encarna, Natali, Maria la Muette, Sandra, Angie, Machi…Elles offrent leurs services la nuit à des hommes qui savent les trouver pour combler leurs fantasmes les plus inavouables, mais les rejettent et les violentent dès le jour venu. Difficile, voire impossible de trouver sa place dans la cité, il ne reste que le trottoir, ou la mort. Car c’est bien la mort qu’elles frôlent chaque jour, qui peut se présenter sous la main d’un client ou de policiers violents, dans une drogue mal coupée, de l’huile de moteur qu’elles s’injectent pour avoir de belles hanches plantureuses et des seins XXL, ou bien en attrapant « le fléau », qui les décime petit à petit.

Moïse sauvé des buissons

Oui mais voilà, une nuit pas comme une autre un miracle se produit. La mère de toutes, Tante Encarna, trouve un nouveau-né dans un buisson. Il a à peine quelques semaines, il est beau, elle l’aime follement dès premier regard, elle le prend avec elle. Il s’appellera Eclat des Yeux. Dans sa maison rose, refuge de toutes les trans orphelines que Tante Encarna accueille à bras ouverts, on le chouchoute, on l’aime, on le protège de l’extérieur car la menace qu’on les dénonce est bien réelle. Le petit grandit sous les yeux des pensionnaires de Tante Encarna dont on suit le parcours souvent malheureusement similaire : le sentiment très jeune d’être une femme, les habites portés en secret, la violence du père qui ne supporte pas de voir son « fils », la fuite, la rue, offrir son corps, la joie de devenir femme, mais aussi la profonde mélancolie, tristesse et le désespoir de pouvoir vivre un jour comme tout le monde.

« Ce que la nature ne te donne pas, l’enfer te le prête. »

On y croise une foule de personnages tous plus inoubliables les uns que les autres : Maria la muette qui se transformera petit à petit en oiseau, Natali la louve-garou, Machi la chamane qui soigne le coeur et les âmes, Angie la plus belle trans du parc, les Hommes sans tête, clients doux et en souffrance aussi….Car il y a la violence mais l’amour aussi, d’hommes qui savent et voient leur beauté.

Il y a du Almodovar dans ce roman clairement, par ces personnages de femmes haut en couleur, par ce trop plein de vie pour mieux tromper la mort, de sentiments pour tromper la violence, de couleurs pour tromper la souffrance qui prend au tripes. On pense aussi évidemment au rayonnant et iconique documentaire « Paris is burning », où là où le fambloyant croise la misère et la solitude.

Cette fresque truffée de réalisme magique nous transporte si loin, on espère, on vit, on tremble avec et pour elles. Leur vie est pleine de maquillages et parfums bon marché, de breloques fantaisies, de couleurs, d’amour, de rires, de pleurs, d’amour, de violence et de coups bas aussi, mais une sororité hors du commun les soude toutes quelle que soit l’épreuve à traverser. Camila Sosa Villada a puisé dans son expérience personnelle pour écrire ce livre si joyeux et triste à la fois, fantasque et désespéré, où chaque personnage lutte pour aspirer simplement au bonheur. Beau et bouleversant.

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