Ce qu'un homme est aussi

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Date de parution 2 janv. 2020 | Archivage 8 mars 2022

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Résumé

« Deux femmes ont été violées sur le pont qui enjambe la Seine de Croissy à Bougival. »
Le narrateur se rappelle cette phrase lâchée par sa mère, un soir, au dîner, et du tourment qui l’avait saisi. Tout était remonté: les souvenirs troubles de l’enfance, les blagues salaces des copains, les évidences per- verses d’un grand cousin sur les besoins sexuels masculins... Le lendemain, la traversée du pont pour aller, comme chaque jour, au lycée avait été vertigineuse.
La solitude, les silences, les non-dits, les rumeurs, les demi-vérités, les fantasmes, les traumatismes... Voilà ce qui fait aussi un homme dans son rapport aux femmes. Ce dont il aurait besoin d’être délivré.

****

Ce roman sur l’initiation sexuelle des garçons des Trente Glorieuses raconte ce que souvent les hommes n’osent pas dire d’eux-mêmes.

****
Jean Rainscof est né au milieu des années cinquante. Après des études universitaires, il a travaillé, jusqu’à aujourd’hui, dans le domaine de la réflexion prospective et de l’analyse des phénomènes sociaux et politiques. Ce qu’un homme est aussi est son premier roman. Il réside aujourd’hui à Paris.

« Deux femmes ont été violées sur le pont qui enjambe la Seine de Croissy à Bougival. »
Le narrateur se rappelle cette phrase lâchée par sa mère, un soir, au dîner, et du tourment qui l’avait...


Note de l'éditeur

un premier roman sensible qui éclaire ce que dénonce #MeToo.
Jean Rainscof revisite ici la manière trouble et parfois perverse dont la relation à la sexualité des garçons de la génération des baby-boomers s’est formée.

un premier roman sensible qui éclaire ce que dénonce #MeToo.
Jean Rainscof revisite ici la manière trouble et parfois perverse dont la relation à la sexualité des garçons de la génération des...


Ils recommandent !

"Quand ma mère s’était assise à table, tandis que mon père servait la soupe qu’elle venait d’apporter, elle avait tout de suite lâché le morceau de sa journée, puis nous avait regardés avec l’air de dire: «Et main- tenant, débrouillez-vous avec ça!» C’était sa manière de montrer qu’elle existait, qu’il fallait compter avec elle. Comme bien des femmes de sa génération, elle n’avait pas fait d’études, s’était mariée très jeune, ne cessant de s’occuper de ses plus jeunes frères et sœurs que pour prendre soin de ses propres enfants. Alors, face à son mari haut cadre de banque, qui l’aimait, certes, mais la tenait à peine pour une interlocutrice en comparaison du niveau des gens qu’il fréquentait professionnellement, elle avait trouvé comment se faire valoir: elle racontait les histoires qu’elle glanait, toujours sur le versant du drame et de la tragédie. Elle prenait son auditoire – nous à la maison, mais c’était aussi bien ses amies, son médecin, la boulangère, l’employé des postes qui apportait un paquet ou les éboueurs qui faisaient la tournée des étrennes – par la compassion et ne le lâchait plus. Pour « sortir de la tranchée» que creusaient ses interminables récits, il fallait de la détermination... ou un bon prétexte pour rompre la conversation. 
Mais cette fois-ci, elle avait fait bref. Ce n’était pas Verdun, mais une sorte de Blitzkrieg. Une charge frontale, un éclair, sous la forme d’une nouvelle qu’elle avait apprise en fin d’après-midi d’une amie assistante sociale, croisée en faisant des courses. Une nouvelle si grave qu’elle ne pouvait la taire. Il fallait qu’elle nous la livre pour s’en soulager: un violeur rôdait dans les environs! Et elle la répéta aussitôt: «Oui, deux femmes se sont fait agresser. Vous vous rendez compte ! »
Il y avait eu un temps de silence. Elle nous fixait, la bouche légèrement entrouverte, comme quelqu’un qui a du mal à respirer. Les mains posées à plat de part et d’autre de son assiette. Les épaules soulevées. Et les yeux qui clignaient nerveusement.
«Qu’est-ce que tu racontes?» avait demandé mon père, comme s’il n’avait pas bien entendu.
« Si si ! Un double viol. Juste à côté de chez nous, sur le pont. Je n’invente rien, c’est Marie-Madeleine qui me l’a dit. Elle était toute chamboulée. C’est pas drôle, quand même ! »
Elle avait presque crié.
J’avais aussitôt pensé que le mot «drôle» était bien mal choisi. Il fallait évidemment se défendre contre ce qu’elle nous lançait au visage, comme cela arrivait assez fréquemment, avec une forme de mauvaiseté dont j’ai compris, depuis, qu’elle n’était qu’une manière d’exorciser sa honte, celle de n’être que ce qu’elle était, et pas celle qu’elle avait rêvé de devenir. J’avais pris l’habitude de me mettre mentalement à distance. Ou du moins, d’essayer. Pour me préserver de l’emprise qu’elle tentait alors d’installer, pour se rassurer. (...) Je n’ai jamais oublié cette scène.
Ni comment s’est imprimé alors dans mon esprit le fait que l’agression avait eu lieu sur ce pont que je traversais tous les jours, deux fois par jour. (...) Calfeutré dans ma chambre, j’avais donc ressassé ce qu’avait raconté ma mère. Il me semblait mieux comprendre l’intensité de son émotion. Nous avions quitté le Domaine des Hauts Vergers qu’elle aimait, où notre bonheur n’avait connu pour seule ombre que celle de l’exhibitionniste, et voilà que survenait ici, dans ce «petit coin tranquille» des berges de la Seine où nous étions arrivés, il y avait moins de deux ans, un drame bien pire. Il n’était plus seulement question d’un comportement obscène, mais d’une agression physique, d’un viol dont deux femmes avaient été victimes. Et l’auteur du crime se promenait encore dans la nature. Ce n’était pas simplement troublant, c’était effrayant."

"Quand ma mère s’était assise à table, tandis que mon père servait la soupe qu’elle venait d’apporter, elle avait tout de suite lâché le morceau de sa journée, puis nous avait regardés avec...


Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9791025204733
PRIX 18,00 € (EUR)

Disponible sur NetGalley

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Chroniques partagées sur la page du titre

Jean Rainscof s’est certainement beaucoup inspiré de son adolescence pour écrire ce court premier roman sur le mal-être et les émois d’un adolescent à la fin des années 1960. L’ambiance de cette époque dans un milieu petit-bourgeois avec ses sous-entendus et beaucoup de non-dits est bien restituée. J’y est retrouvé des sensations de ma jeunesse mais comme je ne suis pas un homme j’ai eu du mal à entrer dans le peau du jeune garçon pour lequel je n’ai pas ressenti beaucoup d’empathie. Cependant je pense que Jean Rainscof décrit bien les troubles et la perversité sous-jacente des garçons quand la rumeur parle de viol.
Le texte est bien écrit, un peu à l’ancienne avec application.

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