Anna Caritas

Il est vrai que les sciences occultes ou la démonologie ne sont pas des thèmes qui sont souvent exploités dans la littérature jeunesse, ou en tout cas de cette manière. Ainsi avec ce roman Anna Caritas le sacrilège, Patrick Isabelle a su nous imposer un univers plutôt noir, avec une ambiance assez pesante tout au long du récit, en s’emparant des codes de la sorcellerie et des sciences occultes qui sont très en vogue en ce moment.

Malgré le fait qu’il s’agit d’un roman jeunesse, les personnages sont tout de même confrontés à la mort, au paranormal et à la démonologie, sans que cela ne soit insupportable pour le jeune lecteur. Dès les premières pages, l’auteur nous happe dans son univers et au final il est difficile de s’en échapper. Tous les moindres détails ont été étudiés pour ne rien laisser au hasard : un lieu isolé où la religion prédomine, un personnage (Marianne) en marge de la société et un groupe d’amis aux caractères différents mais complémentaires. J’ai particulièrement aimé le personnage de Marianne qui est intriguant à tout point de vue et il serait intéressant de connaître sa véritable histoire.

Au final le lecteur peut se prend au jeu et s’intéresse au sort de chacun des protagonistes, sans savoir sur qui le mauvais oeil va s’abattre. Ainsi tout au long du roman, règne une certaine appréhension et un suspence sans faille qui laisse tout un tas de possibilités pour la suite des aventures.

William Walker habite à St Hector, une petite ville du Canada célèbre pour son prestigieux collège, Anna Caritas. Les élèves viennent des quatre coins du pays pour y suivre leur scolarité. La vie à St Hector est celle des petites bourgades de province où il ne se passe pas grand-chose mais où les ragots vont bon train. Celle qui fait l'objet de nombreux ragots c'est Marianne Roberts. La jeune fille est considérée comme une sorcière, dangereuse, depuis que son père et sa belle-mère ont été retrouvés morts dans leur manoir. Les conditions de leur mort n'ont jamais été élucidées et la jeune fille a disparu du jour au lendemain. Les rumeurs à son sujet vont bon train et c'est d'un très mauvais œil qu'est vu son retour dans la petite ville, des mois après le drame.
Alors quand une soirée entre amis tourne au drame après une séance de spiritisme "pour s'amuser", il n'en faut pas plus pour croire que Marianne est impliquée dans ces évènements inquiétants.
William a toujours bien aimé Marianne et n'a jamais porté beaucoup de crédit à tout ce qu'on disait sur elle. Et même si la jeune fille est changée depuis son retour, William est persuadé qu'elle reste la meilleure solution pour lutter contre ce qu'ils ont libéré lors de cette soirée.
On ne va pas se mentir, le scénario de départ est assez classique mais je ne peux pas résister à l'attrait d'un roman d'horreur jeunesse, d'autant que la couverture est angoissante à souhait. La soirée adolescente qui tourne mal, la séance de ouija qui dépasse ses participants, la possession, sont des éléments que l'on retrouve souvent dans les films d'horreur. Ce qui donne tout le relief à ce récit c'est l'ambiance très travaillée de ce roman. Dès les premières pages, l'auteur nous plonge dans l'ambiance de ces villes de province isolée où les commérages peuvent faire autant de mal que les actes. L'atmosphère est rapidement angoissante, suffocante et la séance de ouija m'a fait dresser les poils sur les bras. William et ses amis ont la sensation permanente d'être observés, sont poursuivis par des cauchemars qui les tiennent éveillés chaque nuit. Les tempéraments changent, des tensions apparaissent et leurs relations se délitent, les rendant encore plus fragiles.
William et ses amis ressortent changés de cette soirée et on assiste à leur plongée dans la noirceur et la folie pour certains. On se demande jusqu'où cela va aller et qui va devenir la prochaine victime. L'auteur nous propose des scènes assez terrifiantes et ne cherche pas à en atténuer l'impact par la suite, ce qui est une bonne chose.
Marianne reste très mystérieuse dans ce roman. Elle en connait long sur la sorcellerie ce qui la rend à la fois coupable mais la place aussi en position de sauveuse. Il est difficile de savoir si ce qu'on dit d'elle est fondé ou pas, mais il est certain qu'elle cache de sombres secrets. William incarne le garçon bienveillant, prêt à dépasser ses craintes pour aider ses amis. Il est touchant et on s'identifie facilement à lui.
La tension pesante qui teinte tout ce roman nous pousse à tourner les pages pour essayer de comprendre ce qui s'est passé durant la soirée. Les réponses apportées soulèvent autant de questions et si ce premier tome s'achève avec une partie de l'intrigue dénouée, il reste de nombreux points d'ombre qui seront abordés dans le second tome.
Anna Caritas m'a apporté ce que j'espérais : une histoire sombre et macabre qui m'a impressionnée à plusieurs reprises. Le roman est conseillé à partir de 12 ans et est à proposer aux lecteurs qui aiment se faire peur car je peux vous assurer que ce sera le cas ! 😨

J'ai eu le plaisir de lire le sacrilège, tome un de la série Anna Caritas de Patrick Isabelle, grâce aux éditions Kennes et net galley.
Le retour de Marianne Roberts au prestigieux collège Anna Caritas semble avoir déclenché une série d'événements bizarres dans la petite ville de St-Hector. William Walker n'a jamais cru à ce genre de phénomène. Pourtant, lorsque ses amis et lui décident d'interroger l'au-delà, ils réveillent quelque chose d'étrange dans la maison de Sabrina et, bientôt, cette force surnaturelle semble s'attaquer à eux sans répit. Forcé d'admettre son impuissance face à l'ennemi invisible, William, accompagné de ses fidèles complices, Anthony et Gabrielle, n'aura pas d'autre choix que de se tourner vers celle qu'il essayait d'éviter à tout prix : Marianne.
Le sacrilège est le premier tome de cette série. L'auteur nous explique pas mal de choses au début de ce premier tome, notamment le contexte dans lequel ces jeunes gens ont eu l'idée de faire du Ouija. J'ai trouvé ça très intéressant et même si l'auteur pose les bases, il n'y a pas de longueurs à proprement parler.
Patrick Isabelle sait faire monter la pression et arrive à nous faire sursauter à certains moments.
Le narrateur est Will, un jeune garçon à qui j'ai eu du mal à m'attacher. Sa façon de narrer les événements ne m'a pas toujours convaincu, j'ai eu un peu de mal avec son ton. Il m'a paru trop détaché par moment, comme s'il n'était pas réellement impliqué dans ce qui se déroule suite à la séance de Ouija.
Le sacrilège est un roman qui m'a intéressé, j'ai apprécié l'ambiance très particulière de ce pensionnat et de la petite ville de Saint Hector,
Certaines scènes sont réussies et foutent le frousse. C'est vraiment pas mal du tout et je serais curieuse de lire le tome deux.
Même si c'est un bon roman, je n'ai pas eu de coup de coeur à cause de Will et du ton de ce roman même s'il y a de très bonnes choses dedans. Je pense qu'il pourra plaire à de nombreux adolescents et jeunes adultes.
Anna Caritas est une série prometteuse, et je suis vraiment très curieuse de lire le tome deux :)
Ma note : 4 étoiles.

Une excellente histoire d'horreur pour ado, où le suspense et la tension sont de plus en plus palpables. D'habitude, j'ai du mal avec ce genre d'histoire, du mal à accrocher mais avec ce roman, j'ai accroché dès le début et je n'ai pas su m'en décrocher ! Je suis totalement convaincue.

William, Sabrina, Gabrielle, Anthony et Maddox décident de se faire des petites frayeurs en utilisant une table de Ouija, pour pimenter un peu leur soirée. Mais ils ne s'attendaient pas à vraiment réveiller quelque chose ce soir-là. Depuis, Sabrina dépérit à vue d’œil et plein de phénomènes bizarres se produisent chez les participants, puis dans toute la ville. Qu'ont-ils réveiller ? Comment faire pour tout arranger et principalement sauver Sabrina qui a l'air de subir plus que les autres ? Marianne a un passé douloureux dans la ville, une mauvaise réputation, mais William profite de ce retour pour lui demander de l'aide, quitte à se mettre des gens à dos et sombrer dans des croyances qu'il ne pouvait même pas imaginer jusque-là...

Que ce soit en film ou en roman, dès qu'il est question de Ouija, je reste assez sceptique sur l'horreur et sur l'histoire en elle-même. Soit c'est toujours pareil et donc peu intéressant soit l'horreur n'est pas assez présente pour apprécier correctement. Avec ce premier tome, je ne suis pas du tout déçue sur tous les niveaux ! Niveau horreur, ça reste soft parce que c'est de la littérature pour ado, mais quand même. On a droit à pas mal de passages qui donnent des frissons, notamment quand les cinq protagonistes font leur séance. Les conséquences de ce "jeu" sont assez macabres et donc plutôt prenantes à lire puisque ça appuie réellement les risques qu'ils ont pris. C'est soft mais on ressent le malaise : on n'aimerait clairement pas être à leur place !
On suit principalement le point de vue de William mais on assiste quand même aux changements de Sabrina, qui ont une grande importance dans l'intrigue. Chacun, d'ailleurs, a un petit truc intéressant en fond, un don ou bien quelque chose d’inhabituel qui s'opère en eux. Dans ce premier tome, on est concentré sur les changements de Sabrina mais je ne doute pas qu'on en saura plus par la suite pour les autres. En tout cas, je l'espère, car l'auteur nous donne régulièrement de quoi nous mettre en appétit !
Le début est un petit long à se mettre en place mais une fois que la séance de Ouija a lieu, tout s'enchaine et il se passe toujours quelque chose. Et cette fin ! Pourquoi cette fin ? C'est totalement cruel de nous laisser comme ça. Comment ne pas se jeter sur le deuxième tome directement après avoir découvert cet élément à la toute fin ? En tout cas, je sais que je le ferai dès que j'en aurai l'occasion car l'auteur a su rendre son histoire réaliste, vivante et je ne peux pas rester dans l'ignorance !

On suit beaucoup de personnages mais il est très facile de se repérer parmi eux car l'auteur ne s'est pas concentré exclusivement sur tous en même temps. Comme je le disais, on suit principalement William, et comme les autres ont fait partie de la séance, on va les suivre aussi mais avec le regard de William donc ils sont un peu moins développés. Toutefois, ils donnent tous envie qu'on s'attarde un peu plus sur eux parce qu'ils ont soit un potentiel très prometteur pour l'intrigue soit un lien plus ou moins direct avec celle-ci. Bref, on a envie de lever tout ce mystère qui plane au-dessus de certains.
Sabrina est un personnage que j'ai beaucoup aimé suivre après la séance de Ouija. Sa transformation progressive est saisissante et parait tellement réelle ! Elle donne des frissons et j'avais constamment envie de savoir ce qu'elle devenait.
D'ailleurs, Marianne aussi donne pas mal de frissons. Principalement à cause de la réputation qu'elle a dans la ville mais aussi parce que le doute plante au-dessus d'elle. Est-elle réellement ce que l'on raconte d'elle ? On apprend de plus en plus de choses sur elle tout au long de l'histoire mais elle reste mystérieuse par moments, elle met parfois mal à l'aise et ça va totalement avec la forme de l'intrigue !

En conclusion, c'est un premier tome à découvrir absolument si l'on a envie d'une histoire prenante, d'une intrigue bien ficelée avec des personnages réalistes et un tout totalement captivant. On a l'impression d'y être, on frissonne avec les personnages et on a constamment envie de connaître la suite. Je suis plutôt surprenante d'avoir ressenti tant de choses pour un roman horrifique pour adolescents et je n'en suis clairement pas déçue !