Chroniques des lecteurs

Couverture : Lorsque le dernier arbre

Lorsque le dernier arbre

Date de parution :

Chronique par

Mireille P, Personnel éducatif

Une vraie pépite à découvrir dès le 23 août en version audio chez @audiolib !
Un premier roman d'anticipation dystopique à visée sociale et écologique très réussi que je recommande vivement à tous les amoureux de la Nature !

Après avoir publié un recueil d'histoires intitulé "Le jardin du mendiant", l'auteur canadien talentueux Michael Christie publie en 2021 son premier roman "Lorsque le dernier arbre", qui a été, à juste titre, lauréat du Arthur Ellis Award for Best Novel.

La scène s'ouvre en 2038 au large de la Colombie-Britannique sur l'île boisée de Greenwood Island, ultime forêt primaire de la planète, devenue le refuge des touristes les plus fortunés. Sur le continent, tous les arbres ont été décimés lors de vagues épidémiques qui ont débuté dix ans auparavant : ce qui est appelé le "Grand Dépérissement" a transformé la planète en désert de poussière et que les maladies pulmonaires mortelles comme "la Craqueuse" se multiplient...

Jacinda Greenwood (alias "Jake") est une étudiante dendrologue surendettée qui finance ses études en travaillant comme guide forestière sur cette île, sans véritable espoir d'un avenir meilleur. Jusqu'au jour où un ex petit ami avocat lui apprend qu'elle serait l'héritière d'un magnat du bois à la réputation sulfureuse, Harris Greenwood, son arrière grand-père...

Je remercie @audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce pavé de plus de 600 pages en version audio grâce à la narratrice Marie Bouvet qui prête sa voix aux différents personnages en les incarnant avec brio. Sa voix douce et posée donne une atmosphère apaisante, comme une balade en forêt, à cette fresque familiale foisonnante et captivante sur plusieurs générations.

Grâce à une musique signalant le changement d'année en début de chapitre, il est très facile de repérer la structure cyclique de l'intrigue très originale : d'abord dans un ordre décroissant, puis dans un ordre croissant. Celle-ci est symbolique, partant du sommet de l'arbre pour arriver jusqu'aux racines pour en découvrir toutes ses ramifications, comme le cerne de croissance d'un tronc d'arbre.

J'ai vraiment apprécié cette structure narrative très bien maitrisé, alternant entre futur et passé avec maestria. Cette construction est le reflet de l'arbre généalogique de Jake au cœur de cette fresque familiale : celle-ci remonte le temps de 2038 à 2008, puis de de 1974 à 1934. Le cœur du noyau familial est en 1908 avec l'histoire d'Harris et Everet. Puis, elle repart chronologiquement jusqu'en 2038.

J'ai trouvé tout particulièrement réussi l'histoire émouvante d'Everet, l'homme des bois orphelin, qui décide de protéger, à n'importe quel prix, ce bébé trouvé dans un arbre avec le journal intime de sa mère. J'ai même un peu regretté qu'Everet n'avoue jamais la vérité à Willow sur le rôle primordial qu'il a joué au cours de ses premières années. Le personnage de Jake est, en quelque sorte, son double au féminin. Le cycle de la vie continue...

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