Chroniques des lecteurs

Couverture : Les chants d'amour de Wood Place

Les chants d'amour de Wood Place

Date de parution :

Chronique par

Véronique L, Bibliothécaire

Waouh ! Quelle lecture !
D'abord de par son ampleur et sa densité, et par sa longueur aussi (900 pages !)
J'ai donc mis un certain temps à venir à bout de ce pavé (heureusement lu en version numérique, merci pour mes bras !), mais je ne le regrette pas du tout.

J'avais sollicité ce roman car son résumé (une fresque historique retraçant l'histoire d'une famille africaine-américaine, de l'esclavage à aujourd'hui) m'a fait penser au magnifique "Racines" d'Alex Haley, lu lorsque j'étais adolescente, et qui m'avait alors durablement marquée.

J'ai cependant douté au début, car deux récits, aux styles différents (mais pertinents), se mêlent : le récit des ancêtres, dans une langue plus lyrique (mais très pertinente), comme un chant, un récit conté, et le récit de la vie de l'héroïne principale, Ailey, descendante d'une famille d'esclaves, dont une partie habite toujours en Georgie, sur les lieux de l'ancienne plantation, dans une narration plus linéaire et plus simple.
L'alternance de ces deux récits, ajoutée à la multiplicité des personnages, avec des noms, surnoms et interactions multiples, ne rend pas facile l'entrée dans le roman.
Pourtant, passé un certain cap, je n'ai plus rien lâché !

Au-delà des trajectoires des personnages, très intéressantes, des combats pour la survie, bref de tout ce qu'on connait de l'horreur de l'esclavagisme, de la déportation, de l'exploitation d'humains par d'autres humains, j'ai découvert des facettes qui m'étaient complètement inconnues.
Par exemple, le racisme-sexisme de la communauté noire, quand on parle des différentes nuances de couleur de peau. De par ma condition de femme blanche occidentale, c'est quelque chose que je ne soupçonnais pas, en tout cas à ce point.
Il est aussi beaucoup question des populations autochtones, les tribus Creeks notamment, et du mélange de tous ces peuples, africains-américains, européens, indiens, impliquant des liens familiaux entre des familles et personnes qui se détestent...
Comme je le mentionnais, j'ai lu ce roman en version numérique, merci à l'éditeur et à NetGalley pour ce partenariat non rémunéré, et sur des épreuves non corrigées. Il y a avait donc pas mal de coquilles, erreurs, et maladresses d'expressions, qui sont un peu perturbantes.
Le texte présente quelques longueurs, répétitions, qui auraient pu économiser une centaine de pages.
Malgré mon manque de références sur les auteurs et les combats majeurs des Noirs américains, mon "pataugeage" parfois au milieu des personnages, j'ai beaucoup aimé !
Voici un premier roman très intéressant à découvrir, et je le recommande à tou.te.s celles et ceux qui ne seront pas effrayés par son ampleur !

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